DUSTIN HOFFMAN, LAURÉAT D'UN MARATHON MAN
DUSTIN HOFFMAN 1937
Acteur, Réalisateur Américain
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Dustin Hoffman représente lui tout seul un monument du cinéma américain, il aura tourné dans plusieurs chefs-d'œuvre dans les années 70 - 80, tout en essayant dans différents domaines cinématographiques, comme la comédie dans "Tootsie" (1982) ou le drame "Kramer contre Kramer" (1979). Ces années-là, Dustin Hoffman régnait au Septième Art avec Robert De Niro, Al Pacino, Gene Hackman, Robert Redford, Jack Nicholson et quelques-uns d'autres.
Dustin Hoffman est né le 8 août 1937 à Los Angeles en Californie. Il aura passé toute son enfance à Hollywood, son père étant décorateur de plateau chez Columbia Pictures, il baigne dans le milieu artistique. Sa mère voulant en faire un pianiste de concert. Mais le jeune Dustin est attiré par le théâtre et suit des cours à la Pasadena Playhouse, puis s'en va à New York. Etudie avec Lee Strasberg à l'Actor's Studio, où il côtoie Gene Hackman et Robert Duvall.
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Au début des années 1960, il enseigne à l'East Harlem Boy's Club et fait ses débuts à Broadway dans "A Cook for Mr General". Mais c'est une époque difficile pour lui, des années de "vache enragée" : à de petits rôles tout en exerçant divers petits métiers : standardiste, fleuriste, archiviste intérimaire à "Time Magazine", garçon de café, vendeur de jouets dans un grand magasin et même garçon de salle dans un asile psychiatrique. Dustin Hoffman fait un séjour à la Theater Company de Boston; de retour à New York, il devient l'assistant d'Ulu Grosbard pour "Vu du pont" (1965) pièce dans laquelle joue Jon Voigt, son futur partenaire !. Sa carrière "off Broadway" commence à la même époque : tient le rôle d'un officier nazi, bossu et homosexuel dans "Harry, noon and night". Il reçoit un "Obie" (meilleur acteur off Broadway) pour son interprétation d'un Russe misanthrope dans "Journey of the Fifth Horse". Il est un chaudronnier cockney dans "Eh ?" (1967),mise en scène d'Alan Arkin et reçoit trois importantes récompenses théâtrales.
C'est dans cette pièce que Mike Nichols le remarque et lui confie son premier rôle cinématographique dans "Le Lauréat" (The Graduate,1967). Au matin du 22 décembre 1967, après la première du film "Le Lauréat", le New York Times écrivit : "Nous avons là le meilleur comédien américain depuis Jack Lemmon. La petite histoire indique que lorsque le metteur en scène Mike Nichols était à la recherche depuis six mois du premier rôle masculin, propose à Dustin Hoffman de venir faire des essais, celui-ci refuse. Il se justifie ainsi : "Je ne me vois pas dans ce rôle. A mon avis, il faut plutôt un grand et beau gosse de type anglo-saxon. Moi, je suis petit et juif. Effectivement, quand Dustin Hoffman commence à jouer dans les années 60, les acteurs masculins sont Rock Hudson, Paul Newman ou Marlon Brando. Rien d'étonnant à ce qu'il soit persuadé que Nichols est en train de commettre une erreur. Pendant les essais, Dustin Hoffman oublie son texte, essaie de paraître grand, fait semblant d'être fatigué et de ne pas s'intéresser à ce qu'il fait. Bref, il repart à New York, soulagé à l'idée de ne pas se fourvoyer dans un emploi de ce genre. Quelques jours plus tard, il reçoit un coup de fil lui annonçant qu'il est retenu pour le rôle. L'année suivante, il est nommé pour l'Oscar du meilleur acteur.
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Approfondissant encore ses rôles de composition, il incarne Ratso, clochard tuberculeux, acolyte de Jon Voigt dans "Macadam cowboy" 'Midnight Cowboy,1969) de John Schlesinger. Avec ses cheveux gras, son teint blafard, ses mauvaises dents et sa jambe estropiée, il est tout à fait à sa place dans l'ambiance louche d'une gargote de la 42e Rue. Le film, suffisamment sentimental, fait mourir son héros au moment où il atteint son but, Miami. Dustin Hoffman, comme Peter Sellers, est heureux derrière un masque. Dans "John et Mary" (John And Mary,1969) de Peter Yates, apportant une note sensible à John, personnage "ordinaire" et timide auprès de Mia Farrow. En revanche dans "Litte Big Man" (Little Big Man ou les extravagantes aventures d'un visage pâle,1970) d'Arthur Penn, son interprétation moderne du vieillard de cent vingt et un ans qui se retourne sur son passé de Peau-rouge d'adoption colle parfaitement à la tentative de démystification de la légende du western.
Chez Dustin Hoffman, il y a une recherche et une faculté à se projeter dans les rôles qui ont parfois donné lieu à un jeu très appuyé. C'est le cas dans "Les Chiens de paille" (Straw Dogs,1971) de Sam Peckinpah, exaltation de la violence revancharde symbolisée par cet homme de raison contraint de passer à l'action, le film fut un très gros succès public. Il est assez insolite de voir Dustin Hoffman que rien ne semblait prédisposer à jouer ce rôle de "Alfredo, Alfredo" (1972) de Pietro Germi, en parfait employé de banque Italien rêveur, ce garçon piégé par les évènements et par les femmes, lui convient à merveille, son talent lui permet toutes sortes de performances, comme celle dans "Papillon" (1973) de Franklin J. Schaffner aux côtés de Steve McQueen, ou Dustin Hoffman est contraint de passer à l'action malgré lui. Un autre film méconnu par certains "Lenny" (1974) de Bob Fosse, l'histoire d'un comique de cabaret, fantaisiste, outrancier et tragique du nom de Lenny Bruce, qui se produisit dans des établissements de seconde zone, merveilleusement incarné par Dustin Hoffman où il donne beaucoup de lui-même, s'investir avec audace dans le personnage.
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Robert Redford passa de nombreuses heures au Washington Post pour s'imprégner de l'ambiance de vie d'un grand quotidien. C'est ainsi que le tournage des "Hommes du Président" (All the Président's Men,1976) fut entrepris avec un soucis constant de scrupuleuse authenticité ou Dustin Hoffman tient le rôle du journaliste Carl Bernstein. Peu de temps après dans l'atmosphère tendue de "Marathon Man" (1976) de John Schlesinger, il est vibrant de justesse et campe un personnage plein de fraîcheur face à Roy Scheider et Laurence Olivier. "Marathon Man" appartient à ce style nouveau de films de politique-fiction. Dans "Agatha" (1979) de Michael Apted, on le sent mal à l'aise face à Vanessa Redgrave, essayer de compenser sa petite taille par des effets de style. Dans "Le Récidiviste" (Straight Time,1978) de Ulu Grosbard, il est impressionnant, troublant, en ex-taulard vieillissant envahi par l'amertume. Il en va de même lorsqu'il interprète ce père divorcé dans "Kramer contre Kramer" (Kramer Vs Kramer,1979) de Robert Benton, qui essaie de s'en sortir avec son jeune fils, son oublier l'interprétation de Meryl Streep. Dustin Hoffman remporta son premier Oscar du meilleur acteur.
Après le succès de "Kramer contre Kramer", Dustin Hoffman disparaît des écrans pendant trois ans, puis revient en force avec l'immensément populaire "Tootsie" (1982) de Sydney Pollack. Il force l'admiration par son habileté à jouer sur deux tableaux à la fois, en interprétant ce comédien à double visage, railleur et prétentieux lorsqu'il se veut acteur d'avant-garde, spontanément attachant lorsqu'il se déguise en Dorothy, portrait inspiré de sa mère, "femme réaliste qui a du cran, du courage et aussi un grand sens de l'humour". Même si le film est loin d'être le premier dans une longue tradition d'histoires de travestis, il en devient l'emblème et désormais, la référence obligée. Dustin Hoffman donne de son personnage d'acteur contraint de se déguiser en femme pour échapper au chômage une image touchante, drôle et profondément humaine. Juste retour des choses, le rôle lui vaudra une citation à l'Oscar.
Aussitôt après, il prend à nouveau ses distances par rapport au cinéma. Durant trois années consécutives, il consacre toute son énergie au théâtre. En 1961, il avait interprété à la radio le rôle secondaire de Bernard dans la pièce d'Arthur Miller "Mort d'un commis-voyageur" (Death of A Salesman). En 1984, il la reprend à Broadway, cette fois dans le rôle-titre de Willy Loman. Le spectacle fait sensation et l'année suivante, Volker Schlöndorff en donne une version filmée pour la télévision, qui sera par la suite projetée en salles. Hoffman obtient à cette occasion l'Emmy d'interprétation. En annexe, sort "Private Conversation" un documentaire sur le tournage du film. Comédien rare, Hoffman traverse un nouveau désert de trois ans que seul vient interrompre "Ishtar" (1987) de Elaine May, un des ratages les plus dispendieux de l'histoire du cinéma. Il lui faudra attendre "Rain Man" (1988) de Barry Levinson avec Tom Cruise, pour qu'Hoffman retrouve sa stature de star. Avec sa minutie habituelle, il se prépare longuement pour ce rôle d'autiste aussi génial qu'inadapté et obtient ainsi son deuxième Oscar sur les quatre Oscars que remportera ce film. Dès lors, il tourne plus régulièrement, environ un film par an. S'il ne semble pas mieux de sa forme dans "Family Business" (1989) de Sidney Lumet, c'est en grande partie parce que ses liens de parenté avec Sean Connery et Matthew Broderick sont difficilement crédibles, censés être respectivement son père et son fils.
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Par amitié pour Warren Beatty, il accepte d'apparaître dans "Dick Tracy" (1990) et enchaîne aussitôt avec "Billy Bathgate" (1991) de Robert Benton dans un rôle de gangster inquiétant du nom de Dutch Schultz, il accepte également la proposition de Steven Spielberg d'incarner le pittoresque capitaine Crochet dans "Hook ou la revanche du capitaine Crochet" (Hook,1991) aux côtés de Robin Williams. Pour Dustin Hoffman, le rôle du gangster Dutch Schultz se situe entre deux emplois de "méchants" : le gangster Mumbles de "Dick Tracy" et le Capitaine Crochet dans "Hook"
En ce qui concerne sa vie privée, les années 80 s'avèrent pour lui tout aussi productives : en 1980, il épousa Lisa, dont il eût cinq enfants. En 1992, il tourne sous la direction de Stephen Frears dans "Héros malgré lui" (Hero), puis c'est Wolfgang Petersen qui le dirige dans un film d'anticipation "Alerte !" (Outbreak,1995), en prenant compte que trois ans séparent les deux films cités ci-dessus. On peut noter sa participation au film de Barry Levinson "Sleepers" (1996), lequel retrouvera Dustin Hoffman, l'année suivante dans "Des Hommes d'influence" (Wag the Dog) qui obtint l'Ours d'argent et le Prix spécial du Jury au Festival de Berlin 1998. La fin du XXe siècle, il endosse la soutane pour incarner la conscience de "Jeanne d'Arc" (1999) réalisé par Luc Besson, magistralement incarnée par Milla Jovovich.
On notera pendant la période des années 2000/2003, apparaître à nouveau Dustin Hoffman dans trois drames dont on retiendra "Le Maître du jeu" (Runaway Jury,2003) de Gary Fleder aux côtés de Gene Hackman, John Cusak et Rachel Weisz. Puis un nouveau départ vers la comédien en incarnant le père de Ben Stiller dans "Mon Beau-père, mes parents et moi" (Meet the Fockers,2004) de Jay Roach, la suite de "Mon Beau-père et moi", ce qui permet d'unir à nouveau Dustin Hoffman avec Robert De Niro, complété par Barbra Streisand. Puis, il donne la réplique à Johnny Depp et Kate Winslet dans "Neverland" (2004), librement inspiré de la vie de l'écrivain écossais J.M. Barrie, célèbre pour avoir écrit Peter et Wendy. En 2006, Dustin Hoffman fait une remarquable interprétation d'un parfumeur du XVIIIe siècle dans "Le Parfum, histoire d'un meurtrier" (Perfume : The Story of a Murderer) de Tom Tykwer.
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En 2009, il accepte de jouer à nouveau pour le cinéaste Joel Hopkins dans "Last Chance For Love". Pour construire le personnage d'Harvey, Dustin Hoffman se servit de sa propre expérience émotionnelle : "J'ai joué ce qu'aurait été ma vie si je n'avais pas rencontré ma seconde femme Lisa. Cela n'a pas été difficile à imaginer pour moi parce qu'après mon divorce, j'ai vraiment pensé que je n'étais pas fait pour l'amour". De passage à Paris, pour la promotion du film, l'acteur reçut un César d'honneur et les insignes de Commandeur des Arts et Lettres.
Dans les années 2010, Dustin Hoffman tourne moins, il endosse à nouveau le rôle du père de Ben Stiller dans "Mon Beau-père et nous" (Little Fockers,2010) de Paul Weitz. Mais l'année suivante, est importante, ce fut la première fois que Dustin Hoffman devint réalisateur avec "Quartet", l'histoire de trois chanteurs d'opéra qui organisent un concert pour célébrer l'anniversaire de Verdi, qui sera bouleverser par la venue de l'ex-femme de Reggie...Puis, des retrouvailles avec le cinéaste Stephen Frears avec le tournage de "The Program" (2015), mais hélas, aucun autre film ne pourra concurrencer sa filmographie des trente premières années de sa carrière cinématographique.
*Affiches-ciné * Cinetom
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