LOUIS JOURDAN, LE DERNIER FRENCH-LOVER EST MORT
DECES DU DERNIER FRENCH_LOVER
LOUIS JOURDAN 1921 - 2015
L'acteur français Louis Jourdan, est mort samedi 14 février 2015 à l'âge de 93 ans. Il est décédé dans sa maison de Beverly Hills, à Los Angeles en Californie, a précisé dimanche son biographe officiel, Olivier Minne. Ce dernier, également animateur à France Télévisions, a estimé que le comédien «était le dernier french lover d'Hollywood comme l'ont été Maurice Chevalier et Jean Pierre Aumont». L'homme a fait toute sa carrière aux Etats-Unis. M. Minne, qui prépare avec la famille de l'acteur un livre et un documentaire sur sa vie, a ajouté : «Il incarnait l'élégance française. »
«C'était un homme orchestre, acteur mais aussi animateur de télévision avec de grands shows avec Judy Garland et Franck Sinatra et Jerry Lewis. Il a joué aussi au théâtre et a été mannequin notamment pour Pierre Cardin», a-t-il enfin fait valoir.
"J'étais le cliché français"
Né Louis Robert Gendre à Marseille, l'acteur était un habitué des rôles de «beau gosse» dans les films d'Hollywood, mais il avait aussi joué le méchant dans Octopussy en 1983, de la série des James Bond. Il avait fait ses débuts à l'écran en France en 1939 en enchaînant les comédies romantiques avant que ne survienne la Seconde guerre mondiale. Mettant sa carrière entre parenthèses, il entrait alors dans la Résistance.
Appelé par le producteur David O. Selnick à Hollywood, il entre au casting d'un film d'Alfred Hitchcock, Le procès Paradine (The Paradine Case) en 1947 et décide de rester aux Etats-Unis. Il y joue dans nombre de long-métrages dont le plus célèbre, Gigi de Vicente Minnelli en 1958, aux côtés de Leslie Caron et Maurice Chevalier.
L'acteur, qui affirmait ne jamais regarder ses films, avait estimé que Hollywood avait «créé une image. J'étais le cliché français». Sa dernière apparition à l'écran remonte à 1992, dans Year of the Comet de Peter Yates. Louis Jourdan, qui avait été décoré de la Légion d'Honneur en 2010 à Los Angeles où il s'était retiré, avait deux étoiles sur le Hollywood «Walk of Fame», la fameuse promenade des acteurs célèbres.
Un des rares acteurs français à s'être imposé sur le sol américain. Louis Gendre plus connu sous le nom de Louis Jourdan est né le 19 juin 1921 à Marseille. Fils d'un hôtelier qui se fixa à Cannes, où il devait gérer le Grand Hôtel après l'avoir fait notamment à Londres et à Constantinople. "A Cannes, raconte Louis Jourdan, j'étais entouré d'acteurs et n'ai jamais imaginé pouvoir entreprendre un autre métier. Cependant son père envisageait pour son jeune fils la même destinée que la sienne....
A l'âge de quinze ans, je savais déjà que je serais comédien. Je pensais que ce serait facile. Je m'étais trompé. A mes débuts, seule la gloire et ses attributs superficiels m'attairaient(...)C'est seulement après que j'ai découvert que j'aimais le travail" (in "Ciné-Revue" du 20 août 1977). Louis Jourdan monte à Paris et après un bref passage au cours Simon, commence sa carrière en tant qu'assistant-opérateur de Marc Allégret, qui tourne "Entrée des artistes", Louis Jouvet le remarque et lui conseille de passer devant la caméra. Il remplace alors Paul Cambo dans "Le Corsaire" (1939), mais le tournage est interrompu par la déclaration de guerre. Il en va de même pour "La Tosca", que préparait Jean Renoir en Italie.
Quant à son premier film officiel, "Untel Père et Fils" (1940) de Julien Duvivier, il incarne le fils de Michèle Morgan dans un film à sketches dont l'affiche révèle la participation de nombreux comédiens : Raimu, Louis Jouvet, Charles Boyer, Suzy Prim, Fernand Ledoux...Ce film ne sera projeté que fin 45. C'est donc avec "La Comédie du bonheur" (1940) de Marcel L'Herbier que Louis Jourdan devient le jeune premier du cinéma français (Michel Simon et Micheline Presle dans les rôles principaux), cela sera confirmé avec le tournage suivant "Premier rendez-vous" (1941) de Henri Decoin, produit par la Firme allemande La Continentale, installée en France pendant l'Occupation. Aux côtés de Danielle Darrieux, on reconnait des débutants qui allaient devenir des acteurs de premier plan : Louis Jourdan, Daniel Gélin, Georges Marchal ou Sophie Desmarets.
Les rôles de Louis Jourdan grandissent en importance dans "Parade en sept nuits" (1941) de Marc Allégret avec entre autres Julien Carette, Micheline Presle , Elvire Popesco, Victor Boucher, Jules Berry, Noël Roquevert, Jean-Louis Barrault et Raimu. Ce film à sketches composé de quatre histoires indépendantes fut dans un premier temps, tourné pendant quelques semaines dans les studios de Pathé de la rue Francoeur, puis toute l'équipe mit le cap sur la Zone libre et vint s'installer dans les studios de la Victorine. Suivront une série de films dont Marc Allégret tournera pour le compte de Louis Jourdan : "L'Arlésienne" (1942) avec Raimu, Gaby Morlay et Charpin, "La Belle Aventure" (1944) avec Claude Dauphin et Micheline Presle,"Félicie Nanteuil" (1945) de Marc Allégret avec Micheline Presle et "Les Petites du Quai aux Fleurs" (1943) avec Odette Joyeux, André Lefaur et Bernard Blier.
Pendant la "Drôle de guerre", le père de Louis Jourdan est arrêté par la Gestapo, l'acteur abandonne sa carrière pour s'engager dans la Résistance. Tout de suite après la guerre, Louis Jourdan est engagé par Selznick. Il signe un contrat de sept ans, se marie et s'installe en Californie. "J'étais ravi de partir, Hollywood était une sorte de paradis après les années d'Occupation en France. (in "Ciné-Revue" du 20 août 1977). Son premier film américain est tourné par Alfred Hitchcock : "Le Procès Paradine" (The Paradine Case,1947), il interprète aux côtés d'Alida Valli, elle aussi nouvellement engagé par Selznick, le rôle de son valet). Hitchcock ne cachera pas que le choix de Louis Jourdan fut une grossière erreur de casting. Bien vite, celui que l'on considéra longtemps comme "le plus séduisant des "french lovers" dut déchanter. "Ces titres, dit-il, ont limité les rôles que l'on m'offrait et je l'ai ressenti...". Les films qu'il tourne ensuite ne le passionnent pas vraiment et Louis Jourdan songe avec nostalgie à l'Europe...
Max Ophuls tourne son deuxième film américain avec pour interprètes principales : Joan Fontaine et Louis Jourdan dans "Lettre d'une inconnue" (Letter From an Unknow woman,1948). Vincente Minnelli lui propose l'un des rôles principaux de "Madame Bovary" (1949), puis c'est le tour du cinéaste franco-américain Jacques Tourneur de lui proposer de jouer dans "La Flibustière des Antilles" (Anne of the Indies,1951). A intervalles réguliers, Louis Jourdan retrouve l'Europe pour y tourner quelques films : "Rue de l'Estrapade" (1953) de Jacques Becker, puis en 1956, "La Mariée est trop belle" (1956). Libéré de son contrat, il se voit à nouveau proposer le rôle d'un séducteur français dans le film que s'apprête à réaliser Vincente Minnelli, avec Leslie Caron et Maurice Chevalier. Il refuse tout d'abord d'incarner une fois encore ce type de personnage. Pourtant "Gigi" (1958) restera l'un de ses plus grands succès personnels. Pour une fois la critique américaine reconnait ses qualités de comédien, d'autant qu'il renoue avec le théâtre en jouant "L'immoraliste" d'après André Gide, puis "Ce soir à Samarcande" et "On a Clear Day You Can See Forever". De cette époque on retient, par ailleurs, ses rôles dans "La Fontaine des amours" (Three Coins in the Fountain,1954) de Jean Negulesco et "Can-Can" (1960) de Walter Lang. J'ai toujours détesté d'être considéré comme un symbole sexuel. C'est une des choses les plus ridicules qui puissent arriver à un homme! Les gens ne peuvent s'empêcher, en effet, de trouver que les hommes choyés par la nature sont remarquablement "vides", ce qui, il est vrai, est parfois le cas. Les Adonis n'ont qu'à paraître pour gagner très facilement la partie et ils ne font généralement rien pour ne pas en abuser. Lorsque, par contre, vous avez ce qu'il est convenu d'appeler un physique "difficile", vous êtes obligé de faire intervenir votre personnalité internet et cela donne toujours d'excellent résultats". (in "Ciné-Revue" du 22 avril 1976).
En 1961, "Le Comte de Monte-Cristo" de Claude Autant-Lara sera une autre étape importante de sa carrière. Louis Jourdans finira par quitter les Etats-Unis pour voyager en Europe, le plus souvent pour des raisons professionnelles. Tournant moins de films, il se consacre davantage au théâtre et à la télévision. En 1981, la presse devait faire part du suicide de son fils unique. Deux ans plus tard, il revenait au faîte de l'actualité en interprétant un "méchant" dans une nouvelle aventure de James Bond dans "Octopussy" (1983). En juillet 2010, l'Ambassadeur de France à Los Angeles a remis la Légion d'honneur à Louis Jourdan, en compagnie des derniers "vétérans" du cinéma américain : Kirk Douglas et Sidney Poitier. Louis Jourdan était âgé de 93 ans.
1940
1940
1943
1944
1945
Louis Jourdan & Micheline Presle - Félicie Nanteuil (1942) - CLiP1.
1946
Louis Jourdan & Grégory Peck dans Le Procès Paradine
1948
La Vérité nue - 1958 de Lewis Milestone
1949
1950
L'Oiseau de Paradis - 1951 de Delmer Daves
1952
1953
La Fontaine des amours - 1954 - de Jean Negulesco
Le Diabolique M. Benton - 1956 de Andrew L. Stone
Le Cygne - 1956 de Charles Vidor
"The Swan" 1956, Grace Kelly, Louis Jourdan, Clip #3
1957
1958
Gigi avec Leslie Caron - Maurice Chevalier et Louis Jourdan
1960
1961
1963
1966
1966
1967
La Puce à l'oreille -1968 de Jacques Charon
1972 1977
1982
1983
Louis Jourdan
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