RANDOLPH SCOTT, LE WESTERN PAR EXCELLENCE
RANDOLPH SCOTT 1898 - 1987
Acteur, Producteur Américain
Bien qu'il ait à son actif des dizaines de films, d'abord des comédies musicales et des comédies légères, puis essentiellement des westerns, Randolph Scott fait figure de Gary Cooper du pauvre. La plupart de ces films nous montrent le bon vieux Far West sous son aspect le plus moralisateur et le plus chevaleresque, dans des mises en scène malheureusement aussi doucereuses et banales que peut l'être Randolph Scott lui-même. Mais, les années passant, son visage accuse une certaine maturité qui contribue sans doute à faire de lui l'interprète le plus noble et le plus digne du genre.
Randolph Crane, plus connu sous le nom de Randolph Scott est né le 23 janvier 1898 à Orange County en Viriginie (Etats-Unis). Après des études à l'Université de Caroline du Nord afin de devenir ingénieur, mais en 1917, mentant sur son âge, il s'engage pour aller combattre en Europe. A son retour, il a la secrète ambition de devenir comédien et fait un peu de théâtre en amateur.
La légende veut qu'il ait rencontre Howard Hughes sur un terrain de golf et que, profitant de cet appui appréciable et du bouleversement apporté par la révolution du parlant, il soit parvenu à décrocher un contrat à la Paramount. Il personnifie quelque temps les héros romantiques de cette époque et apparaît également dans quelques comédies musicales.
Mais il commence simultanément une carrière prolifique de "westerner" devant le prototype du héros de l'Ouest dans des films de séries inspirés des ouvrages de Zane Gray. Ses débuts au cinéma se situe en 1928 avec "Sharp Shooters" de John G. Blystone et dès l'année suivante, il sera dirigé par des grands maîtres du cinéma d'aventures et du western comme John Ford "Black Watch", Cecil B. DeMille "Dynamite" ou Victor Fleming "Le Virginien" (The Virginian) avec Gary Cooper dans le premier rôle.
En 1933, Henry Hahaway le dirige dans "La Ruée fantastique" (Thundering Herd), trois ans après on le retrouve aux côtés de Fred Astaire et Ginger Rogers dans "En suivant la flotte" (Follow the Fleet), il avait déjà donné la réplique à Fred Astaire en 1935 dans "Roberta" de William A. Seiter. Puis c'est avec Tyrone Power qu'on le remarque dans "Le Brigand bien-aimé" (Jesse James,1939) d'Henry King.
A partir de 1946, comme son collègue Joel McCrea, Randolph Scott va se consacrer presque exclusivement au western. Dirigé par quelques cinéastes avec lesquels il fait souvent équipe : Ray Enright, Edwin L. Martin, André de Toth, il deviendra le héros impassible et incorruptibles de quantité de petites bandes sans prétention mais restées chères au coeur des cinéphiles pour le soin apporté à leur réalisation et leur scénario toujours attachant.
"Ton heure a sonné" (Coroner Creek,1948) est le septième et dernier film joué par Randolph Scott sous la direction de Ray Enright, l'un des premiers magiciens du western, les six autres sont deux films de guerre, "Gung Ho" (1943) et "China Sky" (1945), et quatre westerns, "Les Ecumeurs" (The Spoilers,1942), "Du sang sur la piste" (Trail Street,1947), "La Descente tragique" (Albuquerque,1948) et "Far West" (Return of the Bad Men,1948). Produit par la compagnie de Randolph Scott associé à son ami Harry Joe Brown "Le Cavalier de la mort" (Man in the Saddle,1951) a toujours été considéré comme le western le plus réussi d'André de Toth. Ont été vantés son scénario adulte en même temps que sa photographie très élaborée. Le cinéaste dirigea Randolph Scott dans six westerns pour la Warner : "Terreur à l'Ouest" (The Bounty Hunter,1954) fut le dernier, après "Le Cavalier de la mort" (Man in the Saddle) en 1951, "Le Cavalier traqué" (Riding Shotgun, "La Trahison du capitaine Porter" (Thunder over the Plains) et "Les Conquérants de Carson City" (Carson City), tous trois en 1952, puis "Les Massacreurs du Kansas" (The Stranger Wore a Gun) en 1954. Randolph Scott quant à lui, confirma par la suite sa tendance à rester fidèle à un metteur en scène, en tournant entre 1956 et 1959, pas moins de sept westerns signés Budd Boetticher.
Admiré par les amateurs pour son efficacité et sa simplicité de facture qui préfigurent de bien des façons les westerns dépouillés de Budd Boetticher avec Randolph Scott, "Le Relais de l'or maudit" (Hangman's Knot,1952) est le seul film réalisé par le romancier et scénariste Roy Huggins. En 1955, l'acteur tourne "Les Rôdeurs de l'aube" (Rage at Dawn) de Tim Whelan dont le film est inspiré de faits authentiques, les frères Reno. Randolph Scott et Angela Lansbury sont les interprètes principaux de "Ville sans loi" (A Lawless Street,1955) de Joseph H. Lewis. De 1948 à la fin de sa carrière cinématographique, douze ans plus tard, Randolph Scott tourna exclusivement des westerns, au nombre de trente-cinq longs métrages. Les cinéastes qui eurent une influence déterminante sur lui sont Henry Hathaway, qui le dirigea à ses débuts dans une dizaine de westerns de 1933 à 1937 et André de Toth, qui signa avec lui six westerns de 1951 à 1954.
Puis, c'est en 1956 la rencontre avec le cinéaste Budd Boetticher dont le premier film ensemble fut "Sept hommes à abattre" (Seven Men from Now) lequel inaugure sa rencontre fructueuse avec Budd Boetticher pour qui il écrira encore "L'Homme de l'Arizona" (The Tall T,1957), "La Chevauchée de la vengeance" (Ride Lonesome,1959) et "La Prisonnière des Commanches" (Commanche Station,1960), tous interprétés par Randolph Scott qui, dès lors, se vit comparé à William S. Hart, vedette de westerns des années 20 avec qui il partage la même impassibilité et le même regard. Après avoir été envisagé pour Robert Mitchum, Joel McCrea et Robert Preston, le rôle échut à Scott grâce à John Wayne, dont il avait été le partenaire en 1942 dans "Les Ecumeurs" et "Pittsburgh".
En 1962 se situe sa dernière apparition aux côtés de Joel McCrea dans "Coups de feu dans la Sierra" (Ride the High Country) de Sam Peckinpah, marqua la fin d'un style et inaugure les westerns modernes des années 60. Jugeant qu'il a "fait son temps", Randolph Scott se retire. Il est alors l'un des acteurs les plus riches d'Hollywood : son avoir, consistant en puits de pétrole, biens immobiliers et titres divers, avait été évalué à près de 100 millions de dollars. Randolph Scott meurt le 2 mars 1987 à Berverly Hills (Etats-Unis), il avait 89 ans.
Le Dernier des Mohicans - 1936 - George B. Seitz
1940
Les Pionniers de la Western Union - 1941 - Fritz Lang
La Fièvre de l'or noir - 1942 - Lewis Seiler
Les Desperados - 1943 - Charles Vidor
Maman déteste la police - 1947 - Lt. Bill Smith
Rendez-vous de Noël - 1947 - Edwin L. Marin
Face au chatiment - 1949 - Gordon Douglas
La Bagarre de Santa Fe - 1951 - Irving Pichel
La Piste des Caribous - 1950 - Edwin L. Marin
L'Homme du Nevada - 1950 - Gordon Douglas
La Furie du Texas - 1951 - Edwin L. Marin
Les Conquérants de Carson City - 1952 - André de Toth
Terreur dans l'Ouest - 1954 - André de Toth
La Furieuse chevauchée - 1955- Lesley Selander
Dix Hommes à abattre - 1955 - H. Bruce Humberstone
Ville sans loi - 1955 - Joseph H. Lewis
La Mission du capitaine Benson - 1956 - Joseph H. Lewis
L'Aventurier du Texas - 1958 - Budd Boetticher
La Chevauchée de la vengeance - 1959 - Budd Boetticher