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26 mars 2023

MARY ASTOR, UNE SÉDUCTRICE PERVERSE OU MÈRE POSSESSIVE NÉVROSÉE

         

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          MARY ASTOR      1906 - 1987

           Actrice, Ecrivaine Américaine

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Mary Astor fit preuve d'un art consommé dans les rôles de séductrices perverses et de garces réservées. Il suffit de l'évoquer poursuivant de ses charmes Clark Gable dans "La Belle de Saïgon" (Red Dust,1932) de Victor Fleming, pendant que son mari, incarné par Gene Raymond, s'effondre littéralement dans la brousse, ou dans "Le Faucon Maltais" (The Maltese Falcon,1941) de John Huston, incarnant Brigid O'Shaughnessy, cette menteuse pathologique qui réussit presque à s'attirer notre sympathie lorsque les portes de l'ascenseur se referment sur elle, l'enlevant à un Sam Spade inconsolable.

Mary Astor, née Lucile Vasconcellos Langhanke le 3 mai 1906 à Quincey (Illinois). Elle fait ses études à Chicago et à l'âge de quinze ans, elle remporte un concours de beauté. C'est ainsi qu'elle débute aussitôt à Hollywood et devient, une actrice de premier plan, jouant son premier grand rôle en 1924 dans "Beau Brummell" de Harry Beaumont aux côtés de John Barrymore, dont elle devient la maîtresse; celui-ci la délaisse et elle se console en épousant un réalisateur, Kenneth Hawks, le frère de Howard Hawks, qui se tuera en 1930 dans un accident d'avion. Elle sortira d'une profonde dépression en se mariant avec le médecin qui la soigne et dont elle aura une fille. Mais le couple se déchire et son mari en livrant au public son journal intime provoque l'un des plus retentissants scandales d'Hollywood. Mary Astor trouvera cependant l'énergie pour ne pas interrompre son travail.

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Par la suite, MGM la confinera dans une interminable série de matrones, les mères "metro", comme elle les appellera ironiquement, bien que son talent et sa chaleur aient toujours apporté leur touche d'originalité à ces personnages. Les deux principales orientations de sa carrière prennent un relief particulier du fait de sa vie privée agitée qui, vers le milieu des années 30, alimente copieusement les feuilles à scandale comme indiqué ci-dessus. En 1936, durant le procès qu'elle avait engagé contre son second mari pour obtenir la garde de sa fille, les journaux commencèrent à publier des soi-disant pages de son journal intime, étalant force détails croustillants de sa liaison avec l'auteur dramatique George S. Kaufman. Dans son autobiographie, en 1959, elle proclamera que ce sont purs produits de l'imagination, à l'exception, toutefois, d'une révélation : son horreur pour Hollywood. La légende, et la vie, parfois, en feront une divinité "made in Hollywood"; une mère ambitieuse, impitoyable, un père droit et honnête, qui la poussent, jeune adolescente, vers le cinéma. Essais infructueux pour Griffith; elle signe un contrat avec la société de production Famous Players qu'elle dénoncera au bout de six mois, après avoir joué trois petits rôles; elle sera rappelée par le studio en 1923. Cette ravissante beauté" de dix-sept ans captive le regard de John Barrymore; elle monte avec lui au firmament des stars avec "Beau Brummell". En dehors des plateaux, sa réserve disparaît, mais sa liaison avec Barrymore sera refroidie lorsqu'ils se retrouveront en 1926 dans "Don Juan" de Alan Crosland, époque où il vit une passion dévorante avec Dolores Costello, co-vedette de "Moby Dick" (The Sea Beast).

Jeune première charmante aux côtés de Douglas Fairrbanks dans "Don X, Fils de Zorro" (Don Q. Son of Zorro,1925) de Donald Crisp, elle est sélectionnée, la même année, "Wampas Baby Star". Parmi les jeunes espoirs retenus cette année-là par la Western Association of Motion Picture Advertisers, on compte Joan Crawford, Janet Gaynor et Dolores Del Rio. Présentée à l'affiche comme la "jeune star montante", Mary Astor tourne "The Rose of the Golden West" (1927) de George Fitzmaurice avec Gilbert Roland. En 1928, la Fox lui verse un salaire hebdomadaire de 3 750 dollars, mais avec l'arrivée du son, elle va redescendre les échelons. Fox se sépare d'elle, considérant qu'elle s'adapte mal au parlant. Elle restera plusieurs mois sans travailler, avant de revenir sur scène dans "Among The Married". Elle ne tarde pas à retrouver l'écran, jouant en "free lance", après avoir refusé une offre de la RKO. Mary Astor fait alors sagement observer que "lorsque votre nom est apparu au-dessus du titre, il ne doit plus jamais passer en dessous, sous peine d'atteindre mortellement votre prestige." Elle demeure donc inclassable, jouant grands et petits rôles dans des films dont l'éventail va de "La Belle de Saïgon" avec Gable et Jean Harlow, pour la MGM, à "Straight from the Heart" (1935) de Scott R. Beal, pour Universal.

Le scandale de son journal intime a relancé sa carrière plutôt qu'il ne l'a entravée, elle campe superbement son personnage dans "La Vie intime de Dodsworth" (Dodsworth,1936) de William Wyler. Garce consommée de "Woman Against Woman" (1938) de Robert Sinclair, chez MGM, elle fait passer à Herbert Marshall quelques mauvais moments avant de faire profiter Claudette Colbert, dans "La Baronne de minuit" (Midnight,1939) de Mitchell Leisen, de ses attentions aigres-douces. Elle complète l'inoubliable trio de mégères dans "Le Grand mensonge" (The Great Lie,1941) de Edmund Goulding, initialement destinée à mettre en valeur le personnage de Bette Davis, Mary Astor lui souffle la vedette. Bette Davis n'oubliera pas : vingt-trois ans plus tard, pendant le tournage de "Chut, chut, chère Charlotte" (Hush, Hush Sweet Charlotte,1964), dernier film de Mary Astor, Bette suggérera au cinéaste du film Robert Aldrich :"Laissez-lui la bride sur le cou, vous pourriez en tirer profit." C'est avec sa composition de second plan dans "Le Grand mensonge" qu'elle remporte le seul Oscar de sa carrière.

"Le Faucon Maltais" marque le sommet de sa carrière cinématographique. Elle y crée l'image définitive de la femme fatale au double visage. Elle fera preuve dans "Madame et ses flirts" (The Palm Beach Story,1942) de Preston Sturges, pour la Paramount, d'un agréable don pour la comédie. Elle retourne ensuite à la MGM où elle va jouer la mère de toutes les ingénues : Susan Peters dans "Young Ideas" (1943) de Jules Dassin, Kathryn Grayson dans "La Parade aux étoiles" (Thousands Cheer,1943) de George Sidney, Judy Garland dans "Le Chant du Missouri" (Meet Me in Saint-Louis,1944) de Vincente Minnelli, Elizabeth Taylor dans "Cynthia" (1947) de Robert Z. Leonard et Esther Williams dans "Senorita Toréador" (Fiesta,1947) de Richard Thorpe.

En 1947, "La Furie du désert" (Desert Fury) de Lewis Allen met un point final à cette mièvrerie. Mais le point d'orgue n'interviendra qu'avec "Les Quatre filles du docteur March" (Little Women,1949) réalisé par Mervyn LeRoy où l'on retrouve June Allyson, Elizabeth Taylor, Janet Leigh et Margaret O'Brien. Mary Astor quitte la MGM l'année suivante. L'alcoolisme limite ses rôles dans les années 50. Elle incarnera cependant, et de façon remarquable, la mère névrosée de Robert Wagner dans l'étrange psychodrame de Gerd Oswald "A Kiss Before Dying" (1956).  "Les Lauriers sont coupés" (Return to Peyton Place,1961) de José Ferrer est la synthèse de sa pratique technique et de son art de monopoliser la scène. Elle fera ses adieux à l'écran en 1964 dans "Chut, chut...chère Charlotte" aux côtés de Bette Davis, Olivia De Havilland et Agnes Moorehead. Mary Astor. Elle écrira une seconde autobiographie, parue en 1971, "A Life in Film", tout en se lançant dans la carrière d'écrivain. Elle publiera cinq romans qui lui assureront une notoriété honorable. Une maladie de cœur l'avait éloignée des studios depuis vingt-ans lorsqu'elle mourut le 25 septembre 1987 à l'âge de 81 ans.

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            Mon mari et sa fiancée - 1931 - Gregory La Cava

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   4 de l'aviation - 1932- G. Archinbaud

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                La Belle de Saïgon - 1932 - Victor Fleming

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                Meurtre au chenil - 1933 - Michael Curtiz 

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          La Baronne de minuit - 1939 - Mitchell Leisen

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             Griffes jaunes - 1942 - John Huston

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               Madame et ses flirts - 1942 -Preston Sturges

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             Le Chant du Missouri - 1944 - Vincente Minnelli

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                       Acte de violence - 1948 - F. Zinnemann 

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