AL PACINO, DES INSTANTS DE BONHEUR AU CINEMA
AL PACINO 1940
Acteur Américain
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D'origine sicilienne, Al Pacino fut élevé à New York, dans le Bronx, par sa mère et ses grands-parents après le départ de son père. Il est né le 25 avril 1940 à New York. Ses parents divorcent alors qu'il a deux ans. Sa mère l'élève dans le quartier du Bronx, dans une atmosphère très italienne.
Pendant sa jeunesse, il va au cinéma tous les samedis après-midi, il faisait souvent l'école buissonnière, passé tous ses loisirs au cinéma, puis rejouait chez lui pour sa grand-mère. Il fait preuve d'un goût très prononcé pour le théâtre; ses professeurs l'encouragent dans cette voie. Cet enthousiasme le fait accepter à la High School of Performing Arts de Manhattan, mais même là son allergie congénitale à la discipline et aux études académiques se manifeste et il en part à dix-sept ans.
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Pour subvenir aux besoins des siens, occupe différents emplois, dont celui d'ouvreur de théâtre, puis il exécute différents petits travaux afin de suivre les cours de l'école de théâtre de Herbert Berghof, tout en tenant de petits rôles off-Broadway. Après deux ans d'études à l'Actor's Studio avec Lee Strasberg, il gagne un Obie pour son interprétation d'un psychotique dans "The Indian Wants The Bronx" et le Tony Award,(équivalent de l'Oscar au théâtre) pour un rôle de drogué dans "Does A Tiger Wear A Necktie ?". Son interprétation de Richard III fait une grande impression sur ses camarades. Devient membre de la Theatre Company of Boston. Il joue également avec son ami John Cazale dans "The Local stigmatic", puis dans "Camino Real", en 1970, qui le consacre définitivement sur la scène.
Al Pacino fait ses débuts au cinéma dans un film totalement oublié "Me. Natalie" en 1969, réalisé par Fred Coe et deux ans plus tard, en 1971, c'est une autre interprétation de drogué dans "Panique à Needle Park" (The Panic in Needle Park) de Jerry Schatzberg, qui attire sur lui l'attention de Francis Ford Coppola alors à la recherche d'un acteur jeune et pas trop célèbre pour incarner Michael Corleone, héritier de don Vito, dans "Le Parrain" (The Godfather,1972). Bien que les autres acteurs, Marlon Brando et Robert De Niro, soient beaucoup plus célèbres que lui, Al Pacino tient le rôle-pivot de ce film de gangsters, une véritable fresque, un chef-d'œuvre, le seul rôle qui évolue vraiment. Il obtient une nomination pour l'Oscar et ses traits réguliers, son air sombre, sa présence, sa carrure athlétique bien qu'il ne soit pas très grand, lui confèrent rapidement un statut de star. Les critiques new-yorkais lui décernent le "Best Actor Award". Entre les deux films du "Parrain", "Parrain 2e Partie" (The Godfather Part II,1974), il tourne un film de Jerry Schatzberg "L'Epouvantail" (Scarecrow,1973), le public français le découvre véritablement, le film ayant obtenu la Palme d'Or" au Festival de Cannes en 1973. Al Pacino et Gene Hackman reçoivent tous deux une mention spéciale du Jury. Hackman et Pacino incarnent deux vagabonds qui donnent au film une certaine poésie.
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Al Pacino reçoit une deuxième nomination pour "Serpico" (1973) de Sidney Lumet, puis une troisième pour "Le Parrain 2e Partie". Toujours au second plan, Al Pacino est de nouveau nominé pour l'Oscar avec ce qui est peut-être son rôle le plus brillant à ce jour, en braqueur de banque homosexuel qui souhaite utiliser le produit du hold-up pour permettre à son ami de devenir un transsexuel dans "Un Après-midi de chien" (Dog Day Afternoon,1975) de Sidney Lumet. Devenu un acteur de premier plan, il tourne avec Sydney Pollak "Bobby Deerfield" (1977) qui est le septième film d'Al Pacino, lequel représente la nouvelle génération avec Robert De Niro et Dustin Hoffman. Son imitation de Mae West est un grand moment du film, le cinéaste a surpris avec ce mélodrame qui est à contre courant de son "label", le peintre critique d'une certaine Amérique amère et désenchantée. Ce fut une espèce de "Love Story" à trois, racontée dans un style très intimiste...Un mélodrame flamboyant d'intelligence et de sensibilité, comme l'avait écrit un critique de cette période. A noter la prestation de Marthe Keller et Anny Duperey.
Son interprétation dans "Justice pour tous" (And Justice For All,1979) de Norman Jewison lui vaut une nouvelle nomination à l'Oscar, réquisitoire spécieux et habile contre le système judiciaire américain. Al Pacino choisit ses rôles avec circonspection et n'a, pas conséquent, tourné qu'une douzaine de films dans une carrière qui s'étend sur les quinze premières années. Si, parmi tous les scénarios qui lui sont proposés pendant un an, il ne s'en trouve aucun qui l'appâte vraiment, il revient au théâtre dans la production de "Broadway The Basic Training Of Pavlo Hummel" et reçoit son deuxième Tony. Il a aussi pris des risques largement justifiés par les résultats : Retour au thriller urbain avec le film rebutant de William Friedkin "La Chasse" (Cruising,1980) où il jouait un policier en civil entraîné dans le monde du sexe et du crime dans les bars homosexuels de New York. Il s'était laissé pousser les cheveux pour des films dit "commerciaux" qui n'ont pas réussi à trouver un grand public mais plutôt un public averti.
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Dix films, cinq nominations à l'Oscar, telle est l'ascension irrésistible d'Al Pacino, l'un des comédiens les plus représentatifs de sa génération. Son jeu tout intérieur, sa voix très basse, à la limite de l'audible, son regard de chien battu, font de lui un écorché vif et donnent à ses interprétations une concentration intense. Ses compositions sont déjà de véritables anthologies. Son incursion dans une comédie pleine de bons mots "Avec les compliments de l'auteur" (Author! Author!,1982) d'Arthur Hiller, il y incarne, aux côtés de Dyan Cannon et Tuesday Weld, un auteur de Broadway délaissé par sa femme et ses enfants alors qu'on monte enfin sa première pièce. L'année suivante, il reprend le rôle du célèbre gangster inspiré du jeune Al Capone et crée par Paul Muni dans le film de Howard Hawks, pour "Scarface", remake ultra-violent et controversé signé par Brian de Palma sur un scénario d'Oliver Stone. Puis il tourne son premier personnage historique, aux côtés de Nastassja Kinski et Tom Dobb, dans la co-production américo-britannique "Révolution" (1985) de Hugh Hudson, qui retrace la Guerre d'Indépendance de 1776.
Dans le thriller "Mélodie pour un meurtre" (Sea Of Love,1989) d'Harold Becker, il incarne Frank Keller, un flic en bout de course, fasciné par une inquiétante suspecte, interprétée par Ellen Barkin. Ce film marqua le retour à l'écran d'Al Pacino, après quatre ans d'absence. Il est méconnaissable en Big Boy Caprice, le gangster grimé, lubrique et sanguinaire de la célèbre bande dessinée américaine luxueusement adaptée à l'écran par Warren Beatty, "Dick Tracy" (1990), pour lequel il obtient sa deuxième citation à l'Oscar du meilleur second rôle masculin après "Le Parrain", ainsi que l'American Comedy Award. Avec "Le Parrain 3e Partie" (The Godfather Part III,1990), il recrée une nouvelle fois pour Coppola le personnage qui l'a rendu célèbre : Michael Corleone, grisonnant et en quête de respectabilité, tente en vain de soustraire ses enfants à l'emprise de la mafia...
Pacino retrouve sa partenaire de "Scarface", Michelle Pfeiffer, dans la comédie dramatique "Frankie et Johnny" , une histoire d'amour, sur fond de restaurant gréco new-yorkais, entre une serveuse et un cuisinier fraîchement sorti de prison et lecteur de Shakespeare. Dans "Glengarry" (Glengarry Glen Ross,1992) de James Foley, adaptation de la pièce de David Mamet, il interprète aux côtés de Jack Lemmon, Ricky Roma, le "commercial" aux dents longues d'une agence immobilière qui vend des terrains en friche à de riches clients crédules. La même année, il tourne "Le Temps d'un week end" (Scent Of a Woman,1992) de Martin Brest, qui s'inspire en partie du film de Dino Risi "Parfum de femme" avec Vittorio Gassan dans le rôle de l'officier aveugle. Al Pacino, à qui Martin Brest avait interdit de visionner l'oeuvre originale, s'entraîna plusieurs mois, dans la grande tradition de l'Actor's Studio, à entrer dans la peau d'un non-voyant. Ce merveilleux film a reçu trois Golden Globe Awards du meilleur film, meilleur scénario et meilleur acteur pour Al Pacino et valut enfin pour ce dernier l'Oscar du meilleur acteur.
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En 1993, Pacino retrouve Brian de Palma pour le tournage de "L'Impasse" (Carlito's Way,1993), il y joue un gangster sortant de prison et essayant en vain de se venger. Parallèlement à sa carrière d'acteur de cinéma, Al Pacino n'a cessé de se produire sur scène. Au cours de la décennie, il est notamment apparu dans "American Buffalo" de David Mamet, qu'il joua à Broadway en 1983, à Londres en 1984, puis dans diverses mises en scène au cours des quatre années suivantes au Public Theatre dans "Jules César" de Joseph Papp en 1988, et dans "The Logic Stigmatic" , qu'il joua en mars 1990 au Museum of Modern Art de New York et au Public Theatre, avant de produire, d'interpréter et de co-réaliser l'adaptation cinématographique de la pièce.
En 1995, Al Pacino est dirigé par James Foley dans un film intimiste "Instant de bonheur" (Two Bits), mais, marqué par ses origines siciliennes et son personnage de Michael Corleone dans la trilogie du "Parrain", il décide de poursuivre dans cette lignée là, en incarnant un personnage lié à la Mafia dans "Donnie Brasco" (1996) de Mike Newell aux côtés de Johnny Depp dans le rôle-titre. Le film s'inspire de l'histoire authentique de Joe Pistone, responsable dans les années 80, de la chute de plusieurs familles de la mafia new-yorkaise. Un an auparavant, Al Pacino et Robert De Niro seront opposés dans un polar bien ficelé dans "Heat" (1995) de Michael Mann. Pacino diversifie ses créations et impose de plus en plus des personnages dominateurs et manipulateurs, jouissant de leur position sociale ou possédé par leur métier jusqu'à l'obsession. Le réalisateur le dirige dans "City Hall" (1995), histoire d'un maire de New York, charismatique et magouilleur, aux côtés de John Cusak, Bridget Fonda et Danny Aiello.
Mais plus que jamais, la vraie passion d'Al Pacino reste le théâtre, lorsqu'on lui a proposé de tourner "Richard III" pour le cinéma, naquit cette idée non pas d'une simple adaptation de la pièce, mais d'un film à volonté pédagogique qui tenterait d'approcher de manière plus originale la teneur de l'œuvre. Cette expérience unique en son genre n'était pas destinée, au départ, à donner naissance à un long métrage, mais c'est au fil du temps, par étapes et tâtonnements successifs que le projet de "Looking For Richard" (1996) pris cette forme. Le tournage s'étala sur trois ans, interrompu périodiquement par l'emploi du temps du comédien. Al Pacino réussit à s'entourer d'une équipe de comédiens prestigieux comme Alec Baldwin, Kevin Spacey, Winona Ryder, Aidan Quinn, Kenneth Branagh, Kevin Kline, Sir John Gielgud ou Vanessa Redgrave.
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Al Pacino est aussi Lowell Bergman, un producteur de télévision ambitieux, face à Russell Crowe, s'attaquant aux lobbies du tabac dans "Révélations" (The Insider,1999) de Michael Mann, Tony d'Amato, l'entraîneur despotique d'une équipe de football dans "L'Enfer du dimanche" (Any Given Sunday,1999) d'Oliver Stone, Will Dormer, un inspecteur renommé mais tourmenté menant une enquête difficile en Alaska dans "Insomnia" (2002) de Christopher Nolan avec Robin Williams, Viktor Taransky, un réalisateur déchu qui cherche à retrouver sa gloire d'antan en dirigeant une actrice virtuelle dans "Simone" (S1m0ne,2002) d'Andrew Niccol, Eli Wurman, un attaché de presse au bord de la dépression dans "Influences" (People I Know,2002) de Daniel Algrant, Walter Burke, un tortueux recruteur de la CIA dans "La Recrue" (The Recruit,2003) de Roger Donaldson avec Colin Farrell mais également Walter Abrams, un fascinant patron d'une agence de paris sportifs dans "Two For the Money,2005) de D.J. Caruso. Pacino avait aussi réalisé son premier film "Chinese Coffee" en l'an 2000 où il joue également, de même pour "Salomé" (2011) et "Wilde Salome" (2013).
L'acteur s'engage personnellement pour le tournage du "Marchand de Venise" (The Merchant of Venice,2004) de Michael Radford. En 2007, il reçoit l'American Film Institute Life Achievement Award, un prix honorant toute sa carrière cinématographique. En 2008, Al Pacino retrouve pour la deuxième fois son compère Robert De Niro pour le tournage du film "La Loi et l'ordre" (Righteous Kill) de Jon Avnet, contrairement à ce que l'on peut lire sur certaines biographies, Pacino n'a tourné que deux fois avec De Niro, car le premier film, soit "Le Parrain 2e Partie", ils sont sur un même générique mais ne sont pas réunis car deux époques différentes, sachant que De Niro incarne Marlon Brando, jeune. Al Pacino a également joué dans une mini-série télévisée en six épisodes, du nom de "Angels in America" en 2003.
Le 13 février 2012, Al Pacino reçoit la médaille National Medal of Arts par le Président des Etats-Unis, Barack Obama. L'année suivante, on le retrouve en compagnie de Alan Arkin et Christopher Walken, un trio de vieux routards du braquage dans "Les Derniers affranchis" (Stand Up Guys). En 2015, il joue un acteur frappé de démence sous la direction de Barry Levinson "The Humbling". En 2019, il est dirigé par Quentin Tarantino dans "Once Upon a Time...in Hollywood", concernant le meurtre de l'actrice Sharon Tate, ainsi qu'une autre histoire, un autre film, celui-ci signé par Martin Scorsese "The Irishman" (2019). A noter, son dernier film en date de 2025, réalisé par Gus Van Sant "Dead Man's Wire".
*Affiches-ciné * Cinetom
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