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CINETOM
15 juillet 2010

STAN LAUREL & OLIVER HARDY, UN TANDEM DE GÉNIES

 

           STAN LAUREL  &  OLIVER HARDY

                  1890  -  1965                         -                                           1892  -  1957

 

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            Oliver Hardy                                                        Stan Laurel                                       

        

                                           Oliver Hardy         

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Laurel et Hardy ont parfaitement réussi leur passage du muet au parlant. De 1927 à 1930, l'oeuvre du tandem (Stan et Oliver) a été d'une remarquable réussite tant dans la création que dans les gags de plus en plus sophistiqués, élaborés dans de bonnes conditions. 

Leur comique était basé sur l'aspect prévisible des catastrophes et sur un rituel qui créait une véritable complicité avec le public. La maladresse innée et répétée de Laurel n'avait d'égale que l'obstination de son compère à en subir les conséquences. Le désastre accompli, le regard accablé d'Oliver aux spectateurs parachevait la connivence.

Des gags insolites furent peu à peu mêlés aux films : l'innocence de Stan lui permettait par exemple d'allumer tranquillement un cigare avec une petite flamme qui jaillissait de son pouce, à la stupeur puis à la colère d'Oliver !. Mais celui-ci avait ses propres dons "libératoires" dans les temps de pause, entre deux catastrophes, il se mettait à chanter de manière inattendue; il pouvait aussi danser avec grâce, comme dans le fameux ballet qu'il exécute avec Stan dans "Laurel et Hardy au Far-West".l_h2

En France, le comique du couple fut souligné par un doublage très réussi qui caractérisa les personnages en leur attribuant une prononciation amusante. Le sujet des "Compagnons de la Nouba" (The Sons of the Desert, 1934) mise en scène par William A. Seiter reprend celui d'un court métrage muet antérieur, "On a gaffé" (We Faw Down,1928) dans lequel les deux compères affirmaient à leurs femmes qu'ils allaient au spectacle. En réalité, les circonstances les faisaient rencontrer deux jeunes filles peu farouches chez qui ils passaient la soirée. Rentrant ensuite chez eux, ils narraient en détail le spectacle auquel ils étaient censés avoir assisté, alors que le théâtre venait d'être la proie des flammes !...ce film avait été réalisé par Leo McCarey. Quant au long métrage du cinéaste William A. Seiter fera figure de meilleur film comique du début des années 30.

A noter également que le titre original du film "The Sons of the Desert" est le titre adopté par l'association américaine de Fans de Laurel et Hardy.Crée en 1964 du vivant de Laurel, le club est régi par une constitution de 13 articles. Il compte plusieurs centaines de membres repartis sur tout le territoire des USA et groupés en Loges et en Tentes. Un banquet les réunit annuellement à New-York.

Suivront un film de trois bobines "Gai, Gai, Marions-nous" ou "Laurel et Hardy coiffeurs" réalisé par Llyods French, puis deux bobines avec "Compagnons de voyage" (Going Bye Bye, 1934) de Charles Rogers et "Laurel et Hardy Campeurs" (Them Thar Hills,1934). Ce film qui oppose une nouvelle fois Laurel et Hardy à Charlie Hall leur éternel antagoniste, connut un tel succès qu'ils avaient envisagé une suite ce qu'ils n'avaient jamais fait jusque-là. Cette suite fut projetée, l'année suivante sous le titre "Tit for Tat".

"Un Jour, Une Bergère" (Babes in Toyland, 1934) est considéré comme le sixième long métrage de Laurel et Hardy, c'est un mélange de burlesque, d'opérette, de romance et d'épouvante qui n'arrive pas séduire le public autant que "Fra Diavolo" ou "La Bohémienne".

L'année suivante ce fut "Bons pour le service" (Bonnie Scotland, 1935) orchestré par James W. Horne. Certaines critiques anglo-saxons furent très négative, et pourtant le film ne mérite pas ces jugements sévères.  Seule l'intrigue sentimentale était totalement superflue, le prétexte à une parodie des "Trois Lanciers du Bengale" s'essoufle rapidement.

Adapté d'un Opéra écrit en 1843, "La Bohémienne" (The Bohémian Girl, 1936) est l'un des films les plus célèbres de Laurel et Hardy. Dans l'une des séquences les plus fameuses, Stan doit mettre en bouteilles le vin contenu dans une barrique. Pour exécuter la manoeuvre, Stan utilise un tube en  caoutchouc. Naturellement, pour passer d'une bouteille déjà pleine à une autre vide, il garde le tuyau débitant du vin dans la bouche. Et à la fin se trouve un état d'ébriété avancé...

La séquence est inspirée d'une scène similaire de "Fra Diavolo". A noter que le penchant de Stan Laurel pour l'alcool a été montré plusieurs fois, notamment dans "Les Montagnards sont là! où Stan tente de s'approprier le baril de rhum d'un Saint-Bernard.

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           Le Bateau hanté (The live Ghost,1934)

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"C'est donc ton Frère ! "  (Our Relations,1936) est le premier film produit par Stan Laurel, alors que les deux grands comiques sont au sommet de leur gloire. Et pour sa première production, Laurel a réussi une brillante comédie, une réussite surprenante, très habilement construite avec le concours du réalisateur Harry Lachman. Laurel et Hardy avaient déjà utilisé deux autres fois le gag du "dédoublement" de leurs personnages dans des courts métrages : "Les Bons petits Diables" (1930) dans lequel ils personnifient à la fois les pères et leurs enfants respectifs, et "Les Joies du mariage" (1933) où chacun joue la femme de l'autre. "C'est donc ton frère !"  est néanmoins un des plus jolis films du tandem.

Second et dernier film produit par Stan Laurel, "Laurel et Hardy au Far-West" (Way out Est, 1937) est le seul film du tandem comique à utiliser la mythologie du western. Mais comme la plupart du temps, l'intrigue de base tout comme le décor, ne sont qu'un pretexte. D'ailleurs, si tous les personnages du film sont habillés selon les coutumes traditionnelles du vieil Ouest, Laurel et Hardy sont toujours vêtus de leurs costumes de ville et coiffés de leurs éternels chapeaux-melons...Quelques scènes et certains gags demeurent des classiques : ainsi l'extraordinaire fou-rire de Stan lorsque Lola le fouille pour retrouver le titre de propriété de la mine qu'il a caché sur lui. Et Oliver qui, à la suite d'un pari stupide, mange son chapeau.

Tout comme le précèdent film produit par Laurel, c'est à nouveau une belle réussite en tout point comparable au précèdent, de la réalisation de James W. Horne aux différents gags du tandem. Certains considèrent ce long métrage comme le film le plus achevé de Stan et Oliver.

"Les Montagnards sont la ! " (Swiss Miss,1938) est un film très populaire de Laurel et Hardy, mêlant situations comiques, danses et chansons, et qui comporte quelques séquences célèbres : le scène de la passerelle avec le piano et le gorille, la scène de la sérénade au cours de laquelle Hardy chante avec Laurel l'accompagnant au tuba, et surtout la scène où Laurel, plumant un poulet, joue les moribonds pour s'approprier le baril de rhum qu'un Saint-Bernard Porte à son coup.  Brillamment conçue par le réalisateur John G. Blystone.

"Têtes de Pioche" (Blockheads, 1938) est l'un des sommets de l'oeuvre de Laurel et Hardy dans le domaine du long métrage. En fait, ce n'est qu'un court métrage un peu étiré, puisque sa durée n'excède pas 60 minutes. Le scénario est repris de l'un des courts métrages du tandem datant de 1929 "Unaccustomed as We Are". A la situation de base ont été ajoutés des éléments inspirés d'un ancien film de Harry Langdon, "The Soldier Man" (1926). Il a d'ailleurs collaboré lui-même au scénario de "Têtes de pioche". Beaucoup de cinéphiles considèrent le présent film  par sa veine comique, son unité, sa rigueur de constructio, comme le "Chant du Cygne" de Laurel et Hardy. A noter la disparition soudaine du cinéaste John G. Blystone, qui avait également signé la mise en scène des "Montagnards sont là ! ", mourut peu de tems après la fin du tournage.  Quant au producteur Hal Roach représente la dernière collaboration avec Stan et Oliver.

Leur contrat avec Roach expira en 1939, et le déclin commença; bien qu'ils aient cru être plus "libres" dans leurs choix professionnels et dans leurs interprétations, ils durent affronter le goût changeant du public. De plus, malgré le succès des longs métrages, l'étirement des scénarios avait fait perdre beaucoup d'éfficacité aux gags des deux comiques, habitués à de meilleurs résultats dans le court métrage.

   

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 En 1939, Oliver Hardy  a été le partenaire du comique Harry Langdon dans "Zenobia", charmante comédie sentimentale, qui ne réussit pas à convaincre le public, malgré une interprétation  simple mais éfficace d'Olie.

Producteur indépendant, Borris Morros, au printemps 1939, il avait décidé Hal Roach à lui louer les services de Laurel et Hardy pour un film, et avait engagé, dans cette perpective, le scènariste Alfred Schiller, lui donnant pour mission d'écrire pour les deux comédiens un script basé sur un remake du film "Les deux légionnaires" (Beau Hunks) mais qui est loin de valoir l'original. "Laurel et Hardy conscrits" (The Flying Deuces, 1939) ne permit pas au scénariste d'élaborer un scénario plaisant, il n'avait jamais vu un film de Laurel et Hardy et son traitement parut tellement inadapté à leur comique que Stan le refusa catégoriquement et élabora un nouveau script qui reprenait, en l'étoffant, le scénario de l'un de leurs premiers moyens métrages. Seule la séquence finale des deux compères dans l'avion subsiste.  Oliver rencontra sa troisième et dernière femme, la script-girl Virginia Lucille Jones, qu'il épousa le 7 mars 1940.

En 1940, Laurel et Hardy songent à prendre leur carrière en main pour la première fois en mettant sur pied leur propre maison de production. Un film est déjà annoncé : "Bewiched". Mais il ne sera jamais tourné. L'imminence de la guerre va contracarrer les projets des deux célèbres comiques qui deviendront un an plus tard simples acteurs sous contrat de deux "Major Companies", la 20th Century Fox et la Metro-Goldwyn-Mayer.

"Les As d'Oxford" (A Chump at Oxford, 1940) est donc l'avant-dernier film tourné par Laurel et Hardy pour la compagnie Hal Roach, qui ne fut qu'une simple reprise de collaboration. C'est aussi le dernier film à renouer avec les thèmes traditionnels et les procédés burlesques qui firent le succès de leurs courts métrages; principalement au cours de la première séquence dans laquelle Stan Laurel se livre à un numéro de travesti qui rappelle ses apparitions similaires dans "Why Girls Love Sailors" "Sugar Daddies" (1927)...

Dernière oeuvre produite par Hal Roach, "Laurel et Hardy en croisière" (Saps at Sea, 1940) est un "film d'adieu", plusieurs de leurs vieux compagnons sont au rendez-vous et, comme un hommage, font une ultime apparition plus ou moins longue à leurs côtés : James Finlayson (1887-1953) en médecin (33 films avec eux), Charlie Hall (1899-1959) en gardien d'immeuble (47 films avec eux), Harry Bernard (1878-1940) en policier (26 films avec eux). Ce fut également le dernier rôle de Ben Turpin que l'on voit dans un seu plan en plombier catastrophique; il avait été leur partenaire dans un seul film auparavant, "Justes Noces" (Our Wife, 1931), dans lequel, juge de paix affligé de son fameux strabisme, il mariait Ollie à sa promise et félicitait...Stan.

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Le film marque aussi la fin d'une époque avec la disparition, le 10 mai 1939, à l'âge de 42 ans, du cinéaste James Parrott, qui les avaient dirigés dans 21 films. Dès 1941, les deux compères avaient signé un contrat pour huit films qui seront produits au cours des quatre années à venir. Cela débute avec "Quel Pétard" (Great Guns, 1941) qui ne correspond plus du tout, aux gags burlesques de leurs débuts.   

Suivront : "Fantômes déchainés" (A-Haunting We Will Go, 1942), une nouvelle étape mais rien de concluant. Par la suite, Stan reconnaîtra que ces films sont médiocres. Il attribue ce déclin au fait qu'ils n'avaient aucun contrôle sur le tournage et qu'ils jouaient sur des scénarios préétablis. Plus de liberté de décision. De plus, Laurel et Hardy vieillissant, étaient fatigués et désormais dépassés par de nouvelles recrues y compris les cinéastes tel que Preston Sturges.

On les voit en 1943 dans une réalisation d'Edward Sedwick : "Laurel et Hardy Chefs d'îlots" (Air Raid Wardens) et pour la première fois depuis "Têtes de pioche", Laurel et Hardy retrouvent leur ancien studio, dirigé par un cinéaste spécialisé dans le film comique d'après un scénario écrit par deux de leurs anciens scénaristes, ce film est légèrement supérieur aux deux précèdents films tournés pour le compte de la Fox

"Jitterbugs" (1943) est sûrement leur meilleur film de leur neuf dernières productions. Sûrement que l'excellent travail du metteur en scène Malcom Saint Clair a aussi était un élément non negligeable. Puis "Maîtres de Ballets" (The Dancing Masters, 1943), comédie divertissante qui comportait une intrigue exagérément compliquée. A noter la présence d'un acteur débutant : Robert Mitchum.

Ils finiront leurs carrières cinématographiques avec des films qui ne sont plus à la hauteur  du génie des deux compéres.  Ni "Les Cuistots de sa Majesté" (Nothing But Trouble, 1944) de Sam Taylor, ni "Laurel et Hardy Toréadors" (The Bullfighters" ,1945) n'eurent le succès escompté, ni la qualité des courts métrages des années 1927-1933. Le film constitue un pitoyable adieu à l'écran des deux comédiens. Ils entament une seconde carrière au music-hall en 1947 et se produisent en Europe, ce qui confirma leur popularité.

Leur dernier film "Atoll K" (1951), tourné en France par Léo Joannon, fut lui aussi un échec (A noter la présence de l'actrice française Suzy Delair comme partenaire de Laurel et Hardy). Ils firent leurs adieux au public européen en donnant une tournée en 1953.  La maladie les frappe durement. En 1955, Stan Laurel est terrassé par une hémiplégie. En 1956, c'est Oliver Hardy qui est transporté d'urgence à l'hôpital pour une hémorragie cérébrale. C'est fini : les deux inséparables compéres ne se rencontreront plus jamais...

Oliver Hardy succombe le 7 août 1957 à une congestion cérébrale. Jusqu'au bout il voulut que l'on conservât de lui une image joyeuse et refusa que l'on communique son état de santé. Stan lui survécut huit ans pendant lesquels il continua à travailler pour la télévision. Il déclara avant sa disparition : "Si jamais quelqu'un vient à mon enterrement avec une figure triste, je ne lui adresse plus la parole."

Laurel vécut ses dernières années en compagnie de sa femme dans une petite maison de Santa Monica. Il meurt à son tour le 23 février 1965 d'une crise cardiaque. Avec le club de fans "The Sons of the desert", dont la création fut supervisée par Laurel lui-même avant sa mort, leur souvenir est restée intacte grâce à la télévision et à des anthologies de leurs films. A la fin de 1975, leur chanson "The Trail of the lonesome pine", extraite de  Laurel et Hardy au Far-West, se trouva en tête de classement des 45 tours les plus vendus en Grande-Bretagne!.

                                   

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        Laurel et Hardy Toréadors (The Bulfighters , 1945) de Malcom St-Clair   

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                    Portraits d'acteurs Stan Laurel & Oliver Hardy 

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K
Pour cette Saint Sylvestre, avec mes amis, nous allons préparer un petit spectacle où chacun réalise une mini chorégraphie. L'idée m'est venue d'illustrer les deux premiers géants de l'humour : Laurel et Hardy. En cherchant les documents sur leurs vies artistiques, l'émotion m'a gagnée. J'ai redécouvert leur immense talent. Merci milles fois pour nous laisser le souvenir d'une immense gloire.<br /> Catherine
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CINETOM
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