DÉCÈS DU CINÉASTE, ÉCRIVAIN, JOURNALISTE PHILIPPE LABRO
DÉCÈS DU CINÉASTE 1936 - 2025
PHILIPPE LABRO
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Philippe Labro est décédé le mercredi 4 juin 2025 à Paris, à l'âge de 88 ans. L'écrivain, journaliste, cinéaste, il avait animé sur Direct 8 de mars 2008 à février 2025, une émission hebdomadaire "Langue de bois s'abstenir", rebaptisé par la suite "L'Essentiel chez Labro".
Journaliste, mais aussi écrivain, parolier notamment de Johnny Hallyday, réalisateur, et plus largement homme de culture et de télévision, Philippe Labro a été emporté par une longue maladie. C'est en effet un cancer qui est à l'origine de son décès. Philippe Labro incarnait une certaine idée de l'élégance intellectuelle à la française, nourrie d'un regard tourné vers l'Amérique. Observateur de son époque, Philippe Labro s'était imposé dès les années 1970 comme une figure du journalisme.
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Troisième de quatre frères, Philippe Labro a dû batailler ferme pour être reconnu dans sa famille. Ceci explique peut-être ses multiples casquettes de journaliste, romancier ou cinéaste. Il est né le 27 août 1936 à Montauban dans le Tarn-et-Garonne. Après le lycée Jeanson-de-Sailly, il poursuit ses études à l'Université de Washington and Lee de Lexington (Kentucky). Bénéficiaire de la Bourse Zellidja, il passe un mois à Los Angeles et il en rapporte une étude sur le cinéma américain.
Reporter radio à "Europe No 1" en 1957-1958, il devient grand reporter auprès de "Marie-France" en 1958-1959. De retour en Californie, il consacre une série d'interviews pour cet hebdomadaire aux stars d'Hollywood. Il rencontre ainsi Charlton Heston, Kirk Douglas et Rock Hudson en compagnie de la photographe Inge Morath. Il deviendra également collaborateur de "France Soir" en 1959, du "Journal du Dimanche" en 1965 et de "Paris-Match" en 1975. Présent aux USA, il apprend l'assassinat du Président des Etats-Unis John F. Kennedy le 22 novembre 1963, évènement qu'il couvre pour son journal et relate un récit qu'il nommera "On a tiré sur le Président". Il sera auditionné par la commission Warren. A la télévision, il fut de 1960 à 1964 de la fameuse équipe de "Cinq Colonnes à la Une" et présentateur du journal d'Antenne 2 (France 2) en 1981-1982. Enfin, il est directeur général des programmes de RTL de 1985 à 2000 et devient vice-président de la station en 1992.
Entre "Un Américain peu tranquille" (1960) et "Rendez-vous au Colorado" (1998), il aura publié dix romans semi-autobiographiques sous la prestigieuse couverture blanche de Gallimard "Des Feux mal éteints" (1967) consacré à la guerre d'Algérie a été porté au cinéma par Serge Moati en 1994, l'année même où Eva Sereny adaptait pour le grand écran "L'Etudiant étranger", Prix Interallié 1986. "La Traversée" (1996) est le récit de son coma profond à l'hôpital suite à une infection virale et son expérience de mort imminente (E.M.I.).
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Unifrance lui commande, en 1966, "4 Fois D", un court métrage consacré à un joli bouquet de comédiennes : Mireille Darc, Françoise Dorléac, Marie Dubois et Catherine Deneuve. Puis Mag Bodard, riche du succès des "Parapluies de Cherbourg" lui propose de produire "Tout peut arriver" (1969), une pochade menée tambour battant par Catherine Allégret et André Falcon, dans laquelle il fait débuter un jeune comédien prometteur Fabrice Luchini. "Sans mobile apparent" (1971) est tiré d'un roman policier d'Ed McBain. Labro fait appel à Jacques Lanzmann pour co-écrire le scénario et les dialogues. Ils retravailleront de même sur "Le Hasard et la violence" (1974) avec Yves Montand, et "L'Alpagueur" (1976) avec Jean-Paul Belmondo et Bruno Cremer. "L'Héritier" (1973), également incarné par "un" Belmondo très charismatique, sera avec "La Crime" (1983) son plus gros succès public. C'est un mélodrame d'action dans les eaux troubles de la finance. "Le Hasard et la violence" est une méditation quasi philosophique dont le titre dit tout.
Belmondo incarne un chasseur de primes dans "L'Alpagueur" et Claude Brasseur un commissaire du Quai des Orfèvres dans "La Crime, dont le scénario est dû à Jean-Patrick Manchette. Labro adaptera de ce dernier, le roman "Le Petit bleu de la côte ouest" avec Daniel Boulanger, mais nul producteur n'acceptera de prendre en charge leur projet et c'est finalement Jacques Deray qui le réalisera sous le nom de "Trois hommes à abattre" (1980) avec Alain Delon. Enfin, "Rive droite, rive gauche" (1984), co-écrit avec son épouse Françoise Labro et Francis Veber, est une fresque du petit monde de la magistrature parisienne. Disposant d'un confortable budget, il n'obtient pas le succès escompté. C'est une des raisons qui semble avoir éloigné Labro du cinéma, les décennies suivantes.
Petite anecdote, parait-il qu'il était présent dans ce café ou le cinéaste Jean-Pierre Melville a tiré sa révérence. Philippe Labro déclara : "Le cinéma est le contraire absolu de la solitude de l'auteur. Ce qui compte sur le tournage, c'est le facteur humain, l'équipe, la technique et bien sûr les acteurs. (...) En matière de cinéma, je n'estime pas avoir tourné un seul film qui mérite de me faire entrer dans un dictionnaire quelconque..." On peut dire que Philippe Labro s'est trompé, il peut également être considéré comme un cinéaste hors pair.
*Affiches-ciné * Cinéma français * Cinetom
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