DÉCÈS DU CINÉASTE-ACTEUR FRANCOIS LETERRIER & DÉCÈS DE CAROLINE CELLIER
DÉCÈS DU CINÉASTE-ACTEUR
FRANCOIS LETERRIER 1929 - 2020
François Leterrier est décédé le 4 décembre 2020 à l'âge de 91 ans. Après avoir tenu le premier rôle dans "Un Condamné à mort s'est échappé" réalisé par Robert Bresson en 1956, l'un des plus beaux films français de la fin des années cinquante. Il n'aura tourné que deux films en tant qu'acteur tout en incluant "Stavisky" d'Alain Resnais qui était bien moins réussi que le premier.
Il était né le 26 mai 1929 à Margny-Les-Compiègne (Oise), il rêvait de devenir scénariste pendant ses études en philosophie. C'est ainsi que des amis lui présentent, en 1955, le producteur Jean Thuillier qui prépare le nouveau film de Robert Bresson, l’adaptation au cinéma du récit du commandant André Devigny qui s'est évadé de la prison de Montluc, à Lyon en 1943. « Il me dit que Bresson cherchait quelqu’un, raconta Leterrier. Je n’avais jamais eu l’envie d’être comédien ou de jouer dans un film. »
Après cette expérience cinématographique, il devient assistant-réalisateur de Jean-Paul Rappeneau en 1958, lors du tournage d'un court-métrage "Chronique provinciale" et enchaîne la même année sur deux longs métrages réalisés par Louis Malle : "Ascenseur pour l'échafaud" et "Les Amants". De même avec les frères Marc et Yves Allégret juste avant de débuter dans la réalisation en mettant en scène Simone Signoret dans un film réussi, mais peu connu "Les Mauvais coups" (1961), cependant, il lui faudra attendre huit ans de plus, pour enfin voir son deuxième film : "La Chasse royale" avec Samy Frey et Claude Brasseur.
Quelques années plus tard, sa carrière cinématographique a pris une tournure inattendue en tournant le troisième volet d' "Emmanuelle" avec "Good-Bye, Emmanuelle" (1977), et se tourne vers la comédie comme "Je vais craquer" (1980) où la façon de soliloquer, est une réussite totale avec Christian Clavier et Anémone. On retrouve Clavier et Philippe Léotard dans "Les Babas-cool" que François Leterrier tourne en 1981. Entre-temps en 1978, il avait dirigé Annie Girardot et Philippe Léotard dans "Vas voir Maman, Papa travaille". On notera également sa réalisation "Le Garde du corps" (1984) avec Gérard Jugnot et Jane Birkin.
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DÉCÈS DE LA COMÉDIENNE
CAROLINE CELLIER 1945 - 2020
L'actrice Caroline Cellier, est décédée mardi 15 décembre 2020 à Paris à l'âge de 75 ans des suites d'une longue maladie, a-t-on appris dans son entourage. Originaire de Montpellier dont elle est née le 7 août 1945, formée au Cours Simon, Caroline Cellier avait débuté en 1963 au théâtre dans "Le Ciel de lit" de Jan De Hartog. Distinguée comme jeune espoir par les prix Marcel-Achard et Gérard-Philipe, elle a fait ses premiers pas au cinéma sous la direction de Jacques Poitrenaud dans "La Tête du client" en 1965 où elle rencontre Jean Poiret et son complice Michel Serrault.
Second rôle populaire au cinéma, au théâtre et à la télévision avec une centaine de films, de pièces et de séries depuis le début des années 1960, Caroline Cellier, aussi à l'aise dans le drame que la comédie, a été dirigée par les plus grands réalisateurs dont Claude Lelouch "La vie, l'amour, la mort " puis "Mariage", Claude Chabrol "Que la bête meure", Edouard Molinaro "Les Aveux les plus doux", "L'Emmerdeur", Henri Verneuil "Mille milliards de dollars"... elle incarne l'épouse de Patrick Dewaere
Au côté de Bernard Giraudeau dans "L'Année des méduses", autre succès au box-office des années 80, elle fut récompensée par le César 1985 de la meilleure actrice de second rôle, ce film tourné sous la direction de Christopher Frank, lequel lui fera tourner en 1983 "Femmes de personnes" avec Jean-Louis Trintignant, Philippe Léotard et Marthe Keller. En 1992, son époux Jean Poiret l'avait enrôlée dans "Le Zèbre", partageant l'affiche avec Thierry Lhermitte. Unis depuis 1965, Caroline Cellier et Jean Poiret s'étaient mariés la même année. Ils ont eu un fils Nicolas Poiret, scénariste et dramaturge.
"Aujourd'hui, on se quitte pour quelques minutes mais tu auras été et tu resteras éternellement ma force, mes fous rires, mes angoisses, ma dérision, mes coups de sang, ma chevalière des injustices, ma détectrice d'hypocrisie, ma lune, ma Moune, ma mère, ma bataille !", a écrit Nicolas Poiret sur son compte Instagram, dans la nuit de mardi à mercredi.
Au théâtre, avec une trentaine de pièces à son actif, l'une de ses dernières apparitions remonte à 1998 dans "Un Tramway nommé désir" de Tennessee Williams. Son interprétation avait été saluée par une nomination pour le Molière de la meilleure comédienne. "Je suis plein de femmes à la fois. Mes rôles me font avancer aussi bien dans mon métier que dans ce que je suis...", avait confié en 2010 au Figaro l'actrice, toujours intense et magnétique à l'écran.
Cette année-là, elle incarnait une quinquagénaire à la fois fragile et déterminée dans "Thélma, Louise et Chantal", premier film de Benoît Pétré. "On peut avoir peur de la maladie, d'être handicapé mais on ne peut avoir peur de la mort. Depuis que je suis toute petite, je me dis qu'on va mourir demain", ajoutait-elle. "J'ai toujours eu cette lucidité. Alors, profitons, avançons... Il faut avoir l'appétit des choses". Nous ne vous oublierons pas...
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