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CINETOM
23 juillet 2012

DÉCÈS DU CINÉASTE CHRIS MARKER : "LA JETÉE"...

          MORT DU CINEASTE FRANCAIS

          CHRIS MARKER 

                                                                                                                          1921 - 2012 

    

             

    

 Le cinéaste français Chris Marker est décédé à l'âge de 91 ans, le 29 juillet 2012Figure militante du cinéma, Chris Marker, auteur d'une cinquantaine de films documentaires et intraitable «explorateur» de son temps, est décédé dimanche à Paris à l'âge de 91 ans. Réalisateur et écrivain prolifique français est notamment l'auteur de «La Jetée» (1962), sa seule fiction, un film d'anticipation à images fixes en noir et blanc, qui a atteint une renommée mondiale, et de «Le fond de l'air est rouge» (1977). On lui doit aussi «La solitude du chanteur de fond», un documentaire sur Yves Montand. «Son oeuvre a suivi et épousé la deuxième moitié du XXe siècle en se tenant à la bonne distance des événements...

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 Chris Marker est né le 29 juillet 1921 à Neuilly-Sur-Seine. Jeune romancien de talent, il fut également essayiste (à son actif, une étude sur Giraudoux) et créa la collection "Petite Planète" qui bouleversa le rapport texte/image tel qu'on le concevait dans l'édition : la mise en page s'inspirait du montage cinematographique.

Chris Marker est venu au cinéma par la littérature. Son livre "coréennes", recueil de photos, annonçait déjà sa future conception du court métrage. Il fut l'in des artisans de la renaissance du court-métrage qui devint, dès 1950, son mode d'expression privilégié. Alain Resnais co-réalisateur du premier film de Chris Marker "Les Statues meurent aussi" (1952) déclara : Il me parait un personnage fascinant, à ma connaissance unique au monde. Je ne connais personne qui puisse avoir à la fois ce sens des problèmes politiques contemporains, ce goût du beau, cette espèce de joie devant la culture et devant l'art, cet humour; et qui arrive lorsqu'il fait un film à ne se séparer d'aucune de ces tendances." (A Guy Gauthier in "Image et Son"-avril/Mai 63).

"Lettre de Sibérie" (1958), son premier long métrage donnera une idée parfaite du cinéma selon Chris Marker. Solitaire, continuellement en voyage, et attentif aux hommes et au monde, Chris Marker s'intéressa aussi à l'animation comme le prouve sa collaboration avec Borowczyk. Il réalisa "Cuba Si" (1961), moyen métrage commandité par l'Institut du cinéma cubain (film qui eut de sérieux démêlés avec la censure); "Le Joli mai" (1962) sera une autre étape importane de sa carrière, ainsi que "La Jetée" . Dès sa sortie sur les écrans, en 1962, "La Jetée" fut rattaché au courant du cinéma subjectif lancé en 1959 par "Hiroshima mon Amour" d'Alain Resnais courant qui, après "L'Année dernière à Marienbad" (1961) du même Resnais et le succès de "La Rivière du hibou" de Robert Enrico, également de 1961, allait influencer une grande part du cinéma français et faire l'objet d'un véritable engouement auprès des intellectuels cinéphiles de la rive gauche. La puissance du souvenir et de la mémoire, l'enchevêtrement inextricable du réel et de l'imaginaire offraient certainement, à l'époque, un antidote à la hantise du cataclysme nucléaire qui marquera les années 60, phénomène largement évoqué dans des films comme "Le Dernier rivage" (On the Beach,1960) de Stanley Kramer, "Docteur Folamour" (Dr Strangelove or How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb,1964 et "La Bombe" (The War Game,1965).

La bombe atomique y était présentée comme la menace la plus immédiate. Dans ce contexte, "La Jetée" apparaissait comme une spectaculaire déviation. On a cru d'ailleurs que le film allait ouvrir la voie à toute une production traitant du voyage à travers le temps. En fait, il n'en fut rien. "La Jetée" resta un cas unique. Bien que Chris Marker se soit aventué avec la complicité de Pierre Kast, dont il monta le film "La Brûlure de mille soleils", dans le domaine de l'espace-temps où la femme est une cible hors de portée, "La Jetée" occupe une place tout à fait à part dans l'oeuvre de Chris Marker. Il ne se rattache ni aux documentaires que le cinéaste signa précèdemment ni aux études sur les révolutions de gauche qui survirent. Ce film présente la complexe simplicité et l'évidence d'une photographie qui se suffit à elle-même. Sur le plan du contenu, il exerce une véritable fascination. Sur celui de la forme, il constitue un authentique défi.

Les images de Marker, sobres et concises, ne sans pas sans rappler celles des histoires de fin du monde qu'on pouvait suivre, depuis une vingtaine d'années, dans les magazines de science-fiction : des villes soufflées par la déflagration atomique, l'Arc de Triomphe" réduit à l'état de gravat, des savants fous observant de loin, avec de monstrueux instruments, l'atroce agonie de leurs victimes...

En 1975, Marker tourne "L'Ambassade", en super 8, puis collabore à "La Spirale" et à "La Bataille du Chili". Il manquait sans doute à Chris Marker l'occasion de s'exprimer plus longuement : ce fut chose faite avec "Le Fond de l'air est rouge", film de montage de quatre heures ou il fait preuve d'historien, de sociologue, d'ethnologue, présenté au Festival de Paris en 1977. Chris Marker s'est toujours refusé à toute déclaration sur son oeuvre. Chris Marker meurt le jour de son anniversaire le 29 juillet 2012 à l'âge de 91 ans.   

 

                                                                 

 

                               Le Volcan (1966) d'Haroun Tazieff et Chris Marker

                    

 
           

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