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29 septembre 2025

JANE FONDA, DU VOLONTARIAT A LA FEMME ACTIVE

JANE FONDA          1937

Actrice Américaine  

Le prestige actuel de Jane Fonda tient peut-être au fait qu'elle a repris à son compte le nom de son père, Henry Fonda, l'un des plus grands acteurs du cinéma américain. En d'autres termes, aujourd'hui lorsqu'on cite "Fonda", cela ne renvoie pas automatiquement à Henry, ni à Peter, le frère de l'actrice, également comédien disparu le 16 août 2019. Cela est d'autant plus remarquable que la gloire n'est pas venue en un seul jour, encore moins dans l'ombre de son père.

 

On a assisté depuis quelque temps à ce phénomène : des enfants de grands noms du spectacle qui suivent les traces de leurs parents. Ce n'est pas toujours entreprise facile. Liza Minnelli a dit une fois : "Certes, le nom de mon père m'ouvre bien des portes. Mais il est vrai aussi que lorsque arrive le moment décisif et que le rideau se lève, c'est moi qui suit sur scène et non lui. Et si je n'ai rien à dire il est sûr que le rideau retombe, et bien vite." La justesse de ces propos est particulièrement évidente quand on considère le destin artistique des enfants de Henry Fonda. Son nom leur a ouvert bien des portes. Mais alors que Jane est devenue une grande star internationale, grâce à son talent et à son sérieux vis-à-vis de son métier d'actrice, la carrière de Peter, après des débuts assez brillants, s'est pour le moins enlisée.

 

Jane Fonda est née le 21 décembre 1937 à New York de l'union entre Henry Fonda et Frances Ford Seymour, sa seconde épouse. Jane Fonda arrive sur la côte est en 1948. Jane Fonda a été nourrie de cinéma depuis sa plus tendre enfance, qu'elle passe sur la côte Ouest des Etats-Unis. Sa mère, veuve d'un milliardaire américain épouse Henry Fonda en 1936 et se donne la mort dans une maison de repos, à la suite de plusieurs dépressions nerveuses, quand sa fille à douze ans. On raconte que Jane Fonda aurait découvert le suicide de sa mère dans un magazine. Malgré ce traumatisme, l'actrice a vécu une enfance privilégiée.

 

Quand Henry Fonda prend le rôle principal de "Mister Roberts", comédie à succès qui a fait les beaux jours de Broadway, Jane et son frère vont vivre chez leurs grand-mère, à Greenwich, dans le Connecticut. Durant ses études à Vassar, elle commence à se produire dans des spectacles universitaires. Au début des années 50, son père la choisit comme partenaire pour quelques représentations estivales, en l'occurrence deux comédies : "The Country Girl" de Clifford Odets et "The Male Animal". Considérant ces deux prestations comme des semi-échecs, la jeune débutante décide d'abandonner la carrière de comédienne. Elle se met alors à étudier la peinture à Paris et le piano à New York. Après s'être rendu compte qu'elle a encore moins de dispositions pour ces deux disciplines que pour la scène, elle revient à ses premiers amours et s'inscrit à l'Actor's Studio de Lee Strasberg, la fameuse école d'art dramatique, où elle reçoit une formation moderne. C'est à ce moment que son nom commence à lui ouvrir bien des portes.

 

Joshua Logan, un vieil ami de son père, lui demande de jouer le rôle d'une jeune épouse dans une histoire d'étudiantes, "La Tête à l'envers" (Tall Story,1960). La même année, il la fait travailler à Broadway dans la pièce "There Was a Little Girl". C'est un désastre : les critiques sont très réticentes à l'égard des deux spectacles et plutôt réservées quant à l'interprétation de Jane. Un nouvel échec à Broadway "The Fun Couple", finit par la convaincre de se tourner vers le cinéma. Mais la chance n'est toujours pas au rendez-vous. Interprétant de petits rôles dans des films inégaux -de prostituée dans "La Rue chaude" (Walk on the Wild Side,1962) d'Edward Dmytryk, de femme frigide dans "Liaisons coupables" (The Chapman Report,1962) de George Cukor, d'épouse naïve dans "L'Ecole des jeunes maris" (Period of Adjustment,1962) de George Roy Hill, de femme adultère dans "In the Cool of the Day" (1963) de Robert Stevens. Jane continue d'être la cible des critiques. "Harvard Lampoon", un hebdomadaire satirique, la qualifie même de "plus mauvaise actrice de l'année". Critiques et public finissent pourtant par remarquer que la jeune actrice possède un magnétisme certain. Aussi sincère qu'intelligente, Jane s'efforce de corriger ses défauts, d'échapper à la banalité des dialogues et des situations. Malgré ces débuts un peu chaotique, la jeune et jolie Jane Fonda croit à sa chance.

 

Quelle aurait été la destinée de Jane Fonda si elle n'avait pas accepté d'aller jouer en France ? Difficile de le dire. En 1963, René Clément fait appel à elle pour lui confier le premier rôle féminin dans "Les Félins" aux côtés d'Alain Delon. Voilà Jane Fonda promue "sex-symbol; considérée comme une sorte de Bardot américaine, elle entame une carrière de star internationale. Elle a à peine fini de tourner avec Clément que Roger Vadim la réclame pour "La Ronde" (1964), nouvelle version de la pièce de Schnitzler, déjà portée à l'écran par Max Ophüls. C'est le début d'une nouvelle idylle pour le cinéaste. A ceux qui lui demandèrent ensuite pourquoi elle avait épousé le "créateur" de Brigitte Bardot, célèbre pour ses films d'un érotisme appuyé, Jane Fonda répondit : parce qu'il était charmant, tendre, romantique, et parce qu'il incarnait un monde tout nouveau pour elle. A noter, sa participation au film d'Elliot Silverstein "Cat Ballou" (1965) aux côtés de Lee Marvin.

 

Sous la direction de Vadim, on la verra dans "La Curée" (1966) mais aussi dans un sketch des "Histoires extraordinaires" (1968), où elle flirte avec son frère Peter devant un grand feu de bois. Ces films n'apportent rien à la carrière de l'actrice, mais lui permettent de se débarrasser, une fois pour toutes, de son image de collégienne un peu gauche. D'aucuns diront que Henry Fonda ne tenait guère son gendre en estime, rumeurs qui, à l'époque, contribuèrent pour beaucoup à alimenter la presse à sensation. Durant les cinq années qui suivirent, Jane Fonda réside en France, ne se rendant aux Etats-Unis qu'à l'occasion de tournages. De son mariage avec Vadim naît une fille, Vanessa; elle tourne avec lui quatre films dans lesquels elle a souvent l'occasion de dévoiler ses charmes. Le dernier film de la collaboration Vadim-Fonda, "Barbarella" (1968), adapté d'une bande dessinée érotique de Forest, la montre peu à l'aise - quoique très belle - dans un personnage de femme objet sexuel, trop contraire à sa véritable nature. Après son divorce, Jane Fonda reste en bon termes avec son ex-mari. Elle n'a jamais fait la moindre remarque désobligeante à son sujet, même si elle désapprouve la façon dont il a traité les femmes à travers ses films, c'est-à-dire en objets sexuels.

 

Son voyage en Inde, en 1969, constitue l'autre moment-charnière de son existence. "Je n'avais jamais vu quelqu'un mourir de faim auparavant, jamais vu un gamin mendier, le cadavre de son petit frère dans les bras... J'ai rencontré là-bas beaucoup de jeunes Américains, des hippies appartenant à des familles aisées ou aux classes moyennes, venus chercher leur vérité métaphysique propre. Ils acceptaient cette pauvreté. Ils essayaient même de me le faire comprendre", dira-t'elle. De retour en Californie, dont l'opulence contraste de façon flagrante avec le spectacle qu'elle a vu en Inde, elle lance publiquement le débat sur des sujets brûlants aux Etats-Unis : la misère des Indiens, le mouvement des Panthères noires, qu'elle soutiendra, ce qui lui vaudra l'inimitié de bon nombre de ses compatriotes, ainsi que le désaveu de son père et, bien sûr, le mouvement contre la guerre au Viêt-nam. Les films qu'elle choisit commencent à traduire, de façon imperceptible au départ, cette prise de conscience des grands problèmes sociaux.

 

Quelques années plus tard, évoquant les films de cette période, alors qu'elle tournait "On achève bien les chevaux" (They Shoot Horses, Don't They ?,1969) de Sydney Pollack; Jane Fonda avouait simplement : "C'était l'époque où je n'étais pas bonne." Mais elle n'a jamais dénigré Vadim, et tous deux sont restés bons amis. Du reste, elle n'a jamais nié l'importance de sa période "française", ne serait-ce que sur le plan politique : ce fut en effet en 1968 - à la faveur des évènements de mai - que Jane Fonda, comme bien d'autres, découvrit la valeur du militantisme politique actif. Avec ce film de Pollack, Jane laissa éclater ses dons dramatiques, déjà décelables dès 1961, dans "La Rue chaude" et commence à rompre avec ses emplois antérieurs, "Klute" (1971), deuxième film réalisé par Alan J. Pakula, lui permet en incarnant Bree Daniels d'obtenir l'Oscar de la meilleure actrice et confirme la modernité de son jeu et le caractère complexe de sa personnalité. Ce qu'avait pressenti George Cukor en lui donnant un rôle dans "Les Liaisons coupables". Désormais, elle ne veut plus tourner que des films en plein accord avec ses points de vue moraux et idéologiques. Mais en fait, devenue l'épouse de l'homme politique Tom Hayden, Jane Fonda, la militante, très critique envers l'administration de son pays, notamment pour la guerre au Viêt-Nam, se trouve quelque peu mise à l'écart des studios.

 

C'est à partir de 1970 qu'on commence à l'appeler "Hanoi Jane"; elle est en effet aussi en vue par ses films que par son engagement politique, moins surprenant qu'on pourrait le croire. Elle appartient en fait à une famille bourgeoise de tradition libérale - son père avait été un partisan de Roosevelt et de Stevenson - une famille qui, sans faire ouvertement de politique sinon en signant des pétitions, avait subventionné nombre de causes estimables. Selon l'actrice ce furent les atrocités et les mensonges de la guerre du Viêt-Nam  qui lui ouvrirent les yeux et la poussèrent à s'engager en faveur de différentes causes : la lutte pour les droits civiques des Indiens et des Noirs,  la campagne contre l'engagement au Viêt-Nam.

 

En 1971, Jane Fonda reçoit plusieurs récompenses importantes pour son interprétation de la prostituée de "Klute". La même année, elle devient la cible du gouvernement et de la presse conservatrice qui l'accuse, entre autres de trahison. Lorsque j'ai joué le rôle de Bree dans "Klute", j'ai passé beaucoup de temps dans les bars où les prostituées aguichaient leurs clients afin de bien me préparer à ce rôle. Personne ne m'y a abordée et je suis allée voir Alan J. Pakula pour lui dire que ce n'était certainement pas un rôle pour moi. Les choses vont un peu mieux maintenant, peut-être parce que je commence à prendre conscience de mes possibilités.

 

Sans se laisser impressionner, elle s'engage résolument dans le mouvement "Free the Army" et commence à faire le tour des bases militaires américaines en présentant un spectacle encourageant les soldats à refuser d'aller se battre au Viêt-Nam, expérience dont elle tira deux films "F.T.A." (1972) de Francine Parker et "Steelyard Blues" (1973) de A. Myerson avec Donald Sutherland - qui ne connurent qu'une diffusion très restreinte. Elle revient en France le temps d'un tournage, celui de "Tout va bien" (1972), un film de Jean-Luc Godard centré sur une grève dans une usine. Mais le résultat la déçoit. L'année suivante, Godard lui réplique vertement avec "Letter to Jane or Investigation About a Still", un court métrage consacré à l'analyse d'une photographie; analyse impitoyable, d'où il ressortait que Jane Fonda était un être superficiel, dont l'engagement politique relevait simplement d'un "progressisme snob".

 

Il y avait du vrai dans ces accusations et, par la suite, l'actrice reconnut que l'aspect négatif de sa première période d'engagement politique dans le mouvement opposé à la guerre était précisément son côté donneuse de leçons. Elle prêchait plus qu'elle ne cherchait à convaincre, ce qui lui aliéna beaucoup de sympathies. La plupart des derniers films où elle apparaît ont un contenu ouvertement politique : la guerre et le retour des anciens combattants du Viêt-Nam dans "Retour" (Coming Home,1978). Jane Fonda et son associé Bruce Gilbert avaient fondé une maison de production dans le but de créer des films dont ils désiraient se sentir pleinement responsables. Ils eurent l'idée de "Retour" en 1974, lors d'une soirée passée à évoquer ceux que la guerre a définitivement cloués dans un fauteuil roulant. Pour la deuxième fois au cours de sa carrière, Jane Fonda obtint l'Oscar de la meilleure interprète féminine et son partenaire Jon Voight, de se voir décerner l'Oscar du meilleur acteur. 

 

A noter, sa participation au film de Joseph Losey "Maison de poupée" (A Doll's House,1973) drame d'Ibsen porté à l'écran, qui fut plutôt académique, et permit à Jane Fonda de jouer Nora, l'une des grandes figures d'avant-garde du féminisme contemporain. Quant à "L'Oiseau bleu" (The Blue Bird,1976) de George Cukor, co-production soviéto-américaine, certains ont cru y voir la contribution du cinéma à la détente Est-Ouest.

Il faudra attendre la fin des années 70 pour que Jane Fonda donne une autre image d'elle-même. Elle est en mesure de canaliser ses énergies politiques vers d'autres problèmes, plus localisés, donc plus faciles à transposer à l'écran. Il y aura "Julia" en 1977, de Fred Zinneman, émouvante évocation de souvenirs de Lilian Hellman dans l'Europe fasciste, Jane Fonda y incarne superbement Hellman et reçoit une nomination aux Oscars. On la voit également dans "Le Syndrome chinois" (The China Syndrome,1979) de James Bridges, thriller cherchant à alerter le public sur les dangers de l'énergie nucléaire et les risques que font courir les centrales nucléaires. Il y eut aussi l'oppression subtile inhérente au travail de bureau dans "Comment se débarrasser de son patron" (Nine to Five,1980) de Colin Higgins, tout en décrivant les conditions de vie des secrétaires, est avant tout une comédie amusante.

 

Mais ses prises de position sont beaucoup moins radicales que par le passé. Dans un entretien accordé à "Première", Jane Fonda a déclaré : "En 1977 j'ai décidé de jouer dans "Touche pas à mon gazon" (Fun With Dick and Jane) car j'estimais que le moment était venu de faire une comédie, un film qui devait être commercial, un film où je pourrais être délicieuse, prouver que j'étais une bonne actrice et avoir du succès. Toutefois, le plus bouleversant de tous ces rôles, le plus personnel aussi, sera le merveilleux hommage rendu à son père pour sa dernière prestation à l'écran "La Maison du lac" (On Golden Pond,1981) de Mark Rydell. Henry Fonda disparaît à l'été 1982 après avoir remporté son premier Oscar, que Jane Fonda reçoit en son absence, étant elle aussi nommée en tant que meilleur second rôle féminin. Entretemps, elle avait formée un couplé flamboyant avec Robert Redford dans "Le Cavalier electrique" (The Electric Horseman,1979) de Sidney Pollack.

 

Les années 80 sont toutefois moins denses pour elle, malgré quelques nouvelles prestations marquantes, notamment dans "Une Femme d'affaires" (Rollover,1981) d'Alan J. Pakula, premier film américain à aborder les questions bancaires et les mécanismes financiers de façon technique et détaillée. Norman Jewison l'avait dirigé dans "Agnès de Dieu" (Agnes of God,1985). Puis, dans "Le Lendemain du crime" (The Morning After,1986) de Sidney Lumet, qui lui vaut être à nouveau candidate à l'Oscar. Après avoir partagé l'affiche de "Old Gringo" (1989) de Luis Puenzo avec Gregory Peck et croisé pour la première fois à l'écran Robert De Niro dans "Stanley et Iris" (Stanley & Iris,1990) de Martin Ritt, la grande comédienne, étant devenue l'épouse du magnat des médias Ted Turner entre 1991 et 2001, s'éclipse durant une quinzaine d'années. Elle revient en 2005 en belle-mère retorse de Jennifer Lopez dans "Sa mère ou moi!" (Monster-in-Law) de Robert Luketic. Après quoi cette figure mythique de l'Amérique contestataire incarne une rigide grand-mère, celle de Lindsay Lohan, dans un film de Garry Marshall sorti en France en vidéo sous le titre "Mère-Fille, mode d'emploi". Et on voit aussi paradoxalement celle qui a toujours été une démocrate convaincue, souvent critique envers l'administration Bush, dans le rôle de Nancy Reagan dans "Le Majordome" (The Butler,2013) de Lee Daniels.

 

Sa parfaite maîtrise de la langue de Molière conduit l'ancienne épouse de Roger Vadim à apparaître en 2012 dans un film français, "Et si on vivait tous ensemble ?" de Stéphane Robelin, aux côtés de Pierre Richard, Guy Bedos et Claude Rich. En 2018, alors que le Festival de Lumière de Lyon lui décerne son prestigieux prix éponyme, l'actrice qui vient de fêter ses  quatre-vingts ans, s'amuse à composer, en compagnie de Diane Keaton, Candice Bergen et Mary Steenburgen, le "Book Club" (Book Club) de Bill Holderman, d'amis septuagénaires réunies au sein d'un club de lecture et bouleversées par celle du roman érotique à succès "Cinquante nuances de Grey"

*Affiches-ciné * Cinetom

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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