DÉCÈS D'UN IMMENSE COMÉDIEN : MICHEL BOUQUET
DÉCÈS D'UN IMMENSE COMÉDIEN
MICHEL BOUQUET
Le comédien est mort mercredi "en fin de matinée dans un hôpital parisien", a précisé son service presse. Un monstre sacré du théâtre disparaît. Le comédien Michel Bouquet, connu pour avoir joué pas moins de 800 fois "Le roi se meurt" d'Eugène Ionesco et césarisé deux fois pour ses rôles à l'écran, est mort mercredi 13 avril, à l'âge de 96 ans, a annoncé son service de presse à l'AFP. Il est mort "en fin de matinée dans un hôpital parisien", a-t-on précisé.
Après 75 ans de carrière, le célèbre acteur, inoubliable au cinéma chez Chabrol et Truffaut, avait confié à l'AFP en 2019 qu'il ne remonterait plus sur scène, après avoir fait son "bonhomme de chemin". Un géant de la scène, légendaire dans "L'Avare" et "Le roi se meurt", qui quelques années plus tôt espérait "ne jamais s'arrêter de jouer". Sur le grand écran, il a été un étonnant Mitterrand au soir de sa vie dans "Le Promeneur du Champs-de-Mars" de Robert Guédiguian (2004), avec un mimétisme qui troublera jusqu'aux proches de l'ancien président, et un magistral Javert dans "Les Misérables" de Robert Hossein (1982).
Il ne se lassait pas de ses rôles, brodant et rebrodant son interprétation, la voix mesurée enflant soudain à la surprise du public, épaté de l'énergie qu'il gardait en dépit de l'âge. Prolifique, souvent énigmatique et troublant, le comédien avait reçu de très nombreuses récompenses, notamment deux fois le César du meilleur acteur: en 2002 pour le film d'Anne Fontaine "Comment j'ai tué mon père", puis en 2006 pour "Le Promeneur du Champs-de-Mars". Au théâtre, il avait décroché deux fois le Molière du meilleur comédien dont en 2005 pour "Le roi se meurt", qu'il jouait avec son épouse Juliette Carré, formidable reine Marguerite.
Il a marqué le théâtre de l'après-guerre en faisant connaître en France l'oeuvre de Harold Pinter et en se mettant au service de grands textes classiques (Molière, Diderot ou Strindberg) et contemporains (Samuel Beckett, Eugène Ionesco, Albert Camus ou Thomas Bernhard). Affichant clairement sa préférence pour la scène, Michel Bouquet n'en a pas moins été un brillant acteur de cinéma, endossant avec beaucoup de subtilité des personnages souvent secrets et équivoques.
Sa silhouette plutôt ronde, son style discret et sa voix grave, contredite par une certaine espièglerie du regard, lui offrait une large palette de rôles. Il a martelé que l'acteur n'était qu'"au service" de l'auteur. "Le texte, il n'y a que le texte. Tout vient de l'auteur. L'acteur n'est là que pour prendre la main du spectateur et lui faire serrer le coeur de l'auteur", disait-il. Ou encore: "Je suis amoureux de la pensée des autres, il n'est pas utile que l'acteur soit encombré de sa propre pensée".
Un goût du spectacle transmis par sa mère
Né le 6 novembre 1925 à Paris, fils d'un officier qu'il a peu connu car devenu prisonnier de guerre, Michel Bouquet a été envoyé avec ses frères en pension, une expérience qui l'a "terrorisé". Il doit son goût du spectacle à sa mère qui l'emmenait régulièrement à l'Opéra Comique. "A chaque fois que le rideau se levait, il n'y avait plus l'horreur de la guerre, il n'y avait plus les Allemands autour (...), le monde irréel dépassait de très loin le monde réel. Ça a été le meilleur enseignement de ma vie", confiait-il à l'AFP en 2019.
Tour à tour apprenti pâtissier, mécanicien dentiste, manutentionnaire durant sa jeunesse, il se rend un jour chez Maurice Escande, sociétaire de la Comédie-Française, qui lui proposa immédiatement de suivre ses cours. Intégrant le Conservatoire en même temps que Gérard Philipe, il montera sur les planches en 1944, deviendra vite compagnon de Jean Anouilh puis de Jean Vilar au TNP (Théâtre national populaire) et au Festival d'Avignon. A partir de 1947, on le retrouve aussi au générique de nombreux films mais il devra attendre les années 1960 pour atteindre la notoriété.
Sa voix neutre et posée, son goût pour l’ambiguïté feront merveille dans les films de Claude Chabrol qui l'emploie dans des rôles de notables de province, secrets et dévoyés. Il noue avec ce metteur en scène une complicité durable et jouera dans plusieurs de ses films ("La femme infidèle", "Poulet au vinaigre"). Il joue aussi avec François Truffaut quelques-uns de ses meilleurs films ("La mariée était en noir", en 1967, et "La Sirène du Mississippi" en 1968). Il triomphe sur scène avec "Le roi se meurt", qu'il joue dès 1994 puis quasiment en continu de 2004 à 2014. Jouer était une nécessité intime plus qu'un plaisir. "C'est une angoisse affreuse", disait-il. "Mais c'est intéressant. Pour vivre quelque chose que l'on ne vivrait pas autrement. On ne risque rien, rien, sauf de se casser la figure".
De nombreuses réactions
L'annonce de la mort du comédien a provoqué un vif émoi dans le monde de la culture. Le président Emmanuel Macron a publié un message sur twitter dans lequel il déclare que pendant "sept décennies, Michel Bouquet a porté le théâtre et le cinéma au plus haut degré d’incandescence et de vérité, montrant l’homme dans toutes ses contradictions, avec une intensité qui brûlait les planches et crevait l’écran. Un monstre sacré nous a quittés."
De son côté, l'acteur Fabrice Luchini a réagit sur RTL : "C'est le plus grand acteur de théâtre français, parce que personne d'autre que Michel Bouquet n'a joué Thomas Bernhard, Molière Beckett...". Il avait d'abord salué sur Instagram "l'acteur qui a le plus compté pour (lui)". "Il avait trois choses essentielles : c'était un moine absolu, il avait cette diction unique dans l'histoire du théâtre et il avait cette voix, magnifique."
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Un grand comédien hors du commun, qui a préféré le théâtre au cinéma donnant le meilleur de soi-même pour interpréter des personnages enigmatiques, ambigus, des rôles différents les uns des autres, tout en gardant une part de mystère non négligeable, il y eut sa participation importante dans l'oeuvre personnelle du cinéaste Claude Chabrol : " La femme infidèle" (1968) ainsi que "Juste la nuit" (1971) tous deux avec Stéphane Audran, sans oublier "La rupture" (1970) avec Jean-Claude Drouot. Je me souviens de son face à face avec Alain Delon dans "Deux hommes dans la ville" (1973) de José Giovanni avec Jean Gabin, mais aussi son interprétation d'un homme d'affaires face à Pierre Richard dans "Le Jouet" (1976) de Francis Veber. sa silhouette arrondie
Bien des années plus tard, il a su démontrer différents aspects de sa personnalité à travers des rôles puissants, tel que "Comment j'ai tué mon père", ainsi que "Le promeneur du Champs de Mars" , pour lequel, il a obtenu le César du meilleur Acteur en 2002 et en 2006.
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Acteur français né le 6 novembre 1925 à Paris. A sept ans, Michel Bouquet se retrouva en pension avec ses trois frères. Ce fut une expérience difficile qui le marqua à jamais, lui qui était réservé. Après ses études, il enchaîne les petits métiers : apprenti pâtissier, mécanicien-dentiste, manutentionnaire, employé de banque... pour aider sa mère seule a élever ses enfants, du fait que pendant l'occupation, son père fut fait prisonnier A l'âge de dix-sept ans, il entra au Conservatoire d'Art Dramatique de Paris et eu pour professeurs : Maurice Escande (Sociétaire de la Comédie Française) et Béatrix Dussane. il fût le compagnon de la première heure de Jean Anouilh et André Barsacq au Théâtre de la l'Atelier, ainsi que de de Jean Vilar aux côtés de Gérard Philipe au TNP au Festival d'Avignon entre autre.
Il débuta sur scène dans " Caligula ".En 1944 il fait partie de la distribution de "La Première étape", puis obtient son premier rôle principal dans Roméo et Jeannette de Jean Anouilh, ayant une personnalité qui s'affirme très rapidement, il gravit avec une grande facilité les échelons du succès. C'est en 1947. qu'il fit ses débuts dans le cinéma avec "Brigade criminelle" puis la même année c'est "Monsieur Vincent" (1947) avec Pierre Fresnay et Aimé Clariond.
Il obtint l'année suivante son premier rôle important dans "Pattes blanches" (1948) de Jean Grémillon aux côtés de Suzy Delair et Fernand Ledoux. Cette même année, il participe au tournage du film d'Henri-Georges Clouzot "Manon" interprétée par la débutante Cécile Aubry entourée de Serge Reggiani,Michel Auclair, Gabrielle Dorziat et Raymond Souplex. Après un passage dans le film d'Abel Gance "La Tour de Nesle" (1955) avec Pierre Brasseur dans le rôle principal, il poursuit en 1960 dans un film de Robert Siodmak, (l'eternel cinéaste des "Tueurs" avec Burt Lancaster), (il s'agit d'un remake avec Romy Schneider, Curd Jurgens et Pierre Blanchar.
En 1963,Michel Bouquet fait une rencontre importante dans sa carrière cinématographique, celle du cinéaste Claude Chabrol, ils tournèrent "Le Tigre se parfume à la dynamite"; seulement il faudra attendre quelques années avant de découvrir quelques uns des plus beaux films du réalisateur, qui permettra à Michel Bouquet de se loger à la même enseigne que la plupart des grandes vedettes de l'époque. En 1967, "La Route de Corinthe" de Claude Chabrol avec Jean Seberg et Maurice Ronet qui aura le privilège de retrouver Michel Bouquet à plusieurs reprises. Il enchaîne l'année suivante avec "La Femme infidèle" sous la direction de Claude Chabrol qu'il fit sa première grande création à l'écran. Le film fut tourné à Jouy-en-Josas pendant les mois de juillet et d'août 1968. Chabrol indiqua "J'aime bien, dit-il prendre les mêmes acteurs...cela m'évite de leur répéter les mêmes choses.Avec Bouquet, néanmoins, j'ai dû agir différemment. Ayant l'habitude des répétitions théâtrales, il a eu un peu de mal à se familiariser avec cette manière de travailler consistant laisser les acteurs imaginer l'épaisseur à donner à leurs personnages.Tous les soirs, il m'invitait à dîner et nous parlions de son rôle.
1971, Claude Chabrol poursuit son oeuvre dérangeante ou le suspense règne avec "Juste avant la nuit", d'après le roman de Edward Atiyah. Stéphane Audran et Michel Bouquet se retrouvent, le temps du film, mari et femme comme dans "La femme infidèle". François Périer, Jean Carmet complètent l'affiche.
Avant sa rencontre avec Chabrol, Michel Bouquet fut l'un des interprètes du film de Jean Delannoy "Les Amitiés particulières" (1964), d'après le roman de Roger Peyrefitte. Jean Aurenche et Pierre Bost, éminents adaptateurs et dialoguistes, ont toujours eu du goût à traduire des oeuvres ou les essences de la passion se mélangeaient aux parfums de la religion...
Entre 1967 et 1968, Michel Bouquet fut l'un des protagonistes de deux des films de François Truffaut, "La Mariée était en noir" avec Jeanne Moreau,Jean-Claude Brialy et Charles Denner et "La Sirène du Mississipi" aux côtés de Jean-Paul Belmondo et Catherine Deneuve. Le cinéaste Yves Boisset offrira à Bouquet, l'un de ses plus beaux rôles au cinéma, avec "Le Condé", d'après le roman de Pierre-Val-Lesou. Il s'agit d'un polar qui a bénéficié de la précence de Françoise Fabian et Michel Constantin.
Nelly Kaplan tourne "Papa les petits bateaux...",son deuxième long métrage en 1971 , d'après le roman 'Bande de ratés' de Jean Lesbordes, avec Sheila White, Michel Bouquet, Judith Magre, Michel (Michael) Lonsdale. Michel Bouquet fut le partenaire d'Alain Delon, à deux reprises, "Borsalino" (1970) du cinéaste Jacques Deray, le film fut un grand succès commercial, à l'affiche également Jean-Paul Belmondo. Puis trois ans plus tard, en 1973, Delon devient l'homme traqué par l'inspecteur Goitreau (Bouquet), dans "Deux hommes dans la ville",un film réalisé par José Giovanni "Le Trou" , et interprétés par une pléiade d'acteurs : Jean Gabin, Alain Delon, Mismy Farmer, Michel Bouquet, Christine Fabréga, Gérard Depardieu, Bernard Giraudeau...
Michel Bouquet devient incontournable dans le cinéma français, dès les années 70, il enchaînera successivement : "Comptes à rebours" (1970) de Roger Pigaut avec Simone Signoret, Charles Vanel et Jeanne Moreau, "Malpertuis" (1971) avec la présence du grand acteur, réalisateur qu'était Orson Welles. "Trois milliards sans ascenseur" (1972), de Roger Pigaut, aux côtés de Bouquet, on peut découvrir, quelques uns des noms les plus célèbres du cinéma français : Françoise Rosay, Serge Reggiani, Marcel Bozzuffi, Bernard Fresson et Dany Carrel.
En 1972, Bouquet vint à nouveau participer au tournage d'un film d'Yves Boisset "L'Attentat" qui comportait une impréssionnante et prestigieuse distribution d'acteurs internationaux : Jean-Louis Trintignant, Gian-Maria Volonte, Roy Scheider, Michel Piccoli, Jean Seberg, Philippe Noiret, François Périer, Daniel Ivernel, Bruno Cremer et Jean Bouise entre autres...Autres qualités du film, qui achèvent d'en faire une œuvre marquante : la trame sonore d'Ennio Morricone et les dialogues, brillants et volontiers.
72-73 deux années importantes dans la carrière cinématographique de Michel Bouquet qui tourna successivement un nombre plus importants de longs métrages qu'à son habitude, il est sollicité par de nombreux réalisateurs : Henri Verneuil avec "Le Serpent", une autre prestigieuse affiche l'attend : Yul Brynner, Henry Fonda, Dirk Bogarde, Farley Granger,Philippe Noiret, Virna Lisi...On peut citer aussi "Il n'y a pas de fumée sans feu" du réalisateur André Cayatte spécialiste des films sur le fonctionnement ou dysfonctionnement de notre justice. En 1973, Bouquet participe à l'un des rares films français évoquant la 'guerre d'Algérie' et plus spécifiquement les agissements de l'OAS sur la métropole, intitulé "Le Complot". Le scénariste Jean Laborde les exposa sur la tonalité d'un dossier journalistique, sans jugement ni parti pris apparents. Ceci suscita polémiques et suspicions lors de sa sortie au cinéma, qui quoi qu'il en soit, prend avec le temps figure de document. Nombreux acteurs participèrent à ce film : Raymond Pellegrin, Jean Rochefort, Marina Vlady, Daniel Ceccaldi, Maurice Biraud, Robert Castel,Michel Duchaussoy...
"Défense de savoir" (1973) de Nadine Trintignant sur fond de suspense électoral et judiciaire aux côtés de Michel Bouquet, Jean-Louis Trintignant, Charles Denner, Juliet Berto, Bernadette Lafont et Marie Trintignant. Toujours en 1973, Bouquet participa au premier film d'Alain Corneau "France Société Anonyme", le film fut un échec commercial, mais cela n'empêcha pas de poursuivre son activité cinématographique avec "La Main à couper" un autre suspense,sortie au cinéma en 1974, avec à l'affiche, Bernard Blier, Michel Serrault, Léa Massari.
Après un passage dans une comédie signé Michel Audiard "Bons Baisers à lundi" (1974), Bouquet devint le père de Fabrice Luchini dans "Vincent mit l'âne dans le pré (et s'en vint dans l'autre)" .Succès méconnu, un panorama succinct de Montparnasse à l’aube des années 80, complété par des dialogues incisifs, parfois mélancoliques ou hilarants. Bernadette Lafont, Michel Bouquet et Fabrice Luchini sont convaincants, quant au cinéaste, il est méconnu du grand public.
Francis Veber réalise son premier film"Le Jouet" en 1976, ce fut un énorme succès, un tandem original entre Pierre Richard (François Perrin-le jouet) et Michel Bouquet (Rambal-Cochet (l'homme d'affaire). Parallèlement à sa carrière cinématographique, il interpréta de très nombreuses pièces de théâtre et plusieurs émissions pour la télévision. En 1977, il fut nommé professeur au Conservatoire National d'Art Dramatique où il succéda à Julien Bertheau. De 1978 à 1985, Bouquet tourne peu, quatre films : "La Raison d'état" (1978) d'André Cayatte aux côtés de Jean Yanne et Monica Vitti, puis "L'Ordre et la sécurité du monde" de Claude d'Anna avec Bruno Cremer,Joseph Cotten, Dennis Hopper. Suivront "Les Misérables" (1982) de Robert Hossein avec Lino Ventura dans le rôle du forçat Jean Valjean donnant la réplique à Michel Nouquet interprétant l'implacable inspecteur Javert.
Bouquet et Chabrol se retrouvent une ènième fois dans "Poulet au vinaigre" (1985) , d'après le roman de Dominique Roulet, Jean Poiret dans le rôle principal.A partir de 1985, les intérprétations de Michel Bouquet se font de plus en plus rare, il faudra attendre 1990 pour voir revenir, l'acteur au cinéma dans le premier film de Jaco Van Dormael, "Toto le héros" , le film fut présenté à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 1991, et Lauréat de la Caméra d'Or.
Bouquet participe au tournage de "Tous les matins du monde" (1991) d'Alain Corneau, qui fut récompensé du Prix Louis Delluc 1991, ainsi que sept césars en 1992, dont ceux du meilleur réalisateur et du meilleur film. Jean-Pierre Marielle,Gérard et Guillaume Depardieu, Anne Brochet furent les autres interprètes de ce film émouvant, captivant, presque à la perfection...En 1993, Roger Guillot tourna son premier long métrage "La Joie de vivre" avec Michel Bouquet, Gwennola Bothorel, Patrick Catalifo, ainsi que Micheline Dax, et Henri Virlojeux. Ces dernières années, Michel Bouquet s'est consacré au Théâtre avec deux pièces de Moliere "L'Avare" et actuellement "Le Malade imaginaire" au Théâtre de la Porte Saint-Martin.
Cependant dans les années 2000,, il a su donner un tournant à sa carrière cinématographique en interprétant des rôles plus énigmatiques, il donne l'impression de pouvoir découvrir un aspect de lui-même, une douceur qui se traduit par une forme de gentilesse et d'élégance mais qui fut souvent eclipsé pendant les années 70.C'est ainsi, qu'après un bref passage dans l'oeuvre de Jean Becker "Elisa" (1995), il jouaune composition glaçante et raffinée qui lui vaut le César du Meilleur acteur en 2002, dans "Comment j'ai tué mon père" (2001) d'Anne Fontaine avec Charles Berling. De sa rencontre avec Charles Berling, naîtra un livre d'entretiens sur le métier d'acteur : 'Les Joueurs'.
Sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes 2003, "Les Cotelettes" a d'abord existé sous la forme d'un roman, publié par Bertrand Blier, le réalisateur du film, ce roman poursuit sa carrière sur les planches, ou la pièce fut un imposant succès public, déjà interprété par le tandem Philippe Noiret -Michel Bouquet. Noiret, Bouquet et Bertrand Blier n'avaient curieusement jamais tourné ensemble.
"L'Après-midi de Monsieur Andesmas" (2004) de Michelle Porte fut présenté en ouverture de la Semaine internationale de la critique, lors du Festival de Cannes 2004, Miou-Miou donna la réplique à Michel Bouquet. "Le Promeneur du Champs de Mars" (2005) de Robert Guédiguian interprété par Michel Bouquet reste une oeuvre majeure pour lequel il a obtenu le César du Meilleur acteur en 2006.Robert Guédiguian a su donner toute l'authenticité du personnage qu'est l'ancien Président de la République François Mitterand, pour lequel Bouquet a su faire partager avec une certaine délicatesse et élégance les mémoires de la fin de vie du Président. Guédiguian évite de forcer le mimétisme entre l’acteur et l’homme de pouvoir – d’un Bouquet bouche pincée où l’on jurerait reconnaître l’ancien Président. En 2012, Michel Bouquet dans la peau du peintre illustre qu'était Auguste Renoir, l'une de ses plus belles interprétations dans le film de Gilles Bourdos "Renoir". Son dernier film tourné en 2021 "Cérémonie secrète" de Tatiana Becquet Genel. Michel Bouquet décède le 13 avril 2022 à l'âge de 96 ans.
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