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CINETOM
18 août 2010

MARILYN MONROE, LA FEMME-ENFANT

           MARILYN MONROE               1926  - 1962     

                 Actrice Américaine 

 

 

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Mélange explosif de candeur et de sensualité débordante, Marilyn Monroe est une actrice proche du génie. Sous le maquillage et les atours, elle restait une "petite fille". Elle ne ressemblait à personne. Ce fut la femme-enfant....

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Actrice américaine, Norman Jean Baker Mortenson est née le 1er juin 1926 au General Hospital de Los Angeles, capitale du cinéma. On raconte que sa chambre à l'orphelinat de Los Angeles donnait justement sur l'enseigne au néon surmontant les studios de la RKO. Marilyn raconta par la suite qu'un de ses plus beaux souvenirs d'enfance était une fête de Noël organisée par la RKO pour les petits orphelins de cette institution, alors qu'elle avait neuf ans. Marilyn Monroe sera retrouvée morte le 5 août 1962 dans sa villa de Brentford, en Californie. Sa mort a été selon les uns un suicide, un accident ou un crime politique. La police a conclu à une "overdose" de barbituriques.

Tout comme Chaplin encore, Marilyn Monroe aboutit dans un orphelinat après l'internement de sa mère. Lourd héritage, d'autant que du côté maternel, son grand-père comme sa grand-mère (discipline fanatique de l'évangéliste Aiméee Semple MacPherson, dans le temps de laquelle Marilyn fut baptisée) avaient eux aussi fini leurs jours à l'asile.

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, Norman Jean était employée dans un atelier de fabrication de parachutes quand un photographe chargé de prendre des photos destinées à la propagande officielle la découvrit et la présenta à un agent, Emeline Snively. En 1946, Norma Jean, lancée comme pin-up et cover-girl, réussit grâce à une habile manoeuvre publicitaire à faire un essai pour la 20th Century-Fox. L'acteur Ben Lyon, alors talent-scout pour la maison de production, lui conseilla de changer de nom : elle choisit donc Marilyn, sur la suggestion de Lyon, en hommage à une vedette d'autrefois, Marilyn Miller, et Monroe, le nom du mariage de sa grand-mère. La Fox lui ayant fait signer un contrat de un an, elle suivit le même chemin que toutes les aspirantes starlettes : essais, photos et deux petits rôles au cinéma dont l'un dans "Scudda Hoo! Scudda Hay! "(1948) de F. Hugh Herbert fut entièrement coupé au montage. A l'expiration de son contrat, celui-ci ne fut pas renouvelé.

Mais déjà Marilyn avait pris en main sa carrière. Elle continua à fréquenter les courts d'art dramatique auxquels la Fox l'avait inscrite; elle rencontra le premier de ses professeurs attitrés qui devaient par la suite mettre à rude épreuve la patiente de ses metteurs en scène; elle sut utiliser à bon escient toute la cohorte d'admirateurs, de conseillers, de mécènes et de producteurs qui tournait autour d'elle, tout particulièrement un agent, Johnny Hyde, de trente ans son aîné.

Un petit rôle lui valut d'apparaître au générique d'un film musical de la Columbia, "Ladies of the Chorus" (1948) de Phil Karlson; elle se fit poursuibre par Groucho Marx dans "La Pêche au trésor" (Love Happy, 1949) réalisé par David Miller, et elle attira pour la première fois l'attention, rapide mais bienveillante des critiques pour le rôle de la petite amie d'un avocat corrompu dans "Quand la Ville dort" (The Asphalt Jungle, 1950). Le metteur en scène de ce film, John Huston, qui devait onze ans plus tard la diriger avec beaucoup de patience dans le difficile tournage de son dernier film "Les Désaxés" (1961).

Marilyn Monroe apparut dans "Eve" (All about Eve, 1950) de Joseph L. Mankiewicz, qui lui offrit l'occasion de lancer une de ses premières répliques loufoques qui feront bientôt partie de son personnage. Les principaux interprétes de ce film qui restera comme l'un des préféré des cinéphiles sont : Bette Davis, Anne Baxter, George Sanders, Celeste Holm et Gary Merrill. Dans le rôle d'une starlette, Miss Caswell, Marilyn Monroel arrive dans une deception en compagnie du critique de théâtre Addison DeWitt (George Sanders) qui la présente suavement à Margo Channing (Bette Davis) : "Vous connaissez Miss Caswell, bien sûr ?" "Non", répond Margo, hautaine. "C'est parce que nous ne sommes jamais rencontrées" intervient en souriant Miss Caswell, avec une ingénuité désarmante.

Après avoir tourné avec Marilyn dans "Le Démon s'éveille la nuit" (Clash byNight, 1952), Barbara Stanwyck avertissait le monde du cinéma : Ne vous y trompez pas, cette fille sera une star." Marilyn avait vingt-cinq ans et déjà quelques rôles, fut le pôle d'attraction des photographes et échotiers sur le tournage : elle venait en effet deposer nue pour un calendrier resté célèbre. Quant au cinéaste du film, Fritz Lang déclara : "Pas facile de travailler avec elle ! elle était un curieux mélange de timidité et de manque de confiance en elle-même, mais connaissait exactement son impact sur les hommes. L'ambiance des studios la terrorisait et elle arrivait toujours en retard" (rapporté par Peter Bogdanovitch,"Fritz Lang in America)    

Le public l'avait remarquée et ses rôles commençaient à prendre de l'importance. En 1952, la Fox fit l'erreur de lui confier un rôle dramatique, celui d'une jeune psychopathe dans "Troublez-moi ce soir" (Don't Bother to Knock) de Roy Baker au côté de Richard Widmark. Si les critiques et le public n'apprécièrent pas le film, l'inteprétation de Marilyn Monroe y était tout à fait louable, avec des moments d'intuition et d'intensité renforcées peut-être par les correspondances que l'actrice découvrait entre ce rôle et sa propre enfance.

Les trois films de Marilyn Monroe sortis en 1953  : "Niagara" du vétéran Henry Hathaway avec Joseph Cotten, "Les Hommes préfèrent les blondes" (Gentlemen Prefer Blondes) d'Howard Hawks avec Jane Russell et enfin "Comment épouser un millionnaire" (How to Marry) de Jean Negulesco, firent définitivement une star et le nouveau "sex symbol" de l'époque.                  

       

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"Niagara" mélodrame passionnel tourné par le réalisateur Henry Hathaway, combinait les splendeurs des chutes du Niagara avec celles de Marilyn. On suivait en particulier dans un inoubliable travelling l'actrice de dos, s'éloignant de la caméra en ondulant sur des talons vertigineux. Sa démarche inimitable était une véritable chorégraphie de sensualité explosive grâce à ses jambes et à ses hanches, apparemment dotées de courbes supplémentaires. Il s'agit du dix-huitième film de Marilyn et s'impose définitivement comme actrice et sex-symbol, au point qu'un critique authentifie deux chefs d'oeuvres de la nature : Niagara et Marilyn.

Dans "Les Hommes préfèrent les blondes" et "Comment épouser un millionnaire" avec Betty Grable et Lauren Bacall, la présence de de Marilyn Monroe fut sans aucun doute en grande partie responsable du succès de ces deux films, mais elle sut toujours collaborer harmonieusement avec ses prestigieuses partenaires. "Les Hommes préfèrent les blondes" est la première comédie musicale où Marilyn tient la vedette. Quant au film de Negulesco : "Comment épouser un millionnaire" est le second film en Cinémascope de la Fox, après "La Tunique", et première comédie tournée dans ce format. Sur le plateau, Marilyn Monroe était toujours accompagnée de son professeur de comédie, son "coach", ce qui ne facilitait pas le travail comme le raconte Lauren Bacall dans son livre "Par moi-même" : "Marilyn était terrifiée, peu sûre d'elle; elle ne faisait confiance qu'à son coach et était toujours en retard.... A la fin d'une prise, elle jetait un coup d'oeil sur son coach qui se tenait derrière Jean Negulesco, quêtant son approbation. S'il secouait la tête en en signe de dénégation, elle insistait pour une autre prise. Une scène était souvent tournée quinze fois et même davantage...Et pourtant, je ne pouvais pas en vouloir à Marilyn, il n'y avait pas une ombre de méchanceté en elle...."

Elle était très attentive à la qualité des scénarios qu'on lui proposait, ses refus motivés provoquèrent souvent des conflits avec ses producteurs. Elle regrettera, bien à tort, d'avoir interprété le film d'Otto Preminger "Rivière sans retour" (River of no Return, 1954) qu"elle considérait comme une spéculation abusive sur ses attraits physiques. Dans ce western, Marilyn chante quatre chansons : "River of no return", "I'm gonna file with my claim", "One silver dollar", et "Down in the meadow"? Les extérieurs ont été tournés au Canada, à Banff, une petite ville des Alberta Rockies. A noter la présence de Robert Mitchum et Rory Calhoun aux côtés de Marilyn.

Dans "La Joyeuse Parade" (There's no Business Like Show Business, 1954) de Walter Lang, Marilyn Monroe tourne en plaisanterie le personnage classique de la vedette d'opérette, et chante à ravir de sa petite voix enfantine. Elle enchaîna dans un film devenu culte : "Sept ans de reflexion" (The Seven Year Itch, 1955), elle tint brillamment tête à un comique plein d'expérience, Tom Ewell, et dépassa même l'attente du metteur en scène Billy Wilder par la précision de ses effets comiques. Et pour Marilyn traversait une grave crise personnelle pendant ce tournage. La procédure de son divorce avec Joe Di Maggio était bien entamée. (Mariée pour la première fois à seize ans, Marilyn se maria une seconde fois en 1954 avec le champion de base-ball Jo Di Maggio mais le mariage échoua en moins d'un an.)

Mais comme indiqué auparavant elle s'entendit très bien avec le réalisateur, qui déclara quelques années plus tard qu'il la connaissait par coeur et qu'il savait exactement ce qu'il pouvait attendre d'elle. Pour le tournage de la fameuse scène du métro qui soulève en passant la jupe de Marilyn, Wilder fit bloquer Lexington Avenue, à New-York, plus de deux mille curieux assistaient à la scène devenue culte, ainsi que des photographes du monde entier...

                  

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Un des points culminants de cette période est "Arrêt d'autobus" (Bus Stop, 1956) de Joshua Logan, où son inteprétation pleine de vie et de bonheur dépasse largement les limites d'un scénario pas trop théâtral. Mais Marilyn s'était fait la réputation d'une actrice "difficile". Sa présence sur le plateau devenait de plus en plus épisodique et capricieuse. Elle abandonna quelques temps Hollywood pour retrouver à  New-York son maître Lee Strasberg.

Ses ambitions culturelles semblèrent finalement satisfaites par son troisième mariage avec le dramaturge Arthur Miller et par l'interprétation du "Prince et la Danseuse" (The Prince and the Showgirl, 1957), son seul film britannique, aux côtés de Laurence Olivier qui assure la mise en scène et la première interprétation masculine.  C'est Marilyn qui avait voulue financer la production du film. Mais sur le tournage, tout se gâta entre les deux artistes. Marilyn arrivait souvent en retard sur le plateau, voir n'y venait pas du tout au moindre pretexte. Elle était, de plus accompagnée de Paula Strasberg, l'épouse du fondateur de l'Actor's Studio, Lee Strasberg exigeait du metteur en scène d'interminables répétitions avant chaque prise. Excédé, Olivier exprima publiquement son impatience et sa colère et obtint enfin le départ de Paula Strasberg. La critique fut sévère avec le film dont elle ne retint que la performance d'actrice de Marilyn Monroe qui avait donc réussi, dans ce duel au sommet, à éclipser son prestigieux partenaire.

Mais sa vie privée commencçait à être très troublée. L'abus des neuroleptiques l'avait déjà entrainée dans le cycle infernal des dépressions. le manque de ponctualité et l'absentéisme, qui semblaient au début n'être que des caprices, apparurent dès lors comme les signes d'un mal véritable et profond. Travailler avec elle devenait de plus en plus difficile.

Dans "Certains l'aiment chaud" (Some Like it Hot, 1959) de Billy Wilder, l'actrice apparaît pleine de charme et d'humour, mais son partenaire Tony Curtis ne put s'empêcher de déclarer : "Embrasser Marilyn Monroe, c'était comme embrasser Hitler." Le rôle de Curtis, était en grande partie celui d'un travesti, Marilyn répondit sereinement à ce compliment peu courtois : "Il a dit ça uniquement parce que mes robes étaient plus jolies que les siennes."

"Certains l'aiment chaud" est sans doute l'un des sommets de la fulgurante carrière cinématographique de Marilyn Monroe et l'un de ses plus grands succès au cinéma. A noter également la prestation magistrale du cinéaste Billy Wider qui a minutieusement reconstitué l'époque du Jazz-Band, des gangsters et de la prohibition. 

Après ce grand succès, "Le Milliardaire" (Let's Make Love, 1960) ne fut pas le film le plus brillant de la dernière partie de sa carrière, malgré la direction de George Cukor et la bouffée d'optimisme née d'une liaison avec son partenaire Yves Montand, mais il constituait encore une jolie réussite. Ce film est l'avant-dernier de Marilyn Monroe.

L'actrice parvint non sans mal à terminer les prises de vues des "Misfits" (Les Désaxés, 1960). Son mariage avec Arthur Miller, qui est aussi l'auteur du scénario du film et qui s'était fortement inspiré de son épouse pour le personnage de Roselyn, et qui traversait une crise. Malade, souvent abrutie de calmants, Marilyn dût être plusieurs fois hospitalisée. Ce rôle est pourtant l'un des plus beaux de sa carrière, comme si ses malheurs avaient contribué à la pronfondeur de son jeu. Parmi les plus touchantes, citons les scènes où Roselyn exprime son horreur face à la cruauté des hommes envers les chevaux sauvages qu'ils capturent : Marilyn avait toujours fait preuve d'une tendresse extrême et presque pathologique envers les animaux et les enfants.

Elle revint sur les plateaux pour jouer une ultime fois avec le cinéaste George Cukor pour "Something's Got to Give" (Quelque chose va craquer?, 1962), mais elle n'apparut qu'une douzaine de fois au studio au cours du début du tournage. La Fox la licencia et lui fit un procès en dommages et intérêts. Sept semaines plus tard, le 5 août 1962, elle mourut après ingestion d'une dose massive de neuroleptiques. Elle avait trente-six ans. Les quelques minutes de pellicule du tournage de "Something's Got to Give" nous montrent une Marilyn nouvelle, transformée, où l'on ne retrouve plus grand chose de la pin-up ingénue des débuts : c'est une femme d'une beauté fulgurante, enchanteresse et terriblement fragile. Sur une série d'essais en costumes, on la voit marcher, non plus de sa élèbre démarche ondulante; elle paraît voler. L'enchantement de ces scènes est inoubliable.42_20425226

Le règne de Marilyn Monroe coïncida avec celui de la fin du star system, elle appartient à la dernière génération des véritables stars telles que Grace Kelly, Audrey Hepburn, Kim Novak, Elizabeth Taylor. Elle avait horreur qu'on la considère comme un symbole sexuel. Elle avait coutume de dire : "Je croyais que les symboles étaient des instruments de musique" mais Marilyn fut toutefois l'incarnation la plus parfaite de la féminité à l'écran, une femme fascinante, fière de son corps et de sa sensualité. "Je suis une femme, c'est certain, et j'en suis ravie" disait-elle. On prétendait qu'elle portait toujours des robes deux tailles trop petites pour mieux mettre en avant toute sa plastique. Elle aimait se regarder dans les miroirs. Debout, assise, ou en mouvement elle donne toujours l'impression d'avoir pleinement conscience de son corps et d'en être heureuse. La scène de "Something's Go to Give" où elle se baigne nue dans la piscine restera l'image du culte rendue à sa beauté.

Mais outre la sensualité, elle possédait aussi un talent comique raffiné; pourtant nous ne saurons jamais dans quelle mesure il était instinctif, ou dû à un travail préparatoire intense ou encore aux conseils de ses professeurs. Rien d'improvisé, sans aucun doute, dans la scène d' "Arrêt d'autobus" où elle chante gauchement "That Old Black Magic" et il y a quelque chose de presque mystique dans sa capacité à passer de la comédie à ce pathétique touchant dont elle était seule capable.

"L'argent ne l'interesse pas", dit-elle un jour, à la grande surprise d'un de ses premiers producteurs,  "je veux simplement être  merveilleuse". Et  elle y parvint comme nulle autre. Un véritable mythe est née mais son destin funeste lui a ouvert l'eternité.   

        

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      Joe Di Maggio - Simone Signoret - Yves Montand - Marilyn Monroe

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* : Alfred Hitchcock 

 

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Commentaires
I
Une actrice qui a trop été exploitée pour sa plastique et qui a dû terriblement en souffrir bien qu'elle connaissait pertinemment son potentiel sexuel auprès des hommes comme tu l'as souligné dans ton article. <br /> Une chose est sûre : Personne ne l'a jamais égalée!
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CINETOM
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