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CINETOM
30 janvier 2022

PIERRE RICHARD, LE GRAND BLOND AVEC UNE CHAUSSURE NOIRE

               

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         PIERRE RICHARD                1934

          Acteur, Réalisateur

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Pierre Richard a crée un personnage propre à lui, bien différent de ceux des autres comiques de ses dernières décennies, même si l'on peut parfois apparenté une filiation avec l'illustre génie qu'était Jacques Tati. Certains de ses films sont une totale réussite tant sur le plan de la mise en scène que dans le jeu d'acteur. 

Pierre Richard est né le 16 août 1934 à Paris. Après avoir effectué ses études à Valenciennes où il obtient son Baccalauréat. De retour à Paris, il s'oriente vers le théâtre et suit des cours d'art dramatique au Centre Charles Dullin ainsi que chez Jean Vilar. Des débuts au théâtre sous la direction d'Antoine Bourseiller en interprétant des pièces de Mrozeck, en participant également à un spectacle Baudelaire et crée au théâtre La Bruyère "Les Caisses qu'esct-ce?" de Bouchaud et "Un Parfum de fleur" de Saunders.

Pierre Richard se fait remarquer dans les cabarets du Quartier Latin à la Galerie 55, à l'Ecluse, et au Cheval d'Or, où il reconnaît avoir véritablement appris son métier. C'est là où se produisent pour la première fois de nombreux futurs comédiens : Jean Yanne, Jacques Dufilho ou Jacques Fabbri. Pierre Richard présente les premiers sketches qu'il compose avec Victor Lanoux au cours de la première partie du spectacle Georges Brassens, à Bobino. Au cours des années soixante, il participe à des émissions télévisées de variétés de Jean-Christophe Averty et Jacques Rozier.

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Pierre Richard débute au cinéma en 1967 dans un film de Serge Korber "Un Idiot à Paris", Yves Robert le remarque et l'engage pour tourner dans "Alexandre le bienheureux" avec Philippe Noiret. Mais il lui faudra attendre 1970 et "Le Distrait", interprété et réalisé par lui-même, pour que son talent soit enfin reconnu. "Le Distrait" obtient un immense succès public et la critique salue en lui un nouveau comique. L'année suivante, il écrit à nouveau avec André Ruellan, d'après une idée de Roland Topor, "Les Malheurs d'Alfred", qu'il joue et met en scène aux côtés d'une pléiade de comédiens : Pierre Mondy, Anny Duperey, Mario David, Yves Robert, Paul Préboist, Paul le Person et Jean Carmet.

C'est en 1972 qu'il impose auprès du grand public, son personnage de rêveur, lunaire et bondissant avec "Le Grand blond avec une chaussure noire", c'est ainsi que le film connaîtra un immense succès commercial qui donnera une suite, deux ans plus tard à une suite avec "Le Retour du grand blond". Tous les interprètes furent réengagés pour cette deuxième partie sauf Bernard Blier. Et de trois, Pierre Richard réalise en 1973 "Je sais rien mais je dirai tout" puis tournera sous la direction de Rémo Forlani "Juliette et Juliette" (1974) avec Marlène Jobert et Annie Girardot puis donnera la réplique à Philippe Noiret dans une comédie sarcastique "Un Nuage entre les dents" (1974) de Marco Pico;

La décade 70 avait certes révélé un acteur comique au ton et au talent originaux, mais elle avait vu s'affirmer un réalisateur soucieux de marquer au sceau de sa personnalité scénario et style de chacun de ses films. C'est l'époque du tandem Pierre Richard et Jane Birkin dans "La Moutarde me monte au nez" (1974) puis "La Course à l'échalote" (1975) tous deux réalisés par Claude Zidi, qui connaîtront un énorme succès populaire; puis le tandem Pierre Richard-Gérard Depardieu sous la direction du scénariste Francis Veber, devenu réalisateur avec "La Chèvre" (1981), "Les Compères" (1983) et "Les Fugitifs" (1986), tout en sachant que Francis Veber avait proposé d'être le héros de son premier film réalisé en 1976 "Le Jouet".

En revanche dans les années 80, le cinéaste s'efface, il déclara : "Mettre en scène ne m'amusait plus . Mon cinquième film "C'est pas moi c'est lui" (1980) n'était pas meilleur que le quatrième "Je suis timide mais je me soigne" (1978),lequel n'était guère mieux que le troisième "Je sais rien mais je dirai tout". Je me suis dit : tu te complais dans la superficialité. Si tu dois faire un nouveau film pour l'ajouter à ta filmographie, c'est pas la peine !". (In Télérama,13/2/91°). Pierre Richard ne signera aucun film au cours de cette décade, préférant confier le soin de faire rire le public avec sa silhouette d'hurluberlu timide et distrait à des amuseurs. Gérard Oury, par exemple, qui le dirige en avocat calamiteux d'un truand en cavale interprété par Victor Lanoux dans "La Carapate" (1978) ou en comédien minable pris pour un tueur dans "Le Coup du parapluie" (1980).

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Pierre Richard déclara : "C'était une période formidable : on était très liés, on travaillait, on produisait ensemble. Le jour ou Veber est parti aux Etats-Unis, je me suis senti perdu... Je ne trouvais plus de bonnes comédies à tourner". Dès lors, le comédien espace ses apparitions à l'écran, rêvant d'un rôle dramatique. En attendant, on le retrouve sous la direction d'Yves Robert dans "Le Jumeau" (1984); "A gauche en sortant de l'ascenseur" (1988) de Edouard Molinaro, il fut également teint en brun, barbu, redingote noire et chapeau haut de forme dans le dernier film tourné par Bernard Blier "Mangeclous" (1988) de Moshé Mizrahi. Même tentative de renouvellement avec "Bienvenue à bord" (1990) de Jean-Louis Leconte : il y incarne un auto-stoppeur insolite et collant qui martyrise l'automobiliste (Martin Lamotte) qui l'a recueilli et qui fût un succès mitigé.

Alors qu'il approche de la soixantaine, Pierre Richard continu d'affectionner les personnages éloignés du registre du "malchanceux" qui fait rire. En 1993, on le retrouve campant un policier se liant d'amitié avec l'assassin qu'il traque (Michel Serrault) dans "Vieille canaille" (1993) de Gérard Jourd'hui, psychotique dans "La Cavale des fous" (1993) de Marco Pico avec Michel Piccoli puis il part en 1996, tourner en Géorgie "Les Mille et une recettes du cuisinier amoureux"  sous la direction de la réalisatrice Nana Djordjadze, qui sera nommé pour l'Oscar du meilleur film étranger mais très peu distribué en France.

En 1997, Pierre Richard tourne son septième film comme acteur et réalisateur, "Droit dans le mur" lequel sera un échec cuisant, tout comme son précèdent film réalisé en 1991 "On peut toujours rêver". En 1994, il tourne sous la direction de Yves Manchar "La Partie d'échecs" aux côtés de Catherine Deneuve et Denis Lavant. C'est la même période où l'on peut lire son livre de souvenirs "Je sais rien mais je dirai tout" (Ed. Flammarion-2015), co-écrit avec Jéremy Imbert. C'est dans cette même période que Pierre Richard s'oriente plus vers le théâtre et se produit sur scène avec "Pierre et fils" avec Pierre Palmade, "Franchise postale" et à la télévision avec "Sans famille" (2000).

Au milieu des années 2000, le cinéma le redécouvre enfin. Son rôle remarqué dans "Le Cactus" (2005) de Gérard Bitton et Michel Munz, aux côtés de Clovis Cornillac lui ouvre de nouvelles portes au cinéma, il tournera plusieurs films avec Clovis Cornillac dont "Le Serpent" (2007), lequel lui remettra un César d'honneur en 2006. Grand admirateur de Pierre Richard dont il partage l'univers burlesque, Pierre-François Martin-Laval l'emploie dans ses deux première réalisations : "Essaye-moi" (2006) et "King Guillaume" (2009). On le retrouve également entouré d'acteurs mythiques: Jane Fonda, Guy Bedos et Claude Rich avec "Et si on vivait tous ensemble ?" (2012) de Stéphane Robelin.

Octogénaire, Pierre Richard incarne en 2017 un veuf inscrit sur un site de rencontres dans "Un Profil pour deux" de Stéphane Robelin et le grand Papy du "Petit Spirou" (2017) de Nicolas Bary, puis l'année suivante, le père de Dany Boon dans "La Ch'tite famille" (2018) de Dany Boon, plus surprenant le troisième long métrage réalisé par Sophie Marceau, qui marque la première collaboration au cinéma entre Pierre Richard et Sophie Marceau dans "Mme Mills, une voisine si parfaite" (2018).  L'un de ses derniers rôles au cinéma, aux côtés de Eddy Mitchell et Roland Giraud "Les Vieux fourneaux" en 2017 sous la direction de Christophe Duthuron.



 

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*Affiches-ciné*Cinémafrançais * Cinetom 

 

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