MARINA VLADY, UN CHARME SLAVE
MARINE VLADY 1938
Actrice, Ecrivaine Française
Marina Vlady, comédienne discrète, mais efficace cinématographiquement parlant, est née le 10 mai 1938 à Paris. De son vrai nom Marina de Poliakoff-Baïcharoff n'a jamais étudié pour devenir comédienne. Très jeune, elle s'oriente vers la danse et entre comme "petit rat" à l'Opéra de Paris. Au lieu de poursuivre la carrière de sa mère, autrefois célèbre danseuse de ballets russes à Paris, elle s'engage délibérément dans la voie tracée par sa sœur aînée : Odile Versois; elle a peine dix ans lorsqu'elle débute à ses côtés dans "Orage d'été" (1948) de Jean Gehret.
On la voit ensuite dans une production britannique réalisée à Cannes : "Dans la vie tout s'arrange" (1949) de Marcel Cravenne. Sa première véritable chance, Marina Vlady la trouve à Rome, en tournant "Des Gosses de riches" (Fanciulle di lusso,1952) de Piero Mussetta qui lui vaut une série de contrats italiens "Plumes noires" (Penne nere,1951) de Oreste Biancoli, "Les Infidèles" (Le Infedeli,1952) de Steno et Mario Monicelli, "La Fille du diable" (La Figlia del diavolo,1953) de Primo Zeglio, "Marco la bagarre" (Musoduro,1953) de Giuseppe Benatti et "L'âge d'amour" (1953) de Lionello de Felice.
Elle devient presque exclusivement une actrice du cinéma italien quand André Cayatte, après la projection de "L'age de l'amour", décide de lui confier le rôle de la jeune fille dont le père n'est autre que Bernard Blier dans "Avant le déluge" (1953). Cette création lui vaut le prix Suzanne Bianchetti en 1954, distinction qui avait été décernée auparavant à sa sœur Odile Versois. En 1955, Marine Vlady rencontre Robert Hossein, tourne plusieurs films sous sa direction comme "Les Salauds vont en enfer" (1955) avec Henri Vidal et Serge Reggiani, "Pardonnez nos offenses" (1956) avec Pierre Vaneck, "Toi, le venin" (1959) avec Robert Hossein et Odile Versois et "La Nuit des espions" (1959) avec Robert Hossein. Marina Vlady et Robert Hossein, alors mari et femme, présentèrent le film "La Sentence" (1959) de Jean Valère à Moscou à l'occasion du 1er festival organisé dans la capitale soviétique en août 1959. Russe d'origine, la comédienne obtint un triomphe public et le film reçut le Prix du Jury.
Tous deux forment un couple de cinéma devenu célèbre. C'est en 1955, que Marine Vlady épouse Robert Hossein, ils eurent deux fils Igor et Pierre. André Michel en fera la vedette de "La Sorcière" (1955), où sa beauté et son charme juvéniles feront merveille dans un rôle de sauvageonne, aux côtés de Maurice Ronet. Marina Vlady trouve la consécration en 1960, avec "La Princesse de Clèves" de Jean Delannoy, l'année suivante c'est Michel Deville qui lui propose d'être l'héroïne du film "Adorable menteuse" et en 1963, "Le Lit conjugal" (Ape regina) de Marco Ferreri lui vaut le grand prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes, pour son rôle de Regina. C'est à cette même période qu'elle donne la réplique à Pierre Brasseur et Bourvil dans "Les Bonnes causes" de Christian-Jaque.
Après son prix d'interprétation au Festival de Cannes 1963, Marina Vlady dut attendre 1966 pour retrouver des rôles à la mesure de son talent. D'abord, dans "On a volé la Joconde" de Michel Deville avec George Chakiris comme partenaire, le film fut un échec; puis avec Orson Welles, dans "Falstaff" (Chimes at Midnight,1966) : "Jouer sous sa direction, c'était faire un pas vers la gloire". La comédienne connaît une expérience théâtrale exceptionnelle : elle interprète, de septembre 1966 à juin 67, au théâtre Hébertot, "Les Trois sœurs" d'Anton Tchekhov : ses deux sœurs ainées, Tania Poliakoff, devenue Odile Versois et Militza, à la scène Hélène Vallier, lui donnent la réplique.
En tournant sous la direction de Jean-Luc Godard en 1966 "Deux ou trois choses que je sais d'elle", la comédienne déclara ne pas être déroutée par les méthodes de travail imposées par Godard : "Je ne suis pas étonnée car nous avons beaucoup travaillé avant la réalisation du film, beaucoup discuté et je crois savoir ce qu'il veut faire, même si parfois je suis surprise par la forme qu'il donne à ses pensées. Je crois que pour un comédien en face de Godard, il faut se laisser aller". Sa passion pour le mouvement des idées et ses engagements politiques ont, à l'évidence, influencé ses choix d'actrice et lui ont permis, d'ailleurs, de rencontrer quelques-uns de ses meilleurs rôles : celui de Marie l'épouse vaincue par les tâches domestiques qui ne lui laissent pas "Le Temps de vivre" (1969 de Bernard Paul; celui de Maria dans "Sirocco d'hiver" (Sirokko,1969) réalisé par Miklos Jancso avec Jacques Charrier, sur le tournage duquel elle rencontre la cinéaste Marta Meszaros qui, plus tard, la dirigera dans "Elles deux" (Ok Ketten,1977).
Au cours d'un de ses nombreux séjours à Moscou, elle fait la connaissance d'un comédien, poète et chanteur, Volodia Vissotsky, qui sera son époux, après Robert Hossein et Jean-Claude Brouillet, de 1970 jusqu'à sa mort en juillet 1980. Elle écrira un livre sur lui : paru en 1987 : "Vladimir ou le vol arrêté". Sa carrière cinématographique se complète avec différents seconds rôles : elle incarne la maîtresse de Philippe Noiret dans "Que la fête commence" (1975) de Bertrand Tavernier et donne la réplique à Marcello Mastroianni à deux reprises, dont la dernière fois, ce fut sous la direction de Ettore Scola "Splendor" (1989), on la retrouve dans une adaptation libre du roman d'Apollinaire "Les Exploits d'un jeune Don Juan" (L'iniziazione,1986) de GianFranco Mingozzi.
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