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CINETOM
4 décembre 2022

DEBORAH KERR, LE NARCISSE NOIR

         

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          DEBORAH KERR           1921 - 2007

          Actrice Américaine

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******JOYEUX NOEL ********

"Elle était si jeune et pourtant, déjà, possédait une parfaite malléabilité; interprétant trois rôles à la fois...elle avait la faculté de sentir et de transposer les subtilités de chaque personnage, sans pour cela compter sur le maquillage." Ainsi parle le cinéaste Michael Powell lorsqu'il décrit la force de Deborah Kerr en tant qu'actrice, dont il fit la vedette de sa remarquable production technicolor "Colonel Blimp" (The Life And Death Of Colonel Blimp,1943).

Deborah Kerr, de son véritable nom Deborah Jane Kerr Trimmer est née le 30 septembre 1921 à Helensburgh en Ecosse.  Motivée par une de ses tantes à s'engager dans la carrière artistique, elle choisit la danse et fait ses débuts dans le corps de ballet du Sadler's Wells en 1938. Mais elle change d'orientation et se tourne vers le théâtre. Pendant la saison 1939-1940, on lui propose de jouer à l'Open Air Theater et à Oxford. 

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Son imprésario lui procure un petit rôle dans "Espionne à Bord" (1940), mais la scène où elle apparaît est coupée au montage. Remarquée par Gabriel Pascal qui la prend sous contrat, elle fait sa première prestation à l'écran en 1941 dans "Major Barbara" de Gabriel Pascal et Harold French. Suivent plusieurs compositions dans des productions anglaises à consommation interne. Michael Powell et Emeric Pressburger l'engagent pour incarner les trois femmes qui traversent la vie de "Colonel Blimp", ce qui la lance véritablement. Et Powell en fera à nouveau la vedette du "Narcisse noir" (Black Narcissus,1947), co-réalisé par Emercic Pressburger et Michael Powell, où elle incarne la Mère supérieure d'un couvent au cœur de la région himalayenne. Pour cette prestation et celle de "L'Etrange aventurière" (I See A Dark Stranger,1946) de Frank Launder et Sidney Gilliat, elle reçoit le Prix de la critique new-yorkaise en 1947. Cette récompense réveille l'intérêt de la MGM; on l'oppose à Clark Gable dans "Marchands d'illusion" (The Hucksters,1947) de Jack Conway, deux ans plus tard elle remporte sa première nomination aux Oscars pour le rôle de la femme de Spencer Tracy dans "Edouard mon fils" (Edward My Son,1949) de George Cukor, son troisième film pour la MGM. Cependant sa présence reste anodine : elle ne sert que de faire-valoir aux héros masculins dans plusieurs films d'aventures, comme "Les Mines du roi Salomon" (King Solomon's Mines,1950) de Compton Bennett et Andrew Marton avec Stewart Granger, "Quo Vadis ?" (1951) de Mervyn LeRoy avec Robert Taylor (Si elle parvient à projeter les qualités spirituelles que suppose le rôle, elle n'en est pas moins écrasée par le spectacle), "Le Prisonnier de Zenda" (The Prisoner of Zenda,1952) de Richard Thorpe et "La Reine vierge" (Young Bess,1953) de George Sidney.

Avec un rôle court mais efficace, Portia dans "Jules César" (Julius Caesar,1953) de Joseph L. Mankiewicz, se termine le contrat qui la lie à la MGM. Un véritable tournant s'opère dans la carrière de l'actrice lorsqu'elle endosse un contre-emploi fort bienvenu dans "Tant qu'il y aura des hommes" (From Here To Eternity;1953) où le réalisateur Fred Zinneman lui fait interpréter une épouse blonde et sexy, éprise de Burt Lancaster. La fraîcheur de son jeu, qui rend le personnage tout à fait convaincant, lui vaut une seconde nomination aux Oscars, tandis que le film, pour sa part, remporte l'Oscar du meilleur film cette année-là. Certaines scènes du film sont devenues cultes comme le baiser des corps enlacés sur le sable d'une plage. Cependant, on ne lui laisse le rôle qu'au dernier moment, quand Joan Crawford le refuse à cause de la tenue sur la plage ! Son interprétation d'une épouse aigrie et nymphomane est accueillie par d'excellentes critiques et détruit enfin l'image mièvre qu'on se faisait d'elle...

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Devenue l'une des grandes actrices de Hollywood, Deborah Kerr choisit ses rôles avec soin et n'accepte que deux films en moyenne par an. Elle sera encore nominée trois années de suite, pour trois rôles fort différents : la gouvernante anglaise face au Roi Mongkut interprété par Yul Brynner dans "Le Roi et moi" (The King And I,1956) de Walter Lang, sa première comédie musicale; la religieuse égarée sur une île du Pacifique de "Dieu seul le sait" (Heaven Knows Mr Allison,1957) réalisé par John Huston avec Robert Mitchum, et la vieille fille timide qui s'éprend de David Niven dans "Tables séparées" (Separate Tables,1958) de Delbert Mann. Deborah Kerr enchaîne différents films avec les plus grands acteurs de son époque, comme Cary Grant dans "Elle et lui" (An Affair To Remember,1957) de Leo McCarey, David Niven dans"Bonjour Tristesse" (1958) de Otto Preminger, Gregory Peck dans "Un Matin comme les autres" (Beloved Infidel,1959) de Henry King.

Deborah Kerr est au sommet de sa gloire, pour la première fois de sa carrière cinématographique, la comédienne est submergée d'offres, mais sa préférence va au théâtre où elle joue "Thé et Sympathie" avec John Kerr, aucun lien de parenté entre eux mais interpréteront d'ailleurs la version filmée de la pièce que réalisera Vincente Minnelli en 1956. Pendant le tournage du film "Le Voyage" (The Journey,1958) de Anatole Litvak, elle rencontre le scénariste Peter Viertel, qui deviendra son second mari en 1960, l'année où elle remporte sa sixième et dernière nomination pour "Horizons sans frontières" (The Sundowners) de Zinneman. 

En 1960, elle donne la réplique à Gary Cooper dans son dernier film "La Lame nue" (The Naked Edge), film très hitchcockien, elle tourne également sous la direction du cinéaste britannique Jack Clayton dans "Les Innocents" (The Innocents,1961), excellent adaptation de la nouvelle de Henry James "Le tour d'écrou" et "Mystère sur la falaise" (The Chalk Garden,1963) de Ronald Neame. A la sortie de "La Nuit de l'iguane" (The Night of The Iguana,1964) de John Huston, Deborah Kerr annonce qu'elle se retire mais, sur les insistances de Frank Sinatra, elle accepte de jouer sa femme dans "Les Inséparables" (Marriage On The Rocks,1964) de Jack Donohue.

Au cours de la deuxième partie des années 60, ses rôles deviennent moins intéressants, et l'actrice se retire du grand écran après s'être sortie vaillamment d'un rôle ingrat, celui de l'épouse de Kirk Douglas dans "L'Arrangement" (The Arrangement,1969) de Elia Kazan, un chef-d'œuvre. Entre-temps, elle avait remplacé l'actrice Kim Novak accidentée dans "The Eye of The Devil" (1966) de Jack Lee Thompson, elle déclare qu'elle désire à nouveau travailler. L'absence d'offres l'a fait longtemps renoncer au cinéma avouait-t 'elle, mais, cependant, Deborah Kerr a continué une brillante carrière au théâtre. Souffrant depuis plusieurs années de la maladie de Parkinson, Deborah Kerr décède à Bodestale en Angleterre, le 16 octobre 2007 à l'âge de 86 ans.  

 

             Le Chapelier et son château - 1941 - Lance Comfort

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            J'ai trois amours - 1950 - Norman Taurog

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           Tonnerre sur le temple - 1952 - Charles Vidor          

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           La Reine vierge - 1953 - George Sidney

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              Elle et lui - 1957 - Leo McCarey

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              Tables séparées - 1958 - Delbert Mann

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            Le Voyage - 1959 - Anatole Litvak

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            Horizons sans frontières - 1960 - Fred Zinnemann

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            Ailleurs l'herbe est plus verte - 1960 - Stanley Donen

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            Les Innocents - 1961 - Jack Clayton

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*Affiches-cine * Cinetom

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