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30 mai 2018

CLINT EASTWOOD, LE SOLITAIRE AU GRAND COEUR

                CLINT EASTWOOD                    1930

           Acteur, Cinéaste, Producteur Américain 

 

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Copyright : Blog.revueversus.com

 

Clint Eastwood est né Clinton Eastwood Jr le 31 mai 1930 à San Francisco. Son père était comptable, un métier qui obligeait sa famille à déménager fréquemment jusqu'à ce qu'il décroche enfin un emploi stable dans la ville d'Oakland, en Californie. Cette stabilité permit au jeune garçon et à sa soeur de nouer enfin des relations amicales avec des personnes de leur âge. Il étudia la musique et pratiqua de nombreux sports comme le basket où il excella grâce à sa grande taille.

Après son diplôme de fin d'études, en 1948, il envisagea de se consacrer à une carrière d'athlète de haut niveau mais fut engagé comme pianiste et trompettiste dans un club de jazz local.Il travailla également en tant que bûcheron pour le service des eaux et forêts et comme camionneur avant d'effectuer son service militaire à Monterey près de San Francisco, avec un statut de maître-nageur. Deux de ses camarades, David Janssen et Martin Milner, futures vedettes du petit écran, avaient été engagés pour faire de la figuration dans un film tourné par les studios Universal. 

Un assistant remarqua sa stature et le présenta au réalisateur qui l'incita à venir le rencontrer à Hollywood. Sitôt démobilisé, en février 1953, il se rendit donc au siège des studios Universal mais le metteur en scène en question n'y travaillait plus depuis déjà quelques mois. Il décida, malgré tout, de demeurer sur place quelque temps, suivant des cours de gestion grâce, en partie, à la bourse allouée par le gouvernement aux anciens militaires.

Il fit la connaissance du mannequin Maggie Johnson, qui travaillait aussi comme styliste et dessinait des maillots de bain pour un grand fabriquant, et l'épousa le 19 décembre 1953. En 1955, il signa un contrat avec Universal pour la somme de soixante-quinze dollars par semaine. Il renonça à ses études mais continua néanmoins à travailler en dehors de son activité de comédien. Son premier rôle à l'écran fut celui d'un jeune assistant de laboratoire dans "La Revanche de la créature" (Revenge of the Creature,1955) de Jack Arnold puis il fit de la figuration dans "Tarantula" (1955) (également réalisé par Jack Arnold), où il était un aviateur de l'armée larguant des bombes sur une araignée gigantesque, et dans "Par le fer et par l'épée" (Lady Godiva,1955) d'Arthur Lubin, où il était un Saxon le temps d'une courte scène. Sa carrière n'évolua pas durant les années suivantes, les producteurs l'employant surtout dans des petits rôles qui lui permettaient tout juste de subvenir aux besoins de sa famille. 

Il travailla parallèlement comme terrassier pour une société construisant des piscines à Beverly Hills. Au cinéma, il fut employé de laboratoire dans "Ne dites jamais adieu" (Never Say Goodbye,1956) de Jerry Hopper avec Rock Hudson, un jeune soldat dans "La V.R.P. de choc" (The First Traveling Saleslady,1956) d'Arthur Lubin avec Ginger Rogers puis un aviateur de l'armée dans "Escadrille Lafayette" (Lafayette Escadrille,1958) de William A. Wellman. Malgré tout, sa silhouette longiligne fut enfin remarquée par un producteur qui lui proposa le second rôle masculin dans le western "Marche à la mort" (Ambush at Cimarron Pass,1958) de Jodie Copelan avec Scott Brady. Cependant, ce film fut un échec au box-office et il se retrouva, une nouvelle fois dans l'impasse. Son couple eut ensuite des problème financiers car son épouse, malade s'était arrêtée de travailler; l'acteur fut alors dans l'obligation d'accepter une proposition émanant de la chaîne CBS pour jouer dans une nouvelle série western, "Rawhide", en 1959. Deux tests filmés suffirent aux producteurs pour lui confier le rôle de Rowdy Yates, un des deux cow-boys chargés de convoyer un troupeau de bétail jusqu'au Missouri. Malgré des sondages d'opinion négatifs, la série connut un succès inattendu. Durant le tournage, il fit ses débuts de metteur en scène pour lesquels il ne fut jamais crédité au générique en raison d'un désaccord avec le syndicat des réalisateurs. En raison d'une clause dans son contrat, il dut attendre l'année 1964 pour faire son grand retour au cinéma mais, contre toute attente, c'est en Espagne et dans une production européenne qu'il allait s'effectuer.

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Un réalisateur italien du nom de Segio Leone cherchait en effet un acteur américain pour tenir l'un des rôles principaux de son nouveau film, "Pour une poignée de dollars" (Per un pugno di dollari,1964). James Coburn et Lee Marvin ayant décliné son offre, il se tourna vers Clint Eastwood qui, bien que n'accordant aucune chance à ce projet, accepta sa proposition pour la somme de quinze mille dollars. Après quatre mois de tournage, le film sortit sur les écrans européens et remporta un succès aussi immédiat qu'inattendu. Sa sortie américaine confirma ce succès inespéré pour l'acteur qui accepta de tourner une suite l'année suivante mais pour un salaire plus élevé. "Et pour quelques dollars de plus" (Per qualche dollaro in piu,1965) fut également une réussite financière et toute l'équipe se réunir à nouveau pour tourner le dernier volet d'une trilogie devenue légendaire, "Le Bon, La Brute et Le Truand" (Il Buono, il Brutto, il Cattivo,1966). Leone lui imposa de se laisser pousser une barbe de plusieurs jours et de fumer en permanence un cigare pour parfaire sa composition d'un homme d'origine inconnue, taciturne et ne portant pas de nom. Clint Eastwood revint aux Etats-Unis tout auréolé du succès de ces trois films sur une musique inoubliable d'Ennio Morricone .

Sa première décision fut de créer sa propre société de production, Malpaso, qui lui permit de financer, en partie, son film suivant, "Pendez-les haut et court" (Hang'em High,1968) de Ted Post, dans lequel il était un jeune cow-boy accusé du meurtre d'un rancher lui ayant-vendu du bétail. Malgré le succès remporté auprès du public américain par la trilogie des dollars", Clint Eastwood, boudé par la critique, en était toujours, en 1968, à jouer Rowdy Yates dans les derniers épisodes de la série télévisée "Rawhide". En fondant sa propre compagnie de production, il pouvait produire ou co-produire tous ses films. Cela lui permettra d'imposer certains de ses choix au niveau du scénario et de l'équipe technique. L'idée de cette association s'avéra judicieuse, puisque le film eut du succès et imposa enfin Clint Eastwood comme une vedette américaine. Avec "Un Shérif à New York" (Coogan's Bluff,1969) de Don Siegel constitue pour Clint Eastwood, avec "Pendez-les haut et court", l'accession au rang de vedette dans son propre pays après sa consécration par Sergio Leone. Don Siegel lui confie donc le rôle d'un policier de l'Arizona à la poursuite d'un prisonnier évadé. La chasse à l'homme le conduira jusqu'au coeur de la grande métropole de l'Est. Sans être dépourvu de sensibilité, ce portrait utilise, sans vergogne, l'image attachée à Eastwood depuis les westerns-spaghetti. C'est ainsi qu'on le voit trousser tous les jupons qui passent à sa portée.

Son premier film de grande envergure en tant que vedette fut "Quand les aigles attaquent" (Where Eagles Dare,1968) de Brian G. Hutton au côté de Richard Burton, dans lequel il obtint un salaire de huit cent mille dollars. Tourné en Autriche et notamment dans le Schloss Hohenwerfen, château bavarois du XIe siècle, ce film multiplie les rebondissements et les scènes d'action spectaculaires, le clou étant une bagarre sur le toit de la cabine téléphérique. Clint Eastwood, pour sa part, désirait vivement faire un film avec Elisabeth Taylor, qu'il avait rencontrée sur le plateau de "Quand les aigles attaquent", où il avait Richard Burton pour partenaire. L'actrice avait accepté de bonne grâce, d'incarner Soeur Sara dans "Sierra Torride" (Two Mules for Sister Sara,1970). Mais lorsque lui parvint l'offre de travailler sous la direction de Don Siegel, elle prétexta un autre contrat  dont elle ne pouvait se libérer et dut être remplacée par Shiley Mac Laine.

Le 19 mai 1968 naquit son premier enfant, un garçon du nom de Kyle Clinton. Sa carrière semblait désormais lancée sur la bonne voie malgré l'échec artistique de "La Kermesse de l'Ouest" (Paint Your Wagon,1969) de Joshua Logan avec Lee Marvin et Jean Seberg, un western adapté d'une pièce à succès de Broadway.

On retiendra surtout de ses films suivants sa remarquable interprétation dans "Les Proies" (The Beguiled,1970) de Don Siegel, un récit au climat très sombre, le film fut un échec commercial retentissant car le destin du soldat joué par Eastwood ne correspondait plus du tout à son image cinématographique, ce que le comédien expliquait en ces termes : "La publicité a été faite pour attirer mes fans des films d'action et ils n'ont pas aimé me voir jouer le rôle de quelqu'un qui se fait couper la jambe et émasculer. Ils voulaient un personnage capable de contrôler la situation. Les autres, ceux qui auraient pu aimer le film, ne se sont pas déplacés." (Playboy", février 1974). 

"De l'or pour les braves" (Kelly's Heroes,1970) est le second film que Eastwood tournait sous la direction de Brian G. Hutton. Pour la première fois, le comédien participait à un film au propos franchement anarchiste et antimilitariste, une démystification du héros traditionnel, avec force clins d'oeil au film de gangster et au western. Clint Eastwood lui-même allait affirmer de plus en plus cette auto-dérision en prenant en charge sa propre carrière et en devenant à son tour réalisateur. Ce fut en 1971 que l'acteur signa sa première réalisation officielle, "Un Frisson dans la nuit" (Play "Misty" For me), où il tenait le rôle d'un disc-jockey menacé de mort par une auditrice névrosée. Il connut ensuite un grand succès populaire en incarnant l'inspecteur de police Harry Callahan, en perpétuel conflit avec sa hiérarchie pour ses méthodes peu orthodoxes dans "L'Inspecteur Harry" (Dirty Harry,1971). Le scénario avait été initialement proposé à Paul Newman, avant d'être acheté par Bristol Productions, la compagnie de Frank Sinatra. Le film devait alors être dirigé par Irvin Kershner et serait intitulé "Dead Right", Sinatra renonça au projet, qui fut repris par la compagnie de production de Clint Eastwood, Malpaso. Celui-ci associé aussitôt Don Siegel à l'entreprise. L'acteur considère le rôle comme un de ses meilleurs qu'il ait jamais interprétés.

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Le sujet de "L'Inspecteur Harry" suscite les plus vives controverses. Film grand public dont l'action menée tambour battant, il suscite une véritable levée de boucliers comme le "message" qu'il véhicule. Flic de San Francisco, chargé des plus sales besognes, Harry Callahan est résolu à accomplir la tâche qui lui a été confiée avec son insigne : défendre et faire respecter l'ordre. Écoeuré par l'attitude de la justice contrainte de remettre régulièrement en liberté les délinquants qu'il arrête, il finit par abattre froidement, au terme d'une guerre personnelle, un dangereux récidiviste. Cet acte accompli -en rupture totale avec sa conception rigoriste du rôle de la police - il jette son insigne.

Un certain nombre de gens dénoncèrent le film (qu'ils qualifièrent même de fasciste) comme une apologie de l'autodéfense, une attaque du libéralisme, rappelant au passage que Clint Eastwood avait soutenu en 1968 un certain Richard Nixon, adversaire des démocrates. Sans être complètement "innocent", le film ne cherchait avant tout qu'à divertir, tout en attirant l'attention sur la montée de la violence urbaine. Harry est un puritain. C'est un homme amer. Il n'aime pas ceux qui violent la loi et il n'aime pas la façon dont la loi est appliquée. Ca ne veut pas dire que je lui donne raison." Telle sera la prudente réponse du cinéaste aux détracteurs du film. Clint Eastwood, quant à lui, manifesta clairement sa position en déclarant : "Nous autres, Américains, avons poursuivi à Nuremberg des gens qui ont commis des crimes parce qu'ils ont suivi la loi sans tenir compte de la morale. Nous les avons jugé sur cette base : ils n'auraient pas dû suivre la loi et leurs chefs politiques. Ils auraient dû écouter leur sens moral. (...) C'est pareil avec Harry. Quelqu'un lui a dit "les choses se passent de cette façon", et il répond "je ne peux pas accepter ça". Ce n'est pas l'attitude d'un fasciste. C'est exactement le contraire.   

"Magnum Force" (1973) est le deuxième film de la série consacrée à l'inspecteur Harry, fut réalisé par Ted Post et écrit par deux futures cinéastes, Michael Cimino et John Milius. Eastwood souhaitait dissiper un malentendu. Quand Harry déclare aux jeunes policiers assassins : "Je crains que n'ayez une fausse idée de moi", c'est en fait à une partie de la critique que l'acteur s'adresse, son personnage ayant été traité de fasciste, alors que son mépris de la hiérarchie et de la bureaucratie en fait plutôt un individualiste anarchisant. Et s'il dénonce les carences de la justice, Harry/Eastwood n'approuve pas pour autant les Escadrons de la Mort ni l'auto-défense. "L'Inspecteur ne renonce jamais" (The Enforcer,1976) fut la troisième aventure de l'inspecteur Harry. 

Clint Eastwood finit par s'émouvoir des attaques dont il etait l'objet depuis "L'Inspecteur Harry". Que ce soit dans "Magnum Force", "L'Inspecteur ne renonce jamais" ou "L'épreuve de force" (The Gauntlet,1977), il adoptera un attitude plus détachée. Cette "tolérance" sera d'ailleurs évidente dans "Josey Wales, hors la loi" (The Outlaw Josey Wales,1976), où la juste colère du héros s'atténue au fur et à mesure qu'il prend conscience de la faiblesse humaine. Par maints aspects, c'est avec "Bronco Billy", son film le plus risqué, car il y renonce à sa triomphante image de marque de macho et de justicier sans coeur. Il avait déjà laissé percer cet aspect de sa personnalité dans "Breezy" (1973), romance douce-amère interprétée par William Holden et Kay Lenz, dans laquelle un quinquagénaire divorcé redécouvrait la vie à travers les yeux de sa très jeune compagne. Se jugeant trop jeune pour interpréter le rôle principal, l'acteur-réalisateur porta sans hésitation son choix sur William Holden, acteur très populaire mais alors un peu oublié, d'après ses dires. L'entente entre les deux hommes fut si parfaite qu'à la fin du tournage, achevé avec plusieurs jours d'avance, Holden déclara : "J'avais oublié ce que c'est que de faire des films avec autant de plaisir. Je travaillerai avec Clint chaque fois qu'il me le demandera. L'expérience pourtant ne se renouvela jamais.  

A plus de cinquante ans, Eastwood s'interroge avec raison sur son avenir. On ne peut qu'être touché par le visage marqué qu'il montre dans "L'Evadé d'Alcatraz" (Escape From Alcatraz,1979), brillant exercice de style de Don Siegel sur le monde carcéral sur fond d'évasion. L'histoire authentique d'un prisonnier ayant réussi à s'échapper de la prison d'Alcatraz avec d'autres détenus, lui valut d'excellentes critiques. A l'instar de Gary Cooper, dans "Le train sifflera trois fois" ou de John Wayne dans "La prisonnière du désert" ou "Rio Bravo", il ose désormais afficher - et jouer de - son âge réel. Mais quand on a été aussi adulé que lui, il est certainement dur de renoncer à l'adoration extatique des spectateurs pour sa propre image. Gageons que l'acteur réussira sa reconversion tout en poursuivant ses intéressantes expériences dans la réalisation.

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"L'Homme des hautes-plaines" (High Plains Drifter,1973) est le troisième film réalisé par Clint Eastwood; son personnage, l'étranger arrivant de nulle part et s'en repartant pour ailleurs, ressort directement de la mythologie des westerns-paella (tournés en Espagne) ou des westerns-spaghetti (tournés en Italie), comme l'on voudra !. Dans ce rôle de l'Ange Exterminateur, qui n'exclue pas un certain humour noir, Eastwood satisfait à plaisir sa misogynie, son narcissisme et sa mégalomanie...avec une violence sadique, soigneusement calculée par son scénariste, Ernest Tidyman. "Le Canardeur" (Thunderbolt and Lightfoot,1974) est le premier film réalisé par Michael Cimino, ainsi se fit la rencontre entre le jeune débutant doué et l'acteur-producteur vedette, celui-ci partageant l'affiche avec Jeff Bridges. L'année suivante, il enchaîne sa quatrième réalisation avec "La Sanction" (The Eiger Sanction) : il y aborde le genre de l'espionnage, qu'il illustrera à nouveau dans "Firefox" en 1982.

"Josey Wales, Hors-la-loi"  (The Outlaw Josey Wales,1976) devait être mis en scène par Philip Kaufman dont Eastwood avait apprécié "La Légende de Jesse James". Mais en désaccord sur la conception du personnage, il abandonna après une semaine de tournage le film dont il a co-écrit le scénario; le sujet : un fermier du Missouri laissé pour mort par des soldats nordistes ayant tué sa femme et son fils. C'est avec cet ultime tournage que s'achève la fin de son association avec Universal et le début d'un tout nouveau contrat de coproduction avec les studios de la Warner Bros.

Entre trois nouveaux volets des aventures de l'inspecteur Callahan, réalisés entre 1976 et 1988, l'acteur laissa libre cours à ses choix et à ses envies artistiques. Après "L'épreuve de force" et son lot de nouvelles critiques pour son extrême violence, il fut un aventurier utilisant ses poings pour gagner sa vie dans "Doux, dur et dingue" (Every Which But Loose,1978) et "Ca va cogner" (Any Which Way You Can,1980) de Buddy van Horn. Entre-temps, il avait divorcé et avait reconnu une fille illégitime, Kimber née en 1964. Il vécut pendant cette période avec Sonda Locke qui joua plusieurs films à ses côtés. Au cours de l'été 1980, le box-office américain enregistrait un fiasco tout à fait inattendu : "Bronco Billy" n'attirait pas les foules. Réalisé et interprété par Clint Eastwood, ce film aurait pourtant dû, en bonne logique, être un succès assuré. Petite comédie sans prétention, pleine de joyeuses bagarres, de rires et de bons sentiments, le film était trop personnel pour ne pas dérouter le public habituel de l'acteur.

Dans "Honkytonk Man" (1982), l'action se situe à l'époque de la grande dépression économique des années 30, il campait un musicien country ambulant, souffrant de la tuberculose, qui parvient à enregistrer un disque avant de mourir. On le vit aussi jouer le rôle d'un militaire en semi-retraite chargé par le gouvernement de dérober le prototype d'un nouvel appareil de chasse russe aux performances exceptionnelles dans "Firefox, l'arme absolue" (1983). Alternant les films d'action et les oeuvres plus intimistes, il poursuit sa carrière d'acteur-réalisateur en développant, chaque année, un nouveau projet.

Parmi ses plus belles réussites, citons le western "Pale Rider, le cavalier solitaire" (Pale Rider,1985). Son rôle était celui d'un homme sans nom et d'origine mystérieuse, qui aide un groupe de mineurs indépendants en lutte contre une grosse compagnie. Retenu dans la séléction officielle pour le Festival de Cannes 1985. Dans "Chasseur blanc, coeur noir" (White Hunter Black Heart,1990), il jouait un metteur en scène prenant pour prétexte le tournage d'un film sur le continent africain pour tenter d'abattre un grand éléphant. Le film représenta les Etats-Unis au 43e  Festival de Cannes. En 1992, les professionnels lui décernèrent de nombreux prix dont l'Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur pour le western "Impitoyable" (Unforgiven,1992), qui marque sans doute la quintessence d'un genre que l'acteur a toujours apprécié. Dédié à Sergio Leone et Don Siegel, les deux maîtres de Clint Eastwood

Depuis, on a pu apprécier son talent d'acteur dans le thriller "Dans la ligne de mire" (In the Line of Fire,1993) de Wolfgang Petersen avec John Malkovitch où il était un agent des services secrets qui affronte un ancien agent du FBI devenu un tueur professionnel cherchant à abattre le président américain. Ses autres mises en scène furent "Le Retour de l'Inspecteur Harry" (Sudden Impact,1984). De son propre aveu, Eastwood est revenu aux aventures "musclées" de l'inspecteur Harry Callahan en raison de l'échec commercial de son film précédent "Honkytonk"; "Bird" (1988), fan de jazz de la première heure, Eastwood a appris dans son enfance, le piano, le bugle et le cornet. Il a également inculqué les rudiments du saxophone à l'acteur principal Forest Whitaker, lequel a obtenu le prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes 1988, "Bird" a eu à Cannes, le Prix de la Commission Supérieure Technique du Cinéma pour "la qualité de la bande sonore". Il y eut aussi "La Relève" (The Rookie,1990) dont ce fut le quinzième film réalisé par Clint Eastwood.  "Sur la route de Madison" (The Bridges of Madison County,1995) fut tourné en neuf semaines sur les lieux mêmes de l'histoire, notamment dans la bourgade de Winterset.

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Quant aux "Pleins pouvoirs" (Absolute Power,1997),  il fut projeté en clôture du 50e Festival de cannes. Puis, il eut l'idée en l'an 2000 de réunir auprès de lui trois autres acteurs légendaires comme James Garner, Donald Sutherland et Tommy Lee Jones. Eastwood tint à utiliser de nombreux décors authentiques...Eastwood n'a jamais triché avec son âge, faisant du vieillissement un atout. La liste est longue, et pourtant Clint Eastwood l'infatiguable continue de nous émouvoir en racontant à sa façon des histoires qui nous transportent là où parfois on ne l'attend pas, on peut citer : "Minuit dans le jardin du bien et du mal" (Midnight in the Garden of Good and Evil,1997), "Créance de sang" (Blood Work,2002) il est profileur atteint d'une malformation cardiaque , "Mystic River" (2003) s'inscrit dans la veine la plus sombre du réalisateur. Les trois personnages principaux tous rongés par le secret, sont rattrapés par un passé douloureux. "Million Dollar Baby" (2004) histoire d'un amour filial entre un homme âgé et une jeune femme,  ce film pose la question de l'euthanasie, valut à Eastwood sa deuxième nomination à l'Oscar du meilleur acteur et reçut ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. 

, "Mémoires de nos pères" (Flags of Our Fathers,2006)  et "Lettres d'Iwo Jima" (Letters from Iwo Jima,2007), "L'échange" (Changeling,2008) est inspiré d'un fait divers réel retraçant la descente aux enfers d'une mère célibataire dont le petit garçon est kidnappée. "Invictus" (2009) et  "J. Edgard" (2011) s'attachent l'un, à Nelson Mandela qui, afin de mettre fin à l'apartheid utilisa le rugby pour sa politique de réconciliation nationale mais aussi à un homme qui n'est pas plus grand que nature, l'autre au créateur du FBI, dont il explore la face sombre y compris sa vie intime d'homosexuel refoulé, incarné par une surprenante interprétation de Leonardo Di Caprio. La musique qui tient une place essentielle dans son oeuvre, est au coeur de "Jersey Boys" (2014), qui raconte l'ascencion et la disparition d'un groupe musical. Dans "American Sniper" (2014) Eastwood s'intéresse à un véritable tireur d'élite de la marine américaine ayant combattu trois fois en Irak. Le film qui suscita la polémique, fut néanmoins nommé six fois aux Oscars. La figure du héros ordinaire est encore présente dans "Sully" (2016), à travers le destin d'un pilote incarné par Tom Hanks qui atterri sur l'Hudson en 2009 et dans "Le 15H17 pour Paris", récit de l'attentat déjoué du Thalys reliant Amsterdam à Paris en août 2015, interprété par les vrais protagonistes. Un César d'Honneur lui a été décerné lors de sa venue à Paris, en 1998, pour l'ensemble de sa carrière d'acteur et de metteur en scène. Il avait été élu Maire de la ville de Carmel, en Californie.

 

                               La Revanche de la Créature - 1955 de Jack Arnold

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Quand les Aigles Attaquent - Bande Annonce Officielle (VOST) - Clint Eastwood / Richard Burton

 

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Et pour quelques dollars de plus 1966 Bande Annonce VF

   

          

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L'Inspecteur Harry - Bande annonce Officielle (VOST) - Clint Eastwood

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                               L'épreuve de force - 1977 - Clint Eastwood

             

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