MYRNA LOY, L'INTROUVABLE RÉUSSITE
MYRNA LOY 1905 - 1993
Actrice Américaine
Myrna Loy de son véritable nom Myrna Williams, est née le 2 août 1905 à Raidersburg (Montana) aux Etats-Unis. Fille d'un éleveur de bétail et ancien légiste, elle se produit pour la première fois sur les planches à l'âge de douze ans dans un spectacle de bienfaisance. A la mort de son père, en 1918, elle accompagne sa famille à Los Angeles où elle termine ses études et, à dix-huit ans, entre dans la troupe du Grauman's Chinese Theatre, le célèbre cinéma de Hollywood, pour le prologue scénique des "Dix Commandements" de Cecil B. DeMille.
Remarquée par un photographe, elle est pressentie pour donner la réplique à Rudolph Valentino, mais le bout d'essai est un échec. Cependant, ce dernier la présente à son épouse, Natacha Rambova, qui lui offre un petit rôle dans "What Price Beauty", dont elle a écrit le scénario, tourné en 1925, le film ne sortira qu'en 1928 et la réalisation fut proposée à Thomas Buckingham. Pourtant la malchance poursuit la jeune Myrna : choisie pour interpréter la Vierge Marie dans "Ben-Hur" de Fred Niblo, elle doit céder la place à Betty Bronson et se contenter de faire la figuration. Pour couronner le tout, la MGM, qui avait envisagé de l'engager, renonce à son option.
Elle met alors tous ses déboires sur le compte de son nom de famille : "Il y a trop de Williams dans le cinéma, dit-elle. Ce nom est trop prosaïque pour une fille de vingt ans que l'on a cataloguée comme "exotique". C'est l'écrivain Peter Rurick qui lui trouve son pseudonyme d'après un poème de Gertrude Stein. En 1926, la Warner prend donc sous contrat "Myrna Loy", et commence alors pour la jeune actrice une longue série de films où elle sera cantonnée dans des personnages de vamps, de chorus girl comme dans "Le Chanteur de Jazz" (The Jazz Singer,1927) d'Alan Crosland. Grâce à sa persévérance, Myrna Loy parvient à obtenir des rôles de plus en plus importants et à s'imposer aux yeux du public. Elle apparaît maintenant comme Bela Lugosi, Warner Baxter, Charles Farrell ou Ronald Colman. Mais elle ne réussit toujours pas à sortir du lot des innombrables starlettes.
En 1932, un homme lui donne enfin sa chance : le producteur Irving Thalberg décèle en elle ce "petit quelque chose en plus" qui fait d'une comédienne une star, et lui offre les portes de la prestigieuse Metro-Goldwyn-Mayer. Après lui avoir fait interpréter plusieurs films secondaires le studio décide enfin de la promouvoir et l'inscrit officiellement sur la liste de ses grandes vedettes. "Le Chant du Nil" (The Barbarian,1933) de Sam Wood avec Ramon Novarro inaugure sa nouvelle carrière, puis elle tourne aux côtés de Clark Gable "Vol de nuit" (Night Flight,1933) de Clarence Brown, son premier rôle "d'épouse parfaite", un emploi dont elle deviendra le symbole dans l'esprit des spectateurs américains. Entre 1926 et 1932, où Myrna Loy joue dans "Le Masque d'or" (The Mask Of Fu Manchu, elle tourne une moyenne de neuf films par an. Elle compose divers personnages remarquables et variés, tout à tour gitane, esclave, espionne, et bon nombre d'Orientales, peut-être plus qu'elle ne l'eût souhaité, en raison de ses yeux expressifs en forme d'amande. Cette jolie brune élancée donna la réplique à l'illustre John Barrymore dans l'un de ses rôles les plus intéressants de cette époque : "Topaze" (1933). Au milieu des années trente, Myrna Loy est au sommet de sa popularité. Pourtant, contrairement à ses consoeurs, elle mène une vie retirée et évite les manifestations hollywoodiennes. Ses partenaires furent : William Powell, Clark Gable, mais on la voit également avec les autres célèbres séducteurs de la MGM tels que Robert Montgomery, Walter Pidgeon, Robert Taylor ou Melvyn Douglas.
Alors qu'elle semble désormais destinée aux personnages dramatiques, c'est grâce à une comédie policière, "L'Introuvable" (The Thin Man,1934) de W.S. Van Dyke , qu'elle gagne ses galons d'actrice confirmée. Le succès du film est phénoménal, aux Etats-Unis et dans le monde entier, et le couple qu'elle forme avec William Powell sera l'une des valeurs sûres des années trente pour la firme du lion. Il y eut six films consacrés à "L'Introuvable", mais le véritable introuvable n'apparaît que dans le premier, et seulement dans la séquence initiale. Cependant, le succès fut tel que la MGM utilisa ce titre pour toute la série et c'est pour cela que l'introuvable, encore aujourd'hui, est confondu avec Nick Charles, le sympathique ex-détective, personnage principal du film. William Powell et Myrna Loy interprètent ensuite toujours avec le même succès "Nick Gentleman détective" ( After the Thin Man,1936), "Nick joue et gagne" (Antoher Thin Man,1939), "L'Ombre de l'Introuvable" (Shadow of the Thin Man,1941), "L'Introuvable rentre chez lui" (The Thin Man Goes Home,1944) et "Meurtre en musique" (Song of the Thin Man,1947).
Humour sophistiqué, amour et histoire de détective étaient les ingrédients du premier film. L'intrigue policière est assez mince; inspirée d'un récit de Dashiell Hammett, elle fut transposée par Frances Goodrich et Albert Hackett, un couple d'excellents scénaristes qui assurèrent également les versions suivantes. Nick a un penchant pour les cuites, William Powell en fit une interprétation plus que convaincante : avec sa voix persuasive, il inspirait confiance au public; insouciant et la répartie toujours prompte, il arrivait à rendre crédible toutes les situations, même les plus improbables. Myrna Loy était la compagne de Powell et, par sa présence élégante et sympathique; elle contribuait à faire oublier les banalités de la trame. Le couple reflétait en outre l'image d'une vie conjugale heureuse, capable de surmonter chaque crise avec intelligence et dans le plus grand calme.
"L'Introuvable" fut le deuxième film du couple Powell-Loy; ils avaient en effet tourné ensemble dans "Un Drame à Manhattan" (Manhattan Melodrama,1934), une autre réalisation de Van Dyke, qui eut le mérite de les avoir découverts et imposés malgré l'opposition de Louis B. Mayer. Outre les six longs métrages sur "L'Introuvable", ils jouèrent ensemble dans huit autres films, entre autres : une comédie loufoque, "Une Fine mouche" (Libeled Lady,1936) de Jack Conway, "Le Grand Ziegfeld" (The Grat Ziegfeld,1936) de Robert Z. Leonard, "Mariage double" (Double Wedding,1937) de Richard Thorpe, et "Folie douce" (Love Crazy,1941) de Jack Conway.
Il faut réserver une place à part à Asta, un fox-terrier parfaitement dressé, qui provoquait les rires par son manque absolu de courage, toujours très préoccupé par sa sécurité et prêt à se réfugier sous un lit au premier signe de danger. Le succès de "l'Introuvable" fut lié à ces moments-là, au dialogue pétillant et à une mise en scène décontractée. Mais c'est aussi sous les traits de Norah, l'épouse du détective Nick Charles que l'on se souviendra le mieux de Myrna Loy. Bien que William Powell la surpasse largement par son talent, leur interaction est enrichissante. Myrna Loy est rarement initiatrice, son enjouement vient toujours en réaction, de même que son attrait pour l'alcool, et, chaque fois que le danger menace, elle disparaît. Leur badinage affectueux, leur tolérance mutuelle et le souci détaché qu'ils ont l'un pour l'autre sont à la fois touchants et comiques. Existe-t'il un seul couple marié à l'écran qui s'entende aussi bien, badine ainsi tout en faisant des concours de "descente" d'alcool ?. Avec le recul, leur relation nous apparaît aujourd'hui aussi fraîche, vraie et inhabituelle qu'elle se révéla sans doute au public qui la découvrit à l'époque, même si les choses se détériorèrent inévitablement vers la fin, les derniers films de la série étant quelque peu décevants.
Après l'entrée des Etats-Unis dans le conflit mondial, elle interrompt sa carrière et se consacre à la Croix-Rouge, puis, en 1945, participe aux premières réunions de l'Organisation des Nations Unies. Elle revient au cinéma à la fin de la guerre, mais plus rarement; Après une interruption de quelques années, Myrna Loy revint à l'écran, plus seulement en épouse, mais en mère dans "Les Plus belles années de notre vie" (The Best Years Of ours Lives,1946) qui restera son plus grand succès d'après-guerre, reomportant l'Oscar du meilleur film et où elle joue avec Frederic March pour partenaire. Elle se distingue encore une fois, en tant que mère de douze enfants, rôle qu'elle assume vaillamment dans "Treize à la douzaine" (Cheaper By the Dozen,1950) mis en scène par Walter Lang, avant d'en être réduite à de rôles secondaires, notamment une apparition dans "747 en péril" (Airport 1975,1974) de Jack Smight. Myrna Loy a été marié quatre fois : de 1936 à 1942, avec le producteur Arthur Hornblow Jr; de 1942 à 1944, avec John Hertz, le fils du loueur de voitures : de 1946 à 1950, avec le scénariste et producteur Gene Markey et de 1951 à 1960, avec Howland Sergeant, adjoint au Secrétaire d'Etat de la Maison Blanche. Elle fut honoré d'un Oscar d'honneur en 1991 pour l'ensemble de sa carrière. Myrna Loy décède pendant une intervention chirurgicale le 14 décembre 1993 elle avait 88 ans.
Les Ailes de l'ombre de James Flood avec Myrna Loy et Cary Grant
Le Fils de l'Oncle Sam chez nos aïeux - 1931 - David Butler
Aimez-moi ce soir - 1932 - Rouben Mamoulian
1933
Le Cas de l'Avocat Durand - 1933 - W.S. Van Dyke
L'Ennemi public no1 - 1934 - W.S. Van Dyke
1934
L'Introuvable VO (1934) - Myrna Loy William Powell
La Course de Broadway Bill - 1934 - Frank Capra
Les Ailes dans l'ombre - 1935 - James Flood
Sa Femme et sa secrétaire - 1936 - Clarence Brown
Le Grand Ziegfeld - 1936 - Robert Z. Leonard
Nick, Gentleman détective - 1936 - W.S. Van Dyke
La Mousson - 1939 - Clarence Brown
Monsieur Wilson perd la tête - 1940 - W.S. Van Dyke
Folie douce - 1941 - Jack Conway
Rendez-vous avec la mort - 1941 - W.S. Van Dyke
Deux Soeurs vivaient en paix - 1947 - Irving Reis
Meurtre en musique - 1947 - Edward Buzzell
Le Poney rouge - 1949 - Lewis Milestone
Six Filles cherchent un mari - 1952 - Henry Levin
Du haut de la terrasse - 1960 - Mark Robson
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