WARREN BEATTY, LE WONDER BOY
WARREN BEATTY 1937
Acteur, Cinéaste, Producteur Américain
Warren Beatty a été décrit un jour comme "un acteur qui n'aime pas jouer la comédie". La raison de cette curieuse déclaration est double : de 1961 à 2001, l'acteur n'est apparu que dans une vingtaine de films, préférant la réalisation. Lorsque Warren Beatty naquit le 30 mars 1937, son nom n'avait qu'un "T", Warren Beaty se contenta d'un "t" supplémentaire pour son nom n'acteur alors que sa soeur, l'actrice devint célèbre sous celui de Shirley Mac Laine, son aînée de trois ans.
Sa mère, professeure d'art dramatique, a mis en scène les premiers films d'amateur où il apparaît avec sa sœur. Plus tard, à l'issue de l'unique année passée à la Northwestern University, il suit des cours d'art dramatique avec Stella Adler. En cette période relativement paisible, il progresse peu, voir difficilement. Pour survivre, notamment après une crise de douleurs hépatiques, il exerce divers petits métiers, homme à tout faire au National Theater de Washington, pianiste dans un bar et même apprenti-maçon. Finalement, quelques bons rôles commencent à arriver, télévision, pièces du répertoire et, enfin, Broadway, dans "A Loss of Ross" de William Inge. Elia Kazan le remarque et lui propose pour partenaire l'exquise et vulnérable Natalie Wood dans "La Fièvre dans le sang" (Splendor In the Grass,1961). William Inge, dramaturge et scénariste célèbre, fut sans doute à l'origine de la carrière cinématographique de Warren Beatty. C'est lui, en effet, qui écrivit et produisit le premier film du jeune comédien. "La Fièvre dans le sang" est un mélodrame qui fait battre le cœur des adolescents. Il est vrai que les deux jeunes protagonistes exprimant les affres du premier amour et son issue tragique avaient quelque chose de poignant.
La même année, auprès de Vivien Leigh, il interprète un gigolo de la Via Veneto dans "Le Visage du plaisir" (The Roman Spring of Mrs Stone,1961) de José Quintero, film théâtral, tiré du roman de Tennessee Williams, dans lequel le jeune acteur néophyte campe un Italien peu crédible. Cependant, reconnaissons que chaque fois qu'il commet une erreur de jugement dans sa carrière, c'est presque toujours pas souci de trop bien faire. En d'autres termes, les mauvais films dans lesquels il se compromet sont plus médiocres par prétention que par futilité. "L'Ange de la violence" (All Fall Down,1962) de John Frankenheimer, sur un scénario de Inge, en est un bon exemple. Il y incarne un adolescent narcissique qui séduit une femme plus âgée, histoire qui finira tragiquement. Comme souvent chez Inge, il se veut être un témoignage sur l'époque et le lieu où se situe l'action. Viennent ensuite deux productions plus personnelles d'Hollywood, "Lilith" (1964) de Robert Rossen et "Mickey One" (1965) d'Arthur Penn. La première est un conte subtil, plein de retenue et souvent poétique racontant l'amour d'un jeune thérapeute incarné par Warren Beatty pour l'une des ses patientes schizophrène interprétée par Jean Seberg. En France, le film fut classé parmi les meilleurs films de l'année et l'on parla même de l'incontestable chef-d'œuvre de Rossen; la seconde, l'un des films les plus prétentieux jamais réalisés par un cinéaste Américain, est une brumeuse allégorie kafkaïenne qui se situe dans les bas-fonds de Chicago. Sentant peut-être qu'une grande partie de son public commence à le lâcher, Warren Beatty fait une pause avec deux divertissements anodins "Promise Her Anything" d'Arthur Hiller, romance avec Greewich Village en toile de fond, et "Le Gentleman de Londres" (Kaleidoscope) de Jack Smight, comédie à suspense, très mode, dont l'action se passe dans les plus élégants casinos d'Europe, tous deux tournés en 1966. Le premier suscite quelque curiosité, attribuée au récent divorce de l'actrice principale, Leslie Caron, qui se sépare de Peter Hall.
En 1967, Warren Beatty apporte à la Warner Bros le sujet de "Bonnie and Clyde" : Prêtant ses traits à Clyde Barrow, mythomane impuissant dont la seule ambition est de devenir l'ennemi public numéro un, il donne là sa meilleure performance aux côtés de Faye Dunaway et Gene Hackman. Producteur de cette sanglante histoire de gangsters. Le succès du film, produit par Warren Beatty lui-même, il met la chance de son côté, le wonder boy, enfant chéri d'Hollywood, peut enfin redorer son blason. Après ce coup de maître, il enchaîne sur un film dont la carrière fut rapide comme l'éclair, "Las Vegas, un couple" (The Only Game In Town,1970) de George Stevens, mélodrame aux côtés d'une mégère, Elizabeth Taylor. On le voit ensuite, en 1973, dans "John McCabe" (McCabe and Mrs Millers), signé Robert Altman, western enjoué et cocasse, bien accueilli par la critique, où il interprète un petit flambeur qui ouvre un bordel dans une localité déserte du Nord-Ouest des Etats-Unis, au début du siècle.
Entretemps, Warren Beatty avait tourné dans le film de Richard Brooks "Dollars" (The Heist,1971) aux côtés de Goldie Hawn et Gert Froebe. Ce long métrage est une sorte de parenthèse divertissante dont le thème est fondé sur le casse d'une banque. En 1974, Alan J. Pakula tourne "A cause d'un assassinat" (The Parallax View) avec Warren Beatty, il s'agit du reflet fidèle d'un certain sentiment de culpabilité de la société américaine depuis le crime de Dallas en 1963 (JFK). Le film de Pakula ironise sur l'utilité de cette Commission au début du film en présentant un groupe semblable aboutissant aux mêmes constations négatives, alors que l'existence d'un complot ayant de profondes ramifications ne fait aucun doute...
Pour sa seconde production, en 1975, il s'efforce à nouveau de jouer gagnant. Si "Shampoo" de Hal Ashby n'est peut-être pas tout fait la satire virulente qu'elle prétend être, il s'agit malgré tout d'une savoureuse comédie, intelligente et truculente, où Warren Beatty donne la réplique à Goldie Hawn et Julie Christie et campe à merveille un coiffeur de Beverly Hills qui séduit ses clientes les unes après les autres. Le film connaît un indéniable succès. Après avoir frappé fort deux fois de suite en tant que producteur, l'acteur se sent prêt à passer de l'autre côté de la caméra. Même si le thème de sa première tentative "Le Ciel peut attendre" (Heaven Can Wait,1978), qu'il co-réalise avec Buck Henry, peut sembler mince, un footballeur plus tout jeune revient sur terre sous les traits d'un jeune homme, le film rapporte quelque soixante millions de dollars. Warren Beatty est deux fois nommé aux Oscars, meilleur acteur et meilleur réalisateur. Sa seconde tentative de mise en scène "Reds" (1981) est un triomphe sur le plan cinématographique, trois Oscars dont celui de la mise en scène pour un acteur-auteur que d'aucuns soupçonnaient de nourrir l'ambition d'être un jour et pourquoi pas lui?, devenir Président des Etats-Unis; ce qui fera dire aux méchants qu'il a payé son Oscar de meilleur réalisateur. N'en déplaise à certains, ce film biographique sur la vie du communiste américain John Reed et de sa compagne, la journaliste Louise Bryant jouée par Diane Keaton, jugé romantique, sentimental et spectaculaire, est pourtant une entreprise courageuse et forte, non parce qu'elle a été accomplie à Hollywood, mais bien plutôt dans l'Amérique de Ronald Reagan. Si l'on considère le passé cinématographique de Warren Beatty, on peut affirmer sans risque de se tromper que ce revers de fortune immérité n'empêchera pas l'acteur, ou le producteur, de prendre de nouveaux paris.
A partir de 1987, les échecs se succèdent : "Ishtar" (1987) de Elaine May avec Warren Beatty, Dustin Hoffman et Isabelle Adjani est un échec cuisant. Le film disparut pratiquement des écrans au bout de quelques semaines, il se situe au rang des désastres financiers de l'histoire du cinéma. Warren Beatty commença à travailler sur "Dick Tracy" en 1984 avec le réalisateur Walter Hill mais ce fut Warren Beatty qui assura la mise en scène avec sa compagne du moment Madonna. Fasciné depuis longtemps par la personnalité de Bugsy Siegel, Warren Beatty espérait tourner "Bugsy" (1991) le film lui-même, mais avait entre-temps choisi Barry Levinson. Sept années où le comédien-cinéaste-producteur avait peu tourné, en 1998, il réalise "Bulworth" dont la sortie fut retardée de plus d'un an, surprit les familiers de Warren Beatty, car ce dernier prenait pour cible deux communautés dont il avait toujours fait partie : le cinéma hollywoodien et le parti démocrate.
Comme Shirley MacLaine, sa sœur, l'a dit un jour : "Il sait faire apparemment beaucoup d'argent". Il est vrai qu'il a su gérer judicieusement, car il comptait parmi les plus riches de sa génération, plusieurs fois millionnaire grâce aux généreux pourcentages qu'il a su obtenir. Et, pourtant, si l'on en juge par la réticence de l'acteur à enchaîner film sur film, et le fait qu'il ait travaillé avec certains des metteurs en scène les plus honorés de la profession, on découvre une volonté rare de faire ce métier avec tout le sérieux que cela suppose. En 2016, Warren Beatty a réalisé lui-même son dernier film, un biopic sur le producteur Howard Hughes : "L'Exception à la règle" (Rules don't Apply).
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Il y a des moments de la vie où nous sommes obligés de prendre position. Il est certain de constater que de nos jours, en France, il n'existe plus de cohésion national. On mélange tout, le racisme et la religion prennent le pas sur l'humain. Certains considèrent et à tort que certains ne sont pas Français. Comme si la religion l'emportait sur l'humain. Il est certain que nous ne pourrons pas exister, coexister, si certains considèrent que des Français, parce que la religion pose problème dans d'autres pays, nous devrions rejeter certains de nos compatriotes. J'estime que tout Français quelque soit sa religion a le droit de vivre et de se sentir en sécurité absolu.
Je n'ai pas envie de faire de la politique dans un blog ou site de cinéma, à force de rejeter une partie de nos compatriotes, ne fera que de poursuivre une rupture entre Français et autres. Cette rupture finira par avoir certains conséquences graves, comme le fait de ne plus pouvoir vivre ensemble...