DÉCÈS DE L'ACTRICE SYLVIA KRISTEL "EMMANUELLE", "ALICE, OU LA DERNIÈRE FUGUE"
DÉCÈS DE L'ACTRICE NEERLANDAISE
SYLVIA KRISTEL 1946 - 2012
L'actrice néerlandaise Sylvia Kristel, connue dans le monde entier pour avoir incarné l'héroïne du film érotique "Emmanuelle", est décédée le jeudi 18 octobre 2012 à l'âge de 60 ans . Elle serait décédée pendant son sommeil des suites d'un cancer de la gorge. Au mois de juillet dernier, elle avait été victime d'une attaque cérébrale et avait été hospitalisée.
Sylvia Kristel est née le 28 septembre 1952 à Utrecht, en Hollande, de parents hôteliers, Sylvia reçoit une éducation stricte dans un pensionnat religieux du sud de son pays, à 16 ans, elle entame des études pour être professeur d'anglais. Ne pouvant plus supporter les contraintes disciplinaires de cet établissement tenue par les calvinistes. Elle le quitte en claquant la porte.
Elle se met à travailler d'abord dans un restaurant, puis secrétaire, infirmière, démonstratrice, vendeuse, hôtesse et enfin pompiste dabs une station-service d'Amsterdam. A 19 ans, elle se fiance avec un journaliste hollandais qu'elle quitte presque aussitôt pour aller voyager en Europe. A son retour, elle devient pour un an la collaboratrice d'un industriel. Elle a 20 ans quand elle s'inscrit, cédant aux pressions de son entourage, dans une agence de mannequins. C'est le succès : elle devient l'une des cover-girls les plus demandées.
Un producteur hollandais la remarque et l'engage pour un petit rôle dans un film policier "Because of The Cats" (1972). Sylvia Kristel tombe amoureuse du scénariste du film, Ugo Claus, écrivain belge avec qui, elle aura un enfant prénommé Arthur et vivra avec lui jusqu'en 1976. En 1973, Just Jaeckin la choisit pour incarner le rôle principal d' "Emmanuelle" (1974): succès mondial retentissant. Propulsée en tête du box-office, Sylvia est consacrée vedette internationale (elle est notamment numéro 1 au Japon avec Alain Delon). Elle fait également figure de pionnière : elle inaugure un "cinéma de photographes" dont les procédés aseptisent les sujets interdits et mettent sous cellophane de chastes nudités. "Emmanuelle" connaîtra plus de cinq années d'exclusivité sur les Champs-Elysées. L'héroïne marquera Sylvia du sceau de l'amoralité tranquille, de la distinction perverse. Cependant ce n'est pas tant le personnage qu'elle incarne qui ralie les suffrages que la beauté et le comportement propres à Sylvia: Elle correspond ni plus ni moins à l'idéal féminin des années soixante dix- soixante quinze en Europe. Nue ou vêtue, elle semble sortir des pages des magazines ou s'apprêter à tout instant à y entrer.
Toute une esthétique de l'ennui, de l'argent, du libéralisme, de la démocratie et du voyage dans le tiers-monde filtre à travers elle. Quant à ses célébrissimes ébats sexuels cinématographiques, ils n'auront jamais été que de sages simulations. On peut se demander comment cela a pu faire scandale...
Sylvia Kristel enchaîna avec Jean-Pierre Mocky dans "Un Linceul n'a pas de poche" (1974), l'année suivante avec le cinéaste Alain Robbe-Grillet, elle joue dans "Le Jeu avec le feu" (1975) aux côtés de Jean-Louis Trintignant et Philippe Noiret, elle renouvelle avec son rôle d' "Emmanuelle II" (1976) de Francis Giacobetti. Cette même année, on la retrouve à l'affiche de cinq autres films dont "La Marge" de Walerian Borowczyk, "Alice ou la dernière fugue" (1976) de Claude Chabrol avec Charles Vanel et Jean Carmet, "René La Canne" (1976) de Francis Girod avec Gérard Depardieu et Michel Piccoli et "Une Femme fidèle" de Roger Vadim. On retiendra aussi son rôle dans "L'Amant de Lady Chaterley" (1981) de Just Jaeckin. Nous nous souviendrons pendant très longtemps que Sylvia Kristel aura fait vibrer de nombreuses générations avec ce rôle qui lui colla à la peau...
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