LOUIS DE FUNES, LE GÉNIE BURLESQUE (3ème Partie)
Acteur Français
3ème Partie
Jean Girault réalise "JO" (1971) avec le tandem :Louis de Funès et Bernard Blier (ils ont tournés ensemble dans "Le Grand Restaurant"). Ce fut une excellente idée que de mélanger l'humour au suspense dans cette comédie énergique et théâtrale. Guy Tréjan déclara "Dans "Jo", de Jean Girault, tourné en 1971, de nombreuses scènes ont été sinon réécrites, retravaillées dans les minutes précédant le tournage. C'était Louis qui avait décidé...Tout cela partait du meilleur sentiment. D'un sentiment professionnel. Il ne s'agissai pas du tout de cabotinage. Louis disait "Cette phrase est trop longue. Ce n'est pas efficace. Il faut la découper en morceau." Girault et Vilfrid le dialoguiste insistaient pour qu'on ne change rien. Louis était persuasif. Et aboutissait à ce qu'il voulait... A la projection, on s'apercevait qu'il avait eu raison..." "Jo" n'atteindra pas tout à fait les 6 millions d'entrées mais il n'empêche qu'il attire une foule importante dans les salles obscures, et c'est indéniable.
Fufu accepta de reprendre à nouveau la pièce "0scar" au Palais-Royal, et cela grâce à la ténacité de Jean Michel Rouzière et Jean-Claude Brialy. Le 19 septembre 1972 a lieu la première représentation publique. A 58 ans, De Funès fait son retour sur les planches aux côtés de Corinne Le Poulain, Pierre Mondy assura la mise en scène. Ce fut immédiatement un grand succès public et critique.
Fatigué du rythme de vie auquel il s'est exposé pendant les représentations théâtrales et les tournages de films successifs le determine à ne tourner qu'un seul long métrage pour l'année 1973. De Funès clôt sa collaboration avec Gérard Oury et "LES AVENTURES DE RABBI JACOB" (1973) avec Suzy Delair, Claude Giraud, Marcel Dalio, Henry Guybert, Claude Piéplu, André Falcon, Xavier Gélin, Jacques François et Miou-Miou. La scène ou De Funès tombe dans une cuve à chewing-gum fut particulièrement éprouvante. En France ce fut plus de sept millions d'entrées au cinéma et de nombreux pays furent également spectateurs des démelées de Rabbi Jacob (Usa, Canada, Allemagne, Angleterre, Irlande...)
En 1975, alors qu'il connait au théâtre un triomphe dans "La Valse des toréadors" de Jean Anouilh, Louis de Funès est victime d'un infarctus, alors que tout est prêt pour le premier tour de manivelle d'un nouveau film avec Oury, "Le Crocodile". Les énormes problèmes financiers que soulèveront cette défection forcée jetteront un froid dans ses relations avec le cinéaste. Remis de ses problèmes de santé, De Funès entame une nouvelle collaboration avec Claude Zidi dont il semble à l'en croire fort satisfait : "Je ne veux plus jouer les hommes toujours en colère, insupportables. On me l'a trop fait faire. Claude Zidi l'a compris qui m'a écrit un rôle plein de nuances...Il y a un sentiment que j'aime bien exprimer aujourd'hui, la candeur."
Sur le tournage de "Rabbi Jacob" avec Gérard Oury
Il faut souligner la perseverance du cinéaste Claude Zidi, qui a dû cautionner, engager ses deniers personnels afin de pouvoir mener à bien le tournage avec un acteur qui a été victime d'une crise cardiaque quelques temps auparavant. Les assureurs ne souhaitaient plus assurer l'acteur numéro un français....
"L'AILE OU LA CUISSE" (1976) de Zidi forme un nouveau duo comiques, De Funès-Coluche. Ce qui n'était pas pour déplaire à De Funès, volontiers disposé aux confrontations d'acteurs, comme il en donne une autre preuve avec Annie Girardot avec laquelle il forme le couple chamailleur de "LA ZIZANIE" (1977) toujours de Claude Zidi. Ce fut l'unique fois que nous vîmes Annie Girardot et De Funès dans un même film, (elle avait joué au côté de Bourvil dans "Gonflés à bloc" de Terence Young)
C'est avec Jean Girault, le père des "gendarmes", avec lequel il a toujours travaillé en bonne harmonie qu'il terminera pourtant sa carrière. De Funès endossa une cinquième la tenue du gendarme avec "LE GENDARME ET LES EXTRA-TERRESTRES" (1978), toujours à Saint-Tropez, avec son partenaire et ami Michel Galabru, mais de nouveaux gendarmes remplaçeront Jean Lefebvre et Christian Marin.
En 1980, De Funès réalise avec lui un vieux rêve pour lequel il avait cherché des gags toute sa vie. Interpréter un des plus illustres rôles du répertoire classique, Harpagon, héros de "L'AVARE" de Molière. Malgré un rôle où il peut donner libre cours à son goût pour les personnages de faux jetons. De Funès ne récolte qu'un demi-succès. Pourtant ce rôle d'Harpagon aurait dû lui être favorable, surtout lorsqu'on sait que De Funès avait choisi lui-même son équipe de techniciens, d'acteurs et même du laboratoire !. Il s'occupa également du décor et traça les grandes lignes de la mise en scène en aidant techniquement le cinéaste Jean Girault.
De Funès déclara : "On va trop vite. Par exemple, le dernier "Gendarme" a été écrit trop vite. Il a été trop vite tourné...Maintenant que j'ai du temps devant moi, je ne veux plus recommencer ce genre d'expérience. Le projet que j'ai sera différent...Il est trop tôt pour en parler, il n'a pas pris corps. Je le sens d'une façon confuse, très présente, depuis longtemps. Mais l'important pour moi en ce moment est de ne sentir aucune contrainte. Je suis un homme libre. Et ça, c'est nouveau."
En février 1980, De Funès reçoit des mains du comique américain Jerry Lewis, un César d'Honneur pour couronner l'oeuvre de l'artiste comme disait si bien Michel Serrault à Bernard Blier en 1989. "LA SOUPE AUX CHOUX" (1981) de Jean Girault réunit un tandem inédit De Funès et Jean Carmet attendant l'arrivée d'un extra-terrestre interprété par Jacques Villeret. Le film fut un demi-echec
Pour la sixième fois, Louis de Funès endossa l'habit du "gendarme" dans "Le Gendarme et les Gendarmettes" (1982), le film ne se déroula pas comme prévu, le cinéaste Jean Girault meurt avant la fin du tournage, obligeant l'assistant Tony Aboyantz et De Funès à terminer le film.
Louis de Funès meurt le jeudi 27 janvier 1983 d'une nouvelle crise cardiaque, le grand comique français repose entre une colline vallonnée et un fleuve donnant sur le petit village de Clermont sur Loire. L'abbé Maurice est l'un des rares à avoir vu Louis de Funès, au château, dans son blanc linceul.
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Gérard Oury déclara : "J'ai raconté à Bourvil et à De Funès le scénario de "La Grande Vadrouille" alors qu'on tournait encore "Le Corniaud". Bien sûr, plus tard, on a modifié le rôle. Le peintre en bâtiment et le chef d'orchestre étaient, en fait, au départ deux femmes. L'histoire originale était la suivante : les aviateurs tombaient dans la vie de deux dames et non de deux hommes."
"Dans "La Grande Vadrouille, à un moment Louis a trouvé, comme ça, spontanément, une idée géniale. Dans la cuisine où il était réfugié avec Bourvil, il côtoyait la statuette en pâte d'amande représentant le général allemand. Tout d'un coup, pendant le tournage, il s'est mis à la décortiquer et à la manger; comme s'il s'agissait d'asperges...Je riais tellement derrière la caméra que j'enfonçai un mouchoir dans ma bouche et suis sorti dehors. Je n'ai vu la fin de la scène qu'aux rushs...Il n'y avait que Louis pour être si inventif !"
Tournage du film "Le Corniaud" de Gérard Oury
Sortie dans une salle de cinéma parisienne de "La Grande Vadrouille"
Oury - De Funès
Gérard Oury et Yves Montand, très affectueux
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Daniel Gélin déclara : "J'ai découvert Louis de Funès à ses débuts. Nous étions ensemble au cours Simon. Louis n'était plus tout jeune. Si la moyenne d'âge des élèves était de 20 ans, lui avait déjà 27 ou 28 ans. C'était un jeune homme timide. C'est assez rapidement que nous avons sympathisé, passant de nombreuses scènes ensemble. Aussi avons-nous travaillé "Volpone" où Louis avait interprété le rôle de Moscan des poèmes de Jean Sarment qui revient aujourd'hui à la mode, ainsi que sa pièce "Sur mon beau navire".
De Funès avait également joué le personnage de métèque d'un texte de Flers et Caillavet les Barillet et Gredy de l'époque. Il s'est révélé époustouflant. Déjà, il possédait le comique un peu agressif qu'on lui connaît...C'était un garçon très drôle sur les planches, plutôt inquiet et taciturne à la ville. C'est que la vie n'était pas très facile en ce temps-là pour Louis. En cette période vaches maigres, il ne se sentait pas à l'aise socialement. C'était la galère....
Louis de Funès, un beau matin, a dispari du cours Simon. Je ne me suis pas inquiété. Les jeunes sont nombreux qui tâtent des cours de comédie et s'arrêtent avant la fin du cursus. Les mois, les années, ont ainsi passé sans que je ne le revoie...
Puis un jour, par un hasard curieux, un de ceux qui bouleversent votre vie sans crier gare, un de ceux qui n'auraient jamais pu vous arriver si vous aviez décalé votre emploi du temps de trois minutes, j'ai rencontré sur le quai de station de métro Villiers, De Funès, plus résigné que jamais. Je suis allé vers lui et lui ai demandé pourquoi deux ans s'étaient passés sans qu'il ne revienne du côté de René Simon. "J'ai arrêté les cours parce que je suis trop vieux et que c'est trop difficile", me répondit-il. Et de me narrer ses occupations du moment : pianiste dans des boîtes de jazz la nuit et décorateur de vitrines le jour. Il me raconta les irruptions de gangsters là où il jouait, les règlements de comptes entre truands, les coups de feu, les compromis.
Je suis allé l'écouter. C'était un excellent pianiste. Il enchaînait les blues avec une grande décontraction, tandis que pièce par pièce, la soucoupe posée sur le coin du piano se remplissait." Une grande amitié est alors née entre nous. Daniel Gélin
11 Février 1964 -De Funès - Robert Lamoureux - Robert Dhéry
6 Décembre 1966
Louis de Funès - Bourvil - Henry-Thomas
Sur le tournage de "La Folie des grandeurs"
Chevalier de la Légion d'Honneur 1973
La famille de Funès
7 mai 1982 avec Henri Salvador
Campagne Présidentielle de 1981
avec Valery Giscard d'Estaing - Alain Delon - Mireille Darc - Mireille Mathieu - Louis de Funès
Je n'aime pas le Président Valery Giscard d'Estaing, je préfère Jacques Chirac....C'est pour ça je me méfie des centristes, " voile et vapeur". Souvenons nous de l'affaire Christian Ranucci, il lui a laissé aucune chance, il a préféré gracier un criminel ou le doute n'existait pas, puisqu'il a été pris en flagrant délit alors que celui qui portait réellement le "Pull-over rouge" n'a jamais été inquiété, à moins que ce ne soit Fourniret ! que faisait-il à l'audience de Christian Ranucci? !!. Et dire que j'ai été obligé de photographier l'ancien Président de la République Giscard d'Estaing, dans un cadre tout à fait professionnel, ancien photographe, j'ai été sollicité par le secrétaire du "Cercle de l'Opinion" pour prévoir une prise de vues auprès de Giscard d'Estaing. Le président du Cercle de l'Opinion était Xavier de la Fournière, une autre histoire sombre dont j'ai eu quelques révèlations par son secrétaire, le même qui m'avait embauché...C'est bien sombre la politique
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*Louis de Funès -Le Sublime antihéros du cinéma par Pascal Djemaa
(Voir son blog très intéressant : pascaldjemaa.over-blog.fr)
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Sur le tournage de "Rabbi Jacob"
__a suivre_______________