DÉCÈS DES PLUS BEAUX YEUX DU CINEMA FRANÇAIS MICHÈLE MORGAN
DÉCÈS DES PLUS BEAUX YEUX DU CINEMA FRANÇAIS
MICHELE MORGAN 1920 - 2016
Disparition: la comédienne Michèle Morgan, l'une des plus grandes actrices du cinéma français du XXe siècle, est décédée à l'âge de 96 ans ce 20 décembre 2016. Connue des cinéphiles comme "les plus beaux yeux" du cinéma. "Dans sa 97ème année, les plus beaux yeux du cinéma se sont fermés définitivement ce matin, a annoncé sa famille dans un communiqué.
Devenue célèbre à la fin des années 30 avec son rôle dans "Le Quai des brumes" de Marcel Carné, celle à qui Jean Gabin murmurait "T'as de beaux yeux, tu sais..." a tourné dans quelque 70 films. Elle débute au cinéma dans un film de Robert Siodmak "La vie parisienne" en 1935, mais ces débuts au cinéma français, elle le doit à Yvan Noé dans "Mademoiselle Mozart" où Danielle Darrieux (bientôt centenaire - 1917-2017 !) tenait la vedette. Son premier rôle important fut celui ou elle donna la réplique à Raimu dans "Gribouille" en 1937, puis avec Charles Boyer dans "Orage" (1937) (de très mauvais souvenirs pour l'actrice).
1938, c'est l'année où elle triomphera dans "Le Quai des Brumes" du tandem Carné-Prévert, c'est toujours là que certaines répliques deviendront cultes ! "Tu as de beaux yeux tu sais....Embrassez-moi..." puis Grémillon, le cinéaste maudit lui offre un rôle important dans "Remorques" (1939) achevé après la guerre. Véritable star, elle a été la première actrice à avoir remporté le prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes en 1946 pour "La symphonie pastorale" de Jean Delannoy, adaptation du roman du même nom d'André Gide.
Elle fut la partenaire de quelques-uns des plus grands acteurs français mais aussi internationaux comme Humphrey Bogart dans "Passage To Marseille", Frank Sinatra dans "Amour et Swing", "Anthony Quinn dans "Les Centurions", Vittorio de Sica dans "Brèves Amours", Mel Ferrer dans "Les vendanges", mais aussi Michel Simon dans "Les musiciens du ciel", Jean Gabin à plusieurs reprises dans "Le Quai des Brumes", Remorques", Pierre Brasseur, Bourvil dans "Fortunat" et "Le miroir à deux faces", Pierre-Richard Willm, Charles Vanel, Jean Marais, Gérard Philipe, Yves Montand, Pierre Blanchar, Daniel Gélin, Fernand Ledoux, Françoise Rosay, Bernard Blier, Bourvil, Alain Delon, Robert Hossein, Lino Ventura, Michel Piccoli, Catherine Deneuve, Marcello Mastroianni, Serge Reggiani ou Charles Denner et tant d'autres. Michèle Morgan, qui incarnait le glamour à la française, a été élue dix fois par le public "actrice française la plus populaire".
Un service religieux sera célébré vendredi à 10h30 à l'église Saint-Pierre de Neuilly-sur-Seine, a précisé sa famille. L'inhumation aura lieu au cimetière du Montparnasse à 12h30, dans le caveau de famille.
Michèle Morgan représente l'une des plus grandes actrices françaises du XXème siècle. Gabin mémorisa la légendaire réplique "T'as de beaux yeux tu sais"... dans "Quai des brumes" de Marcel Carné. Sa photogénie, l'intensité de son regard, son visage énigmatique contribuèrent à rendre fascinant les différents personnages qu'elle a endossé. On se souviendra longtemps de sa performance dans "La symphonie pastorale de Jean Delannoy, ou bien le chef d' oeuvre de Jean Grémillon "Remorques" avec Jean Gabin pour interpréte, avec lequel, quelques années auparavant, elle avait contribué au succès de "Quai des Brumes", sur des dialogues de Prévert.
Dans les années 50, on peut citer "Les orgueilleux" d'Yves Allégret avec Gérard Philipe, "Les grandes manoeuvres de René Clair, "Le miroir à deux faces d'André Cayatte avec Bourvil, qu'elle retrouvera en 1960 dans "Fortunat" d'Alex Joffé, (parait-il son film préféré).
De son vrai nom Simone Roussel, Michèle Morgan est née le 29 février 1920 à Neuilly, ce qui l’oblige à ne fêter son anniversaire que tous les 4 ans. Dès son plus jeune âge, elle décide que, plus tard, elle fera du cinéma. A l'insu de son père, épicier à Dieppe, mais avec la complicité de sa mère, Simone Roussel quitte en 1935 le domicile familial pour gagner Paris, ou elle entend bien réaliser son rêve...
Elle réussit à se glisser parmi les figurantes du film "Mademoiselle Mozart", (1935) d’Yvan Noe, avec Danielle Darrieux pour interpréte principale, qui était à cette époque, déjà une grande vedette. Le cinéaste Yvan Noe lui conseille de prendre des cours d’art dramatique chez René Simon et de persévérer. Parallèlement, elle continue à faire de la figuration, dans "Une fille à Papa", de René Guissart (avec Josette Day et Jean Servais), puis, en 1936, dans "Gigolette" et dans "Mes tantes et moi", d'Yvan Noe, et dans "Le Mioche", de Léonide Moguy. C’est une collaboratrice de Marc Allégret qui lui fait faire un essai pour être la partenaire du 'grand' Raimu dans "Gribouille", en 1937, d’après la pièce de Marcel Achard. Ce sera son premier grand rôle, et un succès immédiat. C’est à cette occasion qu’elle adopte le pseudonyme de Michèle Morgan.
En 1938, Marc Allégret lui confie le rôle principal d'"Orage", aux côtés de Charles Boyer, d’après une pièce d’Henri Bernstein. Elle n'a que 18 ans lorsqu'elle entreprend ce film, Michèle Morgan confia dans son livre "Avec ces yeux là" : "Charles Boyer a son fauteuil avec son nom derrière (...) -Quand j'entre il se lève, le geste mesuré, la parole courtoise, il a pour moi (...) un mot charmant de bienvenue, un mademoiselle...très régence. Puis il va se rasseoir (...). Impressionnant. Pas tout à fait ce qu'il faut pour me mettre en confiance."
Mais c'est avec "LE QUAI DES BRUMES" (1938) de Marcel Carné que Michèle Morgan connaîtra la consécration, coiffé d'un béret et vêtue d'un impérméable serré à la taille, ses cheveux lisses sont devenus un stéréotype du cinéma français des années 30, ce qui lui permettra de de devenir une véritable vedette. Lorsqu'elle lève son regard vers Jean Gabin, son partenaire, celui-ci murmure "T'as de beaux yeux tu sais", réplique légendaire qui définit la fascination que l'actrice va exercer sur le public, tout au long de sa carrière.
Librement adapté du roman de Pierre Mac Orlan, "Le Quai des Brumes" (1938)met en scène un deserteur criminel d'occasion qui regagne le Havre afin de quitter la France, mais il y rencontre l'amour sous les traits d'une jeune femme émouvante Michèle Morgan. le film sera considéré comme un des plus grands films sur ce que l'on appelé "le réalisme poétique". Les autres protagonistes de ce film sont Michel Simon et Pierre Brasseur, on peut citer la présence de quelques uns des plus grands seconds rôles du cinéma français: Marcel Peres,Edouard Delmont,Raymond Aimos (qui disparaîtra au moment de la libération de Paris en aout 44) et Robert Le Vigan. Prix Louis Delluc en 1938, couvert de récompenses internationales, "Le Quai des Brumes" fait de Michèle Morgan une vedette internationale. Prix Louis Delluc en 1938, couvert de récompenses internationales, "Le Quai des Brumes" fait de Michèle Morgan une vedette internationale.
C’est son succès aux USA qui décidera la RKO à lui faire signer un contrat en 1940. Mais, avant de partir aux USA, à cause de la guerre, elle tourne films sur films : "L’entraineuse" (1938), d’Albert Valentin, avec Gilbert Gil et Andrex, le film fut tourné à Berlin mais ne sortit au cinéma qu'en 1940 et ne connut guère de succès.
"Le Récif de Corail", de Maurice Gleize, où elle retrouve son ami Gabin, "La Loi du Nord", de Jacques Feyder, avec Pierre Richard Wilm et Charles Vanel, qui ne sera distribué qu’en 1942, avec d’importantes coupures. Ce film devint initialement s'intituler "La loi du Nord", et obtint un deuxième titre "La Piste du Nord". Le film était prévu pour représenter le premier Festival de Cannes, en septembre 1939. La déclaration de guerre fit annuler la manifestation et la sortie du film, qui retarda considérablement la sortie du film, puisqu'elle n'eut lieu qu'en mars 1942, dans une version ramenée à une centaine de minutes, après de nombreuses coupures. Alors que le film avait été minutieusement préparé par le cinéaste Jacques Feyder. La pureté des dialogues d'Alexandre Arnoux, de la partition de Louis Beydts, devait rejoindre la magie des images de Roger Hubert....
Ce fut "Remorques" (1939), adapté d'un roman de Roger Vercel, on fit appel à Charles Spaak, puis succèda le futur réalisateur André Cayatte, avant que Jacques Prévert repris et signa les dialogues. Grémillon commença le tournage au début de l'été 1939. Il avait obtenu le concours de la Marine Nationale et disposait de plusieurs cargots et remorqueurs. Il dû se contenter d'une partie du matériel, à cause du mauvais temps. Le 11 août 1939, il s'installa aux studios de Billancout ou avait été construit le décorc du bistrot. Le 2 septembre 1939, Grémillon fut mobilisé et du coup, le film stoppé. Il ne put être repris qu'en mai 1940, lors d'une permission, il tourna d'autres séquences, de nouveau interrompu, le film fut repris en studio qu'en janvier 1941. Le film fut particulièrement bien accueilli et le public retrouva avec joie le couple Gabin-Morgan, à leurs côtés Madeleine Renaud, Fernand Ledoux et Jean Marchat.
En 1939, elle participe au tournage du film de Georges Lacombe, "Les Musiciens du ciel", d'après le roman de l'acteur René Lefèvre, paru chez Gallimard en 1938. La mise en scène eut lieu en décors naturels à Paris, à la Porte St-Ouen, rue Blanche et aux Halles."Untel Père et Fils", de Julien Duvivier, son dernier film français jusqu’en 1946. Elle quitte la France en 1940. Son premier film américain, "Joan of Paris" (1941)(resté inédit en France, ce qu’elle ne semble pas regretter) est déjà à la gloire de la résistance française et participait à "l'effort de guerre" et sa sortie peu après que les Etats-Unis aient rejoint le conflit lui valut un grand succès. En 1942, Edwyn L.Marin la dirige dans "RENCONTRE A LONDRES" et, en 1943, elle apprend à chanter et à danser pour être la partenaire de Frank Sinatra dans "AMOUR ET SWING". Sa carrière américaine se termine en 1944 avec "Passage to Marseille" de Michael Curtiz, un autre film sur la résistance française, avec Humphrey Bogart et Claude Rains. Le cinéaste avait reformé l'équipe du film "Casablanca". Michèle Morgan garda un très mauvais souvenir du tournage à cause de sa mésentente sur le plateau avec Michael Curtiz. Le film fut resté longtemps inédit en France, sa première diffusion se situe le 1er mai 1977, dans le cadre du "Cinéma de minuit" de FR3 (France 3).
Le 15 septembre 1942, elle épousa Bill Marshall, dont elle aura un fils, Mike Marshall, le 13 septembre 1944. Déçue par sa carrière américaine, Michèle Morgan fait son grand retour dans le cinéma français avec "LA SYMPHONIE PASTORALE", de Jean Delannoy d'après le roman d'André Gide.Ce film est le symbole du renouveau du cinéma français d'après-guerre. Les interprètes sont Michèle Morgan, Pierre Blanchar, Line Noro, Andrée Clément, Jean Desailly, Rosine Luguet. Son talent lui valut une récompense, lors du premier Festival de Cannes C'est le premier de ses six films avec Delannoy, et un triomphe qui lui vaut le prix de la meilleure interprétation féminine au Festival de Cannes 1946, le premier de l'après-guerre. Redevenue avec ce film l'actrice française numéro 1 (la "victoire" de la meilleure actrice lui sera décernée à sept reprises, en 1947, 1949, 1951, 1954, 1955 et 1956, et le triomphe Belge en 1955), elle fera désormais l'essentiel de sa carrière en France.
Michèle Morgan ne cessera de tourner entre 1946 à 1967. Après le tournage de deux films britanniques : "L'évadée" (1947) d'Arthur Ripley et de l'excellent film"Première disillusion" (1948) de Carol Reed. Elle participe au tournage du film d'Alessandro Blasetti "FABIOLA" (1947) avec Henri Vidal, le couple fit sensation.... Le film fût couteux, un budget de 400 millions de lires, 50 000 figurants, 88 décors, deux ans de préparation, une distribution internationale (Michel Simon, Louis Salou, Gino Cervi, Paolo Stoppa, Franco Interlenghi, Massimo Girotti et Gabriele Ferzetti).
"AUX YEUX DU SOUVENIR" (1948) de Jean Delannoy fut le deuxième film tourné avec le concours de Michèle Morgan, Jean Marais lui donna la réplique, , le film fut selectionné au Festival de Venise 1949 et obtint la "Victoire" du meilleur film français de 1948. L'actrice se retrouva à nouveau dans les bras d'Henri Vidal, à deux autres reprises : "LA BELLE QUE VOILA" (1949) de Jean-Paul Le Chanois, et "L'ETRANGE MADAME X " (1950) de Jean Grémillon, mélodrame bourgeois indigeste, souffrira surtout d'un scénario larmoyant et nourri de conventions venues d'un autre âge, destiné à fournir des rôles sur mesure au couple alors à la mode formé par Michèle Morgan et Henri Vidal. La beauté de Michèle Morgan bien photographié par Louis Page, est d'ailleurs, un des meilleurs éléments de ce film. En 1950, elle épouse Henri Vidal; ils tourneront plusieurs films ensemble
A nouveau, Jean Marais fut le partenaire de Michèle Morgan dans "LE CHATEAU DE VERRE" (1950) de René Clément, d'après le roman de Vicki Baum "Sait-on jamais". Le film fut très bien accueilli par la critique mais dérouta le public. Le cinéaste construisit son dénouement en insérant un fragment de futur dans le présent -Michèle Morgan fait avancer la montre de Jean Marais _. A ce moment, l'auteur désamorce tout suspense, intercale l'épisode de l'accident d'avion dans lequel elle trouvera la mort et qui, chronologiquement et logiquement, prend sa place à la fin du film.
Retrouvailles entre Gabin et Morgan dans le film de Jean Delannoy : "LA MINUTE DE VERITE" (1952), elle affronte une grave crise conjugale, et part se réfugier dans les bras de Daniel Gélin.
Elle fut l'une des nombreuses interprétes du rôle de Jeanne D'Arc, dont le film à sketches de Jean Delannoy, Christian-Jaque et Marcel Pagliero : "DESTINEES" (1953). Le traitement final comprend un sketch de tonalité néo-réaliste, le second d'inspiration chrétienne, le dernier beaucoup plus humoristique et qui donne une note de fantaisie finale.Les principaux interprétes de ce film sont Claudette Colbert, Eleonora Rossi-Drago, Martine Carol, Daniel Ivernel et bien sûr Michèle Morgan.
Yves Allégret tourna au Mexique en décors naturels et en France (Studios de Boulogne) "LES ORGUEILLEUX" (1953), inspiré de "Typhus" de Jean-Paul Sartre. Ce film marqua une date dans l'histoire du cinéma français : celle de la rencontre entre Michèle Morgan et Gérard Philipe. Ces deux acteurs exceptionnels se surpassèrent durant le tournage. La séquence ou Gérard Philipe danse pour un verre d'alcool est mémorable... Les deux grands acteurs se retrouvèrent en 1955 dans "LES GRANDES MANOEUVRES" ,le premier film en couleur de René Clair. Aux côtés du couple légendaire, une débutante Brigitte Bardot, mais aussi Jean Desailly (disparu récemment), Pierre Dux, Jacques François, Yves Robert, Lise Delamare, Simone Valère, Magali Noel, Jacques Fabbri, Raymond Cordy et Olivier Hussenot.
Après le tournage d'"OBSSESSION" (1954) premier film en couleurs de Jean Delannoy, dont le scénario n'était pas assez élaboré ... Elle enchaîne dans deux superproductions de Sacha Guitry: "NAPOLEON" (1954) et "SI PARIS M'ETAIT CONTE" (1955). En 1955, Morgan donna la réplique à Yves Montand dans "MARGUERITE DE LA NUIT" de Claude Autant-Lara, qui indiqua que son film fut découpé en plans de tournage préparés minutieusement, dessinés, calculés selon la méthode américaine.
"MARIE-ANTOINETTE" (1955) le réalisateur n'a pas su donné toute la réalité que l'histoire a laissé sur un moment de la vie de "Marie-Antoinette" même si celui-ci a été présenté en gala d'ouverture du Festival de Cannes 1956 en présence de François Mitterand, ministre de la Justice (Garde des Sceaux). Michèle Morgan, Daniel Gélin, Michèle Mercier, Bernard Blier, Peter Van Eyck tournèrent dans "RETOUR DE MANIVELLE",Denys de la Patellière transposa le roman de James Hadley Chase "There is Always a Price Tag" sur la Côte d'Azur avec un court début à Cannes et la villa de Freminger située à Saint-Jean-Cap-Ferrat. Le film marqua un tournant dans la carrière de l'actrice, "grande dame du cinéma français", auparavant fragile et vulnérable et vouée à incarner certaines héroines de l'histoire comme Jeanne d'Arc ou Marie-Antoinette, et devenue, le temps d'un film, femme fatale de la série noire. Soulignant cette métamorphose, Robert Chazal notait "On est étonné de voir comment ses yeux peuvent devenir durs, sa bouche méprisante et sa voix cruelle" ("Paris-Presse", 19 sept. 1957).
En 1957, pendant le tournage du "MIROIR À DEUX FACES" (où elle est d'abord une femme laide), elle retrouve Gérard Oury qu'elle avait perdu de vue depuis l'époque du cours Simon. Henri Vidal meurt en 1959, d'une crise cardiaque. Gérard Oury entre dans sa vie. Première rencontre de Michèle Morgan avec Bourvil, ils forment un couple aux abois. Une des meilleurs interprétations de Michèle Morgan, elle réètere avec "FORTUNAT" en 1960, sous la direction d'Alex Joffé, l'action se situe entre Toulouse et la ligne de démarcation, Bourvil est surprenant d'authenticité, face à Michèle Morgan qui démontre toute la dimension de son talent d'actrice, elle a conquis le coeur de millions de spectateurs. Rosy Varte, Fredéric Mitterand, Pierre Doris et bien sûr Rosy Varte sont de la distribution. "Fortunat" serait le film préféré de l'actrice.
Elle retrouve son partenaire du début, Charles Boyer dans un film d'Henri Verneuil "MAXIME" (1958), d'après le roman d'Henri Duvernois, sur des dialogues d'Henri Jeanson. Le début des années 60 étant prolifique pour Michèle Morgan, elle tourne sans cesse : "Les Scélérats" (1960) de Robert Hossein, "Le Crime ne paie pas" (1962) de Gérard Oury, avec une pléiade de vedettes : Edwige Feuillère, Gino Cervi, Philippe Noiret, Louis De Funès, François Périer, Jean Servais, Danielle Darrieux, Annie Girardot, Pierre Brasseur...Puis en 1961, à nouveau Henri Verneuil la sollicite dans "LES LIONS SONT LACHES" avec Danielle Darrieux, Lino Ventura, Jean-Claude Brialy et Claudia Cardinale. "CONSTANCE AUX ENFERS" (1964) de François Villiers avec Dany Saval, Maria Pacôme et Claude Rich." LES YEUX CERNES" (1964) également de Robert Hossein.
Après "BENJAMIN OU LES MEMOIRES D'UN PUCEAU" (1968) de Michel Deville, Michèle Morgan suspend sa carrière. Elle se consacre à la peinture, à la haute couture, enregistre des poèmes. Elle est présidente du Jury au Festival de Cannes 1971, puis est décorée de la légion d'honneur. En 1976, elle fait un retour au cinéma sous la direction de Claude Lelouch, "LE CHAT ET LA SOURIS". En 1977, elle publie son autobiographie : "Avec ces yeux-là". En 1986, elle apparaît dans "Le tiroir secret", feuilleton télévisé.
Fortunat 1960 avec Bourvil
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DÉCÈS DE L'ACTRICE AMERICAINE D'ORIGINE HONGROISE
ZSA ZSA GABOR 1917 - 2016
L'actrice américaine Zsa Zsa Gabor, Miss Hongrie 1936, morte dimanche 18 décembre 2016 à l'âge de 99 ans d'une crise cardiaque, a défrayé la chronique pour ses neuf mariages, ses frasques et ses déboires juridico-financiers. "Scandaleuse" mais généreuse, celle qui n'a "jamais haï un homme suffisamment pour lui rendre ses diamants" partage ses recettes dans "Comment trouver un homme, comment le garder et comment s'en débarrasser", publié en 1970.
Mariée à 20 ans avec un diplomate turc de vingt ans son aîné, Sari Gabor aura huit autres époux, tous censés lui offrir fourrures, bijoux et un train de vie flamboyant. Elle divorcera sept fois et son huitième mariage sera annulé dès le lendemain, sa procédure de divorce n'étant pas terminée.
Elle épousera entre autres le magnat de l'hôtellerie Conrad Hilton, l'acteur britannique George Sanders et en dernières noces, il y a 30 ans (1986), le prince allemand "auto-proclamé" Frederic von Anhalt qui affirme avoir été adopté, adulte, par la princesse allemande Marie-Auguste d'Anhalt, décédée en 1983.
En 2010, alors qu'à 93 ans, Zsa Zsa Gabor était hospitalisée à Los Angeles, ce dernier disait vouloir confier à l'anatomiste allemand controversé Gunther von Hagens le soin de "plastiner" son corps après son décès. "Ma femme a toujours rêvé que sa beauté soit immortelle", selon M. von Anhalt cité par le quotidien allemand Bild.
Née à Budapest, le 6 février 1917, d'un père diamantaire et d'une mère rêvant d'être actrice, Sari Gabor a 24 ans lorsqu'en 1941, elle quitte la Hongrie avec ses deux soeurs Eva et Magda pour les Etats-Unis. Les "Gabor sisters" deviennent célèbres à Hollywood où Zsa Zsa, remarquée par son franc-parler et son humour, débute à la télévision.
Apparue au cinéma dans "Cinq mariages à l'essai" (Edmund Goulding/1952), elle enchaîne avec "Moulin rouge" (John Huston/1952) puis "Lili" (Charles Walters/1953), "L'ennemi public numéro un" (Henri Verneuil/1953), "La soif du mal" (Orson Welles/1958).
Devenue une célébrité haute en couleurs à Hollywood, elle joue son propre rôle dans plusieurs films, comme le film d'horreur "Freddy 3 - les Griffes du cauchemar" (1987). De même qu'elle a multiplié les maris et les amants, parmi lesquels elle cite Frank Sinatra, Richard Burton et Sean Connery, Zsa Zsa Gabor a accumulé les déboires judiciaires et financiers. Elle est notamment condamnée à trois jours de prison pour avoir giflé un policier en 1989, puis à 200.000 dollars d'amende pour la rupture d'un contrat publicitaire en 1993.
En 1994, elle se place sous la protection de la loi sur les faillites pour échapper à ses créanciers, après avoir été condamnée à 3,3 millions de dollars d'amende pour diffamation envers l'actrice Elke Sommer. Elle poursuivra en justice sa fille unique, Francesca Hilton, l'accusant de lui avoir volé deux millions de dollars en contractant un prêt immobilier garanti par la luxueuse villa maternelle de Bel-Air (Los Angeles). Une crise cardiaque a emporté Francesca le 5 janvier 2015, à l'âge de 69 ans.
La vie s'assombrit sérieusement pour l'actrice en novembre 2002, lorsqu'un grave accident de voiture à Hollywood la laisse partiellement paralysée. Une procédure judiciaire contre sa coiffeuse, qui était au volant, lui accordera deux millions de dollars de dommages et intérêts. Fragilisée, elle semble abonnée aux hospitalisations, après notamment une attaque cérébrale (2005), une opération de la hanche due à une mauvaise chute (2010), l'amputation de la quasi-totalité d'une jambe (2011) suivie de problème cardiaques et pulmonaires.
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