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CINETOM
26 juin 2021

ROBERT DE NIRO, MON PRÉFÉRÉ

             ROBERT DE NIRO     1943  

          Acteur, Producteur Américain

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Robert De Niro est à l'évidence un acteur de cinéma de tout premier ordre, son professionnalisme a quelque chose d'intense et d'intimidant, de quelque peu implacable comme si le seul jugement qui lui importait était celui de ses confrères. Il existe une curieuse symétrie entre le Vito Corleone auquel Marlon Brando puis Robert De Niro prêtent respectivement leurs traits dans "Le Parrain" et "Le Parrain II" (The Godfather,1972) et "The Godfather, Part II,1974) et la carrière des deux acteurs. Après avoir campé le vieux mafoso américain dans le premier film, Marlon Brando cédait le flambeau à De Niro qui, dans le second, incarne ce même personnage mais au temps de sa jeunesse sicilienne puis dans le ghetto de Little Italy. Ainsi, tandis que Brando se fait de plus en plus rare au cinéma, De Niro semble, de film en film, combler le vide laissé par son prestigieux aîné.

Robert De Niro est né le 17 août 1943 à New York, ses parents, immigrés italiens, étaient artistes peintres et son enfance s'est déroulée dans le quartier de la Little Italy à Greewich Village. "A l'âge de dix ans, je voulais déjà devenir acteur, je n'avais pas changé d'avis à seize ans." Effectivement à dix ans il prend des cours d'art dramatique et, à seize ans, il étudie avec Lee Strasberg et Stella Adler à l'Actors' Studio. "Mes parents étaient des artistes : je le considérais comme saltinbanques et comme tous les gosses je les contestais. J'avais décidé en toute conscience de ne pas suivre leurs traces. Mais quand vint le moment de décider de mon avenir, j'opta pour la comédie, c'était en fait ma véritable vocation. Mes parents m'encouragèrent beaucoup; ils étaient trop heureux de ne pas me voir devenir démarcheur dans les assurances."

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Après s'être produit en semi-professionnel sur des scènes de la banlieue new-yorkaise, De Niro apparaît, "off Broadway", dans un  certain nombre de pièces dont "One Night Stands of a Noisy Passenger" aux côtés de Shelley Winters. En 1967, Brian DePalma, qui l'avait remarqué sur scène, l'engage pour jouer l'ami du garçon d'honneur dans "The Wedding Party". Ils collaborent à nouveau pour "Greetings" (1968) et "Hi,Mom!" (1970).

Un jour, sur "Greetings", raconte DePalma, il arrive pour tourner une scène et je ne le reconnus pas. Nous avons dû lui coller une étiquette pour que les spectateurs puissent comprendre qu'ils avaient bien affaire au même personnage du début à la fin. Il vivait si intensément ses rôles que cela modifiait jusqu'à son aspect physique." Tous ceux qui l'ont approché ont pu remarquer que De Niro n'est jamais tout à fait là pendant un tournage; il est connu pour son extraordinaire faculté de concentration, même entre les prises de vues.

"Je ne veux pas tricher quand je joue, je sais que le cinéma n'est jamais qu'une illusion, mais pas à mes yeux. L'acteur se doit de posséder les qualités dont Faulkner parlait au sujet de l'écrivain : expérience, sens de l'observation, imagination. La préparation d'un rôle, l'acte de tourner sont de véritables épreuves de force. Quand vous avez dix ans, vous rêvez de beauté et de gloire, vous ignorez le revers de la médaille : c'est-à-dire l'étude et le travail forcené. Quand on se "donne" à un film, tout le reste du monde disparaît. Il faut éliminer les obligations quotidiennes : le téléphone, les détails, tout ce qui risque de vous déconcentrer. Et lorsque vous avez terminé, alors seulement vous replongez dans la réalité. Vous devez vous débarrasser du poids d'un personnage et retourner à d'autres domaines. Soudain, vous êtes à nouveau rendu à vous-même, ce qui ne va d'ailleurs pas sans risque". En dehors de l'influence prépondérantes de ses professeurs Lee Strasberg, Luther James et Stella Adler dont il dit qu'elle est la première à lui avoir donné le sens de l'art dramatique et de ce qu'est un personnage, il cite volontiers, parmi les acteurs qui l'ont marqué, Montgomery Clift, James Dean, Marlon Brando, Kim Stanley, Geraldine Page et Spencer Tracy. "Je sais, dit-il à propos de ce dernier, qu'il était plutôt classique mais son authenticité me touchait. J'admirais également Walter Huston pour son aura -souvenez-vous du "Trésor de la Sierra-Madre" - et Jeanne Moreau parce qu'il émane d'elle quelque chose de fascinant qui m'a toujours bouleversé."

En 1970, il incarne des nombreux fils de Ma Barker (Shelley Winters dans "Bloody Mama" de Roger Corman et, l'année suivante, tourne dans "Né pour convaincre" (Born to Win) d'Yvan Passer, "Jennifer on My Mind" de Noel Black et "That Gang That Couldn't Shoot Straight" de James Goldstone.

Si ces films ne lui apportent pas la consécration publique, ils lui permettent cependant d'être remarqué par les professionnels du cinéma. "Si je regarde en arrière, j'ai fait un tas de films (indépendants ou commerciaux, grands ou petits), avant d'avoir le moindre impact auprès du public. j'étais trop heureux d'avoir l'occasion et la chance de travailler; ce n'était donc pas si mal."

En 1973, son interprétation d'un joueur de base-ball condamné à mourir dans le film de John hancock "Bang The Drum Slowly" attire l'attention du public et suscite un vif intérêt auprès de la critique; mais c'est avec le Johnny Boy de "Mean Streets" (1973) - où il affronte un excellent partenaire : Harvey Keitel - qu'il obtient la consécration, confirmée par le prix du meilleur acteur que lui décernent les critiques new-yorkais. La rencontre avec Martin Scorsese est sans aucun doute l'évènement majeur de sa carrière.

Ce qui compte pour moi c'est de travailler avec un réalisateur en totale harmonie. C'est bien ce qui s'est passé avec Martin Scorsese. Pour le travail, long et acharné, que nous faisions ensemble, il faut qu'il y ait une certaine complicité, une compréhension mutuelle, sans oublier un minimum d'humour et de fantaisie afin d'éviter les migraines." Scorsese, qui surnomme De Niro "Mr Perfection", reconnaît volontiers out ce qu'il doit à l'acteur. Il est ainsi capable d'improviser de nouveaux dialogues pour améliorer certaines scènes un peu faibles ou délicates. "Notre collaboration est totale, nous nous faison entièrement confiance."

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De Niro passe ensuite avec une stupéfiante aisance et sans doute aussi avec beaucoup de travail du rôle de Johnny Boy, le jeune chien fou de "Mean Streets", à celui, nettement moins frénétique, de Vito Corleone, futur chef de la mafia du "Parrain II". Pour ce film de Francis Ford Coppola, De Niro travailla sa voix afin de retrouver les intonations du Marlon Brando du "Parrain". Un Oscar vient récompenser sa fabuleuse prestation. Avec le personnage de Travis Bickle de "Taxi Driver", il adopte un tout autre registre. Et, une fois de plus, il est étonnant dans ce rôle de redresseur de torts, sorte d'ange exterminateur qui se croit investi de la mission de purifier New York de la corruption et de racheter la vertu d'une très jeune prostituée incarnée par Jodie Foster, par un épouvantable carnage. Palme d'or au Festival de Cannes, le film apporta la consécration internationale à Robert De Niro.

Attentif à ne pas se laisser enfermer dans un personnage, De Niro accomplit ensuite une nouvelle conversion en s'expatriant en Italie pour tourner sous la direction du cinéaste italien Bernardo Bertolucci. Et, on a, en effet, quelque mal à reconnaître dans le propriétaire terrien de "1900" (Novecento - Atto I et II,1976), le voyou de "Mean Streets" ou le psychopathe de "Taxi Driver". Son professionnalisme scrupuleux lui permet de s'imposer au sein d'une distribution internationale aussi nombreuse que prestigieuse. Il en sera de même sous la direction d'Elia Kazan dans "Le Dernier Nabab" (The Last Tycoon,1976). Il apporte un soin maniaque à la composition de son personnage fitzgéraldien inspiré du producteur Irving Thalberg. Son jeu et son apparence physique semblent obéir à la double règle de la retenue et du raffinement. Tour à tour fragile et dur, romantique et maître de lui et des autres. De Niro incarne tous les mythes de l'âge d'or hollywoodien.

C'est encore l'atmosphère de la splendeur hollywoodienne - celle des années 40 cette fois - que De Niro retrouve grâce à Martin Scorsese, dans "New York, New York" (1977) au côté de Liza Minnelli. Confiant dans son acteur, Scorsese le laisse volontiers improviser ses dialogues, ce qui permet à De Niro d'exploiter une autre facette de son talent : la fantaisie. Avec une maîtrise parfaite De Niro évolue sans faillir de l'humour au drame, conférant une forte densité humaine à son personnage de saxophoniste de jazz, partagé entre ses exigences artistiques et l'amour.

Avec "Voyage au bout de l'enfer" (The Deer Hunter) qu'il tourne en 1978 sous la direction de Michael Cimino, on retrouve De Niro "dans la peau" d'un ouvrier métallurgiste traumatisé par l'expérience du Viêt-nam. Les illusions de sa jeunesse, marquée par l'insouciance et l'amitié, ont sombré dans l'enfer asiatique : sa réinsertion dans la collectivité ne s'opérera qu'au terme d'un long parcours mental douloureux et solitaire. Michael Cimino tient De Niro en très haute estime : "J'avais confiance en lui depuis le moment où je l'ai rencontré, il était obnubilé par mon projet et j'ai tout de suite vu qu'il était prêt à entreprendre le film. Nous étions l'un et l'autre totalement disponibles, absolument d'accord pour se voir n'importe où, n'importe quand et travailler en totale collaboration. Comme John Hancock, pour ne pas parler de Martin Scorsese, j'ai compris la chance que je tenais avec lui". Malgré toutes les controverses dont le film fut l'objet, certains mirent en cause sa vision de l'Amérique, d'autres critiquèrent son style emphatique, personne ne contesta la performance de l'auteur, bouleversant dans ce portrait en demi-teinte d'un homme en proie au doute sur son pays. 

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La nouvelle association De Niro-Scorsese sur "Raging Bull" (1980), la vie du poids moyen Jake La Motta, ne fit que confirmer l'incroyable don de mimétisme de l'acteur. Fasciné par son modèle, De Niro campait un La Motta tout d'instinct animal. Le même souci de perfection qui lui avait fait apprendre le saxophone pour "New York, New York", le poussa à cette occasion à prendre des leçons de boxe et à grossir de près de 30 kilos en quatre mois (pour camper le boxeur en retraite). Il s'intéressa également à la psychologie profonde du personnage. "Je n'aime pas la boxe, je trouve ce sport primaire. Mais Jake était plus complexe qu'il n'y paraissait de prime abord. Regardez son jeu, cette façon qu'il a de se protéger le visage pour reprendre souffle et fatiguer l'adversaire. Quelque part il y a chez lui un sentiment de culpabilité, le désir délibéré de prendre des coups." Epuisé par cette performance, qui lui valut l'Oscar du meilleur acteur en 1981, De Niro renonce à contrecoeur au projet de film que lui  propose ensuite John Hancock. 

Après avoir endossé l'habit religieux dans "Sanglantes confessions" (True Confessions,1981) de Ulu Grosbard, De Niro a incarné, aux côtés d'un partenaire tout à fait inattendu, Jerry Lewis, l'arriviste forcené du show-business de "La Valse des pantins" (The King of Comédy,1982) de Martin Scorsese. Robert De Niro se retrouve au début des années 80, avec une notoriété confirmée et une confiance renouvelée en ses capacités d'acteur. Il aborde sans hésiter les rôles les plus divers et les plus éloignés de sa personnalité : condottière touché par la grâce dans "Mission" (The Mission,1986) de Roland Joffé, vétéran du Viêt-nam dans "Jacknife" (1988) de David Jones, héroïque pompier dans "Backdraft" (1991) de Ron Howard, réalisateur en butte au maccarthysme dans "La Liste noire" (Guilty Suspicion,1991) de Irwin Winkler, infâme beau-père dans "Blessures secrètes" (This Boy's Life,1993) de Michael Caton-Jones...Même lorsqu'il ne s'agit que de quelques séquences, il prend un plaisir évident à incarner un plombier futuriste dans "Brazil" (1984) de Terry Gilliam ou bien un Diable onctueux et menaçant à souhait dans "Angel Heart" (1987) d'Alan Parker.

La veine "mafioso", inaugurée avec bonheur sous l'égide de Scorsese ou Coppola, continue de lui réussir, comme en témoignent "Il était une fois en Amérique" (Once Upon a Time in America,1984) de Sergio Leone, "Les Affranchis" (Goodfellas,1990) de Scorsese et "Les Incorruptibles" (The Untouchables,1987) de Brian de Palma, où il brosse un portrait saisissant d'Al Capone. Dans le registre sentimental, il forme des couples de cinéma avec Meryl Streep "Falling in Love"(1984) d'Ulu Grosbard, Jane Fonda "Stanley & Iris" (1990) de Martin Ritt, Annette Bening "La Liste noire", Jessica Lange "La Loi de la nuit" (Night and The City,1992) d'Irwin Winkler et Uma Thurman "Mad Dog and Glory" (1993) de John McNaughton.

Ses tandems comiques avec d'autres acteurs réservent souvent d'heureuses surprises : Charles Grodin dans "Midnight Run" (1988) de Martin Brest, Sean Penn dans "Nous ne sommes pas des anges" (We're No Angels,1989) de Neil Jordan, Bill Murray dans "Mad Dog and Glory". Les défis "Actor's Studio" l'attirent toujours autant, qu'il s'agisse d'incarner un malade mental semi-catatonique dans "L'Eveil" (Awakenings,1990) de Penny Marshall avec Robin Williams, pour lequel il obtient une nouvelle nomination à l'Oscar ou de reprendre dans l'outrance et l'excès un rôle de terrifiant psychopathe jadis interprété par Robert Mitchum dans "Les Nerfs à vif" (Cape Fear,1991) de Martin Scorsese.

Robert De Niro a fondé en 1986 sa propre société de production, Tribeca, au sein de laquelle il a pu faire, en 1993, ses premiers pas dans la mise en scène. Tiré du spectacle de Chazz Palminteri, "Il était une fois le Bronx" (A Bronx Tale) renoue avec l'ambiance "Little Italy" des débuts avec Scorsese. On peut citer également d'autres films tournés par De Niro dans la deuxième partie des années 90, certains sont devenus cultes comme "Casino" (1995) de Scorsese avec une surprenante Sharon Stone et Joe Pesci au meilleur de sa forme, il tourne également sous la direction de Quentin Tarantino dans "Jackie Brown" (1997), de Kenneth Branagh dans "Frankenstein" (Mary Shelley's Frankenstein,1994), de John Frankenheimer dans "Ronin" (1998), de Joel Schumacher dans "Personne n'est parfait" (Flawless,1999). Sans oublier certains duos d'acteurs comme De Niro et Al Pacino dans "Heat" (1995) de Michael Mann, De Niro et Billy Crystal dans "Mafia Blues" (199) de Harold Ramis, De Niro et Marlon Brando dans "The Score" (2001) de Frank Oz et De Niro et Ben Stiller dans "Mon beau-père et moi" (Meet The Parents,2000) de Jay Roach. En 2022, devrait sortir sur les écrans de cinéma, le nouveau film de Martin Scorsese "Killers of the Flower Moo".

          

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*Affichesciné - *Cinetom

 

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