CASABLANCA de Michael Curtiz
CASABLANCA
Coup de Coeur *****
de Michael Curtiz 1943
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"Casablanca" de Michael Curtiz fut tourné au beau milieu de la seconde guerre mondiale. Incontestable chef d'oeuvre, "Casablanca" échappe à l'analyse, en recréant une sorte d'atmosphère magique, qui constitue pour le public l'essence même des grands genres hollywoodiens disparus : romantisme exotisme et grouillement cosmopolite, onirisme typique du film noir, situations délirantes, personnages secondaires fortement typés et enfin un héros moderne, lucide désanchanté. Toutes les conditions sont réunies pour créer une oeuvre véritablement mythologique. Néanmoins le succès du film n'est pas purement nostalgique.
Michael Curtiz réussit une véritable performance avec "Casablanca" qui a obtenu trois Oscars en 1943 : Meilleur film, meilleure réalisation et meilleur scénario. Au début du tournage, cependant, chacun est sceptique. Pourtant les producteurs font confiance à Michael Curtiz, qui a déja prouvé amplement son efficacité (surtout lorsqu'il disposait de moyens suffisants.
Le scénario de "Casablanca" est inspiré d'une pièce de Murray Burnett et Joan Alison, "Everybody Comes to Rick's", ce qui confère au film une certaine unité de temps et de lieu, chacun des personnages ayant déjà une longue histoire derrière lui.
Rick incarné par Humphrey Bogart, est le propriétaire du "café américain", à la fois night-club et tripot, où se retrouve, comme en terrain neutre, toute la société cosmopolite de la ville marocaine. Cet homme cynique et amer est un solitaire : "Une solitude fière, douloureuse, sombre et terriblement attirante." Seul il le restera, sans vaines illusions, jusqu'à la mémorable scène finale, où les notes lancinantes de "As Time Goes By", qui l'accompagnent tout au long du film, se mêlent aux mesures de la "Marseillaise". Bogart vient juste de faire ses adieux à Ingrid Bergman : "Là où je vais tu ne pourrais pas me suivre; tu ne pourrais pas m'aider dans ce que j'ai à faire. Je n'aime guère me poser en héros, mais tu dois bien comprendre que nos petits problèmes personnels ne pèsent pas lourd dans la balance au milieu de tout ce gâchis." Il a enlevé sa veste blanche de smoking et a revêtu son légendaire impérméable fatigué. Son visage est redevenu impénétrable. Les temps seront durs pour les nazis.
Bogart est beaucoup dans la fascination exercée par "Casablanca". Fidèle à son image de "dur" et d'aventurier désabusé, il porte sur ses épaules le poids d'un passé mystérieux et trouble. Mais il est capable de sentiments derrière son masque impassible. Il affirme ne pas croire aux grandes causes, mais il acceptera de s'engager pour la seule femme qu'il ait jamais aimée, retournant ensuite à son destin de solitaire. Tous les éléments du mythe sont là.
Mais aucun des autres personnages n'est écrasé par Bogart. Ingrid Bergman, déchirée entre deux hommes, personnifie le charme nostalgique du bonheur perdu, tandis que Peter Lorre est une fois de plus excellent en escroc minable dépassé par les évènements.
"Casablanca" est aussi une oeuvre de circonstance. L'Amérique était entrée en guerre depuis un an et le film laisse transparaître une propagande insidieuse en faveur de l'interventionnisme politique et militaire. Bogart se montre d'abord sceptique et railleur vis-à-vis de tout engagement politique : la seule cause qu'il entend servir est la sienne, malgré Sydney Greenstreet qui lui affirme que "dans le monde d'aujourd'hui, l'isolationnisme n'est plus possible". Mais l'amour lui rendra sa dignité, en l'amenant à choisir le bon camp.
Sentiments nobles, passions et intrigues, telle est la contribution de "Casablanca" qui s'insère ainsi parfaitement dans la production de l'époque. Mais l'analyse historique ne saurait venir à bout de la magie de l'oeuvre. Cette réussite sans précédent est-elle due uniquement au savoir-faire du réalisateur Michael Curtiz? (voir évocation du cinéaste) Ou faut-il l'attribuer à un concours inouï de circonstances ? En tout cas, il s'agit d'un véritable chef d'oeuvre à voir absolument pour ceux et celles qui ne le connaissent pas.
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Rick
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Humphrey BOGART
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IIsa
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Ingrid BERGMAN
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Victor Laszlo
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Paul HENREID
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Capitaine Louis Renault
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Claude RAINS
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Major Strasser
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Conrad VEIDT
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Senor Ferrari
Ugarte |
Sydney GREENSTREET
Peter LORRE |
Réalisateur : Michael CURTIZ | |
D'après la pièce de Murray BURNETT et Joan ALISON |
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Scénario et Adaptation : Julius J. et Philip G. EPSTEIN et H. KOCH |
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Montage |
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Directeur de la photographie : Arthur EDESON | |
Décors et costumes : George James HOPKINS | |
Musique : Max STEINER | |
Producteur : Hall B. WALLIS | |
Co-Producteur | |
Distributeur : Warner Bros / Parafrance Date de sortie : 1943 Durée & synopsis : 102 mn / USA / DRAME |
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Au début de la seconde guerre mondiale, Casablanca se présente comme une véritable plaque tournante de l'espionnage. Strasser, un commandant allemand (Conrad Veidt), arrive pour enquêter sur la disparition de deux de ses hommes avec l'aide du Capitaine Renault (Claude Rains). La solution de l'énigme se trouve peut-être au Rick's, un night-club qui sert de point de chute aux exilés à la recherche de laissez-passer pour Lisbonne. Rick (Humphrey Bogart), le propriétaire de la boîte, amer et désabusé, affecte un total détachement vis-à-vis de la situation internationale. C'est ainsi qu'il n'intervient pas pour sauver Ugarte (Peter Lorre), un pourvoyeur de papiers. Le minable escroc à réussi pourtant à lui remettre deux sauf-conduits destinés à un important chef de la Résistance. L'attitude de Rick changera avec l'arrivée d'IIsa (Ingrid Bergman) qu'il a aimée à Paris, avant la guerre.
C'est à elle et à son mari que sont précisément destinés les passeports qu'il détient. Au nom de son ancien amour qu'évoque pour lui au piano son ami Sam, avec la mélodie "As Time Goes By". Rick accepte de favoriser la fuite du couple et renonce à retenir la jeune femme. Tandis qu'il assiste au décollage de l'avion qui l'emporte avec son mari, Rick rejoint par le capitaine Renault qui vient de changer de camp, décide de se battre désormais aux côtés des Alliés.
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