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12 février 2025

JACQUES VILLERET OU LA MÉLANCOLIE

JACQUES VILLERET

Acteur Français            1951  - 2005 

Jacques Villeret aura tourné soixante-quatre films tout au long de sa carrière cinématographique. Il nous a quitté, il y a tout juste vingt ans, le 28 janvier 2005 à Evreux (Eure), il n'avait que 53 ans, le même âge qu'un autre grand acteur disparu trop jeune : Bourvil.

Un Comédien hors du commun, d'une grande sensibilité, il n'a pas toujours été reconnu par les siens. Je me souviens d'une déclaration de son ami comédien, Daniel Russo, qui avait formulé une anecdote importante lors de ses obsèques. Au moment d'arriver en voiture, accompagné de sa fille, dont le parrain n'était autre que Jacques Villeret, celui-ci a préféré faire demi-tour et ne pas se rendre à l'hommage de son ami, que de devoir supporter la présence de certains, de ceux et celles qui lui avaient tourné le dos, par rapport, peut-être à cause de son alcoolisme...

Il restera l'un de nos meilleurs comédiens, disparu trop tôt comme Bourvil, Gaspard Ulliel ou Jocelyn Quivrin, dont les deux derniers cités avaient une carrière prometteuse. Jacques Villeret, de son vrai nom Jacky Boufroura, est né le 6 février 1951 à Loches en Indre-et-Loire. Ses parents divorcent alors qu'il n'a que neuf mois, Une enfance difficile, c'est en entrant en lycée, qu'il découvre l'existence de son père biologique, élevé par son beau-père.

Le déclic a été révélateur de son désir de persévérer. dans le monde du spectacle, en allant voir sur scène Jacques Brel. Il suit les cours du Conservatoire de Tours puis monte à Paris à la fin de l'année 1969. Admis au concours du Conservatoire, il reçoit l'enseignement de Louis Seigner et participe aux matinées classiques de la compagnie de Marcelle Tassencourt. On le remarque au théâtre dès 1972 dans "Occupe-toi d'Amélie", à Lyon, "Les Fourberies de Scapin" et "J. B. Poquelin Molière" à Reims, en 1973, "Gomina", au théâtre de l'Européen, en 1974.

Au cinéma, c'est le réalisateur Yves Boisset qui le fait débuter dans "R.A.S." (1973), sur les conseils de Jacques Weber qui tient le premier rôle avec Jacques Spiesser et Jean-François Balmer. Il incarne un soldat durant la guerre d'Algérie. Mais il lui faudra attendre la proposition de Claude Lelouch, lequel lui offre son premier rôle important dans "Le Bon et les méchants" (1976) aux côtés de Jacques Dutronc et Marlène Jobert. Suivront au fur et à mesure des années, sept autres films dont "Toute une vie" (1974), "Si c'était à refaire" (1976) avec Catherine Deneuve et Anouk Aimée, "Un Autre homme, une autre chance" (1977) avec James Caan et Geneviève Bujold, "Robert et Robert" (1978) avec Charles Denner, "A nous deux" (1979) avec Catherine Deneuve et Jacques Dutronc, "Les Uns et les autres" (1981) avec Robert Hossein, "Edith et Marcel" (1983) avec Evelyne Bouix et Marcel Cerdan Jr. C'est d'ailleurs pour l'un des nombreux films qu'il tourna avec Claude Lelouch, que Jacques Villeret a obtenu le César du meilleur second rôle masculin.

C'est un ancien assistant réalisateur et comédien Jean-François Stévenin, devenu réalisateur qui propose à Villeret, le rôle principal de sa première réalisation avec "Passe-montagne" (1978) : le projet du film était de dépeindre "deux trajectoires de gens qui s'approchent, se frôlent, puis repartent chacun sur sa propre lancée sans qu'une révolution se soit opérée, mais avec des zones d'ombre, des franges de palpitations où l'on sent un trouble entre les personnages. "Bête mais discipliné" (1979 de Claude Zidi est le deuxième long métrage où Villeret obtient le premier rôle son pour autant avoir convaincu les professionnels du cinéma. Cependant, il sera pour la première fois en tête d'affiche après s'être fait remarqué dans différents "One-man-show".

Sa notoriété grandissante, il donne la réplique à Louis de Funès et Jean Carmet dans "La Soupe aux choux" (1981) de Jean Girault. Autre film, devenu culte celui tourné par Jean-Marie Poiré avec "Papy fait de la Résistance" (1983) où il parodie la chanson de Julio Iglesias "Je n'ai pas changé". Depuis, Jacques Villeret a tourné de nombreux films, alternant seconds et premiers rôles, on peut citer "Malevil" (1980) de Christian de Chalonge où il donne la réplique à Michel Serrault, Jean-Louis Trintignant, Robert Dhéry ou Jacques Dutronc, "Black mic-mac" (1986) de Thomas Gilou, "Garçon" (1983) de Claude Sautet avec Yves Montand, "L'Eté en pente douce" (1987) de Gérard Krawczyk aux côtés de Jean-Pierre Bacri et Pauline Lafont, "Soigne ta droite" (1987) de et avec Jean-Luc Godard, film qui a obtenu le Prix Louis Delluc 1987 à égalité avec "Au revoir les enfants" de Louis Malle.

Villeret semble l'un des acteurs véhiculant d'un rôle à l'autre leur physique attachant, offrant presque malgré lui des repères de sympathie au public, ravi de le retrouver jusque dans des seconds rôles marquants, tel Salomon, le naïf vendeur d'eau d'abricot dans "Mangeclous" (1988) de Moshé Mizrahi où il donne la réplique à Bernard Blier pour une ultime fois. De nombreuses fois, Villeret s'est tourné vers les planches, il y a en effet régulièrement enchaîné le succès de "Un Fil à la patte"(1989) de Georges Feydeau, mis en scène par Pierre Mondy à "Jeffrey Bernard est souffrant" (2000) sous la direction de Jean-Michel Ribes ou "La Contrebasse" (1990-1991) de Jean Poiret, et tant d'autres...Mais aussi "Le Diner de cons" de Francis Veber, joué en compagnie de Claude Brasseur au Théâtre des Variétés à Paris entre 1993-1994 avant une tournée entre 1995 et 1997, qui remporta un énorme succès.

Le cinéma devait bien évidemment s'emparer de cette pièce, son auteur le portant lui-même à l'écran. C'est ainsi que Jacques Villeret incarna le rondouillard et naïf, François Pignon, le "con", du fameux "Dîner de cons" (1997), qui y sème une joyeuse pagaille. Le film obtint plus de neuf millions d'entrées en France et un César du meilleur acteur remis à Jacques Villeret, en 1998. Avec autant de succès, il lui est arrivé parfois de se tromper sur le choix de ses rôles, mais on retiendra, les trois films réalisés par Jean Becker "Les Enfants du Marais" (1999) aux côtés de Michel Serrault, André Dussollier et Jacques Gamblin. Suivront : "Un Crime au paradis" (2001) avec Josiane Balasko et "Effroyables jardins" (2003) avec André Dussollier, Thierry Lhermitte et Benoît Magimel. Des rôles poignants et sûrement touchants, à la hauteur de son talent. Il aura également donner une forme d'élégance en interprétant Monsieur Rezeau dit "Folcoche" d'après le roman de Hervé Bazin "Vipère au poing" (2004) de Philippe de Broca avec Catherine Frot, mais aussi avec "Malabar Princess" (2004) de Gilles Legrand.

*Affiches-ciné *Cinéma français * Cinetom

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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