FRANCOISE FABIAN, UNE GRANDE COMÉDIENNE DISCRÈTE

22 mars 2025

FRANCOISE FABIAN, UNE GRANDE COMÉDIENNE DISCRÈTE

FRANCOISE FABIAN 1933

Actrice, Chanteuse Française

Avant d'évoquer la carrière cinématographique de Françoise Fabian, un hommage à la comédienne Emilie Dequenne, il est vrai que je n'ai pas vu de nombreux films la concernant, mise à part "Rosetta" orchestrée par les Frères Dardenne, qui était une véritable réussite, tant dans la mise en scène que par le jeu débutant mais tellement réaliste de l'actrice. Vu également "A perdre la raison" de Joachim Lafosse ainsi que celui d'Albert Dupontel "Au revoir là-haut" qui ne m'a pas laissé indifférent.

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Françoise Fabian, trois films nous viennent en mémoire "Ma Nuit chez Maud" (1969) d'Eric Rohmer, "La Bonne Année" (1973) de Claude Lelouch et "Raphael et le débauché" (1971) de Michel Deville. Françoise Fabian est née le 10 mai 1933 à Alger, de son véritable nom : Michèlle Cortès De Leon y Fabianera. Son père d'origine espagnol, était instituteur, sa mère d'origine polonaise.

Après ses études au Lycée Fromentin à Alger, elle débute une formation artistique au conservatoire de musique d'Alger où elle apprend le piano et l'harmonie. C'est après avoir obtenu son baccalauréat, qu'elle se décide à venir à Paris et s'inscrit au Conservatoire national supérieur d'art dramatique où elle fera la connaissance d'une bande de copains, dont certains sont devenus célèbres comme Jean-Pierre Marielle, Pierre Vernier, mais aussi Jean-Paul Belmondo, Jean Rochefort, Bruno Crémer, Guy Bedos, Claude Rich, Jean-Pierre Mocky et Michel Beaune. Françoise Fabian suivra également des cours chez René Simon.

C'est ainsi qu'elle débute au théâtre en 1954, au théâtre de la Madeleine dans la pièce "Le Pirate". Un an plus tard, elle fait ses premiers pas au cinéma dans "Mémoires d'un flic" de Pierre Foucaud avec comme acteurs principaux Michel Simon et Suzy Prim. Suivront "Le Feu aux poudres" (1957) de Henri Decoin avec Raymond Pellegrin et Charles Vanel, "Cette sacrée gamine" (1956) de Michel Boisrond avec Brigitte Bardot, "Le Couturier de ces dames" (1956) de Jean Boyer où elle donne la réplique à Fernandel et Suzy Delair. Elle est confinée pendant près de dix ans dans des rôles complémentaires, on peut citer également "Les Aventures de Till l'espiègle" (1956) de Joris Ivens et Gérard Philipe et "Michel Strogoff" (1956) de Carmine Gallone aux côtés de Curd Jurgens.

On peut dire que Françoise Fabian a consacré l'essentiel de ses efforts au théâtre : "Juanito", "L'Or et la paille", "La Brune que voilà", "Les Femmes savantes", "Le Misanthrope", "Crime parfait", "La Parodie du ciel", "Machin chouette", "Version grecque", "Les Troyennes"... Au cinéma, elle continue avec brio de donner la réplique à de nombreux comédiens, Pierre Fresnay dans "Les Fanatiques" (1957) d'Alex Joffé, Paul Meurisse et Fernand Ledoux dans "Les Violents" (1959) de Henri Calef, Jean Marais et Danièle Delorme dans "Chaque jour à son secret" (1958) de Claude Boissol, Robert Lamoureux dans "La Brune que voilà" (1960)

Marié en 1958 à Jacques Becker, Françoise Fabian n'aura pas l'occasion de collaborer sous sa direction, il faut dire que le cinéaste décède en 1960, après le tournage du film "Le Trou". Il lui faudra attendre d'être dirigé par Louis Malle dans "Le Voleur" (1966) pour trouver un rôle à sa mesure, ce qui débouchera sur un autre film non négligeable "Belle de Jour" (1966) de Luis Bunuel, où elle incarne Charlotte, employée d'une maison close. Elle s'impose définitivement avec "Ma Nuit chez Maud" (1969) d'Eric Rohmer avec Jean-Louis Trintignant, même si l'accueil est mitigé, mais on ne peut oublier l'excellente interprétation de Françoise Fabian, qui restera l'un des personnages féminins les plus remarquables du cinéma français.

C'est dans les années 70, que Françoise Fabian aura marqué le cinéma français, d'abord ce fut "Raphaël et le débauché" de Michel Deville avec Maurice Ronet et Brigitte Fossey, puis sous la direction de François Leterrier "Projection privée" (1973) aux côtés de Jane Birkin, Bulle Ogier et Jean-Luc Bideau. Elle ne cesse de tourner avec de nombreux cinéastes en vogue comme Eric Rohmer "L'Amour l'après-midi" (1972), Claude Lelouch "La Bonne Année" où elle donne la réplique à Lino Ventura, Yves Robert "Salut l'Artiste" (1973) avec Mastroianni, qu'elle retrouve dans "Vertiges" (Per le antiche scale,1975) de Mauro Bolognini. Ses apparitions sont de plus en plus marquantes : "Les Fougères bleues" (1975) de Françoise Sagan, "Madame Claude" (1976) de Just Jaeckin,

Françoise Fabian possède un talent de comédienne exceptionnelle, des personnages féminins des plus remarquables du cinéma français mais aussi international. Même dans des seconds rôles, elle excelle, tellement son expérience est forte, son charisme reconnu. Le cinéaste Belge André Delvaux la réclame dans "Bienvenuta" (1983) aux côtés de Fanny Ardant et Vittorio Gassman; Jerry Schatzberg, également dans "L'Ami retrouvé" (Reunion,1988) avec Jason Robards, ainsi que Manoël De Oliveira pour son film "La Lettre" (A Carta,1999).

Dans les années 2000, elle reprend du service, car entre 1990 et 1999, on comptabilise quatre films dont "La Bûche" (1999) de Danièle Thompson et "Plaisir d'amour" (1990) de Nelly Kaplan. On retiendra en 2010, le sublime film de Olivier Ducastel et Jacques Martineau "L'Arbre et la forêt" avec une merveilleuse complicité avec le regretté Guy Marchand. Ce film a remporté le Prix Jean Vigo 2009 et s'inspire en grande partie de la déportation et de la vie de Pierre Seel, homosexuel alscacien interné dans le camp de Schirmeck. On peut également souligner sa participation au film de Bruno Chiche "Je n'ai rien oublié" (2010) avec Gérard Depardieu, dont le thème est centré sur la maladie d'Alzheimer.

Autre film, autre succès, "Les Garçons, et Guillaume, à table !" (2013), première réalisation de Guillaume Gallienne, son film autobiographique a été récompensé de nombreux prix dont le César du Meilleur film, Meilleur Premier Film, Meilleur Acteur et deux autres César. En 2024, elle tourne sous la direction de Claude Lelouch "Finalement" soit cinquante après "La Bonne Année". Françoise Fabian avait épousé le comédien Marcel Bozzuffi en 1963, jusqu'à son décès le 2 février 1988.

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