FERNANDEL (2)
FERNANDEL 1903 - 1971
Acteur, chanteur français
2ème Partie
Période Don-Camillo
En 1951 fut traduit et editer en français "Le Petit monde de Don-Camillo", l'ouvrage fut vendu à plus de 1 200 000 exemplaires en france. On pense à Julien Duvivier pour la mise en scène, qui sera séduit par l'écriture du journaliste et l'auteur Giovanni Guareschi. C'est Duvivier qui a l'idée de proposer le rôle de Don Camillo à Fernandel. Celui-ci venait de connaître un succès non négligeable pour son précèdent film "L'Auberge rouge".
Le comédien hésite à endosser la soutane d'un curé, pretextant : "Un moine ici, un curé là, encore un peu et il ne me reste plus qu'à rentrer dans les ordres pour de bon. Pour éviter tout désagrément vis à vis des producteurs du film, il eut l'idée de demander un cachet plus important afin de dissuader la production, et ainsi éviter de se fâcher....Peine perdue, toutes les exigences de Fernandel,furent accepter. C'est ainsi que notre comédien "national" venait de trouver le rôle le plus populaire de sa carrière.
Ce fut un succès énorme, en neuf mois d'exploitation, "Le Petit monde de Don-Camillo" (1952)va attirer en France pas moins de 6 660 000 spectateurs. En Italie, on comptabilisa 2 313 000 entrées. Le deuxième film "Le Retour de Don Camillo" (1953), tiré du deuxième ouvrage de Guareschi, eut à peu près le même succès que le premier. Les suivants ne suscitèrent pas le même enthousiasme. "La grande bagarre de Don-Camillo" (1955) et "Don-Camillo Monseigneur" (1961) deux films mis en scène par Carmine Gallone. Puis "Don-Camillo en Russie" (1965) de Luigi Comencini.
C'est au début du tournage de "Don-Camillo et les contestataires" (1970) de Christian-Jaque. Le sixième avatar de la série, que Fernandel ressentit les premiers symptômes du mal qui devait l'emporter quelques mois plus tard, le 27 février 1971. Le film fut interrompu et Gino Cervi (Peppone) déclara forfait.
C'est le 9 mai 1952 que l'on pu voir sur dans les salles obscures "Coiffeur pour dames" de Jean Boyer. Robert Chazal avait écrit :"Je me souviens d'une improvisation sensationnelle, qu'il avait faite sur le plateau.../...Alors que le metteur en scène Jean Boyer hésitait sur le ton à donner à une scène, Fernand s'était écrié : "Je peux te la jouer de toutes les manières cette scène!. Il l'avait alors interprétée quinze fois de suite et à chaque coup d'une façon différente. Lui seul pouvait faire preuve d'une telle virtuosité". (France soir du 1er mars 1973).
Après un bref passage dans l'univers d'Yves Allégret avec "Mam'zelle Nitouche" (1953) aux côtés de l'actrice italienne Pier Angeli. On retrouvera Fernandel dans plusieurs films d'Henri Verneuil (voir chapitre consacré à la période Verneuil -Fernandel 1ère partie).
En 1953, Jacques Becker tourne à Taroudant, à 80 km d'Agadir, dans le sud marocain, les extérieurs de ce parodique conte des mille et une nuits au savoureux climat marseillais : "Ali Baba et les quarantes voleurs" (1954). C'est au grand décorateur Georges Wakhevitch que l'on doit la mémorable trouvaille du film, cette caverne qui se fend en deux au commandement " Sésame ouvre-toi". Il s'agissait en réalité dune porte mobile aménagée contre une véritable grotte de la vallée du Sous, région d'où sont originaires les 4 000 berbères qui figurent dans le film.
Le thème de "La Vache et le Prisonnier" (1959) a inspiré presque en même temps Claude Autant-Lara et Henri Verneuil. Autant Lara pensait confier le rôle principal à Bourvil. Il fallut un procès pour départager les réalisateurs. Cette histoire authentique, recueillie par Jacques Antoine, C'est ainsi qu'Henri Verneuil mena à bien cette histoire d'évasion en Allemagne, dont ce fut sa dernière collaboration avec Fernandel. L'action du film se situe en 1943, Charles Bailly (Fernandel) décide de s'évader. Henri Jeanson renoua avec le succès avec des dialogues réussis, sans oublier la prestation de la partenaire du grand comédien : "Marguerite, la vache, plus connu sous le nom de Dora."La vache et le prisonnier" fut l'un des plus grands succès de Fernandel, qui d'ailleurs énonca : "Mon film préféré est certainement "La vache et le prisonnier", car il m'a apporté la preuve que, même seul, mon nom en haut de l'affiche pouvait encore faire recette. De plus, le sujet dépassait de beaucoup l'insignifiance de certains autres. En 1990, le film a fait l'objet d'une version colorisée pour la télévision.
Trois mois plus tard, il redescend dans son Midi natal afin de donner vie au personnage filmé par Jean Giono "Crésus" (1960). Tout au long de sa vie, Giono fut passionné par le 7e Art et la télévision, écrivant des scénarios de courts métrages, suivant de près le tournage des films adaptés de ses œuvres. L'ecrivain affirma : "Quand j'ai écrit "Crésus", j'étais déjà attiré par Fernandel. Pensant cinéma, je pensais Fernandel."
C'est pendant les prises de vues de "L'eau vive" que l'écrivain décida de créer, le 11 septembre 1959, la société des Films Jean Giono grâce à laquelle il entendait prendre en mains la destinée cinématographique de son œuvre. CRÉSUS sera la première production de cette société,; qui financera également "Un roi sans divertissement", et le seul film réalisé par Jean Giono.
Fernandel et Julien Duvivier
Fernandel -Gino Cervi et Giovanni Guareschi
Le Retour de Don Camillo de Julien Duvivier
_ A suivre...
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________________________ Portraits_______________________________
Avec Gino Cervi
Gary Cooper
Alain Delon
Jean Marais
Citoyen d'Honneur de la ville de Carry le Rouet
Cimetière Passy-Trocadéro -Paris 16ème
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Fernandel devait, une nouvelle fois, interpréter un film en compagnie d'un animal. Ce fut "HEUREUX QUI COMME ULYSSE" (1969) où il faisait parcourir une dernière fois la Provence à un vieux cheval condamné à l'abattoir... pour finalement le laisser rejoindre les chevaux sauvages de Camargue. C'est le dernier film tourné entièrement par Fernandel qui devait mourir le 26 février 1971. La maladie interrompit la réalisation de "DON CAMILLO ET LES CONTESTATAIRES "entrepris en Italie, puis abandonné par Christian-Jaque. "HEUREUX QUI COMME ULYSSE"... a l'originalité de se situer en Provence et de tirer son argument d'un roman écrit par une Américaine, dont l'action se situe effectivement en Camargue. Toutes proportions gardées et avec un accent très humain, éloigné de toute sensiblerie, Fernandel retrouvait un peu de son personnage de "LA VACHE ET LE PRISONNIER" qui fut un gros succès pour lui et pour Henri Verneuil, le metteur en scène. Mais tandis que le second film insiste sur les péripéties comiques, Henri Colpi et Fernandel arrivent à faire ressentir de façon poignante l'amitié qui s'est forgée entre un vieil homme et un vieil animal et qui aplanit tous les obstacles d'une route difficile. Sur des paroles écrites par Colpi, Georges Brassens chante la chanson, conclusion du film dont le tournage fut heureux : le cinéaste et l'acteur étant rapidement tombés d'accord. Malheureusement la distribution de HEUREUX QUI COMME ULYSSE... se fit mal; sorti pendant l'été 1970, le film fut un fiasco financier, en dépit de Fernandel dont l'étoile avait pâli mais qui restait toujours un acteur efficace.
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