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29 mai 2021

GREGORY PECK, UN HOMME DE FER

               GREGORY PECK      1916 - 2003 

                  Acteur, Producteur Américain

 

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Gregory Peck est né le 5 avril 1916 à La Jolla, en Californie, fils d'un pharmacien d'origine irlandaise, Gregory Peck serait peut-être devenu docteur en médecine si le démon des planches ne l'avait saisi à l'université de Berkeley. Mais c'est au cinéma qu'il allait faire sa carrière, malgré la rebuffade qu'il essuya de la part de David O' Selznick, en 1941, à la suite d'un bout d'essai qui fit dire au célèbre producteur que la future vedette n'avait aucune personnalité et ressemblait trop à Abraham Lincoln pour s'imposer...

En 1941n dans une célèbre note de service du producteur, on pouvait lire : "Vous me voyez navré de dire cela, mais je vois mal ce que l'on peut faire de Gregory Peck...il me paraît difficile de le faire travailler chez nous ou d'obtenir que les autres studios l'emploient... Il est aussi photogénique que A. Lincoln, et s'il a une forte personnalité, à mon avis, cela ne se voit pas..." Quatre ans plus tard, Gregory Peck est l'une des grandes stars de Selznick, vedette très demandée par tous les grands studios.

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Ses premiers succès sur les scènes de Broadway lui permirent toutefois de décrocher bientôt un premier rôle à l'écran, dans "Days of Glory" (1944), de Jacques Tourneur. Si le film ne devait pas recueillir un grand succès, l'acteur, en revanche, fut aussitôt remarqué : le visage hâve et énergique de Gregory Peck faisait merveille dans le rôle d'un chef de partisans soviétiques ! . Malgré la faiblesse de ce film à petit budget, l'acteur apprend vite grâce à l'aide que lui apporte le réalisateur. Déjà, dès le film suivant, "Les Clés du royaume" (The Keys Of the Kingdom,1944) de John M. Stahl, dans le rôle célèbre du père Chilsum, missionnaire en Chine ; on note chez lui cette décence et ce sérieux qui feront sa réputation au fil des ans et qui lui valurent sa première nomination aux Oscars. Pour la MGM, il joue aux côtés de Greer Garson, dans "La Vallée du jugement" (The Valley of Decision,1945) de Tay Garnett, mais en revanche, est mal employé en psychiatre perturbé dans "La Maison du Docteur Edwards" ( (Spellbound,1945) d'Alfred Hitchcock, premier film qu'il tourne pour Selznick. Vient ensuite "Duel au soleil" (Duel in the Sun,1946) de King Vidor, toujours pour Selznick, son premier western et aussi son premier rôle de méchant à l'écran, Gregory Peck se souvient : "Selznick aimait l'idée de me sortir du rôle de prêtre réfractaire que je tenais dans "Les Clés du royaume" pour me faire jouer un violeur, un faussaire, un tueur, un menteur, un bon à rien foncièrement pourri, mais avec un certain côté attachant. Ce genre du rupture dans mon personnage lui plaisait."

"Duel au soleil" sera le quatrième gros succès consécutif de Gregory Peck, tourné avant, mais sorti peu après "Jody et le faon" (The Yearling,1946) de Clarence Brown, où il est un jeune pionnier, judicieusement marié à une femme légèrement plus âgée, Jane Wyman. Les deux acteurs seront nominés aux Oscars pour leur prestation. Un premier rôle, celui de l'écrivain enquêtant sur l'antisémitisme dans "Le Mur invisible" (Gentleman's Agreement,1947) d'Elia Kazan, salué par l'Oscar du meilleur film en 1947, lui vaut sa troisième nomination. Gregory Peck fut également l'interprète d'un film de Zoltan Korda "L'affaire Macomber" (The Macomber Affair,1947) avec Joan Bennett, "Passion fatale" (The Great Sinner,1949) de Robert Siodmak avec Ava Gardner et "Fort invincible" (Only the Valiant,1951) de Gordon Douglas.

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Gregory Peck, judicieusement conseillé par un agent avisé, Leland Hayward, eut alors l'intelligence de ne pas lier sa carrière à celle d'un studio, ce qui lui permit d'incarner des personnages extrêmement variés et de jouer sous la direction des meilleurs cinéastes. Peu d'acteurs peuvent en effet, se vanter d'avoir contribué à la réussite d'autant de bons films en aussi peu de temps, comme le démontre une simple énumération : "La Vallée du jugement", "La Maison du Docteur Edwards", "Duel au soleil", "Le Procès Paradine" (The Case Paradine,1947) de Hitchcock, "La Ville abandonnée" (Yellow Sky,1948) de William A. Wellman, sans oublier le truculent "Le Monde lui appartient" (The World in His Arms,1952) de Raoul Walsh. "Vacances romaines" (Roman Holiday,1953) fut le dix-neuvième film interprété par Gregory Peck, mais c'est la première comédie dans laquelle est apparu l'acteur jusqu'alors voué à des rôles sérieux ou tragiques. 

Dans ce dernier film, Gregory Peck compose un sympathique et rude loup de mer, et sa finesse athlétique fait merveille sous la férule endiablée de Raoul Walsh. Mais ses rôles les plus originaux et les plus profonds, Gregory Peck les devra à Henry King, cinéaste éclectique dont le style éminemment classique n'a pas toujours été estimé à sa juste valeur. Mise à part "David et Bethsabée" (David and Bethsheba,1951) avec Susan Hayward, force est de reconnaître que l'acteur est admirable dans "Un Homme de fer" (Twelve O'Clock High,1949), où il incarne un officier supérieur obligé d'envoyer ses hommes à la mort, et surtout dans "La Cible humaine" (The Gunfighter,1950), qui est un chef-d'oeuvre. Dans ce western d'une rare singularité, Henry King a su utiliser avec intelligence la personnalité de Gregory Peck : la densité ombrageuse de ses expressions confère un caractère véritablement tragique à son personnage de tireur d'élite traqué par un destin impitoyable. Huit ans plus tard, en 1958, c'est encore Henry King qui lui permettra, dans "Bravados" (The Bravados) de renouveler ce type de performance. 

Gregory Peck se faisait une très haute idée de son métier et, conscient de ses possibilités, voulait participer de très près à l'élaboration et à la réalisation de ses films. Très vite, il s'associe à la production, remplit ses scénarios d'annotations et cherche à cerner au plus près les personnages qu'il affectionne, au risque de s'exposer à de sévères critiques : ce fut le cas avec son interprétation de Francis Scott Fitzgerald dans "Un Matin comme les autres" (Beloved Infidel,1959), film qui ne compte d'ailleurs pas parmi ls meilleurs d'Henry King.

Ses rapports avec William Wyler, pendant le tournage des "Grands espaces" (The Big Country,1958) ne furent pas des plus idylliques. William Wyler n'était pas homme à accepter la moindre observation, or Gregory Peck, qui coproduisait le film, prétendait avoir son mot à dire, se mettant à contester l'opportunité de tel ou tel plan. William Wyler, excedé, finit par lui faire une réponse digne du général Cambronne, après quoi ls deux hommes ne s'adressèrent plus la parole pendant plusieurs années !

La vérité est que Gregory Peck, qui était un idéaliste, avait quelque peu tendance à se croire investi d'une mission. Convaincu de l'influence morale bénéfique que le cinématographe pouvait exercer sur les foules, il s'était délibérément orienté vers des compositions non exemptes, malheureusement, de grandiloquence. Celles-ci lui valurent cependant ses plus grands succès, notamment avec "Moby Dick" (1956) de John Huston, "Le Dernier rivage" (On the Beach,1960) de Stanley Kramer, et "Du silence et des ombres" (To Kill a Mockingbird,1962) de Robert Mulligan. Gregory Peck reçut un Oscar pour ce film dans lequel il était un petit avocat de province chargé de défendre un Noir.

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Les convictions démocratiques de Gregory Peck n'étaient pas de pure forme. Il s'est en effet réellement engagé, participant aux travaux de plusieurs associations corporatives et luttant avec force pour les droits civiques. C'est lui qui, en 1958, réussit à faire reporter la cérémonie de remise des Oscars, en guise de protestation contre l'assassinat de Martin Luther King. Mais son acte le plus courageux, Gregory Peck l'accomplit sans doute en produisant, en 1972, "The Trial of the Catonsville", vibrant pladoyer en faveur des objecteurs de conscience et critique radicale de l'intervention américaine en Indochine. Ses idées très nettement progressistes sont curieusement restées associées, chez lui, à un indéniable penchant pour la mégalomanie. Celui-ci est manifeste dans quelques-uns de ses tous derniers rôles : ce n'est pas sans complaisance qu'il campe le bouillant et quasi dictatorial général américain dans "MacArthur, le général rebelle" (MacArthur,1977) de Joseph Sargent.

Valeur sûre du Box Office hollywoodien, Gregory Peck participe à quelques super-productions dont la plus célèbre demeure "Les Canons de Navarone" (The Guns of Navarone,1961) réalisé par Jack Lee Thompson, où son autorité fait merveille. Mais il n'hésite pas non plus à aller contre sa légende, en interprétant le rôle d'un shérif vulnérable dans "Le Pays de la violence" (I Walk the Line,1970) de John Frankenheimer. Il a obtenu un Oscar pour son interprétation de l'avocat anti-raciste, figure centrale du film de Robert Mulligan "Du Silence et des ombres" (To Kill a mockingbird,1963). Après un passage à vide, dû notamment à l'insuccès des films tournés entre 1969 et 1973 (mise à part "L'homme sauvage" (The Stalking Moon,1969) de Robert Mulligan et "L'Or de Mackenna" (Mackenna's Gold,1969) de J. Lee Thompson, il est revenu au premier plan avec "La Malédiction" (The Omen,1976) de Richard Donner et il a quelque peu surpris en donnant vie à des personnages aussi contreversés que le docteur Mengele, lequel est montré poursuivant au Brésil son oeuvre diabolique "Ces garçons qui venaient du Brésil" (The Boys from Brazil,1978) de Franklin J. Schaffner. Ancien président de l'Académie du cinéma américain, il a été fait commandeur des Arts et Lettres à l'occasion du festival de Deauville en 1977. Il a épousé en seconde noce une journaliste française, Véronique Passani en 1956, mère de ses deux enfants. Gregory Peck était présent aux côtés de Line Renaud à l'occasion de l'éléction présidentielle de Jacques Chirac, le 17 mai 1995. Gregory Peck meurt d'une pneumonie le 12 juin 2003 à Los Angeles, il avait 87 ans.

 

 

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*Affiches-cine * Cinetom

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