JANE WYMAN, TOUT CE QUE LE CIEL PERMET
JANE WYMAN
Actrice Américaine 1917 - 2007
Jane Wyman est née Sarah Jane Fulks le 5 janvier 1917 à Saint-Joseph (Missouri), dans une famille de politiciens dont elle est la fille du maire de la ville. Sa mère tente de la pousser vers le métier d'actrice professionnelle dès son plus jeune âge, qui veut en faire une vedette-enfant avec peu de succès.
Elle apprend le chant et la danse et se présente à Hollywood à l'âge de huit ans, mais personne ne s'intéresse à elle. Sept ans plus tard, elle fait une nouvelle tentative qui rencontre la même indifférence. Déçue, elle retourne dans le Missouri et occupe divers emplois comme manucure et standardiste. Puis, elle est engagée comme chanteuse dans une radio locale, sous le nom de Jane Darrell, et fait la connaissance du chorégraphe LeRoy Prinz qui l'emmène à Los Angeles.
Après un bout d'essai, Jane Wyman est prise sous contrat, le 7 mai 1936, par la Warner qui l'intègre parmi ses nombreuses "chorus girl". Elle figure ainsi, le plus souvent sans être nommée au générique, dans plusieurs comédies musicales de Dick Powell, Joan Blondell et Ruby Keeler. Ce début de célébrité, lui permet de tenir quelques petits rôles, après avoir pris le nouveau nom de Jane Wyman. Teinte en blonde, maquillée avec excès et vêtue de robes extravagantes, elle joue les petites amies de gangsters, les vendeuses de magasin ou les camarades au grand cœur et réussit peu à peu à s'imposer. Lorsque Joan Blondell et Glenda Farrell, les deux blondes-platine de la Warner quittent leur agent, on pense à elle pour leur succéder.
Ses rôles prennent de l'importance, mais on ne lui confie encore que des séries B avec les acteurs tels que John Payne, Eddie Albert ou George Brent. Entre 1936 et 1941, Jane Wyman tourne dans une vingtaine de films, bon nombre d'entre eux sont depuis longtemps oubliés, mais on peut toutefois citer les titres suivants : "Mon homme Godfrey" (My Man Godfrey,1936) de Gregory La Cava, "Chercheuses d'or" (Gold Diggers of 37,1936) de Lloyd Bacon, "Le Roi et la figurante" (The King And the Chorus Girl,1937) de Mervyn LeRoy, "La Foule hurle" (The Crowd Roars,1938) de Howard Hawks et "Tugboat Annie Sails Again" (1940) de Lewis Seiler avec Ronald Reagan, acteur qu'elle épouse la même année et qui deviendra Président des Etats-Unis.
En 1942, enfin, elle trouve sa chance face à Edward G. Robinson dans "Larceny Inc." de Lloyd Bacon. Abandonnant son apparence provocante, elle révèle un charme et un talent subtils qui ne laissent pas le public indifférent. Absente quelques mois pour mettre au monde un enfant Jane Wyman reprend le chemin des studios en abandonnant ses accessoires de blonde-platine. Elle se montrera désormais sous son véritable visage. De la Warner, elle passe à la Paramount, et justement elle est choisie par Billy Wilder qui avait justement soupçonné ses talents de comédienne, elle incarne la fiancée de Ray Milland, alcoolique invétéré dans "Le Poison" (Lost Weekend,1945) et prouve qu'elle peut jouer autre chose que les personnages secondaires de ses débuts. Il s'agit là de l'un de ses meilleurs films.
La MGM la demande alors pour être la partenaire de Gregory Peck dans "Jody et le faon" (The Yearling,1946) réalisé par Clarence Brown : cheveux tirés, vieillie par le maquillage, apparaît en courageuse femme de pionnier, elle impressionne Hollywood par son interprétation et sa performance, de ce fait, elle est nommée aux Oscars de 1946. Enfin, en 1948, sa propre compagnie de production lui offre un rôle digne de ce nom dans "Johnny Belinda" (1948) de Jean Negulesco. Sa composition d'une jeune sourde muette qui, après avoir été violée, donne naissance à un enfant sans pouvoir expliquer ce qui s'est passé et est rejetée par les siens, lui fait gagner l'Oscar d'interprétation.
Son allure modeste et son air d'être en permanence contrariée sont, certes, des atouts, mais aussi les preuves d'un registre limité. Elle obtient néanmoins deux autres nominations pour ses interprétations dans le mélodrame "La Femme au voile bleu" (The Blue Veil,1951) de Curtis Bernhardt et "Le Secret magnifique" (Magnificent Obsession,1954) de Douglas Sirk. Ce film à un tel succès que le réalisateur s'empresse de tourner une suite "Tout ce que le ciel permet" (All That Heaven Allows,1955). On peut également citer, plusieurs films dans des registres très divers : le suspense d'Alfred Hitchcock "Le Grand alibi" (Stage Fright,1950) avec Marlène Dietrich et Richard Todd, le drame avec "La Ménagerie de verre" (The Glass Menagerie,1950) d'Irving Rapper avec Kirk Douglas, la comédie avec "Si l'on mariait Papa" (Here Comes the Groom,1951) de Frank Capra avec Bing Crosby.
Les années 60, Jane Wyman se consacre plutôt à la télévision qu'au cinéma, elle réduit ses apparitions à l'écran et se tourne vers la télévision où elle anime une émission, "The Firestone Theatre". Jane Wyman fut mariée quatre fois : de 1936 à 1937 avec Myron Futterman, de 1940 à 1948 avec Ronald Reagan, puis de 1952 à 1954 avec le musicien Frederick Karger qu'elle épousera à nouveau en 1961 pour divorcer en 1965. Rien ni personne ne peut lui retirer son monopole de comédienne qui fait pleurer les foules. Dans la vie, Jane Wyman décède le 10 septembre 2007 à l'âge de 90 ans à Palm Springs et l'on peut dire qu'elle a été une bonne vivante et une femme d'affaires.
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