ERNEST BORGNINE , UN ACTEUR PAS COMME LES AUTRES
ERNEST BORGNINE 1917 - 2012
Acteur Américain
Ernest Borgnine est né Ermes Effron Borgnine le 24 janvier 1917 à Hamden, dans le Connecticut, de Charles et Anna Borgnine, des émigrés en provenance de Carpi, une petite ville du nord de l'Italie. Durant sa scolarité, il démontra de réelles aptitudes dans diverses disciplines sportives comme la boxe.
En 1935, après avoir obtenu son diplôme, il s'engagea dans la marine américaine. Ce n'est que dix ans plus tard qu'il revint chez lui où il exerça différents petits emplois dans des usines locales sans avoir pensé sérieusement à son avenir.
Sa mère lui conseilla de se tourner vers une carrière de comédien en raison de sa forte personnalité et il suivit son conseil en intégrant la Randall School of Drama, une école d'art dramatique d'Hartford. Puis il rejoignit la troupe du Barter Theater à Abington, en Virginie, où il demeura quatre ans. Il participa ainsi à de nombreuses pièces tout en exerçant différents emplois dans les coulisses du théâtre.
En 1949, il se rendit à New-York et décrocha un rôle dans une pièce jouée à Broadway, intitulée "Harvey", avant de décrocher un petit engagement dans la série de science-fiction "Capitaine Video and His video Rangers" (1949-1955). Il s'installa à Los Angeles au début des années 50 et se présenta à des auditions pour la télévision et le cinéma. Sa capacité à interpréter toutes sortes de personnages dans des registres très différents en fit vite l'un des seconds rôles les plus appréciés du grand écran.
C'est en 1951 qu'il fait ses débuts au cinéma dans "China Corsair" (1951) de Ray Nazzaro, puis il enchaîne avec une réalisation de Robert Parrish "Dans la gueule du loup" (The Mob,1951). Deux ans après ses débuts, son interprétation d'un sergent de l'armée sadique et violent surnommé "Gras Double", dans "Tant qu'il y aura des Hommes" (From Here to Eternity, 1953) du cinéaste Fred Zinnemann avec Burt Lancaster, Deborah Kerr, Montgomery Clift et Frank Sinatra lui permit d'acquérir une certaine renommée.
Sa participation à deux westerns au côté de Randolph Scott : "Les Massacreurs du Kansas" (The Stranger Wore a Gun, 1953) et "Terreur à l'Ouest" (The Bounty Hunter,1954) deux films orchestrés par André de Toth. On se souvient également de sa participation dans "Les Gladiateurs" (Demetrius and the Gladiators,1954) réalisé par un spécialiste du western Delmer Daves avec Susan Hayward et Victor Mature.
Son physique imposant, ses yeux exorbités et son rictus menaçant le cantonnent dans les personnages de méchants où il excelle. Sa présence dans les succès critiques et commerciaux que furent "Johnny Guitare" (1954) de Nicholas Ray avec Joan Crawford et Sterling Hayden et "Un Homme est passé" (Bad Day at Black Rock, 1955) filmé par John Sturges avec Spencer Tracy, le confortèrent dans son statut de nouvelle vedette de l'écran.
En 1955, il surprend tout le monde en démontrant ses réels talents de comédien dans "Marty" (1955) de Delbert Mann. Sa composition pleine de délicatesse et de sensibilité d'un garçon boucher d'origine italienne résidant dans le Bronx, à New-York, timide et gauche, qui vit seul avec sa mère et tombant amoureux d'une jeune institutrice laide, lui vaudra d'accéder au statut de star. Il reçut aussi la reconnaissance de sa profession en obtenant l'Oscar du meilleur acteur, le Prix d'interprétation à Cannes, le Prix de la Critique new-yorkaise et celui de la British Film Academy.
Il tourna dans de nombreux westerns, au cours des années 50, dans lesquels, il tenait souvent un rôle secondaire aurpès d'acteurs confirmés tels que James Cagney dans "A L'ombre des Potences" (Run for Cover, 1955) de Nicholas Ray, puis Glenn Ford dans "L'Homme de nulle part" (Jubal, 1956) de Delmer Daves, où il jouait un propriétaire fermier dans la femme s'éprend d'un cow-boy travaillant pour lui, et enfin Alan Ladd dans "L'Or du Hollandais" (The Badlanders , 1958).
Citons encore sa participation à des oeuvres de grande qualité comme "Les Inconnus dans la ville" (Violent Saturday, 1955) qu'il tourna sous la direction d'un artisan appliqué : Richard Fleischer avec Victor Mature et Lee Marvin et "Les Vikings" (1958) du même cinéaste avec l'un des derniers géants d'Hollywood : Kirk Douglas.
Désormais, Ernest Borgnine se voit attribuer de plus en plus de personnages sympathiques. A partir des années soixante, sa carrière devient internationale et il est fréquemment invité à jouer dans des films européens. Aux Etats-Unis, de 1962 à 1964, il sera la vedette d'une série télévisée très populaire et pour laquelle il gagnera un Emmy, "McHale's Navy" dont on produira également un film en 1964.
Il figura aussi dans les séries "La Grande Caravane", "Laramie", " Match contre la vie" et "Max la menace". Il a été marié à Rhoda Kemins entre 1948 et 1959 avec laquelle il a eu une fille, puis à l'actrice Katy Jurado de 1959 à 1963 et à l'actrice Ethel Merman, pendant à peine un mois, en 1964.
Ernest Borgnine - Janet Leigh - Kirk Douglas - Tony Curtis
Après les films "Volupté" (Go Naked in the World, 1961) du réalisateur Ranald MacDougall (a qui l'on doit "Le Monde, La Chair et le Diable" avec Harry Belafonte) avec Gina Lollobrigida et "Barabbas" (1962) mise en scène par Richard Fleischer avec Anthony Quinn dans le rôle titre. Il accepta de tenir le premier rôle de la série "Sur le pont, la marine ! (1962-1966). Son personnage, Quinton McHale, lieutenant dans la marine américaine, est le commandant d'un bateau de guerre affecté sur l'île de Taratupa, lors du conflit du Pacifique Sud, au cours de la seconde guerre mondiale. A la tête d'un équipage composé de vauriens, ce dernier multplie les irrégularités et les magouilles de toutes sortes au désespoir de son supérieur. Lors de la seconde et dernière saison, il est affecté avec ses hommes sur le front européen, en Italie, où ils continuent de commettre leurs forfaits sans trop se préoccuper de la guerre.
L'acteur obtint une nomination aux Emmys Awards et participa au long métrage produit entre deux saisons, "La Flotte se mouille" (McHale's Navy, 1964) d'Edward J. Montagne, qui fut distribué dans les salles de cinéma. Parallèlement, sa carrière cinématographique s'est enrichie de films de qualité comme "Le Vol du Phénix" (The Flight of the Phoenix, 1965) où Ernest Borgnine partage l'affiche avec James Stewart, Sir Richard Attenborough, Peter Finch et Hardy Krüger, "La Statue en or massif" (The Oscar, 1966) de Russell Rouse avec Joseph Cotten et "Destination Zebra station polaire" (Ice Station Zebra, 1968) de John Sturges avec Rock Hudson.
Désormais, Ernest Borgnine se voit attribuer de plus en plus de personnages sympathiques. A partir des années soixante, sa carrière devient internationale et il est fréquemment invité à jouer dans des films européens. Ernest Borgnine a eu maintes fois l'occasion de montrer l'étendu de son talent de composition : il sait avec la même efficacité être odieux, grotesque, bouleversant ou pitoyable. Deux films vont marquer plusieurs générations de cinéphile mais aussi de spécialistes de films de guerre et dont Ernest Borgnine est remarquable. D'une part avec "Les Douze Salopards" (The Dirty Dozen, 1967) tourné par Robert Aldrich avec une pléiade d'acteurs tels que Charles Bronson, Lee Marvin, Telly Savalas, Jim Brown, John Cassavetes, Donald Sutherland, Robert Ryan et George Kennedy, et d'autre part avec le film dérangeant (pour certains) de Sam Peckinpah : "La Horde Sauvage" (The Wild Bunch, 1969) avec William Holden, Robert Ryan, Edmond O'Brien et Warren Oates.
"La Horde sauvage" est la réponse du cinéma américain au western italien (spaghetti-westerns), en donnant à son film une violence rarissime. "Je veux que le spectateur ressente de la manière la plus forte, la plus terrible possible, la violence cataclysmique, irresponsable qui peut s'emparer de l'homme". L'auteur de l'histoire dont est tiré le scénario, Roy N. Sickner est d'ailleurs un spécialiste en la matière puisqu'il fonda l'Association des Cascadeurs de Hollywood. A noter que le réalisateur Sam Peckinpah utilisa 90 000 cartouches à blanc au cours de la bataille finale. Dans le genre, un record!.
Avec le début des années 70, Ernest Borgnine accepta davantage d'engagements à la télévision dans des téléfilms tels que "A l'Ouest rien de nouveau" (1979) avec Donald Pleasence qui lui a valu une nominations aux Emmy Awards. Il est surprenant dans le rôle d'un patron agressif découvrant des rats dans son entreprise, amené par l'un de ses employés dans "Willard" (1971) mise en scène par Daniel Mann.
Le cinéma lui réserve, également, des rôles intéressants, notamment dans un western implacable : "La Poursuite sauvage" (The Revengers, 1972) de Daniel Mann aux côtés de William Holden, Woody Strode, Susan Hayward et Roger Hanin. Ernest Borgnine incarnait l'un des assassins de la famille d'un éleveur jouait par Holden.
Il interpréta également un inspecteur de police effectuant une croisière en Méditérranée avec sa femme sur un paquebot pris dans une tempête dans la nuit de la Saint-Sylvestre dans "L'Aventure du Poséidon (The Poseidon Adventure, 1972). Ce film eut un énorme succès commercial aux Etats-Unis surtout, mais il a fallu trois ans au producteur Irwin Allen pour réaliser cette superproduction. Et pour honorer cet évènement cinématographique, plusieurs grands acteurs furent engagés tels que Gene Hackman, Red Buttons, Carol Linley, Roddy Mac Dowall, Shelley Winters, Stella Stevens, Leslie Nielsen et Pamela Sue Martin.
Ernest Borgnine campa ensuite le responsable des plongeurs au sein d'une équipe de scientifiques effectuant des recherches océanographiques à bord d'un sous-marin, dans "L'Odyssée sous la mer" (The Neptune Factor : An Undersea Odyssey, 1973) réalisé par Daniel Pétrie avec Ben Gazzara et Walter Pidgeon. Citons encore sa participation aux films "La Cité des dangers" (Hustle, 1975) de Robert Aldrich avec Burt Reynolds et Catherine Deneuve, "Le Prince et le Pauvre" (The Prince and The Pauper, 1977) de Richard Fleischer avec Charlton Heston et "Le Convoi" (Convoy, 1978) de Sam Peckinpah. Trois metteurs en scène qui ont brillé pendant plusieurs decennies.
Il y eut aussi "Le Trou Noir" (The Black Hole, 1979) de Gary Nelson pour le compte de la firme Disney Productions. Ce film qui fut l'un des grands succès de la fin des années 70 avec Maximilien Schell et Anthony Perkins aux côtés d'Ernest Borgnine. Entre ces différents tournages, l'acteur avait participé à une série de science-fiction, "Futur Cop" (1977), qui ne dura que sept épisodes, et à la mini-série "Jésus de Nazareth" (1977) de Franco Zeffirelli au centre d'une distribution prestigieuse : Robert Powell, Anne Bancroft, Claudia Cardinale, Laurence Olivier et James Mason.
Au début de la décennie suivante, toujours aussi prolifique, l'acteur multiplia les rôles au cinéma : "Le Jour de la fin du monde" (When Time Ran Out, 1980) de James Goldstone avec Paul Newman, William Holden, Jacqueline Bisset et Red Buttons, "New-York 1997" (Escape from New-York, 1981) de John Carpenter avec Kurt Russell, où il jouait l'un des détenus d'une vaste prison située sur l'île de Manhattan, à New-York, dans laquelle il passe son temps à conduire un taxi, "La Ferme de la terreur" (Deadly Blessing, 1981) du spécialiste du film d'horreur Wes Craven avec Maren Jansen et Sharon Stone (Il y jouait le chef d'une communauté Amish où se produisent des morts suspectes) et, "Nom de code : oies sauvages" Geheimcode Wildgänse, 1984) d'Anthont Dawson avec Lee Van Cleef, où il campait un mercenaire, membre d'un petit groupe d'hommes, envoyé en Asie afin de combattre un trafiquant d'opium.
En 1983, il revint à la télévision en incarnant J. Edgard Hoover, chef du FBI, dans le téléfilm "Blood Feud" (1983) avec Danny Aiello et Robert Blake. Il fut ensuite engagé pour tenir le second rôle masculin de la série "Supercopter" avec Jan Michael Vincent dans celui d'un pilote émérite, chargé d'effectuer des missions secrètes pour le compte d'une agence gouvernementale, aux commandes d'un hélicoptère futuriste. Ernest Borgnine y interprète l'un de ses camarades de régiment du Viêt-Nam, Dominic Santini, qui occupe la fonction de co-pilote. En 1987, les nouveaux producteurs de la série décidèrent de modifier entièrement la distribution; son personnage fut, dès lors supprimé, le récit évoquant son décès dans l'explosion de leur appareil, saboté par des agents ennemis
Il reprit ensuite le rôle de l'officier américain Worden, qu'il avait tenu dix-huit ans auparavant dans "Les Douze Salopards", dans trois téléfilms réalisés entre 1985 et 1988, avec Lee Marvin puis Telly Savalas, au récit similaire à celui de l'oeuvre originelle. Il participa également à plusieurs séries :"La Petite Maison dans la prairie", "La Croisière s'amuse" et "Magnum".
Ernest Borgnine a tourné dans l'adaptation cinématographique de la série "Mchale's navy" (1997) avec Dean Stockwell, et dans "Bienvenue à Gattaca" (1997) du cinéaste Andrew Niccol au côté d'Ethan Hawke, "Baseketball" (1998) de David Zucker , une comédie avec Robert Vaughn et, "Blueberry, l'expérience secrète (2004) de Jan Kounen avec Jean-Pierre Cassel.
Après son divorce avec Donna Rancourt en 1972, au bout de sept ans de mariage et la naissance de deux enfants, Ernest Borgnine a épousé, la même année, Tova Traenaes, présidente d'une société de produits de beauté installée en Californie.
Ils résident à Beverly Hills. L'acteur a fait l'acquisition d'un autobus en 1996 avec lequel il a voyagé à travers les Etats-Unis, prenant soin de rencontrer ses admirateurs à chacune de ses étapes. Entre deux tournages, il soutient diverses oeuvres de charité et participait chaque année, déguisé en clown, à une grande parade de cirque dans les rues de Milwaukee, dans l'état du Wisconsin, depuis le début des années 70. Il possède, bien entendu, son étoile sur le fameux Walk of Fame, à Hollywood Boulevard. Ernest Borgnine fêtera le 24 janvier prochain (2011) ses 94 ans. Depuis, l'acteur est est décédé dimanche 8 juillet 2012 à l'âge de 95 ans
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Jack Lemmon - Grace Kelly - Ernest Borgnine
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