JEAN SIMMONS, UN SI DOUX VISAGE
JEAN SIMMONS 1929 - 2010
Actrice Anglaise
Jean Simmons est née le 31 janvier 1929 à Londres, elle suit les cours de l'Ada Foster School, une école spécialisée dans l'éducation des enfants comédiens. Comme la plupart de ses camarades, on la désigne en temps pour être mannequin ou pour tenir de petits rôles dans des films.
A l'âge de quatorze ans, Jean Simmons est sélectionnée pour incarner la sœur de Margaret Lockwood dans une comédie musicale de Gainsborough intitulée "Give Us the Moon" (1944) de Val Guest, on ne prend même pas la peine de la citer au générique de "Mr Emmanuel" (1944) de Harold French, ni de "César et Cléopâtre" (Caesar and Cleopatra,1945) de Gabriel Pascal, où on l'entrevoit comme harpiste. Mais les directeurs de la Rank la remarque et lui font faire des essais qu'elle passe avec succès.
Dans "Le Chemin des étoiles" (The Way to the Stars,1945) de Anthony Asquith, Jean Simmons chante une chanson avec beaucoup d'aplomb et la Rank lui signe un contrat. Le battage publicitaire est énorme quand le réalisateur David Lean la choisit pour être la jeune et perverse Estella des "Grandes espérances" (Great Espectation,1946). Elle n'a qu'un rôle secondaire dans celui de la jeune danseuse népalaise dans "Le Narcisse noir" (Black Narcissus,1947), le superbe film de Michael Powell et Emeric Pressburger. Par contre son rôle suivant dans "Uncle Silas" (1947) de Charles Frank lui apporte la consécration.
Mais la véritable carrière de Jean Simmons commence en 1948 avec "Hamlet" de Sir Laurence Olivier en incarnant Ophélie, rôle qui lui vaut le prix de la meilleure actrice au Festival de Venise, et une nomination pour l'Oscar. Elle est flattée, mais aussi très inquiète. "Elle est la seule personne dans le film qui donne à chaque ligne de son texte l'épanouissement de la poésie", écrit un critique.
Le problème se pose alors de lui trouver des films capables d'attirer un public international. A la fin de 1950, Jean Simmons est l'un des plus gros atouts du cinéma britannique. Les spectateurs apprécient sa fraîcheur et sa gaîté. C'est pourquoi la Rank s'inquiète vivement de son image quand quand l'acteur Stewart Granger décide de quitter sa femme pour l'épouser. En compagnie de son mari, elle part pour Hollywood, et tourne "Androclès et le lion" (Androcles and the Lion,1952) de Chester Erskine avec la RKO. Sa performance comme meurtrière dans "Un Si doux visage" (Angel Face,1952) réalisé par Otto Preminger, est très remarquée. Elle obtient également un très grand succès dans "La Reine vierge" (Young Bess,1953) de George Sidney aux côtés de Stewart Granger et dans "La Tunique" (The Robe,1953) de Henry Koster dont ce fut le premier film en Cinémascope.
Jeanne Simmons est mondialement célèbre, c'est ainsi qu'elle continue sa carrière cinématographique à Hollywood. En 1954, elle tourne "L'Egyptien" (The Egyptian) de Michael Curtiz et "Désirée" (1954) de Henry Koster; où elle incarne face à Marlon Brando, le premier amour de Napoléon. Le public aime sa grâce à interpréter les films à costumes : elle personnifie à merveille par son charme et sa distinction toutes ces héroïnes au destin fabuleux. Sa côte de popularité va encore monter grâce à des rôles audacieux mais très réussis comme celui de la sœur Sarah confrontée à Marlon Brando dans la version cinématographique de "Blanches colombes et vilains messieurs" (Guys And Dolls,1955). Avec cette comédie musicale, Jean Simmons change complètement de style, elle chante, danse sous la direction du cinéaste Joseph L. Mankiewicz.
Jean Simmons a maintenant trente ans; elle gagne en maturité et se dégage enfin de cette "éternelle adolescence" qui la cantonnait dans certains rôles. Elle se fait remarquer dans "Les Grands espaces" (The Big Country,1958) de William Wyler; son partenaire Charlton Heston dira quelques années plus tard : "C'est une fille qui s'est débrouillée pour réussir une profession qui a détruit la féminité". "Retour avant la nuit" (Home Before Dark,1958) de Mervyn LeRoy, drame de la réhabilitation d'un malade mental repose entièrement sur sa performance. En 1959, Richard Brooks lui propose d'interpréter le personnage ambigu de l'évangéliste Aimée MacPherson dans "Elmer Gantry, le charlatan" (Elmer Gantry,1959). Le réalisateur découvre "un être humain remarquable et une incroyable actrice". Il l'épousera après son divorce d'avec Stewart Granger.
Pour élever sa fille, Jean Simmons refuse des films. Stanley Kubrick la persuade cependant de jouer dans le film produit par Kirk Douglas "Spartacus" (1960). Après quelques années d'oubli, elle a d'excellentes critiques pour "Life at the Top" (1965) de Ted Kotcheff, la suite des "Chemins de la Haute Ville", où elle reprend le rôle qu'interprétait Heather Sears. Mais les offres se font rares et elle accepte des films mineurs. A la télévision, elle est la gouvernante de "Heidi". Son mari, Richard Brooks, écrit pour elle "The Happy Ending" (1969) qui, malgré une nomination à l'Oscar, a peu de succès. Jean Simmons divorcera à la suite du tournage de "A la recherche de Monsieur Goodbar", et on dit que les opinions émises par Richard Brooks dans ce film ne sont pas étrangères à sa décision. Dans les années 70, elle ne tournera que trois films dont le film de Michael Anderson "Dominique" (1978). En 1995, on la retrouve à l'affiche du film de Jocelyn Moorhouse "Le Patchwork de la vie" (How to Make an American Quilt). Son dernier film fut tourné en 2008 "Shadows in the Sun" de David Rocksavage. Après plus de soixante années de carrière au cinéma, Jean Simmons décède le 22 janvier 2010 à Santa Monica ( Californie) d'un cancer du poumon, à l'âge de 80 ans.
Les Grandes espérances - 1946 - David Lean
Le Narcisse noir - 1947 - MichaeL Powell - Emerci Pressburger
Adam et Evelyne - 1949 - Harold French
Un Si doux visage - 1952 - Otto Preminger
Androclès et le lion - 1952 - Nicholas Ray & Chester Erskine
La Reine vierge - 1953 - George Sidney
Commérages - 1953 - Roy Rowland
Belle mais dangereuse - 1954 - Llyod Bacon
L'Impudique - 1956 - Philip Dunne
Femmes coupables - 1957 - Robert Wise
Les Grands espaces - 1958 - William Wyler
Cette terre qui est mienne - 1959 - Henry King
Ailleur l'herbe est plus verte - 1960 - Stanley Donen
Divorce à l'Américaine - 1967 - Burt Yorkin
Violence à Jericho - 1967 - Arnold Laven
Dominique - 1978 - Michael Anderson
*Affiches-cine * Cinetom
____________________