MARIE-CHRISTINE BARRAULT, LES MOTS POUR LE DIRE
MARIE-CHRISTINE BARRAULT 1944
Comédienne Française
Comédienne discrète mais tellement efficace cinématographiquement parlant, que l'on ne peut oublier certaines de ses prestations, on l'aperçoit dans "Le Distrait" ou dans "Ma Nuit chez Maud", mais sa grande révélation fut le film de Tachella "Cousin, cousine", puis sous la direction de Woody Allen "Stardust Memories" sans omettre sa personnalité forte que l'on découvre dans le film de Wajda "Un Amour en Allemagne". Une carrière au cinéma de qualité.
Marie-Christine Barrault est née le 21 mars 1944 à Paris, elle est la nièce du comédien Jean-Louis Barrault. Après des études secondaires et une année d'études supérieures en lettres, Marie-Christine Barrault entre au cours Simon en 1963 puis est admise au Conservatoire d'Art dramatique en 1964. Elle est alors engagée par Gabriel Garran pour la création de 'Andorra", la pièce de Max Frish, au théâtre de la Commune d'Aubervilliers.
Un congé lui est refusé pour le tournage d'une dramatique télévisée, Marie-Christine Barrault quitte le Conservatoire, c'est ainsi que pendant deux ans, de 1966 à 1968, elle se consacre uniquement au théâtre. On la voit dans "Le Silence, le mensonge", au théâtre de France, dans "La Tentation de Saint-Antoine" de Flaubert, mise en scène par Maurice Béjart, "Le Triomphe de la Sensibilité", mise en scène par Lavelli et "Il faut passer par les nuages" de Marguerite Duras.
Elle débute au cinéma en 1969 grâce à Eric Rohmer qui la choisit pour donner la réplique à Jean-Louis Trintignant, le rôle d'une petite provinciale catholique dans "Ma Nuit chez Maud". Ce premier rôle de jeune fille sage la marquera longtemps. La même année, elle fait partie de la distribution de "Noces de sang" mis en scène , au théâtre, par Raymond Rouleau. Sa prestation dans "Ma Nuit chez Maud" ne lui ouvre pas de nouvelles perspectives. Aussi persiste-t'elle dans la voie théâtrale; pendant deux ans elle fait partie de la troupe de l'Odéon et joue dans deux pièces sous la direction de Jean Mercure : "La Guerre de Troie n'aura pas lieu" et surtout "Les Possédés".
A partir de 1975, le cinéma s'intéresse de nouveau à elle. Ce sera une véritable révélation avec "Cousin, Cousine" réalisé par Jean-Charles tacchella avec Victor Lanoux, Marie-France Pisier et Guy Marchand. Ce film a remporté le Prix Louis Delluc 1976 en même temps, qu'un fulgurant et immense succès aux Etats-Unis. A partir de cette année-là, on la voit successivement dans "Du côté des tennis" (1976) de Madeleine Hartmann-Clausset et surtout "L'Etat sauvage" (1978) de Jacques Rouffio, "Perceval le gallois" (1979) d'Eric Rohmer et "Femme entre chien et loup" (1979) d'André Delvaux, pour lequel Marie-Christine Barrault considérait son rôle de Leve comme le sommet de sa carrière cinématographique. Ces tournages sont ponctués de pièces de théâtre. En 1975 "Othon" de Corneille, "Un Couple pour l'hiver" mis en scène par Lasalle et, en 1976, avec le même metteur en scène, "Travail à domicile" au Théâtre de l'Est Parisien.
A la demande de Woody Allen, Marie-Christine Barrault émigra aux Etats-Unis, lequel lui offrit le rôle d'Isobel dans "Stardust Memories" en 1980. Depuis l'actrice n'a pas cessé d'être sollicitée. En 1983, trois films inscrivent son nom à l'affiche dans lesquels elle tenta de casser l'image que l'on avait d'elle depuis "Ma nuit chez Maud" en interprétant une mère odieuse dans "Les Mots pour le dire" de José Pinheiro et une villageoise stupide et vulgaire dans "Un Amour en Allemagne" d'Andrzej Wajda. Divorcée du producteur Daniel Toscan du Plantier, Marie-Christine Barrault est mère de deux enfants, David et Ariane. On peut également noter sa participation au premier film réalisé par Francesca Comencini, fille du célèbre cinéaste italien Luigi Comencini, laquelle lui propose de jouer le rôle de la mère de Maria dans "Pianoforte" (1984).
Marie-Christine Barrault est devenue l'une des comédiennes les plus appréciées des années 80, enchaînant les tournages et bénéficiant d'une réputation internationale. Elle va se tourner dans la décennie suivante vers un cinéma d'auteur plus confidentiel à la fois en France et à travers l'Europe. On la voit jouer dans différents films d'auteurs, du cinéaste Portugais Manoel De Oliveira "Le Soulier de satin" (1986), du Polonais Krzysztof Zanussi "Le Pouvoir du mal" (1985), du Belge André Delvaux "L'Oeuvre au noir" (1988) ou encore de l'Allemand Volker Schlöndorff "Un Amour de Swann" (1984) aux côtés d'Alain Delon et Jeremy Irons.
Marie-Christine Barrault se distingue dans le "Vaudeville" (1986) de Jean Marboeuf, aux côtés de Guy Marchand, qui avait été son mari de cinéma dans "Cousin, cousine". "Le Meilleur de la vie" (1985) de Renaud Victor, l'amène à incarner la mère de la jeune Sandrine Bonnaire où l'on constate de nombreuses similitudes entre les deux actrices de génération différente. Si l'activité cinématographique de la comédienne se distend à partir des années 90, Marie-Christine Barrault tourne de nombreuses fictions pour la télévision : "L'Eté 36" (1986) de Yves Robert, "Marie-Curie une femme honorable" (1991) de Michel Boisrond, "Le Grand Bâtre" (1991) de Laurent Carcélès ou "Saint-Germain, ou la négociation" (2003) de Gérard Corbiau, elle incarne Catherine de Médicis.
C'est une autre figure majeure de la génération des années 80/90, Sophie Marceau en réalisatrice, qui lui propose de revenir au cinéma en 2006, à travers le rôle de la mère autoritaire immobilisée dans sa chaise roulante de "La Disparue de Deauville". Roger Vadim, son époux décède le 11 février 2000, suivi de son précèdent époux trois ans plus tard, Daniel Toscan du Plantier. Dans les années 2000, sa participation dans quelques films est souvent au second plan, on retiendra le film de Christophe Lioud "A tous les vents du ciel" (2016). On retiendra également ce duo avec Chiara Mastroianni dans "Non ma fille tu n'iras pas danser" (2008) de Christophe Honoré.
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