TYRONE POWER        1914 - 1958

Acteur Américain   

L'enfance de Tyrone Power se déroula dans le monde du show-biz, ses parents étaient tous les deux acteurs et, alors que le jeune Tyrone a tourné dès l'âge de onze ans, ils signèrent un contrat avec Famous Players et tournèrent dans des films muets à New-York.

Tyrone Edmund Power Jr, plus connu sous le nom de Tyrone Power, est né le 5 mai 1914 à Cincinnati (Ohio) aux Etats-Unis, une année après sa naissance, ses parents partirent pour Hollywood et travaillèrent sous contrat avec la compagnie Selig Pictures. Engagé pour jouer à New York la pièce "Chiu Chin Chow", le père de Tyrone Power repartit pour New York avec sa famille. Les rigueurs du climat les incitèrent à retourner en Californie avec Tyrone et sa jeune sœur Ann. 

  

C'est lors de la Première Guerre mondiale que le père de Tyrone s'engagea dans la Croix Rouge Américaine puis continua à jouer au théâtre. Tyrone Power fut ainsi élevé dans le monde du théâtre et, à l'âge de sept ans, il monta pour la première fois sur les planches. Son apparition fut remarquée et le jeune Tyrone obtint par la suite un rôle important dans la pièce "La Golondrina". Il poursuivit ses études mais, en 1931, il préféra abandonner celles-ci pour le théâtre. Ses parents voulurent l'envoyer à l'université mais il souhaitait devenir acteur et c'est grâce à son père, un comédien shakespearien, que Tyrone Power fut initié aux secrets de l'expression dramatique.

Il débuta à Chicago dans "Le Marchand de Venise, mais le 30 décembre 1931, son père succomba à une crise cardiaque. Tyrone Power trouva du travail à la radio et joua à Broadway dans "Roméo et Juliette", puis dans "Sainte Jeanne" et va suivre les pas de son père en jouant dans plusieurs films américains dont les débuts au cinéma date de 1925 dans "School for Wives". C'est le producteur Darryl F. Zanuck qui le découvrit, ainsi que l'un des principaux metteurs en scène des studios, chargé d'engager des acteurs comme Henry King, qui le dirigea dans onze films. Le premier fut "Le Pacte" (Lloyd's of London,1936), et fit de lui une star. Entretemps, Raoul Walsh est l'un des premiers à le mettre en scène dans un des premiers grands succès de John Wayne, "La Piste des géants" (The Big Trail,1930). Suivent, le cinéaste William Wyler qui le fait tourner dans "Tom Brown of Culver" (1932) puis deux ans plus tard, c'est le tour de Frank Borzage dans "Mademoiselle Générale" (Flirtation Walk). 

On lui confia ensuite des rôles dans les plus prestigieuses productions de la Fox : drames historiques,  comédies musicales, westerns,, vers la fin des années 30, puis films d'action et de bravoure après 1940. La personnalité ouverte mais relativement faible de Tyrone Power avait l'avantage de bien s'harmoniser avec ses partenaires. On lui donna d'abord des rôles romantiques dans l'intention de mettre en valeur de nouvelles stars comme Loretta Young, Sonja Henie, ou Alice Faye. Les trois qu'il tourne avec cette dernière sont ce qu'il y a de mieux dans le genre, et incluent le tribut de la Fox à Irving Berlin, "L'Incendie de Chicago" (In Old Chicago,1937 avec un budget de plus d'un million et demi de dollars, fut l'un des plus importants de l'époque. Dans la foulée, Zanuck s'empressa de réunir la même équipe, notamment Henry King, Alice Faye et Don Ameche pour "La Folle parade" (Alexander's Ragtime Band,1938).

"L'Amour en première page" ( Love is News,1937) est le second des cinq films tournés par Tyrone Power et Loretta Young ensemble, succédant à "Quatre femmes à la recherche du bonheur" (Ladies in Live,1936) et précédant "Café métropole" (1937), tous deux réalisés par Edward H. Griffith, "J'ai deux maris" (Second Honeymoon,1937) de Walter Lang et "Suez" (1938) d'Allan Dwan, dont l'ouragan est un des clous de la production. Quelques mois après la présentation de "Suez", Annabella et Tyrone Power se marièrent dans la maison de Charles Boyer à Hollywood, le 23 avril 1939. A noter également sa prestation, dans le merveilleux film de W.S. Van Dyke "Marie-Antoinette" (1938) aux côtés de Norma Shearer.

Lorsque les studios se lancent dans le Technicolor, Power fut le premier à en profiter, puisqu'il tourna "Le Brigand bien-aimé" (Jesse James,1939) qui remporte un vif succès, sans oublier que le réalisateur Henry King était soucieux d'authenticité. "La Mousson"(The Rains Came,1939) de Clarence Brown, d'après le roman de Louis Bromfield, confirma le talent de Tyrone Power, film qui obtint l'Oscar des effets spéciaux. En 1940, "Johnny Apollo" fut la première composition dramatique de Tyrone Power et du premier des cinq films qu'il tournera sous la direction de Henry Hathaway. Les autres sont "L'Odyssée des Mormons" (Brigham Young,1940) avec Linda Darnell, "La Rose noire" (The Black Rose,1950) avec Orson Welles et Cécile Aubry, "L'Attaque de la Malle-Poste" (Rawhide,1951) avec Susan Hayward, western réussi et "Courrier diplomatique" (Diplomatic Courier,1950) avec Patricia Neal.

Désigné pour la troisième année consécutive "Roi de l'écran" par le public, Tyrone Power tourne en 1941, en Technicolor, aux côtés de Rita Hayworth et Anthony Quinn : "Arènes sanglantes" (Blood and Sand) qui fut le sommet de sa carrière. Il y retrouvait pour la quatrième et dernière fois Linda Darnell avec laquelle il avait déjà partagé l'affiche dans "Le Signe de Zorro"(The Mark of Zorro,1940), ces deux films ont été réalisé par Rouben Mamoulian. Grâce à ces deux succès, l'acteur obtient de Darryl Zanuck, un rôle contemporain qu'il souhaitait depuis longtemps dans "A yank in the R.A.F." (1941) réalisé par Henry King, et l'autorisation de remonter sur scène pour jouer pendant quinze jours "Liliom" aux côtés de son épouse Annabella.

Après avoir tourné "Le Chevalier de la vengeance" (Son of Fury,1942) de John Cromwell, qui décevra les spectateurs car réalisé en noir et blanc, habitués aux films en couleur, voir Technicolor. A noter la présence de Gene Tierney, George Sanders, Frances Farmer et celle qui fut la fiancée de Frankenstein : Elsa Lanchester. Ty, comme le surnomment ses amis, incarne avec brio Clive Briggs, un déserteur Anglais, dans "Ames rebelles" (This Above All,1942) d'Anatole Litvak, d'après le célèbre roman d'Eric Knight. Malheureusement, ses admirateurs ne l'acceptent pas dans ce personnage plein de contradictions et préfèrent le voir en costume et l'épée à la main. La même année, il joue dans "Le Cygne noir" (The Black Swan) d'Henry King, l'un des films de pirates les plus populaires, avec pour partenaires : Maureen O'Hara et Anthony Quinn. On pouvait assister à des combats navals et à des duels remarquablement réglés. "Le Cygne noir" eut plusieurs nominations aux Oscars. Le chef-opérateur Leon Shamroy, remporta l'Oscar de la couleur pour sa superbe utilisation du Technicolor.

Malheureusement la Seconde Guerre mondiale s'intensifie et Tyrone Power s'engage dans l'armée le 24 août 1942, le même jour qu'Henry Fonda, en choisissant les US Marines et, malgré l'intervention de Zanuck, exige de commencer au bas de l'échelle comme simple deuxième classe. Pendant cette période transitoire, le seul film qu'il interprétera fut "Requins d'acier" (Crash Dive,1943) d'Archie Mayo, un film de guerre sur les sous-marins, sera sa dernière apparition jusqu'en 1946 dans un long métrage. Après une période d'entraînement à San Diego, il entre à l'école d'officiers et en sort avec le grade de lieutenant. Il apprend ensuite à piloter et reçoit ses insignes en avril 1944. Durant cette époque, il participe à différentes opérations de propagande : un court métrage, "Hollywood in Uniform" ainsi que plusieurs émissions de radio. En février 1945, il est envoyé dans le Pacifique, à Okinawa, Guam et Iwo Jima avec le service de ravitaillement des Marines. Le 14 janvier 1946, il est démobilisé et revient à la Fox où il signe un nouveau contrat de longue durée.

Après la guerre, Tyrone Power s'essaie aux drames psychologiques, le retour sur les écrans est difficile, "Le Fil du rasoir" (The Razor's Edge,1946) d'Edmund Goulding est un échec, en partie à cause d'un scénario difficile, malgré la présence de Gene Tierney et Anne Baxter. Désireux de modifier son image auprès du public et déterminé à être pris, enfin, pour un grand comédien, Tyrone Power convainquit lui-même Darryl F. Zanuck de lui confier le rôle ingrat, nuancé et, finalement trouble et antipathique de Stan Carlisle dans "Le Charlatan" (Nightmare Alley,1947) dont Edmund Goulding signa à nouveau la réalisation. Quant à Tyrone Power, il ne fut pas récompensé pour l'audace d'une création que beaucoup s'accordent à juger comme la meilleure de sa carrière : ses fans ne le suivirent pas, le film fut à nouveau un échec commercial et il ne fut même pas gratifié d'une nomination aux Oscars du meilleur acteur.

Pour essayer de remonter sa côté auprès du public, il se décide jouer à nouveau dans des rôles à costumes, dans des films d'aventures au budget important comme dans "Capitaine de Castille" (Captain From Castille,1947) d'Henry King, d'après le roman de Samuel Shellabarger dont un autre roman fut traduit au cinéma "Echec à Borgia" (Prince of Foxes,1949), qui fut le huitième film des onze tournés par Tyrone Power sous la direction d'Henry King avec Orson Welles qui devait à nouveau tourner avec Power dans "La Rose noire" de Henry Hathaway. Entretemps, l'acteur tourna dans "Scandale en première page" (That Wonderful Urge,1948) de Robert Sinclair, un remake de "L'Amour en première page". Après un intermède théâtral à Londres, il revient à l'aventure de guerre dans "Guérillas" (American Guerilla in the Philippines,1950) avec Micheline Presle, film alimentaire tant pour son acteur principal que pour son réalisateur Fritz Lang.

"L'Attaque de la Malle-Poste" (1951) est un western de qualité, réalisé avec professionnalisme, cependant Tyrone Power perd sa place de leader de la compagnie Fox, au profit de Gregory Peck. Il change de maison de production espérant ainsi regagner la faveur du public, mais malheureusement, ni "Capitaine King" (King of the Khyber Rifles,1953) d'Henry King, ni "Ce n'est qu'un au revoir" (The Long Gray Line,1955) de John Ford n'ont d'audience. Seul "Tu seras un homme mon fils" (The Eddy Duchin Story,1956) de George Sidney est classé parmi les dix meilleurs succès commerciaux de l'année 1956. Produit par Universal,  "Le Gentilhomme de la Louisiane" (The Mississippi Gambler,1953) de Rudolph Maté, fut interprété par Tyrone Power qui, jusqu'alors, était sous contrat à la Twentieth Century Fox, ce fut son seul film, tourné en dehors de ce studio.

C'est grâce à la télévision, dans "Mademoiselle Julie", qu'il montre avec sérénité, son vrai talent de comédien. En Angleterre, il produit et interprète "Pour que les autres vivent" (Seven Waves Away,1957) de Richard Sale avec Mai Zetterling, drame de vingt-cinq surveillants d'un naufrage dans un canot de sauvetage qui ne peut contenir que douze personnes ! . A noter deux autres films joués par Tyrone Power, "Tant que soufflera la tempête" (Untamed,1955) de Henry King avec Susan Hayward, mais le dernier tandem Tyrone Power- Henry King fut "Le Soleil se lève aussi" 'The Sun Also Rises,1957) avec Juliette Gréco, Mel Ferrer, Ava Gardner et Errol Flynn. Quant à John Ford, il retrouva une ultime fois, Tyrone Power pour le diriger dans "Quand se lève la lune" (The Rising of the Moon,1957).

"Témoin à charge" (Witness For the Prosecution,1957) de Billy Wilder le propulse à nouveau parmi les stars de Hollywood. A la fin de l'année 1958, il part en Espagne tourner "Salomon et la reine de Saba" avec Gina Lollobrigida, le film est presque terminé, quand il meurt prématurément d'une crise cardiaque, le 15 novembre 1958, après le tournage d'un combat avec George Sanders, le réalisateur du film, King Vidor devra recommencer toutes les scènes avec Yul Brynner. Tyrone Power ne fut peut-être pas un grand acteur, mais dans la vie, selon David Niven, il était le "favori de tout le monde... une exception - un homme aussi foncièrement gentil qu'il en avait l'air".

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