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30 mars 2023

LEO McCAREY, OU SES LOUFOQUERIES D'EXCELLENCE

          LEO McCAREY      1898 - 1969

                 Cinéaste, Scénariste, Producteur Américain

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Leo McCarey s'intéresse au cinéma après avoir étudié le droit dans une université californienne et après avoir obtenu son doctorat en droit, il s'installe comme avocat, mais perd toutes ses causes et décide de se tourner vers d'autres occupations... Leo McCarey est né le 3 octobre 1898 à Los Angeles.

Il écrit des chansonnettes, se fait la main dans le métier artistique, d'abord comme "script-girl", puis comme assistant-réalisateur de Tod Browning au début des années 20. Engagé comme gagman chez Hal Roach, le grand producteur de films burlesques (entre autres de Stan Laurel et Oliver Hardy), qui le prend sous contrat en 1923. Il passe six années à travailler tantôt comme gagman, tantôt comme réalisateur, ou à superviser les autres productions, au studio de Roach. Son premier court-métrage date de 1921 "Society Secrets".

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Sur bon nombre de ses meilleurs courts-métrages, entre autres "Bad Boy" et "Charlie rate son mariage" (His Wooden Wedding) tous deux de 1925, il travaille avec le comédien Charley Chase. Peu après, dans un moment inspiré, il réunit pour la première fois un duo comique, devenu immortel - Laurel et Hardy. Il ne les quittera pratiquement pas au cours des années suivantes, dirigeant ou écrivant certains de leurs films, et supervisant les autres.

Après avoir quitté Roach, Leo McCarey s'essaie à la réalisation de longs métrages, pour Pathé et la Fox, et se fait un nom en signant l'un des plus gros succès d'Eddie Cantor, cette fois pour le producteur Sam Goldwyn "Le Roi de l'arène" (The Kid From Spain,1932). Ensuite, il accepte un contrat avec la Paramount, studio qui accueillera toute la grande famille des rois hollywoodiens du burlesque, et se retrouve aussitôt entraîné dans l'aventure de "Soupe au canard" (Duck Soup,1933), à la demande des Marx Brothers, il est vrai. Les films précédents des frères Marx, versions indisciplinées des spectacles pétillants de drôlerie qu'ils présentaient sur scène, étaient décevants parce que mal ficelés. Dans "Soupe au canard", tous les ingrédients sont là, satire contre la guerre et l'ordre établi, avec ce brin d'anarchie caractéristique, mais le coup de patte de McCarey fait la différence. Sans vouloir s'interposer dans leurs folies burlesques, il parvient néanmoins à les maîtriser suffisamment, le temps de mettre les plans "dans la boîte". "Ils étaient complètement loufoques", commente-il plus tard. "Je n'arrivais jamais à les avoir tous ensemble, il en manquait toujours un!". Il fera venir son vieil ami Edgar Kennedy du studio Roach pour réaliser une scène comique avec Harpo et introduira quelques célèbres gags des films muets, comme celui du miroir sans glace, qui n'a jamais été mieux fait. Harpo et Chico, habillés exactement comme Groucho, tentent de convaincre celui-ci que ce qu'il voit n'est rien d'autre que sa propre image dans le miroir. "Soupe au canard", dernière comédie des frères Marx à la Paramount et incontestablement la meilleure, ne marchera pas très bien au box-office.

"Poker Party" (Six Of Kind,1934), l'année suivante, appartient davantage à Burns et Allen qu'à W.C. Fields. McCarey prend plaisir à diriger Mae West dans "Belle Of the Nineties" (1934), d'autant que ce film lui fournit l'occasion de travailler avec Duke Ellington et son orchestre. Délaissant les grosses machines du burlesque pour se tourner vers la comédie populaire sentimentale, un peu à la manière d'un Frank Capra, le cinéaste tourne pour la Paramount des films qui font échos aux succès de la Columbia, précisément avec Capra : "L'Extravagant M. Ruggles" (Ruggles Of Red Gap,1935) et "Place aux jeunes" (Make Way For Tomorrow,1936). C'est alors que la Columbia l'engage à la suite d'un différend qui oppose la firme à Capra !

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Charles Laughton, qui donne là sans doute sa plus belle performance dans le registre de la comédie, est Ruggles, ce maître d'hôtel anglais perdu par son maître au cours d'une partie de cartes et emmené par un couple de nouveaux riches américains dans une ville de l'Ouest, Red Cap. Le reste du film repose sur l'enchaînement normal et logique de cette situation initiale. "Place aux jeunes" évoque l'existence d'un couple âgé interprété par Victor Moore et Beulah Bondi. Ce drame sensible et inhabituel n'accrochera pas du tout le public. McCarey quittera la Paramount quatre ans après y être entré.

Sans attendre, le tyrannique Harry Cohn de la Columbia s'approprie le cinéaste et le met tout de suite à l'œuvre sur "Cette sacré vérité" (The Awful Truth,1937), le genre de comédie inventive où il excelle. Cohn est dérouté et agacé par les méthodes de travail improvisées de McCarey : "Je vous ai engagé pour faire une grande comédie afin que je puisse en remontrer à Capra", vient-il se plaindre au réalisateur, avant d'ajouter, "le seul qui va rire en voyant ce film, c'est Capra." Comme il avait tort ! Cary Grant, aux côtés d'Irene Dunne, colle parfaitement à l'approche inhabituelle de McCarey. Il y donne la première de ces prestations débonnaires et spirituelles avec lesquelles on devait plus tard l'associer. Un triomphe salue "Cette sacré vérité", sélectionnée pour l'Oscar du meilleur film et du meilleur scénario, tandis que Leo McCarey, pour sa part, est sacré meilleur réalisateur de l'année, suivant de près Capra, lauréat de l'année précédente avec "L'Extravagant M. Deeds", toujours pour la Columbia.

En 1938, McCarey dirige Charles Boyer et Irene Dunne dans "Elle et lui" (Love Affair), romance traitée à la manière d'une comédie dramatique. Très appréciée du public, elle rapporte une autre nomination au réalisateur pour le meilleur scénario original, et marque le début de son association avec RKO, en tant que producteur, réalisateur et scénariste indépendant. S'il manque son but avec "Lune de miel mouvementée" (Once UponA Honeymoon,1942), il se rattrape l'année suivante après avoir réintégré la Paramount, pour "La Route semée d'étoiles" (Going My Way,1943). Il s'agit d'une comédie teintée d'un message social, où l'on voit arriver Bing Crosby, en prêtre nouveau style, transportant dans ses bagages des clubs de golf, une raquette de tennis et une canne à pêche. Il troque ses vêtements trempés contre une tenue fort peu ecclésiastique, mais assez sportive, pour affronter le vieux prêtre conservateur et revêche, dont Barry Fitzgerald fait une composition inoubliable. Le film remporte un succès phénoménal, rafle sept Oscars, dont celui du meilleur film, du meilleur acteur pour Bing Crosby, et du meilleur second rôle masculin pour Barry Fitzgerald. La formule marche si bien que le réalisateur entreprend aussitôt une suite, où Bing Crosby partage l'affiche avec Ingrid Bergman en mère supérieur : ce sera "Les Cloches de Sainte-Marie" (The Bells Of St Mary,1945), également un très gros succès, en tout le plus rentable de toute l'histoire de la RKO.

En 1948, le M. Deeds de Capra, Gary Cooper, est devenu Sam chez McCarey dans "Ce bon vieux Sam" (Good Sam) de chez RKO. Bon samaritain dont la générosité est exploitée au point d'y tout laisser. Après une parenthèse de trois années, le réalisateur revient avec "My Son John" (1951), mémorable pour le seul fait qu'il parvient à l'achever malgré la mort de Robert Walker, intervenue en cours de tournage. La scène où il meurt dans le film est constituée de séquences rejetées par Hitchcock lors du tournage de "L'Inconnu du Nord-Express".

Entré à la 20th Century-Fox en 1956, Leo McCarey remporte un succès modeste avec un remake en cinémascope du "Elle et lui" (An Affair To Remember,1957), et interprété par Cary Grant et Deborah Kerr. "La Brûne brulante" (Rally Round the Flag,1958) essaie maladroitement de faire renaître la comédie loufoque, avec un Paul Newman plutôt mal à l'aise dans le rôle principal. Enfin, "Une Histoire de Chine" (Satan Never Sleeps,1961) ne laissera pas une marque impérissable dans la carrière du réalisateur. Leo McCarey meurt presque oublié le 5 juillet 1969 à Santa Monica (Etats-Unis), il avait 70 ans. Son idée du cinéma, McCarey l'avait maintes fois exposée, mais c'est peut-être la déclaration suivante qui synthétise le mieux sa profession de foi : "J'aime qu'on rit, j'aime qu'on pleure, j'aime que l'histoire raconte quelque chose et je veux que le public à la sortie de la salle de projection se sente plus heureux qu'il ne l'était auparavant."

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                           Le Roi de l'arène - 1932 - 

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                       Poker Party - 1934

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                               Ce bon vieux Sam - 1948 -

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*Affiches-cine * Cinetom

 

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