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CINETOM
11 juillet 2020

HENRI VERNEUIL, LE CINÉASTE AUX 91 MILLIONS D’ENTRÉES !

        

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     HENRI VERNEUIL           1920 - 2002

Cinéaste, Scénariste, Producteur Français d'origine Arménienne  

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Souvent critiqué par certains critiques de cinéma devenus cinéastes comme François Truffaut. Lequel n'avait pas compris que le cinéma de la "nouvelle vague" n'est pas obligatoirement celui que l'on préfère, que lorsque j'entends Jean-Luc Godard dire que "Dallas" est une série bien ficelée, bien réalisée. De qui se moque-t'on? ont-ils vu au moins certains des films de Verneuil avant de critiquer? "Des Gens sans importance" avec Gabin est un film très bien réalisé, de qualité, une image exceptionnelle, le jeu d'acteurs avec Pierre Mondy ou Paul Frankeur est remarquable. Les prises de vues extérieures sont d'une qualité irréprochable. La nouvelle vague pour ma part, je préfère Chabrol à Godard mise à part "A bout de souffle", "Pierrot le fou". En ce qui concerne Truffaut, osez-dire que seul Belmondo sauve le film "Un Singe en hiver" quelle belle connerie!. Henri Verneuil, le cinéaste aux 91 millions d'entrées au Box-Office français serait le cinéaste, qui aurait fait rentrer dans les salles de cinéma, le plus de spectateurs en France.

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Henri Verneuil est né le 15 octobre 1920 à Rodosto en Turquie, d'origine arménienne de son vraie nom Achod Malakian. Il fut l'un des rescapés des massacres perpétrés par les Turcs. Entre 1915 et 1916, les deux-tiers des Arméniens sont déportés et massacrés dans les déserts de Syrie et de Mésopotamie sur l'ordre du gouvernement Turc, c'est ce que l'on appela le génocide arménien que la Turquie refusa catégoriquement en ces termes.

La famille du jeune Achod Malakian s'installa à Marseille en 1924, c'est ainsi qu'à l'âge de quatre ans, il débarque sur le quai de la Joliette à Marseille. Après ses études secondaires, il entre à l'Ecole Navale des Arts et Métiers d'Aix-en-Provence, il en sortira en 1943 avec un diplôme d'ingénieur. Puis, il s'exerce à divers métiers, s'oriente vers le journalisme, et fut rédacteur en chef du magazine "Horizon" de 1944 à 1946 avant de devenir critique de cinéma à la radio marseillaise.

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Peu après, il monte à Paris, décroche une place d'assistant de réalisation sur "Véronique" (1949) de Robert Vernay. Le jeune Henri Verneuil est allé à la rencontre du comédien Fernandel en 1947 afin de lui proposer de tourner pour lui dans un court métrage dont le sujet principal n'est autre que Marseille dans "Escale à Marseille" que l'acteur a accepté avec enthousiasme. Entre 1947 et 1950, Verneuil tournera 22 courts métrages dont "L'Art d'être courtier", "On demande un bandit" tous deux réalisés avec Jean Carmet dans le rôle principal. C'est grâce à l'amitié de Fernandel qu'il réalisera son premier grand film en 1951, "La Table aux crevés" d'après Marcel Aymé.   

Durant la première partie de sa carrière cinématographique, Henri Verneuil tournera sept films avec la complicité de Fernandel. L'année suivante, "Le Fruit défendu" (1952) d'après un roman de Georges Simenon lui permet de s'orienter pour la première fois dans un film dramatique. Puis suivront "Le Boulanger de Valorgue" (1952), "Carnaval" (1953), "L'Ennemi public numéro 1" (1953), "Le Mouton à cinq pattes" (1954), "Le Grand chef" (1959)  et le dernier "La Vache et le prisonnier" en 1959, fut l'un de ses plus grands succès cinématographiques. En 1954 s'est produite une seconde rencontre tout aussi déterminante, celle de Jean Gabin qu'il mettra en scène dans cinq films, tous célèbres, et cela jusqu'en 1969. Dès 1961, leur première collaboration fut "Le Président", lequel ancre définitivement Gabin dans les rôles de patriarches tonitruants, méprisants et efficaces. Avec "Un Singe en hiver" (1962) Verneuil adapte un roman de Antoine Blondin en mettant à l'affiche Gabin et Belmondo, ce film témoignera de l'unique rencontre à l'écran de ces deux grands acteurs.

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Entre-temps Verneuil aura tourné quelques autres films plus variés comme "L'Affaire d'une nuit" (1960) avec Pascale Petit, Roger Hanin et Pierre Mondy, long métrage qui suscita quelques comparaisons avec les films de la Nouvelle Vague qui fleurissait alors, pour avoir été tourné en grande partie en extérieurs, dans les rues de Paris, avec une caméra très souple et très libre de ses mouvements. Deux ans auparavant, il avait dirigé Michèle Morgan, Arletty et Charles Boyer dans "Maxime" (1958). La renommée du cinéaste devient internationale en 1963 avec "Mélodie en sous-sol". A tel point que le producteur Carlo Ponti le sollicite pour prendre en main une grosse superproduction, "La 25e Heure" (1967) d'après le roman de C. Virgil Gheorghiu. Anthony Quinn a tourné en 1968 un second film sous la direction d'Henri Verneuil, "La Bataille de San Sebastian". Mais fidèle à sa patrie d'adoption, Verneuil rentrera en France après ce second film au Mexique et ne produira plus dès lors que des films aux budgets importants, aux affiches prestigieuses et aux sujets de plus en plus ambitieux.

Henri Verneuil est l'un des rares cinéastes français qui pouvait s'enorgueillir d'avoir dirigé des acteurs de la carrure de Fernandel, Jean Gabin, Alain Delon, Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura, Bernard Blier, Charles Boyer, Arletty, Michèle Morgan, Danielle Darrieux, mais aussi des acteurs internationales comme Anthony Quinn,  Henry Fonda, Charles Bronson, Yul Brynner ou Dirk Bogarde. Il est certainement l'un des réalisateurs français dont les records de fréquentation sont les plus impressionnants avec "Le Clan des Siciliens" (1969) avec Gabin, Ventura et Delon, "Le Casse" (1971) avec JP Belmondo, "Mélodie en sous-sol" avec Gabin, Delon et "Peur sur la ville" (1975) avec Belmondo, ce qui totalise plus de quinze millions de spectateurs. Réputé fidèle en amitié, Henri Verneuil a souvent tourné plusieurs films avec le même comédien, Fernandel sept longs métrages + de nombreux courts métrages, Gabin quatre films, mais également cinq fois Françoise Arnoul qui était alors "la coqueluche du cinéma français" et à qui il avait donné son premier grand rôle dramatique aux côtés de Fernandel dans "Le Fruit défendu" : "Le Mouton à cinq pattes", "Les Amants du Tage" (1955), "Des Gens sans importance" (1955) et "Paris Palace hôtel" (1956).

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En 1973, Verneuil dirige Yul Brynner, Henry Fonda, Dirk Bogarde, Philippe Noiret, Michel Bouquet et Farley Granger dans "Le Serpent" d'après le roman "Le Treizième suicidé de Pierre Nord.  En 1975, le cinéaste avait été passionné par un livre américain sur "La soumission à l'autorité". Ce recueil donna les résultats commentés d'une expérience faite avec des volontaires dans une université. Elle montre que 25% des personnes testées sont prêtes  à aller jusqu'au crime si elles sont bien manipulées. Cette expérience donna une idée à Verneuil qui écrivit deux premiers scénarios qui n'étaient pas suffisants. Il abandonna quelque peu le projet et tourna "Le Corps de mon ennemi" (1976) avec Belmondo, Bernard Blier et Marie-France Pisier. Puis, il pensa à l'assassinat de John F. Kennedy. Après avoir lu le rapport Warren et les 90 ouvrages parus sur la question aux Etats-Unis, Henri Verneuil mit deux ans à écrire son scénario. Le 2 juin 1978, après avoir terminé la quatrième monture de "I comme Icare" , il alla présenter le script à Yves Montand qui donna son accord. On peut noter également la réalisation de "Mille milliards de dollars" en 1982 avec Patrick Dewaere et Jeanne Moreau.

Fidèle, Jean-Paul Belmondo a tourné huit longs métrages avec Henri Verneuil depuis le film à sketches "La Française et l'amour" (1959) dont "Un Singe en hiver", "Cent mille dollars au soleil" (1964), "Week-end à Zuydcoote" (1964), "Le Casse", "Peur sur la ville", "Le Corps de mon ennemi" et "Les Morfalous" (1984). Une intervention d'Henri Verneuil à l'émission "Cinéma, cinémas", lui valut de recevoir quatre mille lettres qui l'incitèrent à écrire son histoire d'enfant arménien réfugié en un ouvrage "Mayrig", prononcer "maïric" (qui veut dire Maman), publié aux éditions Robert Laffont en 1985. Le succès fut tel, qu'il fallut le traduire en dix langues, qu'une suite lui fut demandée. Mais il préféra porter le tout à l'écran en deux films : "Mayrig" (1991) et "588, Rue du Paradis" (1992), distribués en salles avant d'être diffusée à la télévision, complétés de trente à quarante minutes supplémentaires, en six épisodes de cinquante-deux minutes. Le narrateur n'était autre que Richard Berry. En 1996, il reçoit enfin ! un César d'honneur pour l'ensemble de son oeuvre. En l'an 2000, il élu à l'Académie des Beaux-Arts. Le 11 janvier 2002, Henri Verneuil meurt dans une clinique de Bagnolet, il avait 81 ans. De nombreuses personnalités du cinéma et du monde du spectacle lui a rendu un dernier hommage : Alain Delon, Charles Aznavour, Pierre Cardin, Gérard Oury, Michel Drucker, Guy Lux, Claudia Cardinale ou Daniel Toscan du Plantier.   

    

 

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