DÉCÈS DU COMÉDIEN-RÉALISATEUR JEAN-FRANCOIS STÉVENIN
DÉCÈS DU COMÉDIEN-RÉALISATEUR
JEAN-FRANCOIS STEVENIN 1941 - 2021
Le comédien-réalisateur Jean-François Stévenin est décédé le mardi 27 juillet 2021 à Neuilly-Sur-Seine. Il avait commencé sa carrière sous l'éffigie de François Truffaut dans "L'Enfant sauvage" (1969) puis "Une Belle fille comme moi" (1972) suivi de "La Nuit Américaine" (1973) et enfin "L'Argent de poche" (1975).
Né le 23 avril 1944 à Lons-Le- Saunier, il vécu sa jeunesse dans le Jura, intègre HEC, rédige une thèse sur l'économie du cinéma et décroche un stage pratique à Cuba. Puis il démarre une carrière au cinéma en tant que second assistant du cinéaste Alain Cavalier dans "La Chamade" en plein mai 68.
Promu premier assistant auprès de Jacques Rivette et Peter Fleschmann, il devient rapidement l'un des plus recherchés de sa catégorie, au point que François Truffaut lui propose de rejoindre son équipe pour le tournage de "La Nuit Américaine". Faire l'acteur le passionne, il réussit une belle performance en incarnant un tueur paranoïaque dans "Barocco" (1976) d'André Téchiné et multiplie différents rôles comme "La Tortue sur le dos" (1977) de Luc Béraud ou "La Machine" (1977) de Paul Vecchiali
Jean-François Stevenin débute également une carrière de cinéaste avec trois films célébrés par les cinéphiles comme films-cultes : "Passe montagne" (1976), "Double messieurs" (1985) et "Mischka" (2001), trois oeuvres riches eu chausse-trapes et digressions diverses dans la lignée de ses maîtres : John Cassavates et Jean-Luc Godard. Jean-François Stévenin est un acteur prolifique vu dans des films aussi éclectiques que "L'argent de poche" de François Truffaut --il est l'instituteur, Monsieur Richet--, "Une chambre en ville" de Jacques Demy ou "Le pacte des loups" de Christophe Gans.
Avant de devenir un second rôle prisé du cinéma français dans des styles différents, il donnera la réplique à Claude Brasseur et Claude Rich dans "La Guerre des polices" (1979), il étonne de vérité dans le sublime film de Juliet Berto et Jean-Henri Roger "Neige" (1980). On peut citer également "Allons Z'enfants" (1981) d'Yves Boisset, "Passion" (1981) de Godard, "Notre Histoire" (984) de Bertrand Blier, "Peaux de vaches" (1988) de Patricia Mazuy avec Sandrine Bonnaire, la liste serait longue...
En 1991, Jean-François Stévenin secoue le Festival de Cannes avec la complicité de son partenaire et metteur en scène Patrick Bouchitey, à travers l'audacieux "Lune froide", où un duo de marginaux abuse du cadavre d'une jeune fille, volé à la morgue. Ce film inspiré de Buchowski, démontre idéalement l'attirance naturelle de Stevenin à la poésie de la marge, qu'il transpose volontiers dans ses propres réalisations comme "Mischka" en 2001.
Son visage rond et ses yeux bleus perçants font rapidement de lui une figure familière du cinéma français. on le distingue également en tant qu'acteur dans des films grand public comme "La Gamine" (1991) de Hervé Palud avec son ami Johnny Hallyday mais aussi sous la direction de Jean-Loup Hubert "A cause d'elle" (1992), de Serge Korber "Les Bidochon" (1995) au côté d'Anémone. Mais c'est bien le cinéma d'auteur son domaine de prédilection, il est remarquable dans "Les Patriotes" (1993) film d'espionnage d'Eric Rochant, on se souvient du patron de boîte de nuit, tombé amoureux de Sandrine Kiberlain dans "A vendre" (1997) et du privé de "Love me" (1999) tous deux réalisées par Laetitia Masson.
Très apprécié des jeunes cinéastes, il apparaît dans de très nombreux courts métrages, comme, en 2007 dans "Chute libre" d'Olivier Origan, "Mercredi" de Benjamin Serero et "Le Vacant" de Julien Guetta. Trois de ses enfants sont devenus comédiens : Sagamore, Robinson et Salomé.
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