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23 juillet 2023

PIERRE GRANIER-DEFERRE, VOYAGE A TRAVERS LE CINÉMA FRANCAIS

           PIERRE GRANIER-DEFERRE     1930 - 2007

      Cinéaste, Auteur Scénariste Français

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Pierre Granier-Deferre aura réussi à consolider pour le cinéma, des duos exceptionnels de grands acteurs comme Jean Gabin et Simone Signoret dans le film "Le Chat", mais également entre Alain Delon et Signoret dans "La Veuve Couderc", Romy Schneider et Jean-Louis Trintignant dans "Le Train". Bien d'autres exemples comme "Adieu poulet" : Lino Ventura et Patrick Dewaere, "Une Etrange affaire" : Michel Piccoli et Gérard Lanvin, "Une Femme à sa fenêtre" : Philippe Noiret et Romy Schneider ou "L'Etoile du Nord" : Signoret et Noiret....

Pierre Granier-Deferre est né le 22 juillet 1927 à Paris, il rêvait depuis son adolescence au cinéma et à la réalisation. A Paris, à la Libération, jeune et sans expérience, il est résolu à rechercher un emploi dans le domaine du cinéma. C'est alors qu'il a la chance de rencontrer le réalisateur Roger Leenhardt, qui l'engage comme stagiaire sur son film "Les Dernières vacances". Il s'inscrit à l'I.D.H.E.C. (Institut des Hautes Etudes Cinématographiques).

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Dès lors, Granier-Deferre suit le parcours classique de l'aspirant metteur en scène, en multipliant les expériences d'assistant, c'est ainsi qu'il fut l'assistant de différents cinéastes comme Jean-Paul Le Chanois, Denys de la Patellière, Georges Lampin, André Berthomieu et Marcel Carné. Puis, vers la fin des années cinquante, Frédéric Dard l'engage comme conseiller technique pour "Une Gueule comme la mienne". De fil en aiguille, il acquiert de l'expérience et c'est en 1958 que Granier-Deferre réalise son premier film, un moyen métrage sur l'adolescence qui s'intitule : "Mensonges". 

Il lui faudra attendre l'année 1961 pour préparer son premier long métrage : "Le Petit garçon de l'ascenseur", lequel remporte un vif succès ainsi que de bonnes critiques journalistiques. C'est ainsi que vont se succéder une vingtaine autres longs métrages de 1963 à 1995. Une dizaine de films qui ont presque tous énormément compté dans la production française et obtenu un certain succès public. En 1965, Granier-Deferre tourne "La Métamorphose des cloportes" entouré de Lino Ventura, Charles Aznavour, Pierre Brasseur et Françoise Rosay.

C'est avec Jean Gabin qu'il tourne deux films successifs : "La Horse" (1969) et "Le Chat" (1970) adapté du roman de Georges Simenon avec Simone Signoret et Annie Cordy. Le cinéaste a particulièrement excellé dans l'adaptation des romans de Simenon, on peut citer également : "La Veuve Couderc" (1971), "Le Train" (1973) ou "L'Etoile du Nord" (1982); écrivain avec lequel il se sent beaucoup d'affinités : "J'aime sa façon d'observer les gens. On a l'impression qu'il les regarde au travers d'une vitre. Ses descriptions sont faites de petites touches. Et j'aime, comme Simenon, que les personnages soient des anti-héros."

Après qu'il tournait "Le Chat" avec Simone Signoret, Granier-Deferre comprit qu'il avait trouvé en Simone l'interprète idéale de "La Veuve Couderc", sujet qu'il désirait depuis longtemps porté à l'écran. "Elle est, dit-il, une immense actrice avec une étonnante dimension humaine. De plus elle est femme, femme comme je l'entends. Elle est coquette dans le bon sens du terme. Elle est drôle et passionnée". Alain Delon lui donne la réplique aux côtés de Jean Tissier, Boby Lapointe, Ottavia Piccolo et Monique Chaumette.   Ces trois films adaptés des romans de Simenon ont été tourné avec la même équipe : Pascal Jardin en tant qu'adaptateur-dialoguiste, Walter Wottitz en chef opérateur, et Philippe Sarde pour les musiques.

On peut noter le tournage du film "Le Fils" (1972) avec Yves Montand, "La Race des Seigneurs" (1974) avec Alain Delon et "Une Femme à sa fenêtre" (1976) ou Philippe Noiret et Romy Schneider se retrouvent peu de temps après le tournage du "Vieux fusil". Quant au film "Adieu Poulet" (1975), il s'inspire directement d'une affaire réelle de meurtre d'un colleur d'affiche survenu au cours d'une campagne électorale à Puteaux, la distribution est inédite entre Lino Ventura et Patrick Dewaere. "Une Etrange affaire" (1981) avec Gérard Lanvin, employé modèle subit la séduction de son patron interprété par Michel Piccoli, la qualité de la mise en scène a été récompensé du Prix Louis Delluc. " L'étoile du Nord" a été tourné entre mai 1980 et décembre 1981 avec certaines interruptions, en Egypte, en Tunisie et en Belgique. Ce fut Bertrand Tavernier qui acheva le film, Granier-Deferre ayant dû s'absenter du tournage.

"L'Ami de Vincent" a été le dix-huitième long métrage du cinéaste et constitue d'autre part, la seconde collaboration entre Granier-Deferre, Christopher Frank et Jean-Marc Roberts, après "Une Etrange affaire". On peut souligner une distribution efficace : Philippe Noiret, Jean Rochefort, Françoise Fabian, Fanny Cottençon, Marie-France Pisier, Marie Dubois, Anna Karina et Jane Birkin. C'est en 1985, que Granier-Deferre adaptait un roman policier, quelque peu modifié du roman de Robert Rossner "L'Homme aux yeux d'argent" et confiait le rôle principal à Alain Souchon aux côtés de Jean-Louis Trintignant et Lambert Wilson. Quatre ans plus tard, le réalisateur retrouvait Philippe Noiret pour son nouveau film intitulé "Noyage interdite".

Présenté au Festival de Cannes 1992 dans le cadre de "Cinémas en France" "Archipel" ne sortit en salles que près d'un an plus tard. Quant à son ultime long métrage "Le Petit garçon", il fut tourné en 1995 en Haute-Garonne avec Jacques Weber dans le rôle principal et dont le thème est la période d'Occupation dans le Sud de la France. Pierre Granier-Deferre déclara : "A relire ma filmographie,, j'éprouve le besoin de l'expliquer. trop paresseux et trop orgueilleux, je n'ai pas envie de faire semblant de contrôler la disparité de mes choix, leurs contradictions, le manque de démarche apparente, et les différentes formelles entre mes films. A dire vrai, un personnage, une atmosphère, un décor, une idée de scène et souvent une réaction au film précédent, suffisent à expliquer ce désordre. Avant tout l'amour de raconter, au détriment souvent des sentiments personnels. Tout cela ne fait pas un auteur de films, d'accord, mais quelqu'un qui s'amuse, s'intéresse et essaie de faire mieux. Le besoin de démontrer, de s'auto-analyser, ou de dénoncer, naîtra ou pas, se verra ou pas, c'est le dernier de mes soucis. Dans la confusion des innombrables "messages personnels" qu'est devenu notre cinéma, il en faut qui se contentent de raconter sincèrement, avec le moins de concessions possibles. C'est déjà très difficile, merci bien."  Pierre Granier-Deferre décède le 16 novembre 2007 à l'âge de 80 ans à Paris

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