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CINETOM
5 avril 2009

BERNARD BLIER, MAIS QUEL ACTEUR ! (1)

         BERNARD BLIER                         1916 - 1989

                  Acteur Français

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Vingt ans après sa mort (29 mars 1989) Bernard Blier reste l'un des comédiens français les plus populaires, il a imposé sa rondeur joviale dans plus de 180 films.  50 ans de carrière, depuis 1938, d'innombrables succès au théâtre (dont "Le nombril" de Jean Anouilh)... (Bernard Blier -Un Homme façon puzzle-de Jean-Philippe Guerand) (Editions Robert Laffont)

Il a tout joué, les durs, les tendres, les veules, les généreux, les cocus... Bernard Blier, c'est une voix, des répliques-cultes, une «gueule» qui appartiennent à notre mémoire collective. En cent quatre-vingts films et plus de trente pièces, sa carrière traverse un demi-siècle de cinéma et de théâtre. Et déroule un des plus beaux génériques du septième art hexagonal, de Quai des Orfèvres à "Buffet froid" en passant par les irrésistibles "Tontons flingueurs". Pourtant, de ce comédien toujours aussi populaire vingt ans après sa mort, en 1989, on ne sait presque rien

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Bernard Blier, comédien français, né à Buenos Aires le 11 janvier 1916, sa famille résidant alors en Argentine où son père, biologiste à l'Institut Pasteur, était en mission. Dès 12 ans, Bernard Blier savait tout à fait ce qu'il souhaitait faire plus grand...Tous les jeudis, il assistait aux représentations des matinées classiques du Théâtre Français.

Il voit pour la première fois, Pierre Fresnay jouer la tragédie dans "Horace", nous sommes en janvier 1927, Blier a 11 ans !. Grâce à l'appui de ses parents, qui sont tous deux membres de la Société des amis de Charles Dullin, ce qui permit à Blier de se rapprocher du théâtre ainsi que de toutes les créations de l'immense comédien qu'était Charles Dullin.  Blier pratique l'école buissonnière, des études à Paris au lycée Condorcet puis il rencontre une jeune première (Monique Mélinand qui lui présente Raymond Rouleau (son premier mentor) qui lui permet de suivre des cours d'art dramatique dans l'école de théâtre qu'il vient d'ouvrir avec Julien Bertheau et Jean-Louis Barrault.Blier débute  à l'écran en 1937 dans "Trois, six, neuf" dans le quatrième film réalisé par Raymond Rouleau avec pour principale interpréte une jeune débutante du nom de René Saint-Cyr (mère de Georges Lautner). Blier poursuit sa carrière cinématographique dans un film de Marc Allégret  "Gribouille", (1938) l'acteur eut deux scènes à jouer aux côtés de l'inoubliable Raimu et une débutante du nom de Michèle Morgan dont ce fut la révélation...

Pendant l'année 1937, Bernard Blier s'affiche dans sept films dont "Le Messager" de Raymond Rouleau, (Blier ne figure pas dans le générique) aux côtés de Jean Gabin (première rencontre) et Gaby Morlay, "La dame de Malacca" de Marc Allégret avec Edwige Feuillère et Pierre-Richard Willm, le film fut tourné à Épinay-sur-Seine dans les anciens décors de "La Kermesse Héroique". Paru en 1935, " La Dame de Malacca " est le seul roman de Francis de Croisset (1877-1937), écrivain d'origine belge. Le film se déroula en deux versions (française puis allemande). Blier poursuit sa jeune carrière avec "L'Habit vert" (1937) de Roger Richebé  avec trois grands du cinéma français d'avant-guerre : Jules Berry, Elvire Popesco et Victor Boucher, ce fut un grand succès de l'époque, ce film est typique d'une certaine comédie "à la française" des années 30, où l'aspect théâtral de l'œuvre est oublié au profit de l'étonnant brio des acteurs.

En six semaines de temps, l'acteur s'est affiché dans pas moins de cinq longs métrages dont "Le double crime sur la ligne Maginot" (1937) de Félix Gandéra. Dans une interview, Blier raconte qu'un assistant lui demandait : "Dis donc, tu ne veux pas venir me jouer un flic ou un facteur ? ". Je répondais : "Je ne peux pas, je suis engagé dans un autre film"...

Refusé trois fois au conservatoire Bernard Blier rencontre Louis Jouvet qui lui conseille de persévérer. Reçu au conservatoire il entre dans la classe de Jouvet. Toujours sur les conseils de Jouvet il fait du théâtre : "Mailloche ", " l'Amant de Paille"... Louis Jouvet  incarne aux yeux de l'acteur un second père.

En mars 1938, commence le tournage  "Altitude 3200" de Jean-Benoît Lévy et Marie Epstein avec Jean-Louis Barrault, Odette Joyeux, Fernand Ledoux et Blanchette Brunoy. D’abord intitulé “Le grand rêve”, puis “Nous les jeunes”, ce film adapta – en l’aérant par de nombreuses scènes d’extérieurs – la pièce homonyme de Julien Luchaire, présentée avec succès au théâtre de l’Étoile en 1937, dans une mise en scène de Raymond Rouleau, avec dans les principaux rôles Corinne Luchaire (petite-fille de l’auteur et fille du journaliste Jean Luchaire), Jean Mercanton, Gaby Sylvia, Jean Chevrier, Gilbert Gil, Odette Joyeux et Bernard Blier, ces deux derniers se retrouvant seuls dans le film. Les extérieurs furent tournés près d’Auron, (les hauteurs de Nice) station hivernale des Alpes-Maritimes.

1938, une année importante : la sortie du film, "Entrée des Artistes", un film  romancé sur le conservatoire réalisé par Marc Allégret sur un scénario d'Henri Jeanson et André Cayatte avec Louis Jouvet, Claude Dauphin, Odette Joyeux et Bernard Blier. Préfaçant, en 1946, l'édition en librairie de " Entrée des Artistes " Louis Jouvet écrivait : (C'est) l'un des premiers exemples de cette littérature neuve qui ouvre une ère sans précédent jusqu'ici dans les distractions, les évasions, les représentations diverses où, désormais, vont s'alimenter et se confronter l'imagination et l'attente des hommes... Le cinéma est un puissant rameau greffé sur le tronc robuste et millénaire du théâtre". Initialement, le film devait s'intitulait "Le jeu de la vérité".

Blier avait été préssenti pour interpréter le rôle du mécanicien dans "La bête humaine" de Jean Renoir, malheureusement, son jeune âge ne  pût convaincre le cinéaste, qui se décida à conserver ce rôle pour Julien Carette.Cette même année, Marcel Carné lui confie un rôle important dans "Hôtel du Nord", l'un des chefs d'oeuvre de Carné. Deux jeunes acteurs se firent remarquer : Bernard Blier et François Périer. La France se prépare à la mobilisation, et Blier obtint le vedettariat pendant l'occupation.  Il fête son vingt-troisième anniversaire le 11 janvier 1939, à la radio, animé par l'acteur René Lefèvre. Le film fut salué par la critique ainsi que le public.

Le 14 mars 1939 naissait  Bertrand Blier. Blier participe au tournage de "Nuit de décembre" (1941)  de Kurt (Curtis)Bernhardt avec Pierre Blanchar, Renée Saint-Cyr et Jean Tissier.Le premier titre du film était "L’heure exquise". Le titre définitif (peu explicable, rien n’indiquant que la rencontre initiale ait lieu en hiver) est emprunté à Musset, dont une citation du poème «La nuit de décembre» figure en exergue et en conclusion : 
«Partout où j’ai voulu dormir, 
Partout où j’ai voulu mourir, 
Sur ma route est venu s’asseoir 
Un malheureux vêtu de noir…»

Blier participe au tournage de deux autres films réalisé  par Christian-Jaque sous l'Occupation : "L'Assassinat du Père-Noël" (1941) avec Harry Baur, Renée Faure, Fernand Ledoux, Raymond Rouleau et Jean Parédès. Le film fut commencé en extérieurs à Chamonix, le 15 février 1941, ce premier film de la Continental, société de production allemande installée à Paris, marqua la reprise du travail dans les studios français. L'occupant avait convoqué un certain nombre de réalisateurs – dont Christian-Jaque – et leur avait mis le marché en mains. S'ils refusaient de travailler pour la Continental, les maisons de productions françaises seraient condamnées à une inactivité totale. Il fallut se décider et mettre.en chantier "L'assassinat du Père-Noel"...

Mobilisé, prisonnier, il s'évade et revient à Paris où il retrouve plusieurs amis cinéastes dont Christian-Jaque, avec qui, il tournera "L'Enfer des Anges" (1938) aux côtés de Louise Carletti, Jean Tissier et  le trio des "Disparus de Saint-Agil" (Serge Grave, Mouloudji et Jean Claudio), des acteurs favoris de Christian-Jaque, tels que Bernard Blier et Jean Brochard, mais aussi de jeunes habitants de la rue de la Sablonière – où furent tournés les extérieurs –, dont les apparitions furent sans lendemain.

Choisi pour représenter la France au premier festival de Cannes, que la déclaration de guerre fit annuler, le film ne sortit qu'en 1941 sur les écrans parisiens. Les temps avaient changé, certaines évocations paraissaient de mauvais goût et, orchestré par la critique, le succès du film fut moyen. Il fallait oublier que le sujet avait été inspiré en partie par les campagnes de ‘‘Paris-Soir’’, écrites par Alexis Danan et consacrées à l'enfance malheureuse. 

Il reprend le chemin des studios et refait du théâtre de façon régulière. Il impose une drôle de silhouette de jeune premier maigre (à cause des restrictions) et au front dégarni.1939, l'envoûtement du "réalisme poétique", c'est ainsi que Blier participa au chef d'oeuvre de l'école du "réalisme poétique" d'avant-guerre "Le Jour se lève" (1939). Une réussite de l'ensemble tient à la réunio d'une équipe magistrale (Carné -Prévert-Viot), des acteurs d'exception : Jean Gabin, Arletty et Jules Berry, le décor étonnant d'Alexandre Trauner, entièrement reconstruit en studio, la musique de Maurice Jaubert, dont ce fut sa dernière musique de film , tué à la guerre, en 1940.

Dans "La Symphonie Fantastique" (1941)  ce sont les amours romancées d'Hector Berlioz interprété par Jean-Louis Barrault et qui fut un très grand succès commercial. Blier  incarne Antoine Charbonnel, ami du musicien...L'acteur était redevable du soutien et de l'engagement de Christian Jaque à son égard. Avec "Premier Bal" (1941) Christian-Jaque et Charles Spaak semblent avoir voulu retrouver l’esprit et le rythme des comédies américaines d’avant-guerre; aux côtés de Blier, Marié Déan Gaby Sylvia, Fernand Ledoux, Raymond Rouleau et François Périer.Pour Jacques Lourcelles (in “Dictionnaire des Films”, Éd. Robert Laffont), il s’agit là d’un «petit film élégant et charmant qui bénéficie d’excellents dialogues de Spaak, d’une ravissante musique de Van Parys et donne à Fernand Ledoux ainsi qu’à Marie Déa un de leurs meilleurs rôles».

Blier enchaîne deux films coup sur coup, pendant cette pérode de "vaches maigres" "Caprices" (1941) de Léo Joannon puis "Le pavillon qui brûle" de Jacques de Baroncelli. Pour célèbrer le premier tour de manivelle, on invita toute l'équipe du film : Elina Labourdette, Pierre Renoir, Marcel Herrand, Odette Joyeux, Jean Marchat, Bernard Blier et la nouvelle recrue Jean Marais.

Avec "La Nuit Fantastique" (1942) de Marcel L'Herbier se plaçait résolument dans la tradition de Méliès : il avait même songé à intituler son films " Le Tombeau de Méliès " - dans le sens où Ravel composa " Le Tombeau de Couperin". Si Marcel L'Herbier évoque Méliès - constate Roger Régent (in " Cinéma de France", 1948) - ce n'est pas à cause des escamotages et des tours de passe-passe, c'est plus vraisemblablement parce que cette œuvre nouvelle se réclamait directement des primitifs d'un art en voie de perdition, qu'elle s'efforçait d'arracher à l'écran tous les barbarismes, tous les contresens qui s'y étalaient encore et qui, depuis quarante ans et dans l'état de confusion où nous étions plongés, risquaient de se substituer pour longtemps au véritable langage cinématographique. C'est Henri Jeanson qui, clandestinement, écrivit les dialogues de "La nuit fantastique"; les Allemands lui ayant interdit toute activité son nom ne pouvait, en effet, figurer au générique. En 1943,"La nuit fantastique" remporta le Grand Prix de la Critique Cinématographique. Le tournage eu lieu aux studios de Saint-Maurice et aux  studios de Joinville.

Pendant cette drôle de guerre, Blier ne fut ni résistant, ni collabo, il resta quelque part, traumatisé par cette guerre imposée. La naissance de cette "Carmen" (1942), tournée durant la guerre par Christian-Jaque, connut de nombreux aléas. Les autorités allemandes, furieuses d'apprendre cette co-production avec l'Italie fasciste, bloquèrent l'équipe à Nice en lui refusant les visas pour l'Italie. Ensuite, le tournage du film ne dura pas moins de neuf mois dans les studios romains, où André Paulvé, le producteur, fit venir un peintre espagnol pour rendre les décors authentiques. Des plans d'ensemble furent aussi tournés en Espagne et des extérieurs... dans les Abruzzes ! La première du film eut lieu au "Normandie", à Paris, le 8 août 1944, tandis que les convois militaires allemands quittaient précipitamment la capitale... Aux côtés de Jean Brochard,  Viviane Romance, Jean Marais et Bernard Blier (qui connu ses débuts de cascadeur"Les Petites du Quai aux Fleurs" (1943) fut tourné à Nice, aux studios de la Victorine, ce film est l’un des cinq réalisés par Marc Allégret sous l’Occupation, Blier  apprécie depuis ses débuts la prestation de Marc Allégret en tantque cinéaste.   C’est une comédie alerte, dont les protagonistes sont des jeunes garçons et filles, interprétés par des acteurs presque tous débutants: c’est le cas de Gérard Philipe, Danièle Delorme, Simone Sylvestre et Jacques Dynam, qui n’avaient fait jusqu’alors que des figurations. Colette Richard était également une inconnue. Maria Mauban fit là ses débuts. La plupart fera carrière par la suite. Au contraire, le patriarche André Lefaur tient ici son dernier rôle à l’écran.)

 

L'année 42 s'achève pour Bernard Blier avec le tournage d'un film intéressant "Marie-Martine" , le cinéste  Albert Valentin trouva et maîtrisa une construction dramatique offrant un portrait brisé de l'héroïne, peint en trois récits par des personnages pittoresques. Renée Saint-Cyr donna la réplique à Bernard Blier et Jules Berry.La diversité des personnages gravitant autour de Marie-Martine, leur foisonnement dans des épisodes formant de véritables sketches démontre une fois encore l'efficacité des acteurs de composition: ainsi Jeanne Fusier-Gir en libraire un peu snob; ainsi surtout Saturnin Fabre qui imposa comme une scie la réplique devenue aussitôt célèbre: "Tiens ta bougie droite!" Quant à Jules Berry, le romancier qu'il incarne est une caricature plaisante de l'apparence de Gide. On dit que Jacques Viot n'avait fourni qu'un rapide scénario et que Jean Anouilh fit le reste, dialogues compris, sans signer.

Dès la fin du tournage du film de Marcel L'Herbier, Blier  s'engage dans le film suivant : "Le Journal tombe à cinq heures" (1948) de Georges Lacombe avec Pierre Fresnay, Marie Déa, Pierre Larquey, Pierre Renoir et Gabrielle Dorziat,  une partie de la pellicule fut perdu, et Pierre Fresnay fut contraint de rejouer quelques scènes du film.  Blier obtint sa carte professionnelle dont le matricule (1839) complétée de ses coordonnées fut disponible dans la rublique "Artistes de cinéma (hommes)". "Romance à trois" (1948) de Roger Richebé permet à Bernard Blier de jouer le rôle d'un financier amoureux de Simone Renant.

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Louis Jourdan -Odette Joyeux - Bernard Blier

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L'été 43, Bernard Blier est dirigé par Henri Decoin dans le film "Je suis à toi", d'après l'auteur belge Fernand Crommelynck. Ce film marque la première collaboration de Pierre Fresnay avec Bernard Blier, qui a été pendant le tournage, témoin de disputes dans le couple Fresnay-Yvonne Printemps.

Au début de l'année 1944, Blier participe au tournage d'un sketch de "Farandole" d'André Zwobodad ou il a pour partenaires Jany Holt et Gaby Morlay. La france est libérée , Bernard Blier reprend le chemin des studios au début 1945 pour interpréter un inspecteur de police sous l'oeil attentif du metteur en scène Christian Stengel. Initialement le film devait s'intituler "L'assassin chantait" puis ce fut "SEUL DANS LA NUIT", Bernard Blier était en tête d'affiche.

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Il récidive avec  "Monsieur Grégoire s'évade" (1945) de Jacques Daniel-Norman avec Jules Berry, préférant le champs de course au tournage du film,puis"LE CAFÉ DU CADRAN", de Jean Gehret dont ce fut son premier film,  supervisé par Henri Decoin. Autour de Blier  (pour la 1ère fois, le rôle de cocu), Blanchette Brunoy et Aimé Clariond.

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En 1947,  "QUAI DES ORFÈVRES" marqua le retour d'Henri-Georges Clouzot  après quatre années d'interruption. Histoire d'un crime sordide, interprétée par Suzy Delair, Louis Jouvet, Bernard Blier, et Robert Dalban. Clouzot se désinteresse du côté policier de son récit pour s'attarder sur la psychologie de ses personnages; avec une cruauté implacable, il stigmatise la jalousie, l'arrivisme, la résignation et la honte.Tiré d'un roman de l'écrivain belge Stanislas-André Steeman (le père du commissaire Wens de "L'assassin habite au 21", déjà signé par Clouzot en 1942), le scénario prit, dans la peinture des personnages, de sérieuses libertés.

Jouvet imposa à Clouzot la présence de Blier et de son viel ami Charles Dullin, dont ce fut sa dernière apparition au cinéma. L'écrivain publia, en 1952, une importante préface à l'un de ses livres, "La Nuit du 12 au 13", où il raconte les avatars cinématographiques de ses personnages avec une certaine amertume, tout en reconnaissant que "QUAI DES ORFÈVRES" est "le meilleur film peut-être de ce diable d’homme, véritable « bête de cinéma »..." qu’était Clouzot.

À signaler que le film abonde en mouvements de caméras aujourd'hui encore cités en exemple d'intelligence cinématographique. L’une des séquences les plus célèbres du film est sans conteste celle où Suzy Delair, tout en soulevant effrontément sa robe, chante sur scène « Avec son tralala », chanson d’André Hornez et Francis Lopez.
Présenté au Festival de Venise, le film y reçut le prix de la meilleure mise en scène.

Blier fut très affecté par la disparition tragique de son ami "Coco", plus connu sous le nom de Lucien Coedel. En effet, il fut ejecté du train (Paris-Dijon) dans des circonstances jamais élucidées. Son corps fut mutilé, on retrouva la tête et le tronc qui gisait entre deux voies. Blier et Coedel avaient tourné sept films ensemble

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Dans le film de Jean Dréville,"LES CASSE-PIEDS"  tourné en janvier 1948, puis prolongé jusqu'en août 48, on retrouve aux côtés de Bernard Blier, quelques uns des plus grands noms du cinéma français d'avant-guerre : Noel-Noel, Jean Tissier, Paul Frankeur, Henri Crémieux.Né de l'imagination de Noël-Noël, ce film constitue une critique humoristique de tous ceux que l'on rencontre à un moment où justement on ne désire pas les voir, c'est-à-dire "LES CASSE-PIEDS". À l'origine le scénario (qui portait pour titre "Parade du Temps perdu") avait été refusé par de nombreux producteurs. C'est grâce au succès du "PÈRE TRANQUILLE" que Noël-Noël parvint à imposer ce film réalisé par Jean Dréville.

Le succès du film fut foudroyant : 500 000 entrées en 5 semaines au Gaumont-Palace et au Rex. Le soir de la première, le directeur du Gaumont-Palace refusa 2 000 entrées. En revanche, le film ne fit pratiquement pas de recettes en province. "LES CASSE-PIEDS" obtint le Prix Louis-Delluc 1948, le Grand Prix du Cinéma Français 1948, et le Prix du Festival Mondial de Bruxelles 1949.

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L'année 1948, Bernard Blier s'implique dans le tournage de quatre films et ainsi d'achèver d'affirmer son talent. Il y eut : "D'HOMME A HOMMES" de Christian-Jaque, ce film retrace la vie et l’œuvre généreuse du philanthrope suisse Henri Dunant (1828-1910) (interprété par Jean-Louis Barrault), dont le dévouement inlassable permit, en 1863, la création de la Croix-Rouge. L’idée de lui consacrer un film incombe à une firme française, Majestic-Film (qui avait produit, notamment, "Quai des orfèvres"). Le scénario, adapté du roman de Fernand Gigon «L’épopée de la Croix-Rouge», avait alors été confié à Ernest Neubach, l’adaptation à Marc-Gilbert Sauvajon. Le projet n’ayant pas abouti, il fut repris par Christian-Jaque et Charles Spaak, en co-production avec la Suisse.

Avec "RETOUR A LA VIE" (1949), Blier donne la réplique à Jane Marken dans le film à sketches d'André Cayatte ( Blier-Marken), Georges Lampin (François Périer), Henri-Georges Clouzot (Louis Jouvet, Noel Roquevert), Jean Dréville (Noel-Noel, Serge Reggiani et Paul Frankeur). Le films'est vu décerner le Prix Féminin du cinéma 1950 du meilleur film français ainsi que le Laurier d'Argent (Prix décerné par un jury d'écrivains et de journalistes).

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"L'ÉCOLE BUISSONNIÈRE" (1949) de Jean-Paul Le Chanois fut tourné en grande partie selon les méthodes du néo-réalisme, alors triomphant, le film retrace dans ses grandes lignes l'histoire de Paul Freinet, instituteur à Vence qui s'élevant contre des méthodes poussiéreuses d'éducation, développa un nouvel enseignement reposant sur la recherche de la personnalité et des aptitudes de l'enfant. Ouvrant les portes de l'école, il fit découvrir le plein air à ses élèves. Le film fut tourné dans le Midi de la France. Sa sortie au cinéma fut en mars 1949. La critique fut enthousiate et Blier remporta le Grand Prix de la meilleure interprétation masculine au festival de Knokke-le-Zoute 1949.

Bernard Blier après ses remarquables compositions dans "QUAI DES ORFÈVRES", "MANÈGES", "L'ÉCOLE BUISSONNIERE", est devenu un acteur fort sollicité aussi bien par le cinéma que par le théâtre. Son type d'homme le cantonne alors dans des emplois de maris trompés et d'amoureux bafoués.

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Dans le film d'Yves Allégret "DÉDÉE D'ANVERS"(1947), Blier devient un acteur de tout premier plan. Cette oeuvre prolonge le goût des ambiances sordides et des atmosphères troublantes...Georges Wakhevitch reconstitua le port d'Anvers dans les studios de Joinville avec un bonheur qui permit à Jean Bourgoin des effets de lumière parfaitement dignes de l'école expressionniste. Le film fut sélectionné pour la Biennale de Venise en 1948 où son caractère réaliste, certaines images brutales et évocatrices, son dialogue, rebuteront le jury.

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Blier et Yves Allégret achevèrent de tourner en 1950, le film "MANÈGES"  de nouveau avec Simone Signoret qui s'y taille la part du lion. A l'époque ce film fut censuré et subit des coupures. L'action se situe dans dans une école d'équitation dirigée par un brave homme (Bernard Blier), dont la femme a un amant. Avec l'aide de celui-ci et de sa belle-mère, elle projette de tuer son mari pour lui voler ses biens. Ce film achève d'affirmer le talent de Blier. "MANEGES" est bâti entièrement sur des retours en arrière et la construction dramatique du film nous découvrent l'histoire, non telles que le résumé ci-dessus la narre mais par une suite de scènes révélant les pensées les divers personnages ou les moments qu'ils ont vécus mais qu'ils racontent différent. Souvenirs, incidents, confidences tronquées se mêlent en un puzzle d'ou naît un récit étonnamment clair.

Cette réussite dans la réalisation fut, à l'époque, justement souligné si le sujet lui-même et surtout la noirceur totale des personnages amènent de très vives critiques ou "galerie de monstre" été la moins dure. Suzy Prim fut remplacé par Jeanne Marken. Le film fut diffusé pour la première à la télévision en 1967, dans le cadre de l'émission "Au cinéma ce soir".

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Blier retrouve son ami François Périer pour le tournage de "LA SOURICIERE" (1949) d'Henri Calef,  ce qui permit à nos deux protagonistes de s'amuser à coeur joie sur le plateau en se divertissant comme des mômes....

La  découverte du roman de Jean Martet, “Monseigneur”, va donner l’occasion d’évoquer l’époque de la Révolution française, mais cette fois au temps présent à Roger Richebé (1897-1989, Féru d’Histoire de France,  producteur, distributeur et réalisateur du film "MONSEIGNEUR" (1949) avec Bernard Blier et Fernand Ledoux  permit à son auteur de connaître un succès considérable.

Aux  studios de Billancourt se tourne "LES ANCIENS DE SAINT-LOUP" (1950) de Georges Lampin, aux côtés de Blier, François Périer et Serge Reggiani. D'après un roman de Pierre Véry. Cette évocation ressemble à un clin d'oeil de Pierre Véry au film de Christian-Jaque, "Les disparus de Saint-Agil"-, adaptation d'un autre de ses romans, où trois garnements les "Chiche-capons", hantaient nuitamment les couloirs de leur vieux collège.

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En 1950, Bernard Blier  retrouve son ami Christian Jaque qui réalise un des sketches de "SOUVENIRS PERDUS" , Avec son exceptionnelle affiche de comédiens et de scénaristes réputés, le film fut à l'époque un succès très populaire. Son sujet original s'inscrit dans une série de films à sketches qui fit fureur aux alentours de 1950

Blier poursuit sa carrière cinématographique avec un film de Jean-Paul Le Chanois "SANS LAISSER D'ADRESSE" (1950) On peut parler de l'air du temps à propos d'un film comme celui de Le Chanois; d'abord parce qu'il fait intervenir au cours de l'itinéraire du chauffeur de taxi certains visages à la mode : celui de Juliette Gréco qu'on voit le temps d'une chanson, celui de Simone Signoret qui s'amuse à faire de la figuration, celui de France Roche, celui encore de Le Chanois, lui-même, qu'on entrevoit en infirmier; en fond de tableau le Paris des années 50 et, particulièrement Saint-Germain-des-Prés.  Ce film fut couronné de  l'Ours d'or du Festival de Berlin 1951. Le film de Le Chanois remporta un énorme succès.

Une semaine avant la sortie du film de Le Chanois, Blier fêta son trente-cinquième anniversaire dans un bistro parisien avec la présence de Micheline Presle et son mari Bill Marshall , Paul Meurisse, et Yves Allégret.

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Par la suite, Blier interpréte Félix Bonnadieu  dans "La maison Bonnadieu" (1951) face à Danielle Darrieux qui fête par la même occasion ses 20 ans de cinéma. Le 14 août 1951, alors qu'il répétait " La Puissance et la Gloire " de Graham Greene, avec Monique Mélinand, sa dernière compagne, et la petite Françoise Dorléac âgée de 9 ans, Louis Jouvet est terrassé par un infarctus du myocarde dans l'enceinte du théâtre de l'Athénée. Le corps médical avait jugé Jouvet intransportable, en raison d'une hémiplégie gauche suvie de complications pulmonaires. Il décède dans son bureau de l'Athénée, théâtre qui depuis porte son nom. 

Le bonheur pour Bernard Blier de retrouver son metteur en scène "fétiche", Jean-Paul le Chanois qui lui propose  de jouer dans "Agence matrimoniale" (1951) aux côtés de Julien Carette, Michèle Alfa et Louis de Funès. Blier déclarar : Quand le Chanois me dit : "L'année prochaine, on fait un film ensemble, je dis d'accord, je signe le contrat et je ne me fais plus de soucis. J'ai confiance en l'auteur  et réalisateur, le reste est littérature".

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Blier  n'avait jamais eu l'occasion de jouer pour Sacha Guitry, il fallut attendre l'année  1952, pour réparer cet oubli avec  "JE L'AI ETE TROIS FOIS", dont certaines scènes exterieures furent tourner à Monte Carlo, ce qui permit à l'acteur de faire escale à Cannes pour participer au Festival de Cannes. Au générique du film, on pouvait lire la présence d'une fidèle de Guitry, Pauline Carton.

 

Blier avait déjà été l’interprète de Georges Lampin trois ans auparavant dans" LES ANCIENS DE SAINT-LOUP" (1950)  quand ils se décidèrent à renouveller l'aventure avec   "SUIVEZ CET HOMME"(1953 ) avec Suzy Prim et Yves Robert.

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André Cayatte avec "AVANT LE DÉLUGE" (1953) et "LE DOSSIER NOIR" (1955) offre à Bernard Blier des rôles dramatiques marquants, deux grands films qui ont marqué le cinéma français des années 50. "Avant le déluge" est inspiré d'un fait divers ayant eu Lagny pour théâtre, le film fait référence à la panique qui s'empara de certains milieux bourgeois au cours de l'année 1950, au moment où débuta la guerre de Corée, et pose le problème essentiel de l'influence de l'éducation imposée par l'environnement familial dans la formation morale des adolescents et de l'inaptitude de certains parents à leur inculquer le sens de la responsabilité et des vraies valeurs. Le cinéaste et son scénariste y développent l'idée très sartrienne que " nous sommes tous solidaires les uns des autres, que nous sommes tous responsables de tous... " (entretien publié dans "Cayatte" par Guy Braucourt, éditions Seghers, 1969).

"AVANT LE DELUGE" s'est vu décerner le Laurier d'Argent avec mention d'honneur à l'équipe Cayatte-Spaak, et le Prix de  Critique Internationale au Festival de Cannes 1954. Un autre drame se passa, pendant le tournage, le décès de sa mère. 
"SECRETS D'ALCOVE" (1953) un film à sketches dont Jean Delannou assura la mise en scène pour la partie qui concerne Bernard Blier, lui-même entouré de la délicieuse Martine Carol et son complice François Périer.Jean Delannoy confia que c'est Carlo-Rim qui lui avait donné l'idée du dernier sketch inspiré d'une histoire authentique: " Cécile Sorel avait vendu ses meubles pour changer de style, disait-elle, alors q'elle le faisait par nécessité. Après s'être séparée d'un lit qui aurait appartenu à la Du Barry, le destin lui fut défavorable."

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Blier incarne le commissaire Noblet dans une petite ville de province, dominée par la personnalité d'un entrepreneur local, une fausse affaire d'enpoisonnement ruinera la carrière d'un juge d'instruction dans "LE DOSSIER NOIR" (1955) mise en scène par un ancien avocat André Cayatte (1909-1989) devenu cinéaste offre avec ce film les problèmes de l’instruction. Détail significatif qui dénote la continuité de son inspiration, certains comédiens comme Balpêtré et Paul Frankeur ont conservé le même nom dans les autres films où ils apparaissent (Nous sommes tous des assassins, Avant le déluge). Mais le film s’attira les protestations du Syndicat National Indépendant des Commissaires de Police et des Fonctionnaires Supérieurs de la Sûreté Nationale pour sa tendance à montrer au public « l’image d’une police tortionnaire, cherchant à extorquer des aveux par la violence ou par la ruse la plus déloyale…» Représentant la France au Festival de Cannes 1955, le film ne fut pas honoré (mais "Avant le déluge" avait gagné le Prix de la Critique Internationale au même festival un an plus tôt). En revanche, il fut récompensé par le Grand Prix (Célestin du Meilleur Film français) au référendum de Vichy 1955.

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A peine rentrer à Paris, Blier joue dans "LES HUSSARDS" (1955)  d'Alex Joffé,  il a pour la première fois, Bourvil comme partenaire. Cependant, fait rarissime, Blier  eu des tensions avec le réalisateur qui n'avait pas du tout la même conception de la réalisation, Joffé prônait pour le côté purement technique, Blier  pour la direction d'acteurs....L'acteur n'avait pas gardé de bons souvenirs de ce tournage. Pour oublier ce désagrément, Blier s'en alla en Italie, plus précisèment aux studios de Cinécitta pour  tourner dans "Prisonniers du mal" de Mario Costa.

Le cinéaste Georges Lampin propose à l'acteur  de jouer dans le chef-d’œuvre de Dostoïevski "CRIME ET CHATIMENT" (1956) aux côtés de Jean Gabin, Marina Vlady, Robert Hossein et Gaby Morlay. A noter que l'histoire a été transposé dans le Paris des années 50.

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Après avoir manqué l'offre de Claude Autant-Lara pour interprétrer le rôle de Martin dans "La traversée de Paris", Blier aura connu un autre revanche, celle de pouvoir jouer  pour la première fois dans un film de Julien Duvivier, avec Fernandel dans "L'HOMME A L'IMPERMEABLE" (1956). Le film de Duvivier trahissait quelque peu le roman de James Hadley Chase en l’adaptant au ton de la comédie noire et à Fernandel, alors au plus de sa popularité.

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A nouveau, un roman noir d'inspiration typiquement américaine alors qu'il était britannique, James Hadley Chase. Le roman d'origine se passait à Los Angeles. "RETOUR DE MANIVELLE" (1957) de Denys de la Patellière, fut  transposé sur la Côte d'Azur avec un court début à Cannes et la villa de Fréminger située à Saint-Jean-Cap-Ferrat. Le film marqua un tournant dans la carrière de Michèle Morgan. " grande dame du cinéma français ", auparavant fragile et vulnérable et vouée à incarner certaines héros de l'Histoire comme Jeanne d'Arc ou Marie-Antoinette. et devenue, le temps d'un film, femme fatale de la série noire. Soulignant cette métamorphose, Robert Chazal notait : "On est étonné de voir comment ses yeux peuvent devenir durs, sa bouche méprisante et sa voix cruelle " (" Paris-Presse ", 19 sept 1957). RETOUR DE MANIVELLE marqua aussi la première apparition au cinéma de Michèle Mercier. Pour ménager aux spectateurs une surprise de taille, le générique omettait de mentionner Bernard Blier qui n'apparaissait qu'au milieu du film en enquêteur.
s haut de sa popularité. C'est à cet époque précise, que Blier fit la connaissance de Michel Audiard, qui le surnomma "L'argentin", par rapport à son lieu de naissance (Buenos Aires).

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Blier accepte de jouer le rôle de Javert dans une nouvelle version des "MISERABLES" d'après l'oeuvre de Victor Hugo. Le film est tourné en technicolor.Jean-Paul Le Chanois est arrivé à condenser en deux parties l'énorme roman de Victor Hugo en bourrant de faits, de personnages et d'épisodes célèbres le deuxième épisode surtout. Dans cette version de Jean-Paul Le Chanois,  on peut citer la présence de  Jean Gabin, Fernand Ledoux, Bourvil, Danielle Delorme, Bernard Musson et Madeleine Barbulée.

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Des retrouvailles entre Blier et Yves Allégret, lequel lui  propose de jouer aux côtés d'Edwige Feuillère et Jean Servais dans "QUAND LA FEMME S'EN MELE" (1957). Ce film marque les débuts de Bruno Cremer et  Alain Delon. Cette première rencontre entre Blier et Delon permettra d'unir de véritables liens ainsi qu'un  certain respect mutuel entre les deux hommes.

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Blier s'engage dans le film d'Hervé Bromberger, "LA BONNE TISANE" (1958), tiré du roman de Jean Amila, puis il enchaîne avec  "L'ECOLE DES COCOTTES" (1958) de Jacqueline Audry avec  Dany Robin et Fernand Gravey. "EN LEGITIME DEFENSE"   (1958) d'André Berthomieu , sur des dialogues de Frederic Dard avec Philippe Nivaud et Pierre Mondy.         

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De nouvelles retrouvailles avec Henri Decoin, qui dirige le tournage de "LA CHATTE" (1958) aux côtés de Blier, Françoise Arnoul, Roger Hanin et Mario David.               " Il ne peut être question de retrouver dans le film la personne qui a défrayé la chronique ", peut-on lire en fin de générique. Il est donc inutile d'essayer de plaquer sur cette Cora Massimier l'identité de Mathilde Carré, trouble héroïne de l'Occupation, agent de l'Abwehr, connue sous le nom de la Chatte, un pseudonyme parmi beaucoup d'autres et qui, condamnée à la Libération, ballottée de prison en prison, fût finalement graciée. Le film de Decoin veut avant tout dérouler des aventures haletantes devant des décors restituant une sombre période. Cette authenticité en même temps que l'approche difficile du personnage de Cora firent écrire au critique Jean-Luc Godard : "Autant les récents films de Decoin étaient déplaisants parce que mal décalqués de Hitchcock, autant dans LA CHATTE l'imitation de Bresson se fait sentir. " " Henri Decoin a su, avec beaucoup d'astuce et de savoir-faire, exploiter les chroniques de la Résistance en employant les méthodes du serial. Cora Massimier joue, en somme, les périls de Pauline et les exploits d'Elaine, en bifurquant parfois, dune échappée rapide, du côté de la Justine de Sade. " (Raymond Chirat : "Henri Decoin ", in " L'Anthologie du cinéma "). Quoi qu'il en soit, le succès public du film fut énorme.

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Avec "LE JOUEUR" (1958),Claude Autant-Lara, délibérément, a gommé de son adaptation du roman de Dostoievski ses aspects tragiques et métaphysiques pour en faire une farce sordidement burlesque.  Gérard Philipe, Françoise Rosay, Julien Carette et Alice Sapritch donnèrent la réplique à Bernard Blier qui souligna : "Nous avions une équipe technique remarquable. Hélas! tous les acteurs jouaient un film différent !. Blier avait constaté que Gérard Philipe était fatigué... au point de nous quitter l'année suivante en novembre 1959.

Jean Gabin considérait "LES GRANDES FAMILLES" (1958) comme son deuxième film favori, le sujet du roman de Maurice Druon (Prix Goncourt 1946) se déroulait après la guerre de 14-18. L'adaptation par Denys de La Patellière et Michel Audiard  condense l'action et la transpose dans le Paris de la fin des années 50. Le résultat donne un film grand public où s'affrontent deux monstres sacrés : Jean Gabin et Pierre Brasseur entourés de valeurs sûres de l'écran et du théâtre : Blier,Desailly, Seigner, Bertheau, Clariond et bien sûr mesdames Annie Ducaux et Françoise Christophe qui assument leurs personnages de femmes (dans ce film d'hommes) avec éclat. Ce fut, à sa sortie, l'un des plus grands succès de l'année : 50 0000 spectateurs en huit semaines d'exclusivité.

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Françoise Rosay - Alice Sapritch - Gérard Philipe

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A la sortie du film "ARCHIMEDE LE CLOCHARD" (1958) de Gilles Grangier, on put constater que le film avait obtenu un meilleur score que son précèdent (Les grandes familles), fait nouveau le tandem inédit, Gabin - Darry Cowl entourés de Julien Carette, Noel Roquevert et son numéro magistral sur la plage....

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"MARIE-OCTOBRE" (1959)Tourné en vingt-trois jours ce film demeure l'un des plus grands succès de l'après-guerre du tandem Julien Duvivier-Henri Jeanson. Adapté très librement d'un roman de Jacques Robert, MARIE-OCTOBRE permet à chacun de ses interprètes un grand numéro d'acteur (Lino Ventura,Bernard Blier, Paul Meurisse, Paul Frankeur, Paul Guers, Serge Reggiani, Daniel Ivernel, Noel Roquevert et bien entendu Danielle Darrieux en "Marie-Octobre". On peut noter que, lors de l'exclusivité du film, l'entrée des salles était rigoureusement fermée durant les vingt dernières minutes, ceci afin de ne pas déflorer le coup de théâtre final. Par la suite MARIE-OCTOBRE fut joué, également, au théâtre.

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Blier s'en va tourner en Yougoslavie "LE SECRET DU CHEVALIER D'EON" en 1959. Malheureusement de nombreuses péripéties vont gâcher le plaisir du tournage. Cette contrariété sera vite oubliée pour laisse place au mariage de son fils, Bertrand. C'est à cette même occasion qu'il fera la connaissance du cinéaste Mario Monicelli qui a justement un petit rôle à lui proposer....

En 1959 il est l'une des vedettes de l'admirable film de Mario Monicelli "LA GRANDE GUERRE". Plus tard il déclarera : "C'est grâce à "LA GRANDE GUERRE" que les Italiens m'ont adopté comme l'un des leurs". rôles qui le font découvrir par les cinéastes italiens. Dès lors Bernard Blier va se partager entre la France et l'Italie. Classique de la comédie italienne, ce film mélange allégrement les genres : reconstitution historique à grand spectacle.Le film fut primé au Festival de Venise en 1959 (Lion d'or et prix d'interprétation à Vittorio Gassman), le film n'obtint pas grand succès en France.

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C'est en effet l'Italie qui lui offre alors des emplois remarquables sous la direction - entre autres - de Lizzani, Visconti et Corbucci. Denys de la Patellière a un rôle a proposé à Blier, pour le film "LES YEUX DE L'AMOUR" (1959) une comédie sentimentale avec Danielle Darrieux, Jean-Claude Brialy et Françoise Rosay.

François Périer a eu la bonne idée de présenter Georges Lautner (fils de la comédienne René Saint-Cyr) à Bernard Blier. il tourne avec ce jeune réalisateur français, dont il ne tarde pas à devenir la vedette fétiche...Premier long métrage et première collaboration : "MARCHE OU CREVE" (1959) d'après l'oeuvre de Jack Murray . A cette même période, Blier fut très choqué par le décès du Prince de Hambourg, Gérard Philipe, le 25 novembre 1959. Après ce tragique évènement, Blier se prépare à un nouveau tournage, celui de Charles Gérard pour "L'ENNEMI DANS L'OMBRE" (1960), aussitôt terminé, Blier quitte la France; le temps d'un tournage en Italie pour le cinéaste Carlo Lizzani pour "LE BOSSU DE ROME" (1960), étant donné que l'acteur avait apprécié dans son oeuvre :"Chronique des pauvres amants"; primé à Cannes 1954.

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Suite 2ème Partie

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Z
Bonjour,<br /> Compte tenu de la longueur de cette biographie, la rigueur aurait dû vous inciter une partie de vos sources, à commencer par le livre "Bernard Blier, un homme façon puzzle" paru en mars 2009 aux editions Robert Laffont auquel vous avez emprunté bon nombre d'informations ne figurant nulle part ailleurs (à commencer par la date de la représentation d'Horace avec Pierre Fresnay qui a décidé de sa vocatoon.<br /> <br /> Merci de citer vos sources. C'est la moindre des choses vis à vis du travail réalisé par un autre.<br /> <br /> Cordialement.
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CINETOM
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