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CINETOM
8 novembre 2015

JAMES STEWART, UN IDÉAL DE L'AMÉRIQUE PROFONDE

           JAMES STEWART                 1908 - 1997

              Acteur Américain 

  

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James Stewart est né le 20 mai 1908 à Indiana, en Pennsylvanie, où son père tenait un magasin. Il fit ses études à l'université de Princeton Triangle Club. Si ses bons résultats lui valent de recevoir une bourse pour passer sa maîtrise d'architecture, il préfère suivre les conseils d'un de ses camarades, Joshua Logan, futur metteur en scène de "Picnic" et "Bus Stop", et se joindre à la troupe des University Players., basée à Falsmouth, dans le Massachusetts en compagnie d'Henry Fonda et Margaret Sullavan.

James Stewart joue à Broadway  plusieurs petits rôles dont "Goodbye Again", pièce présentée par la suite à Broadway. Toujours sur la célèbre avenue de New York, il triomphe alors dans "Divided By Three", "Page Miss Glory" et "Journey Into Night". Hollywood le remarque et, à vingt-sept ans, il débute dans "The Murder Man" (1935) de Tim Whelan. Il est tellement naturel, avec son allure dégingandée et sa voix traînante, que le public l'adopte aussitôt.

C'est ainsi qu'il enchaîne de nombreux films comme "Sa femme et sa secrétaire" (Wife Versus Secretary,1936) de Clarence Brown, "Petite provinciale" (Small Town Girl,1936) de William A. Wellman, "Speed" (1936) de Edwin L. Marin, "Nick, Gentleman Détective" (After The Thin Man,1936) de W.S. Van Dyke et "Les Cadets de la mer" (Navy, Blue And Gold,1937) de Sam Wood. Une voix légèrement éraillée, une démarche plutôt gauche, une expression d'une douceur extrême; alliée à une conscience professionnelle scrupuleuse : telle est l'image, parfaitement caractéristique d'une Amérique simple, sérieuse et provinciale, que James Stewart laissera sans doute à la postérité. C'est à la fin des années 1937 et 1940, que celui que ses admirateurs appelaient affectueusement "Jimmy", devait s'imposer à l'écran, notamment avec deux films dans lesquels Frank Capra sur tirer le meilleur parti de sa sympathique personnalité : "Vous ne l'emporterez pas avec vous" (You Can't Take it With You,1938), considéré comme le meilleur film de l'année. Le couple que formèrent James Stewart et Jean Arthur se retrouvèrent avec "M. Smith au Sénat" (Mr Smith Goes to Washington,1939).

Curieusement, ce sont les autres studios qui "l'empruntent" à la MGM, qui à cette époque, vont faire de lui un acteur confirmé. RKO l'engage pour être la partenaire de Ginger Rogers dans une comédie légère merveilleusement réussie, "Mariage incognito" (Vivacious Lady,1938) de George Stevens; Universal le choisit pour être le shérif tranquille, mais efficace de "Femme ou démon" (Destry Rides Again,1939) de George Marshall. 

De cette première période particulièrement féconde datent également "L'Heure suprême" (Seventh Heaven,1937), de l'excellent réalisateur Henry King et surtout l'éblouissant "Indiscrétions" (The Philadelphie Story,1940) de George Cukor, qui lui vaut l'Oscar de la meilleure interprétation de l'année. Il est en tête d'affiche, à côté de Claudette Colbert pour "Le Monde est merveilleux" (Its  a Wonderful World,1939 de Woody S. Van Dyke, et partage la vedette avec son amie Margaret Sullavan dans "Rendez-vous" (The Shop Around The Corner,1939) d'Ernst Lubitsch. A la même période, James Stewart donna la réplique à Judy Garlan, Hedy Lamarr et Lana Turner dans "La Danseuse des Folies Ziegfeld" (Ziegfeld Girl,1941) de Robert Z. Leonard. En 1940, Frank Borzage lui fait tourner "The Mortal Storm" dont le propos annonce clairement le danger nazi 

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James Stewart est engagé sous les drapeaux, il est le premier acteur à donner ainsi l'exemple et il exige d'être traité comme un simple soldat. Affecté dans l'aviation, James Stewart devient pilote de bombardier et participe à vingt-cinq missions au-dessus des territoires ennemis. Il revient aux Etats-Unis en septembre 1945 avec le rang de Colonel et un grand nombre de décorations dont la Croix de Guerre.

Après la guerre, c'est en voulant rester fidèle à l'éthique vertueuse et optimiste qu'il avait incarnée, qu'il tournera, encore avec Frank Capra, "La Vie est belle" (It's a Wonderful Life,1946), dans lequel il incarne le rôle d'un homme sauvé de la faillite par ses concitoyens. Malheureusement ce film, chargé de réminiscences de l'époque du New Deal, n'eut guère de succès. L'Amérique avait beaucoup changé, et la vision du monde chère à Capra paraissait sans doute bien surannée. Le même sort fut réservé au film qui lui fit suite, "Magic Town" (1947) de William A. Wellman.  James Stewart n'avait jamais caché son attachement à l'idéal conservateur de la classe moyenne américaine, celle que l'on appellera la "majorité silencieuse". Républicain convaincu, il avait donné toute la mesure de son patriotisme, pendant la Seconde Guerre mondiale. Il aimera toujours à interpréter à l'écran, des héros entièrement dévoués à la cause du public ou de la nation, comme le policier de "La police fédérale enquête" (The F.B.I. Story,1959) de Mervyn Le Roy, ou le lieutenant-colonel d'aviation de "Strategic Air Command" (1955) d'Anthony Mann. Quant à son rôle préféré, il est probablement resté celui du vainqueur de l'Atlantique dans "L'Odyssée de Charles Lindberg" (The Spirit of St. Louis,1957) de Billy Wilder.

Après l'échec d'"Indiscrétions", la carrière de James Stewart subit une importante évolution, et l'éternel jeune homme aux convictions naïves et solidement enracinées laisse bientôt la place à des personnages plus complexes et plus modernes.  Dans "Appelez Nord 777" (Call Northside,1948) de Henry Hathaway, il incarne un chroniqueur judiciaire tout en dureté et en droiture, qui entreprend d'innocenter un pauvre bougre accusé de meurtre. Mais c'est surtout avec "La Corde" (Rope,1948) d'Alfred Hitchcock, que le comédien témoigne de la richesse de son talent et de son aptitude à se renouveler : il est impressionnant, en effet, dans le rôle d'un professeur favorable au nazisme, et dont les idées poussent deux étudiants à commettre un crime gratuit.  A cette période de transition se rattache également "Harvey" (1950) de Henry Koster, simple transposition cinématographique, d'une pièce qu'il avait jouée à la scène, et qui contait l'histoire d'un doux alcoolique vivant en compagnie d'un lapin imaginaire.

Sa vie privée est, en outre, à l'image de ses idées : chose vraiment rare à Hollywood, elle est exemplaire. Enfin, cet acteur résolument optimiste à prouvé qu'il pouvait s'adapter à des rôles complexes et ambigus : James Stewart est un clown bouleversant dans "Sous le plus grand chapiteau du monde" (The Greatest Show on Earth,1952) de Cecil Blount DeMille. On peut également énoncer sa participation dans un film musical consacré à Glenn Miller dans "Romance inachevée" (The Glenn Miller Story,1954) d'Anthony Mann. Sous la direction de Delmer Daves, il évoque les véritables relations entre Cochise et Tom Jefford dans "La Flèche Brisée" (The Broken Arrow,1950), l'année suivante, il donne la réplique à Marlène Dietrich dans "Le Voyage fantastique" (Ind Highway in The Sky) d'Henry Koster. Anthony Mann devait tourner pour la neuvième fois en compagnie de James Stewart dans "Le survivant des Monts-Lointains" (Night Passage,1957) mais ne fut pas convaincu par le scénario de Borden Chase et quitta la production...

Si la première période de James Stewart peut être identifiée aux films de Frank Capra, la seconde, elle, est largement associée aux admirables westerns qu'il a interprétés sous la direction d'Anthony Mann. Acharné à la poursuite de l'assassin de son père dans "Winchester 73" (1950), chef d'un convoi de pionniers dans "Les Affameurs" (Bend of the River,1952), chasseur de primes dans "L'Appât" (The Naked Spur,1953), cow-boy indompté dans "Je suis un aventurier" (The Far Country,1954), assoiffé de vengeance dans "L'homme de la plaine" (The Man from Laramie,1955), James Stewart donne à ses personnages une étonnante réalité. Vêtu d'une veste usée jusqu'à la corde, volontiers hirsute, désespérément solitaire, il excelle véritablement à donner une épaisseur humaine à l'errance pathétique de héros confrontés à d'inexpiables tourments personnels. Et pourtant, quelque chose demeure indéniablement, dans ces subtiles compositions du "Jimmy" Stewart idéaliste et volontaire d'autrefois. Anthony Mann exploite à merveille "les aspects les plus séduisants de l'acteur, son regard qui semble éternellement étonné", afin de nuancer le cynisme de ses personnages et d'en atténuer l'agressivité.

Pendant le tournage, souvent pénible, de ces westerns, la conscience professionnelle de James Stewart a forcé l'admiration de tous les techniciens. Toujours soucieux d'apprendre et de mieux faire, il n'hésitait jamais à prendre des risques, que ce soit pour tourner une scène de bagarre sous les sabots des chevaux, ou pour traverser un mur de flammes. Et ce n'est qu'après un entraînement épuisant qu'il passa maître dans l'art de manier le Colt ou la Winchester. L'authenticité des films d'Anthony Mann lui est, à cet égard, largement redevable.

Après Frank Capra, Anthony Mann, c'est Alfred Hitchcock avec qui il avait déjà tourné "La corde", qui va parachever la consécration du comédien. Sa physionomie ne laisse pas d'être savoureuse, en effet, dans l'univers à la fois cruel et ironique du grand cinéaste, comme l 'attestent ces trois chefs-d'oeuvre que sont "Fenêtre sur cour" (Rear Window,1954) avec Grace Kelly, "L'homme qui en savait trop" (The Man Who Knew Too Much,1954) avec Doris Day et surtout l'extraordinaire "Sueurs froides" (Vertigo,1958), film dans lequel il tient le rôle particulièrement original d'un détective affligé d'un traumatisme psychique et obsédé jusqu'à la folie, par le souvenir d'un amour perdu.

Mais le meilleur rôle que James Stewart ait tenu après la série des films d'Anthony Mann reste incontestablement celui de l'avocat dans le diabolique "Autopsie d'un meurtre" (Anatomy of a Murder,1959) d'Otto Preminger. A la faveur d'un procès particulièrement scabreux et conduit de main de maître par le cinéaste, James Stewart redevient en quelque sort le jeune provincial de ses débuts, épris de vérité et de justice. Mais le candide héros de la fin des années 30, s'il n'a rien perdu de sa foi, doit cette fois composer avec la perversité du monde et combattre Satan avec les propres armes de son adversaire. La scène fameuse au cours de laquelle il exhibe la petite culotte de Lee Remick afin de disculper son client, est à cet égard très éloquente.

James Stewart aura eu la chance de tourner sous la direction des plus grands cinéastes : Capra, Mann, Hitchcock, Preminger et enfin John Ford. Avec ce dernier, le fils du petit quincailler d'Indiana joue successivement dans "Les Deux Cavaliers" (Two Rode Together,1961), "L'homme qui tua Liberty Valance" (The Man Who Shot Liberty Valance,1962) et "Les Cheyennes" (Cheyenne Autumn,1964). De ces trois oeuvres, qui comptent parmi les plus belles du cinéaste, la seconde est peut-être celle qui lui offre le rôle le plus caractéristique. Qui d'autre que lui, en effet, pouvait mieux incarner le petit avocat venu enseigner aux rudes et individualistes pionniers de l'Ouest les vertus de l'ordre et la loi? Son interprétation est chargée d'une sincérité totale : James Stewart s'est manifestement identifié à ce personnage typiquement fordien et qui, de bien des points de vue, évoque ceux de ses premiers films. (de nombreuses ressemblances entre l'oeuvre de Ford et celle de Capra)

Les films dans lesquels James Stewart tournera ensuite seront bien différents. On le verra encore dans des comédies de Henry Koster comme "M. Hobbs prend des vacances" (Mr. Hobbs Takes A Vacation,1962), ou "Chère Brigitte" (Dear Brigitte,1965) avec Brigitte Bardot, "Le Vol du Phénix" (The Flight Of The Phoenix,1965) de Robert Aldrich et quelques westerns comme "Les Prairies de l'honneur" (Shenandoah,1965), "Rancho Bravo" (The Rare Breed,1966) et "Bandolero" ( (1968), tous trois réalisés par le disciple de John Ford, Andrew V. MacLaglen. Mais l'essentiel de carrière est derrière lui, même s'il apparaît dans "Les Naufragés du 747" (Airport 77,1977) ou le remake du "Grand sommeil" (The Big Sleep,1978) de Michael Winner.

En 1970, James Stewart retourne au théâtre pour y jouer "Harvey" et l'année suivante, il se résout, à son tour, à faire de la télévision. Son émission "The Jimmy Stewart Show" obtient un vif succès et en 1972 il est le héros d'une série télévision "Hawkins". Depuis 1970, l'activité cinématographique de James Stewart s'est ralentie mais l'un de ses derniers films "Le Dernier des Géants" (The Shootist,1976) de Don Siegel lui a permis de retrouver son vieil ami John Wayne qui tournait son ultime film.       

                                                                       1936

 

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                            Les Cadets de la mer - 1937 de Sam Wood

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                                                                  1938

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                                            1939

                               Le Lien sacré - 1939 de John Cromwell

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                        Le Monde est merveilleux - 1939 de W.S. Van Dyke 

                           M. Smith au Sénat - 1939 de Frank Capra

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                                                  1940

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                     Viens avec moi -1940 de Clarence Brown

 

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                                                1941            

 

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                              La Vie est belle -1946 de Frank Capra 

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                                             1947  

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                                                        1948

 

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                           L'Homme à la carabine -1952 de Richard Thorpe

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                 Sous le plus grand chapiteau du monde - 1952 de Cecil B. DeMille  

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                             Les Affameurs - 1952 d'Anthony Mann

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                                                 1955

 

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                                     1956 - 1957

                     L'Homme qui en savait trop - 1956 d'Alfred Hitchcock  

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               L'Odyssée de Charles Lindberg -1956 de Billy Wilder

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                          Le survivant des Monts Lointains - 1957

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                                       1958

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                                             1959 - 1960

                           Autopsie d'un meurtre -1959 de Otto Preminger 

 

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                          La Police Fédérale enquête - 1959 de Mervyn LeRoy 

 

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                                                             1965

         

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                                                  1968

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                             Attaque au Cheyenne Club - 1970 

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                         Le Dernier des Géants - 1976 de Don Siegel    

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________________ ____Clarence Brown

 

 

 

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