GEORGES WILSON, DU THÉÂTRE AU CINÉMA
DÉCÈS DU COMÉDIEN GEORGES WILSON
1921 - 2010
Sa dernière apparition au cinéma fut "L'ennemi public numéro Un" en 2008 où, il incarnait le rôle d'un homme d'affaire, kidnappé par Jacques Mesrine. Il fut l'une des grandes figures du Théâtre français, et plus particulièrement du T.N.P dont il fut l'un des disciples de Jean Vilar
Georges Wilson s'est éteint Mercredi 3 février dans son domicile parisien, à l'âge de 88 ans.
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Père de l'acteur Lambert Wilson, le comédien à la carrure imposante avait aussi joué de nombreux rôles au cinéma et à la télévision, mais était aussi passé derrière la caméra, pour réaliser "La Vouivre".
"Encore en activité à l'automne dernier dans 'Simplement compliqué' de Thomas Bernhard, une pièce saluée par la critique et qui devait partir en tournée, M. Wilson a vu son état de santé se dégrader rapidement ces jours derniers", a déclaré mercredi à l'Associated Press Phil Sanders, assistant à la mise en scène sur sa dernière pièce.
Né le 16 octobre 1921 à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), Georges Wilson intègre en 1945 le cours de Pierre Renoir à la prestigieuse École d'art dramatique de la rue Blanche à Paris, puis la Compagnie Grenier-Hussenot en 1947-1948 puis le Théâtre national populaire (TNP) en 1950 ou il est engagé par Jean Vilar au Théâtre national populaire (TNP).
Il y assure de nombreuses mises en scène dont "L'Ecole des Femmes" de Molière ou "Arturo Ui" de Bertolt Brecht. Côté création, on peut également citer "Ubu Roi" ou "Tucaret", six mises en scène dont "La Lumière de Bohème" de Valle-Inclan, distinguée du Prix de la mise en scène en 1962.
En 1963, il succède à Jean Vilar à la direction du TNP, où il va jouer et mettre en scène de nombreuses pièces classiques ou créations contemporaines, faisant même construire à Chaillot la petite salle Gémier.
Après son départ du TNP en 1972, il continue d'être des plus actifs sur les planches parisiennes mais aussi en Avignon "En attendant Godot" en 1978 ou ailleurs (en 1984, il monte "Jeanne au bûcher" d'Honneger et Claudel au Carnegie Hall).
Au cinéma, on l'aperçoit en tant qu'acteur dans "La Mome vert- de- gris" en 1953 dans un film réalisé par Bernard Borderie avec pour interprète principal Eddie Constantine, l'année suivante, il est fait partie de la distribution du film de Claude Autant-Lara "LE ROUGE ET LE NOIR" aux cotés de Gérard Philipe et Danielle Darrieux. Il enchaine deux autres films dont la vedette principal n'est autre que Bourvil dans "LES HUSSARDS" (1955) d'Alex Joffé et "LA JUMENT VERTE" (1959) d'Autant-Lara.
Au cinéma, son activité n'en est pas moins intense, souvent pour de courts mais marquants seconds rôles, parfois pour de grandes compositions comme celle du revenant d' "UNE AUSSI LONGUE ABSENCE"(1961) d'Henri Colpi au coté d'Alida Valli
Georges Wilson travaillait "au coup de coeur", comme pour son rôle du capitaine Haddock dans "Tintin et le mystère de la Toison d'or" (1961). Il tourne aussi bien en France qu'en Italie, avec Julien Duvivier ce fut "CHAIR DE POULE" (1963) où il interpréte le rôle d'un mari trompé, patron d'une station service, qui devra lutter pour sa survie, face à ses deux acolytes que sont Robert Hossein et Jean Sorel. Remake déguisé du long métrage "Le facteur sonne toujours deux fois". On peut considérer ce film comme le dernier grand film du cinéaste.
Avec le cinéaste Jean Girault, Il est un policier verbalisant Louis de Funès,pour avoir saccagé sa bicyclette... dans "FAITES SAUTER LA BANQUE" (1964), il retrouve également Vittorio de Sica pour "UN MONDE NOUVEAU" (1965), Luchino Visconti pour le tournage de "L'ETRANGER" (1967), Francesco Rosi pour "La Belle et le Cavalier" (1968)avec Sophia Loren et Omar Sharif, Claude Sautet pour "Max et les Ferrailleurs" (1971) de Claude Sautet, Michel Deville pour "LE MOUTON ENRAGE" (1974), Claude Chabrol pour "Le Cheval d'Orgueil" (1980), Pierre Schoendoerffer dans "L'Honneur d'un Capitaine" (1982)
Georges Wilson réalise son premier long métrage pour le grand écran "LA VOUIVRE" (1988), adapté du roman de Marcel Aymé et interprété par son fils Lambert Wilson, devenu lui aussi comédien. Les autres interprétes du film sont Jacques Dufihlo, Suzanne Flon et Jean Carmet.
Il avait déjà réalisé un téléfilm "Léopold le bien-aimé" en 1975. Il est apparudans une quinzaine d'autres films de télévision, parmi lesquels "Les Travailleurs de la mer" d'Edmond Sechan, "L'Huissier" de Pierre Tchernia et "L'Affaire Dreyfus" d'Yves Boisset.
A souligner au cinéma, son rôle d'homme politique sali dans une affaire de moeurs dans "LA TRIBU" (1991) du cinéaste Yves Boisset aux cotés de Jean-Pierre Bisson, Jean-Pierre Bacri et Stéphane Freiss. Georges Wilson participe au tournage du dixième film de Claude Pinoteau "CACHE CASH" (1994) aux côtés de Michel Duchaussoy, Jean Carmet, Jean-Pierre Darroussin et Jean-Claude Dreyfus.
Il a entre autre travaillé avec Henri Verneuil dans "Mayrig" et "588 rue de Paradis", mais a aussi joué dans "Marquise" (1997)de Véra Belmont et pour son dernier rôle sur grand écran, dans "L'Ennemi public N°1" de Jean-François Richet en 2007.
S'attelant à la mise en scène tout en poursuivant sa carrière de comédien, il signe ensuite "Sarah et le cri de la langouste" de John Murreil (1983) ou "Un Otage" de Brendan Behan au Théâtre de la Madeleine avec Jacques Dufilho.
Un acteur que Wilson retrouve en 1985 dans "L'Escalier" de Charles Dayer, puis dans une nouvelle version de "Léopold le Bien-aimé" au Théâtre de l'Oeuvre, établissement dont il assurera la direction artistique de 1978 à 1995.
Avec le même comédien en vedette, Georges Wilson enchaîne avec "Je ne suis pas Rappaport" de Herb Gardner, puis avec "Le Météore" de Dürrenmatt.
Avec son fils Lambert Wilson, sa direction de "Ruy Blas" donnée aux Bouffes du Nord en 1992 est saluée par la critique, tout comme le fut à l'international, sa mise en scène de l'oratorio "Jeanne au bûcher" d'après Claudel et Honeger, donné au Carnegie Hall à New York en 1984, sous la baguette de Seiji Ozawa.
En 2000, Georges Wilson recevait le Molière du meilleur second rôle pour "Une chatte sur un toit brûlant", pièce partie en tournée l'année suivante.
Côté Tv :
Les Jardin du Roi avec Danielle Darrieux
A la télévision, en plus de nombreuses apparitions comme acteur, comme dans la série "L'homme de la nuit", il avait réalisé le téléfilm adapté de la pièce de Jean Sarment "Léopold le Bien-aimé", qui lui a valu une récompense au Festival de Marrakech et un prix d'interprétation au Festival de Monte-Carlo.
Le ministre de la Culture et de la communication Frédéric Mitterrand a exprimé mercredi sa "profonde émotion", saluant un "maître" qui restera à ses yeux comme "l'emblème même d'une certaine idée de l'art de la scène".
"Grâce à son talent pour révéler dans toute leur complexité les rôles et les caractères, son visage, sa silhouette et sa voix sont devenus familiers à chacun d'entre nous", a souligné Frédéric Mitterrand dans un communiqué. "Il restera dans toutes les mémoires, non seulement comme l'un des plus grands comédiens et metteurs en scène français du XXe siècle, mais comme l'emblème même d'une certaine idée de l'art de la scène, profondément humaniste, fidèle au meilleur de la tradition française et toujours ouvert sur les surprises venues d'ailleurs".
L'ancien ministre socialiste de la Culture Jack Lang a rendu hommage de son côté à un "homme de théâtre d'exception", un "comédien prenant et doué d'une présence inimitable et incomparable". AP
Avec Gerard Philipe et le TNP
Chênes et lapins Angora avec Jacques Dufilho -1er mars 1968
19 juillet 1979 au Festival d'Avignon avec Rufus et Michel Bouquet
Février 1991 -Eurydice avec Lambert Wilson
7 février 2007 avec Clotide Courau - Lambert Wilson
Janvier 2008 - Georges Wilson dans “Bérénice”, mis en scène de Lambert Wilson, au Théâtre des Bouffes du Nord.
NU DE FEMMES de Nino Manfredi
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