DECES DE L'ACTEUR EGYPTIEN OMAR SHARIF
DECES DE L'ACTEUR EGYPTIEN
OMAR SHARIF 1932 - 2015
L'acteur égyptien Omar Sharif, devenu une légende du cinéma grâce à ses rôles dans "Lawrence d'Arabie" et "Docteur Jivago", est décédé vendredi 10 juillet 2015 au Caire d'une crise cardiaque à l'âge de 83 ans.
"Il est mort cet après-midi d'une crise cardiaque au Caire. Il était dans un hôpital spécialisé pour les patients atteints d'Alzheimer", a déclaré à l'AFP son agent londonien Steve Kenis. L'égyptologue de renom Zahi Hawwas, un proche, a confirmé la mort de l'acteur dans une clinique huppée de la capitale égyptienne, où il se trouvait depuis un mois, affirmant que les obsèques pourraient avoir lieu dimanche. "Son état psychologique s'était détérioré, il ne mangeait plus et ne buvait plus", a-t-il affirmé à l'AFP.
La maladie avait contraint M. Sharif à s'éloigner des plateaux en 2012, après une dernière apparition dans "Rock The Casbah", de Laïla Marrakchi, clôturant une carrière riche de plus de 70 films. Son parcours avait été lancé par le réalisateur égyptien Youssef Chahine, qui l'avait fait tourner en 1954 dans "Ciel d'enfer" et "Le démon du désert" (1954). Mais il était devenu une véritable vedette internationale après "Lawrence d'Arabie" (1962), qui lui valut le Golden Globe du Meilleur second rôle.
Né Michel Chalhoub le 10 avril 1932 à Alexandrie (nord) dans une famille de négociants en bois précieux d'origine syro-libanaise, il fut élevé dans le rite grec-catholique melkite. Il se convertit à l'islam pour épouser l'icône du cinéma arabe, l'actrice égyptienne Faten Hamama - décédée en janvier 2015 - avec qui il aura un fils, Tarek. Le couple - l'un des plus glamours et les plus charismatiques du cinéma égyptien - avait par la suite divorcé en 1974 alors que l'acteur, déjà célèbre en Egypte, lançait sa carrière à Hollywood.Cela n'avait pas empêché Omar Sharif de la décrire comme le seul amour de sa vie.
Omar Sharif débute dans des films égyptiens, adopte le nom d'Omar El-Sharif. Le regard tendre, langoureux, abrité de longs cils, le cheveu noir frisé et la moustache fière. Omar Sharif à tout du prince oriental tel qu'on l'imagine, sensuel, ardent, mais foncièrement gentil. Il y a quarante ou cinquante ans, il aurait fort bien pu devenir l'un de ces grands acteurs internationaux adulés par Hollywood. Ce côté romanesque stéréotypé, un peu "rétro", qu'il a toujours cultivé n'est certes pas passé de mode. Tout au long de la carrière du comédin; on a souvent l'impression qu'il avait l'esprit ailleurs; absorbé par un quelconque tournoi de bridge, ou par les femmes qu'il a courtisées au fil des années.
Avant de faire son entrée sur la scène internationale, Omar Sharif devient en peu de temps la première "star" masculine du cinéma égyptien, ascension favorisée par son mariage avec Faten Hamama, première "star" féminine dans son pays, dont il devait divorcer par la suite. A ce stade de sa carrière, le seul film connu du public occidental est "Goha" (1957) de Jacques Barratier avec Claudia Cardinale débutante, s'exprimant sur le décès d'Omar Sharif : Claudia Cardinale a ainsi fait part de sa "grande tristesse". "La perte de mon premier compagnon de travail me touche énormément et ravive les émotions vécues à notre rencontre", a-t-elle affirmé dans une déclaration transmise à l'AFP, en référence au film "Goha" de Jacques Baratier en 1958. Il débuta en France sous la direction de Richard Pottier dans "La Châtelaine du Liban" (1956) aux côtés de Jean-Claude Pascal, Jean Servais et Juliette Gréco.
Choisi par David Lean, en 1962 pour incarner Shérif Ali Ibn el Kharish dans "Lawrence d'Arabie" (Lawrence d'Arabia), il devient une "star" internationale dujour au lendemain. Il sera d'ailleurs nominé pour l'Oscar du meilleur second rôle masculin. Quoique l'on pense de l'épopée de David Lean, le film surpasse tous les autres tournés ultérieurement par Omar Sharif. A compter de ce moment jusqu'en 1965, année de "Le Docteur Jivago" (Doctor Zhivago), on trouve dans sa filmographie : en 1964, "La Chute de l'Empire romain" (The Fall Of the Roman Empire), "Et vin le jour de la vengeance" (Behold A Pale Horse) dont l'action se situe au Pays Basque espagnol et français, il incarne un prêtre enlevé par Gregory Peck...On le vit également dans "La Rolls-Royce jaune" (The Yellow Rolls-Royce,1965) ainsi que dans "La Fabuleuse aventure de Marco Polo" (1965); en 1965, "Genghis Kan", "Le Docteur Jivago" est, à bien des égards, infidèle au roman de Pasternak, tout comme le jeu d'Omar Sharif trahit par l'esprit du protagoniste. Néanmoins, tout le monde a succombé aux charmes de cette romance et de son séducteur. Le film a pulvérisé les records d'entrées dans le monde entier. Sitôt terminé, Omar Sharif s'en retourne à des films comme "Opération Opuim" (The Poppys Is Also A Flower,1966), "La Nuit des Généraux" (The Night of the Generals,1967) d'Anatole Litvak où il retrouve Peter O'Toole et "La Belle et le Cavalier" (C'era una volta,1967) de Francesco Rosi avec Sophia Loren.
L'autre entreprise couronnée de succès à laquelle il prend part est "Funny Girl" (1968) biographie de Fanny Brice mise en image de William Wyler où, aux côtés de Barbra Streisand, il incarne le gangster juif Nick Arnstein. Ce rôle lui vaut de devenir persona non grata dans le monde arabe. Il le reprendra pourtant dans "Funny Lady" (1975) d'Herbert Ross. Ensuite, il se compromet bizarrement dans des films comme "Che !" (1969) de Richard Fleischer, où il campe un Che Guevara contraire au bon sens auprès d'un Castro-alias Jack Palance, "Le rendez-vous" (The Appointement) de Sidney Lumet, également en 1969, mélodrame romantique hué à Cannes, "La Vallée perdue" (The Last Valley,1971) de James Clavell, épopée allégorique ayant pour cadre la guerre de trente ans et "Inchon" (1980), biographie filmée du général Douglas McArthur, financée par Sun Yen Moon. Mentionnons encore qu'Omar Sharif est aussi un fabuleux joueur de bridge.
Incarnation d'un certain "éternel masculin" (titre de son autobiographie parue en 1976), l'acteur à l'élégante moustache et à la voix rauque assurera n'être plus jamais tombé amoureux et démentira la plupart des conquêtes qui lui seront prêtées. Après une soixantaine de films, Omar Sharif multiplie les apparitions dans des films tournés aux quatre coins du monde mais aussi dans son pays natal, l'Egypte. Il prête également sa voix à des documentaires qui lui sont consacrés. Il apparaît encore dans de nombreux téléfilms à grand spectacle interprétés par une pléiade de comédiens célèbres, tel "Pavillons lointains", également distribué au cinéma, "Catherine le grand" (1995) de Marvin J. Chomsky et John Goldsmith ou "The Ten Commandments" (2006) de Robert Dornhelm.
Au cinéma, il retrouve une nouvelle occasion de satisfaire sa passion pour le jeu dans "Revanche à Baltimore" (The Baltimore Bullet,1980), où il est un émérite joueur de billard puis apparaît dans "Top Secret !" (1984) parodie de films d'espionnage, joue sous la direction d'Andrzej Wajda dans une adaptation des "Possédés" (1988) de Dostoïevski, interprète un milliardaire amoureux fou d'Arielle Dombasle dans "Les Pyramides bleues" (1988) qu'elle réalise elle-même. Omar Sharif incarne un clochard dans "Le voleur d'Arc-en-Ciel" (The Rainbow Thief,1990) aux côtés de Peter O'Toole (qu'il retrouve 28 ans plus tard !...), un cheik dans "Hidalgo" (2004) et un ancien champion cycliste devenu artiste-peintre dans "J'ai oublié de te dire" (2010) de Laurent Vinas-Raymond.
Mais ses interprétations les plus marquantes de ces années là, demeurent le père dans le film autobiographique d'Henri Verneuil tourné en deux parties, "Mayrig" (1991) avec Claude Cardinale et "588, Rue du Paradis" (1992) avec Richard Berry, et le viel épicier arabe, ami d'un jeune garçon juif dans "Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran" (2003) de François Dupeyron, qui lui valut le prix du public au Festival de Venise 2003 et le César du meilleur acteur.
Les hommages n'ont pas tardé à l'étranger.
"C'était un grand conteur, un ami fidèle et un esprit sage", a réagi sur Twitter l'acteur espagnol Antonio Banderas. "C'était l'un des meilleurs".
"Le garçon de rêves, le créateur de rêves... la personnalité artistique arabe la plus célèbre au monde", a écrit sur Twitter l'actrice tunisienne installée en Egypte Hend Sabry.
- "Perte immense" -
"Je suis dans un terrible état, je me sens perdue et impuissante, j'ai perdu l'une des meilleures personnes dans ma vie", a indiqué à l'AFP la célèbre actrice égyptienne Youssra.
Dans un communiqué, le ministre de la Culture Abdel Wahed el-Nabawy a rappelé qu'Omar Sharif avait "offert des chefs-d'oeuvre cinématographiques (...) qui avaient enrichi le cinéma arabe". "Notre perte est immense" a-t-il ajouté.
Le chef du syndicat égyptien du cinéma Achraf Zaki a indiqué à l'AFP que le fils de l'acteur, à l'étranger, devrait être de retour au Caire samedi et fixer la date des obsèques.
Couronné en 2003 par un Lion d'or au festival du film de Venise pour l'ensemble de sa carrière,
Loin des plateaux de tournage, Omar Sharif a longtemps été un flambeur. Champion de bridge, propriétaire d'une importante écurie de chevaux de course, habitué des casinos, il dira en 2006 avoir arrêté de jouer "pour ne plus être esclave d'une passion", à l'exception du cinéma. Polyglotte, Omar Sharif a vécu surtout en France, aux Etats-Unis et en Italie. Au soir de sa vie, souffrant de la maladie d'Alzheimer, il s'était rapproché de sa famille en Egypte. Il avait pris position contre le président Hosni Moubarak durant la révolte de 2011 qui le chassa du pouvoir.
1956
1958
1962
Omar Sharif - David Lean - Anthony Quinn
David Lean - Omar Sharif - Peter O' Toole
1964
1965
Bande-annonce : Le Docteur Jivago - VOST
1967
1968
L'Or de Mackenna -1969 de Jack Lee thompson
Le Rendez-vous - 1969 de Sidney Lumet
1971
L'île mystérieuse 1973 de Juan Antonio Bardem et Henri Colpi
1974
Top Secret ! - 1974 de Blake Edwards
1975
1978
1979
Revanche à Baltimore - 1980
1983
1984
1987
1991
Bande Annonce Du Film Mayrig Décembre 1994 TF1
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1992
2003
2007
2012
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