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10 juin 2025

FRED ZINNEMANN, UN CINÉASTE POUR L'ÉTERNITÉ

FRED ZINNEMANN                  1907 - 1997

Réalisateur, Producteur Américain

Réalisateur volontaire qui a toujours choisi judicieusement ses sujets, Fred Zinnemann fait partie de ces cinéastes américains respectés, d'origine viennoise, il est né le 29 avril 1907 à Vienne (Autriche). Après avoir étudié le violon, il réalise qu'il n'a pas assez de talent pour devenir un grand artiste et il se tourne vers le droit. Piqué par le virus du cinéma, après avoir terminé des études de droit. La vision des "Rapaces" d'Erich von Stroheim et de "La Grande Parade" de King Vidor le bouleverse et il décide de devenir metteur en scène. Zinnemann quitte l'Autriche, où l'industrie cinématographique est quasiment inexistante. Il choisit Paris, à son avis le meilleur endroit pour apprendre le métier d'opérateur et obtient des cours de l'Ecole Technique de Photographie et de Cinématographie. Il devient assistant-opérateur, assistant monteur. Il y reste quelque temps, puis gagne Berlin. Là, il travaille comme assistant-opérateur, notamment sur "Les Hommes du dimanche" (Menschen Am Sonntag,1929) de Robert Siodmak.

 

En 1929, Fred Zinnemann part pour Hollywood, il rencontre et voyage avec Robert Flaherty avec qui il doit tourner un documentaire sur une tribu nomade peu connue de l'URSS. Le gouvernement soviétique s'y oppose et le projet est abandonné. Flaherty et Zinnemann refusant de faire un film de propagande. Zinnemann revient à Hollywood en 1931  et devient script clerk. A l'avènement du sonore, Zinnemann prend aussitôt conscience de la prééminence technique de Hollywood et se rend donc outre-Atlantique. Les restrictions syndicales l'obligent à se contenter de figuration sur "A l'Ouest rien de nouveau". 

 

Entre 1930 et 1932, il est l'assistant d'un compatriote, le réalisateur Berthold Viertel. En 1934, il accepte de tourner un semi-documentaire, au Mexique, sur la vie d'un groupe de pêcheurs. Filmée dans des conditions difficiles sur dix mois, cette coproduction américano-mexicaine, produite et photographiée par Paul Strand, intitulée "The Wave", impressionnera la MGM au point que la firme proposera un contrat à Zinnemann pour la réalisation de courts métrages. Le service courts-métrages de la MGM était une excellente écolé préparatoire pour les réalisateurs note Zinnemann, "on pouvait prendre tout le temps qu'il fallait pour préparer un film, mais ensuite on devait le tourner très vite...Cela, pour nous faire comprendre, que le temps c'est de l'argent..."

 

Suivant les traces de jeunes réalisateurs prometteurs comme George Sidney et Jacques Tourneur, Zinnemann boucle un grand nombre de courts métrages, sur des sujets très divers, au cours des années qui vont suivre. C'est alors que Paul Strand le contacte et le charge de réaliser "Les Révoltés d'Alvarado" (Redes,1936). Puis, il poursuite les tournages de courts métrages, sur des sujets très divers, au cours des années qui vont suivre. L'un des premiers, "That Mothers Might Live" (1938), en une bobine de l'époque, remporte l'Oscar du court métrage en 1938. "Forbidden Passage", drame en deux bobines de la série "Crime Does Not Pay", fait partie de la première sélection en 1941. Pus tard cette année-là, Zinnemann réalise son premier film de fiction, "Kid Glove Killer", dans lequel la nouvelle star de la MGM, Van Heflin, incarne un médecin légiste qui traque un assassin avec sa fidèle assistante, Marsha Hunt.

 

Zinnemann poursuit sur sa lancée, toujours à la MGM. Pour son premier long métrage de "série A", "La Septième Croix" (The Seventh Cross,1944), adapté d'un roman populaire de l'écrivain allemand Anna Seghers, on lui propose l'un des plus grands acteurs de sa génération : Spencer Tracy. L'acteur y est le seul survivant d'un groupe de personnes qui se sont échappées d'un camp de concentration nazi. Il est tellement impressionné par le jeune réalisateur qu'il ne manque pas une occasion d'en faire l'éloge. Le film, pour sa part, réussit assez bien à restituer ce qu'était l'Allemagne nazie, soutenu en cela par la contribution de collaborateurs remarquables, comme l'opérateur d'origine allemande Karl Freund et de bons acteurs de composition. Hume Cronyn, qui interprète ici Paul Roeder aux côtés de sa femme Jessica Tandy, reçut une citation à l'Oscar du meilleur second rôle masculin pour sa prestation. 

 

"Les Anges marqués" (The Search,1947), qui évoque la condition des jeunes réfugiés de guerre, l'acteur principal n'est autre que Montgomery Clift, ce film a été tourné en Europe en 1947, et rapporte une nomination à son réalisateur. Vient ensuite un polar efficace "Acte de violence" (Act of Violence,1948). Quittant la MGM en 1949, Zinnemann fait équipe avec le producteur Stanley Kramer sur trois films, et en réalise encore trois autres en 1950 et 1953, période qui reste la plus féconde et la plus prestigieuse de sa carrière. Tout le monde voit en lui un grand directeur d'acteurs, surtout quand il dirige fort brillamment les jeunes novices de l'écran, contrairement à Kazan qui a travaillé avec les mêmes acteurs. On se souvient de "C'étaient des hommes" (The Men,1950), pour la fabuleuse prestation de Marlon Brando, son premier rôle à l'écran, en soldat paraplégique amené à côtoyer, dans la distribution, de vrais paraplégiques. "Pour bien se préparer à ce rôle, Marlon a passé trois semaines dans un hôpital aux côtés de ces hommes" racontera Zinnemann "afin de pouvoir imiter leurs mouvements, mais aussi afin de les comprendre au plus profond de lui-même.

 

En 1951, Zinnemann remporte un second Oscar pour "Benjy", court documentaire qu'il réalise pour le compte de l'Orthopaedic Children's Hospital de Los Angeles, auquel fait suite "Teresa" (1951), à la MGM, honorable échec retraçant les problèmes d'un jeune soldat et de sa "mariée de guerre" italienne. On y voit Pier Angeli pour la première fois sur les écrans américains, auprès de John Ericson, Ralph Meeker et Rod Steiger, dans un petit rôle. Dans le courant de cette même année, le réalisateur signe le seul western de sa filmographie, le désormais classique "Le Train sifflera trois fois" (High Noon). Sur des images volontairement contrastées, brutales, le film apparaît extrêmement stylisé à des fins dramatiques, parti pris, il faut bien le dire, qui colle parfaitement au solide scénario de Carl Foreman. L'interprétation y est là aussi, excellente, Grace Kelly dans son premier grand rôle, Katy Jurado et Gary Cooper, ce dernier récompensé par un Oscar pour le courageux shérif qui vient à bout, seul, des hors-la-loi. Avec ce western, Zinnemann se retrouve en compétition pour l'Oscar du Meilleur Film, pour la première fois, et pour celui de la Réalisation, la seconde fois.

 

Moins retentissant que le précèdent, "The Member of the Wedding" (1952), intelligemment adapté d'une pièce de Carson McCullers, offre leur premier rôle à Julie Harris et Brandon De Wilde. L'exceptionnelle performance de l'actrice, transformée pour les besoins du film en une affreuse gamine de douze ans, lui vaut de remporter une nomination à l'Oscar. C'est encore à la Columbia que le cinéaste tournera son projet le plus ambitieux jusque-là "Tant qu'il y aura des hommes" (From Here To Eternity,1953), adapté du best-seller de James Jones sur la vie de garnison à Hawaï, au moment de Pearl Harbor. Zinnemann fait appel à une distribution chevronnée, repensant chaque acteur individuellement pour leur faire endosser des rôles à l'opposé de leur registre habituel, tels Deborah Kerr et Frank Sinatra. Le contre-emploi se révèle une bonne chose quand on voit Deborah Kerr face à Burt Lancaster dans la fameuse scène sur la plage, tous deux enlacés pendant que les vagues se jettent sur eux. Quant à Sinatra, il s'en sort avec un Oscar, de même que pour Donna Reed. Côté palmarès, outre les nominations qui reviendront aux cinq principaux interprètes, Zinnemann remporte son premier Oscar pour la Réalisation, puis celui du Meilleur Film.

 

Après un tel succès, les années qui suivent sont difficiles. Le public boude son unique comédie musicale, "Oklahoma !" (1955), en couleur et format Todd AO. Shirley Jones passe bien, mais Zinnemann n'a rien su tirer de Gordon MacCrae, le personnage central, Curley. Au départ, il voulait un inconnu, James Dean. Début 1956, ce sont les retrouvailles avec Spencer Tracy sur "Le Vieil homme et la mer" (The OId Man and the Sea) finalement achevé par John Sturges. Les choses commencent à aller mieux lorsque Zinnemann part travailler à l'étranger. Il tourne "Au risque de se perdre" (The Nun's Stor,1958) avec Audrey Hepburn, au Congo belge et en Europe puis se rend en Australie avec Robert Mitchum et Deborah Kerr pour le divertissant "Horizons sans frontière" (The Sundowners,1960) - deux œuvres retenues pour l'Oscar du Meilleur Film et celui du Meilleur Réalisateur. En 1963, sort sur les écrans "Et vint le jour de la vengeance" (Behold A Pale Horse), adapté d'un court roman du cinéaste et producteur Emeric Pressburger intitulé "Killing a Mouse on Sunday", L'œuvre s'inspirait d'une histoire vraie, celle d'un héros antifranquiste nommé Zapater, qui s'était enfui en France après la guerre civile, vivant près de la frontière et faisant quelques incursions en Espagne. C'est ainsi qu'il tomba dans une embuscade où il trouva la mort. Certains extérieurs du film furent tournés au Pays Basque, dans le Béarn, autour de Pau, Lourdes et Gotein. 

 

En fait, son dernier grand succès des années 60 fut "Un Homme pour l'éternité" (A Man For All Seasons,1966), adapté par Robert Bolt d'après sa propre pièce, et où Paul Scofield recrée de façon impressionnante le rôle de Thomas More qu'il avait tenu à la scène. Le film, le réalisateur et Paul Scofield sortent vainqueurs au palmarès des Oscars. Zinnemann arracha de justesse l'Oscar de la mise en scène à des concurrents qui se nommaient Michelangelo Antonioni "Blow Up", Richard Brooks "Les Professionnels", "Mike Nichols "Qui a peur de Viriginia Woolf?" et Claude Lelouch "Un Homme et une Femme". A noter également le film "Chacal" (The Day of the Jackal,1973) dont le thème principal est l'attentat manqué sur la personne du Général de Gaulle à Paris

Au cours de ces dernières années, "Julia" (1977) est l'œuvre la plus attachante de ce cinéaste. La téméraire Vanessa Redgrave, amie de Lilian Hellman (Jane Fonda) dans le film, remporte l'Oscar de la Meilleure Actrice. "Cinq jours ce printemps-là" (Five Days One Summer,1982), avec Sean Connery, clôt la filmographie de Fred Zinneman, lequel décède le 14 mars 1997 à Londres, des suites d'un infarctus, il avait 89 ans.

*Affiches-ciné * Cinetom

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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