LE PÈRE DES "TONTONS FLINGUEURS" EST DÉCÉDÉ : GEORGES LAUTNER
DECES DU CINEASTE FRANCAIS
GEORGES LAUTNER 1926 - 2013
Le cinéaste Georges Lautner, 87 ans, inoubliable auteur des "Tontons Flingueurs", est mort vendredi 22 novembre 2013 à Paris, a annoncé à AFP l'ancien cascadeur Rémy Julienne, citant son entourage proche. Le metteur en scène est décédé d'une "longue maladie", a précisé Rémy Julienne, qui avait effectué les cascades sur de très nombreux films de Georges Lautner.En 60 ans de carrière, Georges Lautner avait tourné avec les plus grands: Jean-Paul Belmondo, à qui il donna quelques uns de ses plus grands triomphes, Bernard Blier, Alain Delon, Lino Ventura, Jean Yanne, Mireille Darc...Malade, il n'avait pu se rendre ces derniers jours à un hommage à Nantes pour les 50 ans de la sortie des "Tontons Flingueurs".
Georges Lautner est né le 24 janvier 1926 à Nice (Il sera inhumé dans le caveau familial du cimetière du château de Nice). Sa mère, la comédienne Renée Saint-Cyr le plongea en contact direct avec le milieu du cinéma. Après des études secondaires au lycée Jeanson-de-Sailly suivies d'études de droit, il est attiré par le métier de comédien, mais, n'ayant pas les dons nécessaires, s'oriente vers la technique cinématographique. Il fut d'abord assistant opérateur-script-monteur, puis devient l'assistant de Claude Cariven, Robert Darène, Norbert Carbonnaux, Henri Lepage, Jean-Claude Roy.
Après s'être essayé au court-métrage, Georges Lautner réalise son premier film en 1959, "La Mome aux boutons", puis suivront "Marche ou crève" (1959) qui connait des problèmes de financement. C'est aussi le début d'une complicité entre deux hommes, l'un cinéaste : Georges Lautner, l'autre est acteur : Bernard Blier. Après avoir achevé le tournage tumultueux de "Marche ou crève", les deux hommes se retrouveront dans le film suivant : "Arrêtez les tambours" (1960) sur fond de Résistance pendant l'Occupation. Le jeune cinéaste est passionné de films policiers bien construits, mais regrette de ne pas trouver de bonnes histoires à raconter. Il lui faudra attendre 1961 pour voir sur les écrans de cinéma français : "Le Monocle noir", d'après le roman du Colonel Rémy, qui fut couronné en 1960 par le Prix du Quai des Orfèvres. La création du personnage du "Monocle", que le cinéma devait rendre populaire, à tel point que deux autres films suivirent cette première adaptation : "L'Oeil du Monocle" (1962) et "Le Monocle rit jaune" (1964) tous deux réalisés par Georges Lautner. Le personnage du commande Dromart incarné par le merveilleux Paul Meurisse, que fit une apparition-gag dans "Les Tontons flingueurs" (1963). C'est Paul Meurisse qui, malgré l'avis contraire de son réalisateur et du producteur, prit l'initiative d'accentuer les tics et les manières farfelues de son personnage (accoutrement vestimentaire, façon de tenir un pistolet comme un cierge et de souffler dans le canon après usage, afin d'orienter le film vers la comédie). Georges Lautner devient le père spirituel du fameux "monocle qui reçu un accueil critique et publique favorable, c'est ainsi qu'il s'oriente alors vers la comédie car dit-il : "Je déseste la violence physique et morale" et "le comique est ce qu'il y a de plus subversif."
A raison d'un film par an, il réalisa une série de succès dont un grand nombre avec Mireille Darc qu'il découvre en 1964 avec "Des pissenlits par la racine" avec une pléiade de comédiens tels que Louis de Funès, Michel Serrault, Francis Blance, Darry Cowl, Maurice Biraud, Hubert Deschamps et tant d'autres. Mireille Darc deviendra son actrice fétiche, "Galia" (1966) lui permettra d'étaler ses talents de comédienne. Georges Lautner s'est constitué une équipe de très bons techniciens avec laquelle il travaille régulièrement. Après avoir tourné "En plein cirage" (1963) avec Martine Carol, Francis Blanche et Bernard Blier, ces deux acteurs seront les interprètes du film suivant "Le Septième Juré" où la justice n'entend pas la culpabilité d'un notable que l'on croit innocent....
"Les Tontons Flingueurs" (1963) marque un tournant dans la carrière cinématographique de Georges Lautner; tous les ingrédients de la comédie policière à la limite du loufoque sont réunis. Le succès est au rendez-vous. Même Ventura rencontra un certain bonheur à faire de la comédie. En travaillant avec Albert Simonin, dont son roman s'intitulait "Grisbi or not grisbi" et auquel Lautner utilisa l'ecrivain en tant que dialoguiste, étant donné qu'il était spécialiste de la "langue verte" ou "argot du milieu". Aux côtés de Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche, Claude Rich, Robert Dalban,Jean Lefebvre et Venantino Venantini. Pourtant étrillé par une certaine critique. "Les tontons flingueurs" séduit le public : 470 935 entrées en première exclusivité sur Paris-périphérie. A tout majeur du film, les dialogues au vitriol d'Audiard.Georges Lautner récidiva avec "LES BARBOUZES" en 1964, mais le film ne rencontra pas le même succès que le précèdent.
A propos de "NE NOUS FÂCHONS PAS" (1966) de Georges Lautner, Louis Chauvet (in "Le Figaro", 22 avril 1966) écrivait : "Lino Ventura, dont les mines accablées les colères - contenues - et les colères moins bien contenues - forment un récital des plus réjouissants (...). Lautner s'offre une parodie personnelle de James Bond : Lino Ventura contre les Beatles du crime(...). Georges Lautner a décidément un style très personnel, cursif et joyeux. Depuis l'anglais Mackendrick (TUEURS DE DAMES), aucun auteur de film n'a pratiqué l'humour noir avec plus de malice."
Avec le film "La Route de Salina", en 1970, il aborde un nouveau genre : le drame psychologique, avec Rita Hayworth. L'année suivante, il revient au style comique-tendresse, dans "Laisser aller c'est une valse" avec Mireille Darc et Jean Yanne.
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