STEWART GRANGER, SCARAMOUCHE, LE PRISONNIER DE ZENDA
STEWART GRANGER 1913 - 1993
Acteur Britannique
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Grand, brun, débonnaire, Stewart Granger s'est spécialisé dans les rôles de romantiques fougueux, sans jamais prendre son métier d'acteur trop au sérieux. Comédien britannique né le 6 mai 1913 à Londres, son véritable nom est James LaBlache Stewart. Il fait ses études au collège d'Epsom et se destine tout d'abord à la médecine.
Stewart Granger goûte aux plaisirs de la figuration grâce à un ami, l'acteur Michael Wilding, et l'amour du théâtre est le plus fort, il s'inscrit au cours d'art dramatique de l'école Webber-Douglas. Il débute à l'Old Vic et apparaît au cinéma dans de petits rôles dès 1933 dans "Fille du Sud" (A Southern Maid) de Harry Hughes ou "I Spy" (1933) d'Allan Dwan. Son homonymie gênante avec un célèbre acteur américain le contraint à changer de patronyme. Il se fait donc connaître en jouant sur les scènes londoniennes aux côtés de Vivien Leigh en 1937 sous le nom de Stewart Granger.
Démobilisé après deux ans de guerre, blessé au Black Watch Regiment, Stewart Granger reprend sa carrière cinématographique au milieu de la guerre et se fait un nom grâce au jeune héros d'un film produit par Gainsborough Pictures, "L'Homme en gris" (The Man In Grey,1943) de Leslie Arliss, auprès d'un James Mason lâchement ignoble. C'est également en 1943 qu'il fait sa rentrée au théâtre dans "Gaslight" avec l'actrice Deborah Kerr. Tout en devenant l'un des jeunes premiers les plus en vue du cinéma britannique de l'époque avec son ami James Mason. On les retrouvera ensemble dans "Service secret" (Secret Mission,1942) d'Harold French, "L'homme fatal" (Fanny By Gaslight,1944) d'Anthony Asquith, dans lesquels ils sont souvent rivaux. Ils deviennent même interchangeables, l'un jouant un rôle conçu pour l'autre et inversement : c'est ainsi que Stewart Granger incarne le violoniste Paganini dans "L'Archet magique" (The Magic Bow,1946) de Bernard Knowles, un rôle initialement prévu pour James Mason.
Avec la sortie du film "La Madone aux deux visages" (Madonna of the Seven Moons,1944) d'Arthur Crabtree avec Stewart Granger, l'actrice Phyllis Calvert sort de l'anonymat. Si le public lui réserva un accueil triomphal, en particulier lors de sa réédition en 1949, la critique fit la fine bouche, reprochant au film son symbolisme et son manichéisme. Granger participe à l'un des premiers classiques du néo-réalisme anglais avec "Un Soir de rixe" (Waterloo Road,1945) de Sidney Gilliat. En 1947, il tourne sous la direction de Marc Allégret dans "Jusqu'à ce que mort s'ensuive" (Blanche Fury), lequel reçut le grand prix du film en couleurs au Festival de Locarno en 1948.
En 1949, lorsque James Mason est sollicité par Hollywood, Stewart Granger reste le plus grand séducteur du cinéma anglais, un personnage romantique qu'il tempère toutefois par un naturel désabusé. Après un premier mariage qui fut un échec, il épouse en 1950 la jeune actrice Jean Simmons, sa partenaire dans "César et Cléopâtre" (Caesar and Cleopatra,1946) de Gabriel Pascal qu'il a retrouvée dans "Adam et Evelyne" (Adam and Evelyne,1949) d'Harold French, ils se marièrent peu de temps après la fin du tournage, malgré leur différence d'âge, elle avait vingt ans, lui trente-six ans et partirent ensemble continuer leurs carrières à Hollywood, lui signant un contrat avec la MGM, elle avec la Fox. La MGM lui propose un contrat d'un million de dollars pour une période de sept ans d'exclusivité. La gloire internationale va consacrer sa carrière cinématographique.
"Sarabande" (Saraband For Dead Lovers,1948) réalisé par Basil Dearden devait être la production la plus coûteuse jamais encore réalisée par les studios Ealing et leur premier film en Technicolor trichrome mais le film n'eut pas l'enthousiasme escompté. 1950 - 1957 constitue la grande période de triomphe de Stewart Granger : il devient une star internationale avec plusieurs grands succès. Il tourne un remake coloré et réussi en étant l'explorateur Allan Quatermann dans "Les Mines du roi Salomon" (King Solomon's Mines,1950) de Compton Bennett et Andrew Marton, d'après le roman de H. Ridder Haggard, tourné en Afrique, où il partage l'affiche avec Deborah Kerr dont ce fut leur premier film réciproque, ils furent de nouveaux partenaires pour "Le Prisonnier de Zenda" (The Prisoner of Zenda,1952) de Richard Thorpe, dans lequel il affronte son vieux complice James Mason, puis dans "La Reine vierge" (Young Bess,1953) de George Sidney, lequel avait déjà dirigé Stewart Granger l'année précédente dans "Scaramouche", le héros bondissant et d'un duel d'escrime devenu légendaire aux côtés de Mel Ferrer . L'acteur jouait ici avec sa propre femme, Jean Simmons.
Sa distinction aristocratique le désigne pour incarner le dandy célèbre de "Beau Brummell" (1954) de Curtis Bernhardt avec Elizabeth Taylor et Peter Ustinov. Les plus grands cinéastes se disputent le privilège de le diriger : George Sidney, Richard Thorpe, William Dieterle; et aussi Fritz Lang dans "Les Contrebandiers de Moonfleet" (Moon Fleet,1955), production en Cinemascope dont l'action se situe dans le Dorset, en 1770. Entretemps, William Dieterle le dirige dans "Salomé" (1953) avec Rita Hayworth et Charles Laughton et George Cukor dans "La Croisée des destins" (Bhowani Junction,1955) avec Ava Gardner. Quant à Richard Brooks, c'est "La Dernière chasse" (The Last Hunt,1956) qu'il réalise et lui permet de réunir Stewart Granger et Robert Taylor.
Toujours pour la MGM, Stewart Granger enchaîne les tournages avec "L'émeraude tragique" (Green Fire,1954) d'Andrew Marton, où le comédien affronte successivement une attaque de bête sauvage, des explosions suivies d'un effondrement de galeries de mine et d'un sauvetage risqué, une inondation ou un glissement de terrain, tout cela en compagnie de Grace Kelly. "Des pas dans le brouillard" (Footsteps in the Fog,1955) d'Arthur Rubin est la quatrième et dernière fois que Stewart Granger et Jean Simmons tournaient ensemble.
Mais le comédien s'est acquis la réputation d'être peu docile, d'un caractère irritable; difficile et capricieux. En 1956, le "Daily Mirror" le définit comme "l'acteur anglais le plus impopulaire d'Hollywood". Petit à petit, cette notoriété gênante va lui causer un grand tort dans la profession. Après expiration, son contrat qui le liait à la MGM en 1957 se termine par deux films médiocres et insignifiants. Bien que naturalisé américain en 1956, Stewart Granger rentre dans son pays natal pour y apparaître dans une série de petits films qui ne sont en rien comparables à ceux qui firent sa gloire. On peut citer malgré tout "La Petite hutte" (The Little Hut,1957) de Mark Robson avec David Niven et Ava Gardner.
Stewart Granger est moins demandé, il fait en moyenne un film par an au cours des années 60 et apparaît sur le petit écran vers 1969-1971, en Sherlock Holmes. En 1961, Basil Dearden l'avait dirigé dans "Scotland Yard contre X" (The Secret Partner). En 1960, sa femme Jean Simmons le quitte, le comédien, lequel accepte de tourner dans de petites coproductions européennes qui achèvent de détruire sa gloire et sa popularité. Il décide d'abandonner le cinéma en 1967 et ne fera qu'une ultime apparition dix ans plus tard avec "Les Oies sauvages" (The Wild Geese,1978) d'Andrew McLaglen. En 1962, Sergio Leone et Robert Aldrich lui proposent la transposition de "Sodome et Gomorrhe" (Sodom and Gomorrah) et Henry Hathaway "Le Dernier safari" (The Last Safari,1967). Il retrouve néanmoins un regain de popularité aux Etats-Unis au début des années 70, en étant le héros d'un feuilleton TV, "The Men from Shiloh". Stewart Granger décède le 16 août 1993 à l'âge de 80 ans à Santa Monica (Californie).
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