ROBERT CASTEL EST MORT, LE PLUS CÉLÈBRE DES PIEDS-NOIRS
DÉCÈS DU PLUS CÉLÈBRE DES PIEDS-NOIRS (Avec Roger Hanin)
ROBERT CASTEL 1933 - 2020
AFP, publié le samedi 05 décembre 2020 à 14h53
Le comédien, humoriste et musicien Robert Castel, connu comme le père de l'humour "pied-noir", est mort samedi 5 décembre 2020 à Paris à l'âge de 87 ans, a annoncé à l'AFP sa famille. Il est "décédé aujourd'hui à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière" (AP-HP), à Paris, des suites d'une "longue maladie", a-t-elle indiqué.
Né le 21 mai 1933 à Bab El Oued, Robert Moyal, de son vrai nom, s'était fait connaître avec la pièce de théâtre "La famille Hernandez", montée en 1957 avec les comédiennes Lucette Sahuquet et Marthe Villalonga. La pièce, qui connaît un énorme succès en Algérie puis à Paris, permet à la métropole de découvrir le folklore et les expressions typiques des pieds-noirs.
En 1962, il quitte définitivement l'Algérie nouvellement indépendante et s'installe à Paris avec Lucette Sahuquet, qu'il épouse. Cette dernière est décédée en 1987 à l'âge de 60 ans. Robert Castel s'est ensuite remarié. Il n'a pas eu d'enfants. Il enchaîne ensuite sketchs sur scènes et à la télévision, et seconds rôles au cinéma, jusqu'au début des années 2000.
Robert Castel avait retrouvé la scène en 2007 avec le projet musical "El Gusto", un orchestre de musiciens juifs pieds-noirs et arabes algériens, avant un dernier one-man-show en 2013, "Nostalgérie".
Robert Castel débute au cinéma dans un film d'Édouard Molinaro "Un témoin dans la ville" (1959) puis chez Alain Cavalier "L’Insoumis" (1964), le comédien intègre progressivement le casting de comédies populaires, à commencer par un film de Marcel Moussy dans lequel il côtoie Robert Dhéry, Colette Brosset et Jean Poiret : « Le tournage de "Trois Hommes sur un cheval" avec Jean Poiret reste pour moi un merveilleux souvenir. (…) Il m’a fait mourir de rire. C’est un des hommes les plus spirituels que j’ai connus. Les conneries fusaient sur le plateau comme un tir de kalachnikov. J’essayais de lui renvoyer la balle. Il me retournait un smash ou une volée ! Allez courir derrière ! ». On le retrouve deux ans plus tard aux côtés de Michel Constantin et Mireille Darc dans "Il était une fois un flic" (1971), une comédie policière de Georges Lautner écrite par Francis Veber.
L’année suivante, une surprise l’attend au bout du fil : « Un jour, au téléphone, Yves Robert me dit : « Je vais tourner un film, "Le Grand blond avec une chaussure noire", avec Pierre Richard et Mireille Darc. J’ai un rôle à vous proposer. Voulez-vous faire du cinématographe avec moi ? » Texto. Je réponds : « Du cinéma ? C’est à voir. » Je pars le rencontrer dans les bureaux de la Gaumont. Il m’accueille en me disant : « Vous avez du génie. » Je nie : « Non, non. Vous me dites ça pour faire baisser les prix. » Il insiste : « Non, non, vraiment je le pense. » Je lui dis : « Bon, j’accepte. » Finalement je signe mon contrat. Sur le plateau, je fais la connaissance de Bernard Blier, Jean Rochefort et Mireille Darc. J’arrive à sauver le film qui obtient un gros succès, grâce un peu à Pierre Richard et à Mireille Darc. Et aussi grâce aux autres. »
La même année, il incarne le voisin désagréable de Marthe Keller et Jacques Higelin dans "Elle court, elle court la banlieue" réalisé par Gérard Pirès : « Ce film me laisse le souvenir de deux ou trois scènes avec Victor Lanoux que je ne répudie pas. Gérard Pirès et Nicole de Buron, scénariste, nous ont laissés improviser. Victor Lanoux vient lui aussi du cabaret où il formait un couple de duettistes avec Pierre Richard. L’improvisation, il connaît. Lui et moi, nous nous sommes amusés en toute liberté surveillée. Je pense qu’avec les bobines non exploitées il y aurait matière à sortir un Elle court, elle court n°2. »
Il incarne un locataire en colère à cause d'Alain Delon qui le gifle dans "Deux hommes dans la ville" (1973) de José Giovanni. Il promène ensuite son personnage fort en gueule chez Jean Girault "Le Permis de conduire" (1973), Robert Dhéry "Vos gueules, les mouettes !" (1974), Richard Balducci "Par ici la monnaie" (1974), Christian Gion "C'est dur pour tout le monde" (1975), Gérard Pirès "Attention les yeux !" (1975), Michel Gérard "Arrête ton char… bidasse !" (1977), Nicole de Buron "Vas-y Maman" (1978), et entre dans la légende grâce au rôle que lui offre Pierre Richard dans "Je suis timide mais je me soigne" (1978), un joueur de pétanque nommé Trinita.
Entre 1979 et 1983, Robert Castel fait quelques apparitions marquantes dans "Les Borsalini" (1979) de Michel Nerval, aux côtés de Jean Lefebvre, "Mais qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu pour avoir une femme qui boit dans les cafés avec les hommes ?" (1979) de Jan Saint-Hamont, 1979) qui obtint la médaille du plus long titre du cinéma comique français, ou "Les P’tites Têtes" (1982), l’unique réalisation de Bernard Menez. Après seize ans d’absence au cinéma, partageant sa carrière entre la scène et la télévision, le comédien revient sur grand écran en 2000 dans "Les marchands de sable", un drame de Pierre Salvadori. Il retrouve le chemin de la comédie en intégrant le casting de "Trois zéros" (2001) de Fabien Onteniente puis "Iznogoud " (2003) de Patrick Braoudé et "Du Jour au lendemain" (2005) de Philippe Le Guay comme un écho à ses débuts, il fait sa dernière apparition en salles en 2016 aux côtés de Marthe Villalonga dans "Ils sont partout" un film à sketches d’Yvan Attal.
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