NATALIE WOOD, LA FUREUR DE VIVRE
NATALIE WOOD 1937 - 1981
Actrice Américaine
Natalie Wood est née le 20 juin 1938 à San Francisco, de son vrai nom Natasha Gurdin. Issue d'une famille cosmopolite et cultivée, son père d'origine Russe était architecte et sa mère danseuse. Natalie Wood est une enfant précoce qui sait presque danser avant de savoir marcher.
La famille Gurdin déménage à Santa Rosa, petit ville du sud de la Californie, Natalie Wood doit au hasard son entrée dans le monde du cinéma. Alors âgée de cinq ans, joue un rôle aussi petit qu'elle, en 1943 dans "Happy Land" du cinéaste Irving Pichel. Avec les autres enfants du quartier, elle regarde travailler les techniciens quand le réalisateur la remarque et l'engage. Son nom apparaît même au générique. Devant cette possibilité inattendue d'une carrière, sa mère l'inscrit chez un imprésario et lui trouve son pseudonyme, Natalie Wood.
Trois ans plus tard, lorsque le réalisateur Irving Pichel, a besoin d'une petite fille pour son mélodrame "Demain viendra toujours" (Tomorrow is Forever,1946), avec dans les rôles principaux Orson Welles et Claudette Colbert, il pense à Natalie Wood, laquelle enchaîne en interprétant la nièce de Barbara Stanwyck dans "Amazone moderne" (The Bride Wore Boots,1946) toujours d''Irving Pichel. On aperçoit la jeune Natalie Wood dans "L'Aventure de Madame Muir" (The Ghost and Mrs. Muir,1947) aux côtés de Gene Tierney et George Sanders.
Là voici lancée sur les rails d'Hollywood. Elle est la plus adorable des actrices en herbe, mignonne mais jamais fade, et fait grande impression dans un conte de fées assez fantasque dans "Miracle sur la 34e rue" (Miracle On 34th Street,1947) de George Seaton. Prise sous contrat par une grande compagnie, elle partage son temps entre l'école pour enfants-acteurs et les studios. Entre 1947 et 1949, elle a pour mère Maureen O'Hara, Gene Tierney, Celeste Holm. Quand elle tourne "La Star" (The Star,1953) de Stuart Heisler, elle a quinze ans et l'âge ingrat. Pourtant, son passage de l'adolescence à l'âge adulte se fait en douceur et, pendant ces années difficile, elle ne cessera pas de tourner.
La place de Natalie Wood parmi les jeunes acteurs d'Hollywood est maintenant fermement établie. Jolie brune aux yeux noirs, elle incarne de façon très touchante l'amie de James Dean dans "La Fureur de vivre" (Rebel Without A Cause,1955) réalisé par Nicholas Ray, rôle qui lui vaut une nomination pour l'Academy Award, et marquera plusieurs générations d'adolescents. Elle est inoubliable dans le rôle de la fille d'un pionnier, kidnappée par les Indiens dans "La Prisonnière du désert" (The Searchers,1956) de John Ford avec John Wayne et Jeffrey Hunter. Natalie Wood est nominée une seconde fois en 1961 pour "La Fièvre dans le sang" (Splendor In The Grass), film d'Elia Kazan qui transpose l'aventure de Roméo et Juliette dans une petite ville du Kansas sur fond de crise financière de 1929. Natalie Wood forme avec Warren Beatty, un couple attendrissant. Proie facile des journaux à sensation, sa vie privée alimente les chroniques, fiancée inconsolable après la mort de James Dean à l'âge de 24 ans, Natalie Wood épouse l'acteur Robert Wagner en décembre 1957 à Scottsdale en Arizona, ils se séparent en 1961 et leur divorce en 1962.
Natalie Wood a maintenant vingt ans, elle laisse de côté son personnage d'adolescente pour se transformer en une ravissante jeune femme. Après avoir fait des essais avec de nombreuses actrices, la Warner lui propose le rôle de "La Fureur d'aimer" (Marjorie Morning Star,1958) de Irving Rapper avec Gene Kelly. Le succès qu'elle obtient n'est pas aussi grand qu'elle n'espérait. Le cinéaste Michael Anderson lui propose un rôle dans un mélodrame "Les Jeunes loups" (All the Fine Young Cannibals,1960) aux côtés de Robert Wagner.
Les années 60 s'annoncent bien pour Natalie Wood, qui commence par deux comédies musicales grandioses dont "West Side Story" (1961) de Robert Wise et Jerome Robbins, elle est en tête du générique en incarnant la Portoricaine Maria, ce grand succès populaire et critique s'impose comme un classique du genre et remporte dix Oscars, puis elle endosse le rôle de Gypsy Rose Lee, l'histoire d'une strip-teaseuse dans "Gypsy, Vénus de Broadway" (Gypsy,1962) de Jule Styne avec Karl Malden. Mais ensuite, la chance lui sourit un peu moins, tant sur le plan professionnel que dans sa vie privée. Elle divorce de Robert Wagner en 1963, pour l'épouser à nouveau en 1972. Ensuite, rien ne va plus pour la comédienne. Les films qu'elle interprète n'ont aucune audience et on ne lui propose que des rôles insignifiants, seul le réalisateur Robert Mulligan sait utiliser sa véritable personnalité, celle d'une femme comme "on en rencontre dans la vie". Après la troisième nomination à l'Oscar que lui vaut "Une Certaine rencontre" (With the Proper Stranger,1963) de Robert Mulligan avec Steve McQueen. Dans "Daisy Glover, la jeune rebelle" (Inside Daisy Glover,1966) toujours de Robert Mulligan, elle incarne une jeune idole de l'écran des années trente.
La deuxième partie des années 60 est plus nuancée, elle joue dans des films tantôt commerciaux comme "Une Vierge sur canapé" (Sex And the Single Girl,1964) de Richard Quine avec Tony Curtis, Henry Fonda et Lauren Bacall et "La Grande course autour du monde" (The Great Race,1965) de Ken Annakin aux côtés de Tony Curtis et Jack Lemmon, tantôt originaux comme "Propriété interdite" (This Property Is Condemned,1966) de Sydney Pollak avec Robert Redford et Charles Bronson, mais sans réunir les deux genres. Certains critiques, qui n'apprécient pas sa façon de jouer, ont inventé un "prix Natalie Wood" servant à récompenser la plus mauvaise actrice de l'année. Elle ne prendra pas en mauvaise part cet hommage déplacé ou désobligeant, mais cela n'arrangera en rien sa carrière déjà chancelante. De plus, il s'agit là d'un jugement bien injuste car, s'il est vrai qu'à l'écran, elle exhibe une certaine trivialité dans ses sentiments, elle l'atténue par une réelle intensité émotionnelle. (A noter, que de nombreux critiques y compris François Truffaut et tant d'autres se sont souvent trompés dans leurs analyses de nombreux films français ou étrangers).
Sa vie personnelle st aussi perturbée : elle doit suivre des traitements de psychothérapie. Après plusieurs aventures sentimentales sans lendemain, elle décide de se retirer pour fonder une famille et épouse le 5 mai 1969, un imprésario anglais, Richard Gregson auquel elle donnera une fille, Natacha en octobre 1970. Mais le couple se disloquera rapidement. En 1969, Natalie Wood fait un come back avec "Bob et Carole, Ted et Alice" (Bob and Carole And Ted And Alice) de Paul Mazursky aux côtés de Robert Culp, Elliott Gould et Dyan Cannon. Payée au pourcentage, elle reçoit un bénéfice de deux millions de dollars après le succès considérable du film et envisage de se lancer dans la production. A partir de 1974, Natalie Wood fait que de rares apparitions à l'écran, elle s'oriente plutôt vers la télévision. On a pu la voir dans "La Chatte sur le tôt brulant" ou elle reprend le rôle d'Elisabeth Taylor, et dans "Tant qu'il y aura des hommes", où elle succède à Deborak Kerr.
Ses derniers films sont de pure routine : "Pepeer" (1975) de Peter Hyams, "Meteor" (1978) de Ronald Neame, "The Last Married Couple In América" (1979) de Gilbert Cates, et l'on ne saura jamais si "Brainstorm" (1983) de Douglas Trumbull, tourné en 1981, aurait pu être l'occasion d'un nouveau départ, puisque Natalie Wood est morte par noyade avant la fin du tournage, le 29 novembre 1981 à l'âge de 43 ans. Elle est retrouvée noyée près de l'île Santa Catalina. Les circonstances de sa mort demeurent obscures. D'après le biopic qui lui avait été consacré à la télévision, on constate que Natalie Wood aurait glissé entre le yacht et le zodiac qui été attaché par une corde qui aurait cédée et entraînée la chute de l'actrice. D'après certaines constatations, Natalie Wood présentait des ecchymoses sur l'avant-bras droit, le poignet gauche et le cou, ces blessures ayant été faites avant l'entrée du corps dans l'eau. Ces conclusions relancent les spéculations sur la dispute que Natalie Wood aurait eue avec Robert Wagner, son mari.
Amazone Moderne - 1946 - Irving Pichel
Miracle sur la 34e rue - 1947 - George Seaton
Ma fille n'est pas un ange - 1951 - William A. Seiter
Son Seul amour - 1955 - Jerry Hopper
Cet homme est un requin -1960 - Joseph Pevney
*Affiches-cine * Cinetom
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