GENEVIÈVE PAGE              1927 - 2025

Actrice Française

Geneviève Page est décédée le 15 février 2025 à Paris, à l'âge de 97 ans. Elle fut l'une des gloires du théâtre classique et  l'une de nos comédiennes des années 50-60. De son véritable nom Geneviève Bonjean, elle est née le 13 décembre 1927 à Paris, d'un père antiquaire et poète, féru d'art et de littérature : Jacques-Paul Bonjean et la filleule de Christian Dior, on la catalogue trop en femme élégante, vaguement hautaine, à l'aise dans le luxe des réceptions mondaines.

Geneviève Page est élève au lycée Racine à Paris et se décidé à suivre les cours d'art dramatique de Tania Balachova, puis elle entre au Conservatoire national supérieur d'art dramatique en 1948; puis débute comme coryphée à la Comédie Française dans "Le Lever de soleil". Elle poursuit sa dynamique en s'intégrant également au T.N.P. (Théâtre National Populaire) où elle donne la réplique à Gérard Philipe dans "Lorenzaccio" et "Les Caprices de Marianne". Elle fait la navette entre Georges Wilson et Jean-Louis Barrault, le T.N.P. et Chaillot, jouant beaucoup de classiques, notamment "Andromaque" à New York, "Le Soulier de satin" et "La Fausse suivante". Le théâtre de boulevard la réclame : "La Manière forte" avec Robert Lamoureux, "Le Canard à l'orange" avec Jean Poiret ... 

Geneviève Page débute au cinéma en 1949 dans le film "Ce siècle a cinquante ans" de Denise Tual, et enchaîne deux ans plus tard, aux côtés de Gérard Philipe et Noël Roquevert dans "Fanfan la Tulipe" (1952) de Christian-Jaque, puis avec Robert Lamoureux dans "Lettre ouverte" (1952) d'Alex Joffé. Après quelques rôles vedettes, elle est véritablement révélée par le film de Carmine Gallone "Michel Strogoff"(1956). Après avoir poursuivi sa carrière cinématographique avec divers prestations comme celle avec Michel Simon dans "L'Etrange désir de Monsieur Bard"(1953) de Géza Radvanyi ou Jean Marais dans "Amour de poche" (1957) de Pierre Kast, comme celle avec Curd Jurgens dans "Michel Strogoff", ce succès sans véritable conséquence, ne lui permettra pas de persévérer.

Le cinéma américain fait appel à elle dès le milieu des années 50 pour incarner les Européennes  stylées dans de grandes productions américaines, comme "L'Enigmatique Monsieur D" (Foreign Intrigue,1956) de Sheldon Reynolds avec Robert Mitchum, "Le Bal des adieux" (Song Without End,1960) de Charles Vidor et George Cukor avec Dirk Bogarde ou "Le Cid" (El Cid,1961) d'Anthony Mann avec Charlton Heston. Le cinéaste René Clément lui propose un rôle dans "Le Jour et l'heure" (1963) aux côtés de Simone Signoret et Stuart

Whitman.

On la distingue en maquerelle dans "Belle de Jour" (1967) de Luis Bunuel avec Catherine Deneuve et Francis Blanche, d'ailleurs, l'année suivante, on la retrouve auprès de Catherine Deneuve dans "Mayerling" (1968) de Terence Young. On la retrouve aux côtés de Paul Meurisse dans "Le Majordome" de Jean Delannoy en 1964, Jean-Paul Belmondo dans "Tendre voyou" (1966) de Jean Becker ou Maurice Ronet et Annie Girardot dans "Trois chambres à Manhattan" (1965) de Marcel Carné.

On ne pouvait que la remarquer auprès de Bernard Blier et Gérard Depardieu dans "Buffet froid" (1979), de Bertrand Blier où allongé dans le grand lit, elle intrigue le spectateur. Un autre réalisateur, mais Américain, Robert Altman la dirige dans "Beyond Therapy"(1987) en mère extravagante et grossière d'un homosexuel. Elle retrouve Jean-Paul Belmondo et lui donne à nouveau la réplique dans "L'Inconnu dans la maison" (1992) de Georges Lautner. En 2003, Geneviève Page tourne son ultime film "Rien que du bonheur" de Denis Parent, elle décède le 14 février 2025 à Paris, à l'âge de 97 ans.

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