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CINETOM
21 janvier 2018

HAROLD LLOYD, L'HOMME AUX LUNETTES D’ÉCAILLE

          HAROLD LLOYD                   1893  - 1971

                      Acteur, Producteur Américain

 

 

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Ses lunettes d'écaille restent aussi célèbres que la moustache et la badine de Charlot. Harold Lloyd naquit le 20 avril 1893 à Burchard dans le Nebraska. Comme beaucoup de ses contemporains, c'est presque par hasard qu'il entra dans les milieux du cinéma. En 1911, après la séparation de ses parents, il s'installa avec son père à San Diego, en Californie. Après de modestes débuts sur les planches, en 1913, alors qu'il était figurant à San Diego pour le compte de la firme d'Edison, il décida sur un coup de tête d'aller à Los Angeles pour y devenir acteur de cinéma. 

Il fit de la figuration et joua des petits rôles dans des films oubliés, généralement pour l'Universal, où il fit une rencontre qui allait compter, celle de Hal Roach. Lorsque celui-ci mit sur pied une petite compagnie de production (à la suite d'un providentiel héritage), Lloyd incarna pour lui un personnage comique assez inquiétant, nommé Willie Work. Ce fut un échec, et le jeune homme passa un temps à la Keystone, avec Mack Sennett, où il ne fit d'ailleurs guère impression. Dès 1915, il était de retour chez Roach. Vint alors un premier succès.

Tous deux (chacun à par la suite revendiqué l'idée) créèrent Lonesome Luke, démarquage à contre-pied du personnage de Charlot; les vêtements de ce dernier étaient trop grands : ceux de Luke furent donc trop petits. Véritable forçat du rire, en moins de deux ans, Lloyd apparut dans une cinquantaine de films en une ou deux bobines qui rapportèrent des sommes phénoménales. Mais Lloyd n'était guère satisfait de son personnage. C'est alors que, vers la fin de 1917, il eut l'idée d'abandonner la défroque trop étroite de Lonesome Luke pour adopter ce qui allait devenir sa marque : une paire de lunettes à monture d'écaille et un canotier. Il a vu juste : son personnage prend une place laissée vacante dans le domaine de la comédie burlesque. Le rire ne naîtra plus du grotesque de son accoutrement mais des situations drôles dans lesquelles le plongeront sa naïveté et son incompétence.  Un nouveau type de comique naissait.

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La gloire de "l'homme aux lunettes d'écaille" devient immédiate et internationale. En Amérique, on l'appelle : "The Winckle". De août 1917 à mars 1919, près d'une centaine de courts métrages de 1 ou 2 bobines assoient sa popularité et sa fortune. En 1962 Harold Lloyd expliqua dans quel esprit il avait conçu ce personnage :  "J'avais imaginé qu'il pourrait être votre voisin d'à côté. Ce n'était qu'un jeune homme à lunettes. Il pensait un peu différemment des autres gens, toutefois. Dans un grand nombre de cas, il donnait l'impression de n'avoir aucune chance de réussir, de ne pouvoir venir à bout de difficultés apparemment insurmontables. Mais il faisait preuve de beaucoup de concentration et de détermination. (...). De plus, c'était un personnage agréable, inspirant de la sympathie : en même temps il était bizarre, amusant, pathétique. On ne riait pas seulement de lui, mais avec lui."

Après avoir rodé son personnage dans toute une série de bandes de une à trois bobines et celà jusqu'en 1920, il l'impose avec trois de ses plus grandes réussites : "Oh ! la belle voiture !" (Get Out and Get Under,1920), "L'Heureux mari" (I Do,1921) et "Le Voyage au paradis" (Never Weaken,1921). Dans le premier, on le voit aux prises avec une voiture récalcitrante, une situation comique typique de l'époque et qu'il exploitera souvent. Dans "Le Voyage au paradis", il évolue au milieu des poutrelles d'un gratte-ciel en construction : apercevant des anges sculptés il se croit réellement arrivé au paradis. Il avait déjà "pris de la hauteur" quelque temps auparavant, dans "Lui aviateur" (Look Out Below,1919) et "Ma Fille est somnambule" (Hugh and Dizzy,1920) et s'y maintint dans deux longs métrages ultérieurs. Lorsqu'on évoque le nom d'Harold Lloyd on se le représente aussitôt en train de grimper à un building. Pourtant, sur les cent quatre-vingt dix films que compte sa carrière, cinq seulement le montrent ainsi lancé dans d'aussi périlleuses ascensions, le plus célèbre de tous étant évidemment "Monte là-dessus ! " (Safety Last,1923)

Pendant trois ans la jeune et talentueuse Bebe Daniels fut la partenaire attitrée de Lloyd. Ayant choisi d'aller travailler avec Cecil B. DeMille, en 1919 elle fut remplacée par Mildred Davis, une jolie blonde un peu insignifiante/ Lloyd tomba amoureux d'elle, l'épousa (le mariage dura jusqu'à la mort de son épouse en 1969; il disparaît deux ans plus tard), et en fit sa partenaire jusqu'en 1923, année où elle renonça au cinéma. Les six longs métrages qui suivirent mirent en vedette la vive et charmante Jobyna Ralston, bien meilleure actrice que Mildred Davis.

Lloyd fut victime en 1919 d'un accident qui aurait pu mettre un terme à sa carrière. Alors qu'il tournait un court métrage, une bombe prétendument factice explosa près de lui et le blessa grièvement. Il ne perdit pas la vue, comme il l'avait craint un moment, mais il fallut l'amputer du pouce et de l'index de la main droite (on aperçoit, dans certains de ses films, le gant specialement fabriqué qu'il dut porter à la suite de cet accident).

Il passa au long métrage un peu par hasard. "Marin malgré lui" (A Sailor-Made-Man,1921) et "Le Talisman de grand-mère" (Grandma's Boy,1922) auraient dû tout d'abord être des courts métrages, mais ils contenaient tant de matériel que, tout naturellement, leur durée fut allongée. La transition ne se fit pas sans à-coups pour le premier, mais le second passa brillamment l'épreuve. L'intrigue est cohérente, le personnage intéressant (un lâche contraint de se montrer courageux), le rythme est fluide, et les gags surviennent à bon escient. A la fin de l'année 1921, Harold Lloyd a atteint les sommets de la gloire. Le comédien songe à abandonner le court métrage qui a fait sa notoriété pour se consacrer à des films de longs métrages plus élaborés. En outre, "Marin malgré lui" ou "Aventure de marin" inaugura le nouveau contrat d'exclusivité de Lloyd avec la société Pathé. La longueur définitive du film évolua, au départ 4 bobines nécessitent approximativement un temps de projection de 50 minutes à 16 images/seconde. Souvent, les cinéphiles ont considéré qu'il s'agissait du chef d'oeuvre de Harold Lloyd.  

En tout Lloyd réalisa dix longs métrages au cours des huit années qui précédèrent l'avènement du parlant. Tous ne sont pas des réussites, certains souffrant nettement de la méthode de travail adoptée par Lloyd. Au lieu de s'appuyer sur un scénario, il préférait avoir recours à une importante équipe de gagmen chargés de mettre au point les situations -tâche dont ils s'acquittaient avec brio. Après quoi l'ensemble des gags-LLoyd les appelait des "îles" -étaient mis bout à bout pour constituer une histoire. C'est là que malheureusement les choses se gâtaient parfois. "Et puis ça va" (Docteur Jack,1922) est le second long métrage tourné par Lloyd, distribué dix semaines seulement après la sortie du premier, qui avait rencontré un succès colossal. Bien que la critique accueillit le film plus défavorablement que le précèdent,il obtint un succès encore plus considérable auprès du public, consolidant la position du cinéaste qui avait voulu abandonner les courts métrages malgré l'avis contraire de son producteur Hal Roach. "Faut pas s'en faire" (Why Worry ?,1923) fut le dernier film produit par cette firme de production avant la création par le cinéaste de sa propre maison de production, la Harold Lloyd Corporation. Les cinéphiles ont souvent considéré ce film comme le plus drôle...En 1924, on vit sur les écrans de cinéma. "Ca te la coupe !" (Girl Shyn1924) contient à coup sûr l'une des séquences de poursuite les plus extraordinaires de toute l'histoire du cinéma, celle où Harold vole littéralement au secours de sa bien-aimée qui va épouser un bigame : empruntant tous les moyens de locomotion que les circonstances mettent à sa disposition (train, moto,voiture de tourisme, camion de bootleggers, cheval, voiture de pompiers, chariot, trolleybus). Il accomplit un nombre considérables de cascades que le montage accentue par un rythme trépidant. "Une riche famille" (Hot Water,1924) est septième long métrage d'Harold Lloyd, il s'agit d'une "comédie familiale" d'un humour assez grinçant.  

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Lorsque par contre l'intrigue est assez forte pour constituer un véritable support narratif, le résultat touche au chef d'oeuvre. Ainsi, dans "Vive le sport !" (The Freshman,1925), toutes les épreuves par lesquelles passe Lloyd trouvent leur justification dans le sujet de base : un jeune homme qui brûle d'envie d'entrer à l'université et d'en devenir la coqueluche. Dans son dernier film muet, "En vitesse" (Speedy,1928), il incarne un amateur passionné de base-ball qui non seulement parvient à rencontrer son idole, le grand Babe Ruth, mais réussit à lui seul (avec, il est vrai, l'aide d'un chien très intelligent) à mettre en fuite les escrocs qui veulent faire disparaître le dernier trolley à chevaux de New York. Rapide, dépouillé, d'un rythme superbe, subtilement filmé en décors naturels (ce qui était nouveau pour Lloyd), "En vitesse" est est presque digne des grandes comédies de Keaton et Chaplin.

Qui a mis en scène ses films? Si leur réalisation est créditée à un autre que lui, Lloyd a toujours soutenu qu'il s'était occupé de tout et prenait toutes les décisions importantes. Selon lui, le metteur en scène se contentait de veiller à ce que tout se déroule comme convenu. C'est sans doute en grande partie vrai, car presque tous les grands comiques du muet ont travaillé de cette façon. Ses trois metteurs en scène attitrés furent Fred Newmeyer, Sam Taylor et Ted Wilde. Newmeyer dirigea les derniers courts métrages et les trois premiers longs métrages. Ancien joueur de base-ball, devenu accessoiriste pour Hal Roach, puis artisan consciencieux au service de Lloyd, Newmeyer ne fit guère parler de lui par la suite Gagman remarqué par Lloyd, Sam Taylor dirigea ses cinq films suivants en collaboration avec Newmeyer. Il fut le seul à être crédité pour la réalisation de "Pour l'amour du ciel" (For Heaven's Sake,1926). Il dirigea par ailleurs Mary Pickford, John Barrymore et Douglas Fairbanks. Cet homme de talent semble avoir apporté une certaine sophistication aux prestations de Lloyd. Autre gagman, Ted Wilde mit en scène les deux derniers films muet du grand comique en soignant tout particulièrement leur aspect visuel. Son travail et ses recherches dans la séquence finale d' "En vitesse" lui valurent d'ailleurs une nomination à l'Oscar du meilleur réalisateur.

Beaucoup de critiques de l'époque jugèrent "Le petit frère" (The Kid Brother,1927) comme l'un des meilleurs longs métrages d'Harold Lloyd. 1929, premier film parlant de Lloyd avec "Quel phénomène" (Welcome danger) de Clyve Bruckman

Le personnage qu'incarna Lloyd est plus complexe qu'il ne paraît de prime abord. L'éternel jeune homme prêt à s'enflammer pour toutes les nouveautés de son siècle révèle chaque fois autant de facettes de Lloyd lui-même, et ces facettes sont multiples... Harold Lloyd est aujourd'hui le moins prisé des grands comiques de l'âge d'or du muet. C'est peut-être parce qu'il était un reflet typique de son temps. Chacun à leur façon, Chaplin, Keaton et même Harry Langdon ont crée des personnages intemporels, tandis que le petit jeune homme binoclard de Lloyd appartient complètement aux exubérantes années 20 : ses ambitions, ses rêves et ses échecs étaient ceux de son public. 

Avec la vogue rétro, ses films prennent un charme nouveau. Ainsi, par-delà les folles escalades de "Monte-là-dessus !", c'est toute une journée d'été à Los Angeles qui revit sous nos yeux, comme un bon vieux documentaire. Curieux phénomène, les films de Lloyd souffrent cruellement de l'absence d'un vrai public : à la télévision, ils n'amusent guère tandis que leur magie opère toujours en salle, de préférence devant des enfants. 

Le cinéaste Preston Sturges le persuadera de refaire une réapparition après la guerre dans un ultime film qui se veut la suite de l'un de ses plus gros succès muets, le fameux "Vive le sport". Amputé à la suite d'un différend avec la maison de production, le film sortira sous le titre de "Oh! Quel mercredi !" (Mad wednesday,1947). En 1962 et 1963, il tente néanmoins de raviver sa gloire passée en produisant successivement deux films de montage de ses anciens succès muets, "Le Monde comique de Harold Lloyd" et "Fous-rires". Mais l'audience en sera limitée. Oublié des anciens, méconnu des jeunes, Harold Lloyd termine sa vie dans propriété de Beverly Hills, s'adonnant aux nombreuses passions qui l'accaparent : peinture, sculpture, entomologie, recherches archéologiques, techniques photographiques... Il disparaît le 8 mars 1971 à l'âge de 77 ans. Son héritage est évalué à ...170 millions de francs!...

  

                                                          1918

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                                                            1921

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                                 La Chasse aux renards - 1921             

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                             Voyage au paradis - 1921 de Fred Newmeyer

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                                                               1923

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                                                 1925             

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                                     En vitesse - 1928 de Ted Wilde

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                                Pour l'amour du ciel - 1926 de Sam Taylor 

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                                        Professeur Schnock - 1938 de Elliot Nuggent

              

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                                Oh! Quel mercredi ! de Preston Sturges 

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______________________André Luguet

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M
Un simple petit ajout pour dire que le nom que j'avais au bout de la langue dans vouloir sortir m'est enfin revenu, une fois mon mail envoyé évidemment! Bref, il s'agissait de Douglas Fairbanks.<br /> <br /> Bien Cordialement.
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M
Bonjour..<br /> <br /> Merci pour la rédaction de cet excellent blog qui a été rédigé par un cinéphilie averti, à n'en pas douter. Grand fan devant l'éternel d'Harold Lloyd, je me suis régalé en le lisant et ayant appris pas mal sur lui bien que je ne suis pas d'accord sur au moins un point le concernant. Il n'y a pas le moindre doute quand au fait que Chaplin est universellement connu. Là-dessus, pas de problème mais dire, du moins faire comprendre que Lui, Keaton et Langdon sont un cran au dessus, je ne le crois pas, pour ne pas dire que j'en suis convaincu. Je dirais même plus, pour moi, c'est tout le contraire. Les films avec Lloyd, sont visuellement parfait, d'un autre niveau que ceux avec les précédemment cités, moins le côté naïf et théâtral qui caractérisait tellement certaines productions du cinéma muet. Avec même une certaine touche de modernité pour l'époque, une nouvelle façon de faire rire en somme. Comme celà est précisé par Lloyd lui-même, le héros de ses films pourrait être votre voisin d'à côté. Je pense que ce côté "transparent" est essentiellement dû au physique-même de l'acteur ne sortant pas particulièrement de l'ordinaire et pour moi, c'est là justement que réside la grande force d'Harold Lloyd. Celle de parvenir à faire rire malgré un physique relativement classique. De l'énergie, du ressort, de l'inventivité et de la fantaisie, tout ce qui fait que telle ou telle innocente situation devient une pépite parmis les pépites du cinéma comique américain. Je serais même près à jurer sur les tombes de mes regrettés parents et celle de mon frère bien-aimé que l'homme aux lunettes me fait autant bidonner que quand je lisais les Rubriques-à-Brac de Marcel Gotlib dans pilote. Chose qui ne m'est jamais, je dis bien jamais avec Chaplin, Keaton ou Langdon que j'ai toujours considéré comme d'honnêtes artisans dans leur domaine. Pardon d'y revenir mais pourquoi diable être aussi péremptoire en affirmant qu'Harry Langdon est meilleur qu'Harold Lloyd? Vous avez le droit de le penser mais le dire est extrêmement réducteur, subjectif pour le moins. S'il devait se faire un sondage parmis les amoureux du cinéma comique muet et dans lequel la question serait "Quels sont, selon vous les cinq meilleurs acteurs du cinéma muet" , je veux bien croire que Chaplin arriverait en tête, et encore je me demande sur quels critères ils se baseraient, suivi de Keaton. Je suis certain que Max Linder serait dans ces cinq premiers. Le quatrième larron dont le nom m'échappe dans l'immédiat (et je m'en veux) est celui qui a fondé "The United Artists" avec Pickford et Chaplin, après quoi je veux bien admettre soit classé cinquième sur cinq mais je vous fiche mon billet qu'Harry Langdon n'apparaîtrait pas dans ce classement tant il y aurait eu si peu de personnes pour penser à citer son nom. Qu'il soit sixième, je veux bien, pourquoi pas, et encore ce n'est même pas certain, mais ce n'est déjà plus dans le Top 5. Alors dire que Langdon est meilleur que Lloyd, non! Et pourquoi pas Roscoe Arbuckle ou Ben Turpin tant que nous y sommes?!
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