Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
CINETOM
14 mai 2024

DÉCES DU CINÉASTE AMÉRICAIN ROGER CORMAN

DÉCES DU CINÉASTE AMÉRICAIN

ROGER CORMAN

Le cinéaste Américain Roger Corman est décédé le 9 mai 2024 à l'âge de 98 ans. Le réalisateur et producteur s'est éteint dans sa maison de Santa-Monica, en Californie, auprès de son entourage. Il aura fait débuter de nombreux acteurs et cinéastes prometteurs pour son époque : Robert De Niro, Jack Nicholson, Martin Scorsese ou James Cameron.

"La plupart de mes films ne disposaient que de budgets restreints. A l'époque, je ne pouvais guère changer cet état de choses. Mon premier objectif était de tourner des films, en m'arrangeant pour que ce soit le plus agréable possible pour moi. Une fois que la machine a été lancée, je n'ai surtout pas voulu arrêter... 

J'ai réalisé des films de gangsters, des films d'horreur, d'aventures, de science-fiction... Dans chacun d'eux, je me suis efforcé de mettre un peu de moi-même. Sans m'inquiéter du fait que je ne disposais que d'un petit budget, ou d'un faible nombre jours de tournage, j'ai travaillé de mon mieux sur chaque production." C'est ainsi que Roger Corman résume sa carrière de réalisateur de 1955 à 1970.

Roger Corman est né le 5 avril 1926 à Détroit (Etats-Unis), Il est en effet venu à la réalisation de la façon la plus simple qui soit. Après un diplôme d'ingénieur obtenu à l'Université de Stanford et quelques mois passés à étudier la littérature anglaise à Oxford, il commence par écrire des scripts. Lorsqu'il voit comment son premier scénario vendu est traité par la société de production Allied Artists, sa surprise est à son comble. Mais son salaire de "producteur-associé" et les droits du script lui permettent de pouvoir produire son premier film, "The Monster From, The Ocean Floor" (1954). Il produit un autre film, "The Fast and The Furious" (1955) avec Dorothy Malone et John Ireland.

Cette production lui sert de lettre d'introduction pour entrer dans une société de distribution récemment crée, l'American Releasing Company, dirigée par Samuel Z. Arkoff  et James Nicholson. Sa collaboration va permettre à cette compagnie de s'épanouir durant les années suivantes; elle deviendra l'American International Pictures (AIP). Quand on y réfléchit, fonder une nouvelle société de production et de distribution dans les années 50 relève de l'exploit ou de la folie furieuse; à cette époque l'industrie du cinéma est en pleine crise, l'avènement de la télévision n'est pas étranger à celle-ci ! Nombre de petites compagnies indépendantes sont au bord de la faillite, certaines ont même franchi ce cap, comme les studios Republic ! Mais c'est compter sans le talent de Roger Corman, il décide de passer à la réalisation, même si son expérience dans ce domaine est plus que limitée. En 1955, il signe son premier film, un western avec Dorothy Malone "Cinq fusils à l'Ouest" (Five Guns West), qu'il produit également. "La machine est lancée, elle ne va plus s'arrêter' : dès lors, Corman réalise une moyenne de cinq films par an. Il va soutenir ce rythme pendant six années ! Chaque production dispose d'un budget limité, n'excédant jamais 100 000 dollars. Le tournage est effectué en dix jours maximum. La réalisateur a su s'entourer d'une équipe hors pair dont le célèbre chef- opérateur Floyd Crosby, le scénariste Charles Griffith et le directeur artistique Daniel Haller sont parmi ses principaux collaborateurs "permanents", ce qui lui permet de conserver ce rythme de production sans nuire à la qualité de produit.

Comme il acquiert rapidement "du métier", et une aisance certaine de ce fait, il se permet d'introduire de l'ironie et de l'humour dans ses films; outre leur propos, chacun devient une satire de l'Amérique des années 50. Ainsi, dans "Le Vampire de New York" (Not of This Earth,1957), où il mélange habilement deux genres jusque-là distincts (les envahisseurs de notre planète sont également des vampires), l'humanoïde (rôle tenu par Paul Johnson) conduit une Cadillac, ses lunettes noires servent à cacher ses yeux sans pupilles. Comme il est venu pour vampiriser le sang des humains afin de régénérer sa race, Los Angeles est bientôt couverte de corps exsangues qui s'entassent. La vedette féminine du film est Beverly Garland, que nous retrouverons dans moult autres films du réalisateur, une autre de ses actrices favorites dans les années 50 est Susan Cabot, que nous verrons notamment dans "Sorority Girl" (1957), "The Saga of the Viking Women and Their Voyage to the Waters of the Grat Sea Serpent" (1957) et "La Guerre des satellites" (War of the Satellites,1958).

En 1959, Corman donnera à l'actrice son meilleur rôle dans "La Femme guêpe" (The Wasp Woman), dans ce conte de fées moderne, Roger Corman met en évidence l'obsession première de la femme américaine : rester jeune à n'importe quel prix; Susan Cabot joue le rôle d'une directrice d'un laboratoire de produits de beauté qui prend la décision d'expérimenter sur elle-même un "sérum de jouvence". Bien entendu, le résultat est terrifiant !...

Susan Cabot incarnera la mère de Charles Bronson pour son premier grand rôle dans "Mitraillette Kelly" (Machine Gun Kelly,1958), biographie romancée du célèbre gangster des années 30, présenté comme un "grand benêt n'ayant pas encore résolu son problème d'Œdipe". Roger Corman fera également débuter Robert Vaughn cette année-là dans "Teenage Caveman".

En 1960, le réalisateur termine son cycle de "films tournés à la va-vite" en signant le chef-d'œuvre de la catégorie "La Petite boutique des horreurs" (The Little Shop of Horrors), avec Jonathan Haze dans le rôle d'un petit fleuriste d'apparence insignifiante qui rabat avec zèle les proies humaines de son imposante plante carnivore. Celle-ci avale un cambrioleur, mais recrache délicatement son revolver...Selon Corman, le script aurait été écrit en une semaine et le film tourné en deux jours et demi !

Puis Corman se lance dans ce que l'on appellera son "cycle Edgar Allan Poe". C'est d'abord "La Chute de la maison Usher" (The House of Usher,1960). Richard Matheson signe le script. Pour la première fois, l'AIP se risque dans une production ambitieuse, parée du scope et de la couleur. C'est Corman lui-même qui choisit le grand Vincent Price. Ce film annonce le renouveau du film d'épouvante américain. grâce aux recettes-record de cette production, le réalisateur va pouvoir signer en cinq années, huit adaptations des œuvres de Poe. Vincent Price jouera dans sept d'entre-elles : "La Chambre des tortures" (The Pit and The Pendulum,1961), "L'Empire de la terreur" (Tales of Terror,1962), "Le Corbeau" (The Raven,1963), "La Malédiction d'Arkham" (The Haunted Palace,1964), "Le Masque de la Mort Rouge" (The Mask of The Red Death,1965), "La Tombe de Ligeia" (The Tomb of Ligeia,1965), en plus de "La Chute de la maison Usher", déjà citée. Ray Milland remplacera Vincent Price dans "L'Enterré vivant" (The Premature Burial,1962). On a dit que plusieurs de ces films étaient assez peu fidèles à l'œuvre de Poe. C'est tout à fait exact ! Ce serait ne pas tenir compte de la très grande imagination de Roger Corman... Le seul film à sketches de la série, "L'Empire de la terreur", permet de voir lors d'une même projection trois performances de très grands acteurs; dans l'ordre d'apparition à l'écran, Vincent Price puis, à son côté, Peter Lorre, enfin Basil Rathbone. 

Signalons enfin que "Le Masque de la mort rouge" est photographié par le futur réalisateur Nicholas Roeg. Durant cette période, Corman signe d'autres films comme "L'Horrible cas du Dr X" (X: The Man with the X-Ray Eyes,1963) avec Ray Milland et s'adjoint les services de novices prodiges à bon marché tels que Francis Ford Coppola, Peter Bogdanovich, Monte Hellman, Jack Nicholson et Stephanie Rothman. Aucun d'eux ne s'en plaindra jamais.

En 1965, Roger Corman réalise "Les Anges sauvages" (The Wild Angels), l'année suivante, "The Trip" (1966), deux films pour "jeunes" avec Peter Fonda. A cette même époque, il signe deux excellents films de gangsters : "L'Affaire Al Capone" (The St Valentine's Day Massacre,1966), avec Jason Robards au meilleur de sa forme et George Segal, et "Bloody Mama" (1970) avec Shelley Winters dans un rôle inhabituel. Il poursuite sa carrière cinématographique avec "Le Baron rouge" (Von Richthofen And Brown,1970), puis se consacre exclusivement à sa nouvelle société de production, "New World Pictures; ce jusqu'en 1983. C'est en 1990, que le cinéaste réalise son ultime film "La Résurrection de Frankenstein" (Frankenstein Unbound) avec John Hurt et Bridget Fonda. En 2010, Roger Corman reçoit un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. Son décès est annoncé le 9 mai 2024 à Santa Monica (Etats-Unis) il avait 98 ans.

*Affiches-ciné * Cinetom

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
CINETOM
Publicité
Visiteurs
Ce mois ci 642
Depuis la création 1 718 334
Pages
Newsletter
8 abonnés
CINETOM
Derniers commentaires
Publicité