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22 juillet 2017

DÉCÈS DU COMÉDIEN FRANÇAIS CLAUDE RICH

                  DÉCÈS DU COMÉDIEN FRANCAIS    

               CLAUDE RICH             1929  -  2017 

 

 

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Le comédien Claude Rich, l'une des figures les plus familières du cinéma et du théâtre français, est décédé jeudi 20 juillet 2017 au soir, à l'âge de 88 ans, des suites d'une longue maladie à son domicile en région parisienne, a annoncé vendredi à l'AFP sa fille Delphine Rich.

Cet acteur connu pour son sourire gourmand et sa voix subtile, un peu voilée, a joué au total dans une cinquantaine de pièces et près de 80 films, dont les emblématiques "Tontons flingueurs", où il incarnait le très propret futur gendre de Lino Ventura. Acteur discret et élégant, il affectionnait les rôles de grands personnages. "Messieurs Claude Rich", comme l'avait surnommé le journaliste Claude Roy, était l'un des derniers survivants parmi les acteurs du film culte "Tontons flingueurs" (1963). Il y incarnait l'impertinent Antoine, marié à la "nièce" de Lino Ventura.

Ses compositions de personnages historiques sont restées dans les mémoires, notamment au théâtre Talleyrand ("Le Souper", 1989) - à l'écran, le rôle lui vaudra un César en 1993 -, Althusser ("Le Caïman", 2005) ou le cardinal Mazarin ("Le Diable rouge", 2008). A la télévision, il a également interprété Léon Blum (2000), Galilée (2005) ou Voltaire (2007).

Au cinéma, il a souvent joué les seconds rôles et est passé du jeune premier des années 1960 à l'acteur prisé des plus grands réalisateurs ("Le Crabe-Tambour" (1976), "L'Accompagnatrice" (1992), "Le Colonel Chabert" (1994) ...) Il n'hésite pas à devenir le druide Panoramix d'"Astérix et Obélix" (2002).

"Il est comme un joueur de jazz qui fait chaque fois des variations différentes, pour le plaisir, pour épater", disait de lui Bertrand Tavernier avec lequel il a tourné plusieurs films et qui aimait "sa jeunesse, sa folie, son inventivité", mais aussi "ses angoisses et ses doutes, sa discrétion" et puis "ses fous rires".

Claude Rich était également un auteur dramatique passionné par l'écriture et avait joué dans ses propres pièces : "Un habit pour l'hiver", "Le zouave", "Une chambre sur la Dordogne", "Pavane pour une infante". Officier de la légion d'honneur, il avait reçu un César d'honneur (2002). Il était marié avec la comédienne Catherine Rich avec qui il a eu deux filles, Delphine et Natalie.

Passionné d'histoire, Claude Rich, né le 8 février 1929 à Strasbourg, affectionnait les rôles de grands personnages - Talleyrand, Mazarin, Voltaire ou Blum. Il a joué au total dans une cinquantaine de pièces et près de 80 films.

"Je m'amuse beaucoup à faire ce métier, parce que je suis moi tel que je l'ai toujours été mais je suis aussi quelqu'un d'autre", confiait de sa voix subtile, un peu voilée, cet Alsacien grandi à Paris après la mort précoce de son père.

"Je n'ai jamais été un saint", ajoutait-il avec une pointe de regret teinté d'ironie. Catholique convaincu, il confessait avoir rêvé de jouer Charles de Foucauld (moine français mort en 1916) dont il a longtemps gardé la photo dans son portefeuille en raison de "son besoin d'absolu".

Claude Rich restait marqué par son enfance - "je ne m'en suis jamais vraiment remis" - et sa mère, qu'il ne quittera que pour se marier avec la comédienne Catherine Renaudin avec laquelle il a eu deux filles, Natalie et Delphine. A la Libération, il a quatorze ans et goûte le bonheur sur le boulevard Saint-Michel, où sa famille habite: "Je découvrais d'abord les filles, les femmes, je découvrais le chocolat, les Gauloises, tout ce qu'il y a d'extraordinaire!" Il commence à travailler comme employé de banque mais lorgne sur le théâtre. Sur les planches, il jouera aussi bien l'aristocrate dans "Château en Suède" de Françoise Sagan (1960) que l'enfant dans "Victor ou les enfants au pouvoir" de Roger Vitrac (1963).

- Auteur de quatre pièces -

Très vite, le cinéma l'appelle aussi, avec "Les Grandes Manoeuvres" de René Clair (1955).

"Le cinéma m'apporte beaucoup, mais le théâtre, c'est le vrai métier de l'acteur", observait-il. "On vit au théâtre, avec la troupe, on va boire des verres, on dîne ensemble, on reparle de la représentation et on espère, le lendemain, refaire la même chose en progressant."

En 1975, pour le théâtre, il se lance dans l'écriture avec "Le Zouave". Le mauvais accueil de la critique ne l'empêche pas d'écrire trois autres pièces ("Un Habit pour l'hiver" en 1979, "Une chambre sur la Dordogne" en 1987 et l'adaptation du roman de Sandor Marai "Les Braises" en 2003). 

Il contribue aussi au travail du dramaturge Antoine Rault pour lequel il est le philosophe Louis Althusser dans "Le Caïman" (2005), le cardinal Mazarin dans "Le Diable rouge" (2008) ou un scientifique faustien dans "L'Intrus" (2011).

"Il était lumineux, malicieux... c'était un acteur né pour la scène", a commenté Antoine Rault sur Franceinfo. Mais aussi "un homme perfectionniste au dernier degré, qui rentre sur scène en ayant révisé son texte et qui sort de scène en reprenant son texte pour le re-réviser !". "Il est comme un joueur de jazz qui fait chaque fois des variations différentes, pour le plaisir, pour épater", dit de lui Bertrand Tavernier avec lequel il a tourné plusieurs films et qui aime "sa jeunesse, sa folie, son inventivité", mais aussi "ses angoisses et ses doutes, sa discrétion" et puis "ses fous rires".

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Claude Rich est né le 8 février 1929 à Strasbourg. Des études secondaires, le futur comédien s'échappe de sa condition d'employé de banque pour suivre le cours Dullin et entrer au Conservatoire où il obtient un second prix. Il débute au théâtre en 1953 dans "La Corde", au théâtre de la Renaissance, puis dans "Bel Ami".

A partir de 1955, il mène de front sa carrière au théâtre et au cinéma. Sur scène il joue "Espoirs", "La petite maison de thé", "Les Amants novices", "Un beau dimanche de septembre" et, la première pièce de Françoise Sagan : "Château en Suède", le succès de cette dernière création favorise sa carrière cinématographique : il tourne avec Jean Renoir, René Clément, Truffaut, Resnais, Mocky.... Ses débuts au cinéma dans le magnifique film de René Clair "Les Grandes Manoeuvres" (1955) aux côtés de Brigitte Bardot et Yves Robert. On le retrouve directeur de prison dans "Ni vu, ni connu" (1958) de Yves Robert avec Louis de Funès et Pierre Mondy dans les rôles principaux. Michel Deville lui propose de tourner dans "Ce soir ou jamais" (1961), René Clair l'engage pour donner la réplique à Bourvil qui incarne un double rôle au côté de Philippe Noiret dans "Tout l'or du monde" (1961). Il lui faudra attendre la sortie du film "Les Tontons flingueurs" (1963) de Georges Lautner pour enfin se faire connaître du grand public....

En 1964, Claude Rich est à l'affiche aux côtés de Francis Blanche, Dominique Paturel et Claude Nicot dans "Le Repas des fauves" de Christian-Jaque. Cette même année, il complète l'affiche du film "La chasse à l'homme" de Edouard Molinaro, les autres comédiens sont Jean-Claude Brialy, Catherine Deneuve, Françoise Dorléac, Jean-Paul Belmondo, Mireille Darc, Bernard Blier, Francis Blanche, Michel Serrault et tant d'autres....Yves Robert réalise "Les Copains" (1965) avec Claude Rich, Philippe Noiret, Michael Lonsdale, Guy Bedos ou Pierre Mondy...

Il fut un excellent interprète dans "Paris brûle-t'il?" (1966) en incarnant avec brio le Général Leclerc. Cette même année on le retrouve dans la bande à Mocky (Francis Blanche, Michel Serrault, Jean Tissier et Michael Lonsdale dans "Les Compagnons de la marguerite"; mais il faudra attendre le duo exceptionnel qu'il forma au cinéma avec Louis de Funès dans "Oscar" (1967) de Molinaro. A propos de son personnage dans "Je t'aime, je t'aime" (1968) de Alain Resnais, Claude Rich déclara "Je n'ai jamais incarné un personnage aussi complexe, aussi fascinant et d'une telle importance puisqu'il ne quitte presque pas l'écran. Le plus amusant, c'est qu'il devait être beaucoup plus effacé...Après lecture du scénario, j'acceptais car j'avais envie de tourner avec Resnais. Celui-ci s'aperçut ensuite sa méthode subjective ne donnait rien. Il transforma toute sa mise en scène et au lieu de me mettre off, braqua au contraire constamment sa caméra sur moi. Ce fut une bonne surprise." (in Combat 1.468).

On ne peut pas ne parler du magnifique film de Truffaut : "La Mariée était en noir" (1967) sans préciser les qualités exceptionnels du jeu des acteurs en commençant par Jeanne Moreau, mais aussi Claude Rich, Jean-Claude Brialy, Michel Bouquet, Charles Denner ou Michael Lonsdale. Claude Rich accepta d'incarner le rôle de Jean dans le deuxième long métrage de la réalisatrice de télévision Yannick Bellon dans "La Femme de Jean" (1974). Après avoir donné la réplique à Alain Delon puis Jean-Paul Belmondo dans respectivement "La Race des seigneurs" (1974) de Pierre Granier-Deferre et "Stavisky" (1974) de Resnais.

En 1977, "Le Crabe-Tambour" de Pierre Schoendorffer lui permet de s'entourer de deux grands autres acteurs : Jean Rochefort et Jacques Perrin; "La Guerre des Polices" (1979) de Robin Davis, ce sont des retrouvailles avec Claude Brasseur avec lequel il avait déjà tourné "Le caporal épinglé" (1961) de Jean Renoir. En 1979, Claude Rich confiait à Fabienne Pascaud pour Télérama : "Après "Honni soit qui mal y pense" et "Hadrien-VII", je me suis senti coincé à force d'aller dans le sens du plus grand nombre. Je me paralysais lentement. Pour sortir de ce cul-de-sac, il fallait tenter l'aventure : "Lorenzaccio" à la Comédie Française, "Périclès" chez Planchon. A présent, je veux une vie d'acteur "éclatée", complète : cinéma, TV, écriture, mise en scène..."La même année, il écrit et joue "Un habit pour l'hiver" au théâtre de l'Oeuvre.

Claude Rich vit à Orgeval entouré de sa femme Catherine Rich et de ses trois enfants, la comédienne Delphine Rich, Nathalie, Rémi. "Je n'aime que l'ambiguïté, je n'aime pas les choses qui sont trop dites. Ma femme me dit sans arrêt : "Mais qui es-tu ?". Je ne le sais pas moi-même, ce n'est pas un jeu, je suis ainsi" déclarait en 1993 Claude Rich à "Studio Magazine", après avoir été récompensé du César du meilleur acteur pour le rôle complexe de Charles-Maurice de Talleyrand-Périogord. Le fameux "diable boiteux" est un personnage historique de rêve à la fois pour un scénariste et pour un comédien. Guitry s'en était emparé, Claude Rich en fit un chef d'oeuvre d'acteur. A la scène, dans une pièce de Jean-Claude Brisville mise en scène par Jean-Pierre Miquel, puis à l'écran, devant la caméra d'Edouard Molinaro, "Le Souper" (1992) mettait face à face, au lendemain du désastre de Waterloo, les deux hommes forts d'un pays vacillant : Talleyrand et le puissant ministre de l'Intérieur Fouché interprété par Claude Brasseur. Dans ce bras-de-fer pour le pouvoir entre deux caractères opposés, Claude Rich restitua avec un plaisir visible toute la compléxité d'un personnage ambitieux, raffiné et fourbe, froid et jouisseur, louvoyant et décidé. Rarement un timbre de voix n'avait pari aussi bien correspondre à une figure du Passé...Et sa prestation, plébiscitée sur les planches, fut également honorée avec le César du meilleur acteur de 1992.

C'était la consécration d'un retour réussi, après une décennie cinématographiquement discrète, plus orientée vers le théâtre : "K2" de Patrick Meyers en 1983, "Faison un rêve" de Sacha Guitry en 1986, "Une chambre en Dordogne", qu'il a lui-même écrit en 1987 et "Réveille-toi Philadelphie" de François Billetdoux en 1988. Ses apparitions au cinéma s'étaient alors considérablement espacées. Il avait encore le premier rôle dans "Un Matin rouge" en 1981, où il accomplissait une justice personnelle contre un complice de crimes nazis, 38 ans après. Mais on ne fit que l'entrevoir dans "Les Mots pour le dire" (1983) de José Pinheiro et dans "Escalier C" (1985) de Jean-Charles Tacchela où il incarnait le père de l'odieux Foster interprété par Robin Renucci. Puis plusieurs années devaient passer avant qu'il ne revienne au cinéma : embarqué dans les comédies commerciales de Didier Kaminka, il y démontra tout son sens de la fantaisie en commissaire de police ou en fonctionnaire des Postes.

La cocasserie et l'excentricité, c'est précisément le registre dans lequel Claude Rich va se mouvoir avec délice dans les années quatre-vingt-dix. Il excelle dans une série de seconds rôles savoureux, souvent "en costume", s'y montrant à chaque fois drôle et fin. A Crassac, le malfaisant trafiquant d'esclaves de la fille de d'Artagnan, outrageusement coléreux et grotesque, succède l'officier dépassé et irresponsable de "Capitaine Conan" (1996), qui pense plus à son estomac qu'à son commandement. Deux scènes suffisent dans "Le Colonel Chabert" (1993) de Yves Angelo pour camper une silhouette marquante, celle de Chamblin, aristocrate snob du faubourg Saint-Germain. Il est également très à l'aise dans la peau et le sang bleu du comte de Sainteville, imaginé par Aragon dans "Les Voyageurs de l'impériale", porté à l'écran en 1995 par Christian de Chalonge dans "Le Bel été 1914", Claude Rich fut entouré de Maria Pacôme, Hippolyte Girardot, Marianne Denicourt et Philippe Torreton. La même année, on le voit s'intégrer naturellement à l'univers de Guitry pour le remake de "Désiré", tourné par Bernard Murat, et pour le téléfilm de Roger Vadim, "Mon père avait raison"?

Il apparaît en effet beaucoup à la télévision, avec une quinzaine de téléfilms à son actif depuis 1989, dont "Mort d'un gardien de la paix" (1993) de Josée Dayan, "La marche de Radetzky" d'Axel Corti et "Le jardin des plantes" de Philippe de Broca, tous deux de 1994, le feuilleton adapté du roman de science-fiction de René Barjavel, "Le grand secret" (1988) et trois collaboration avec Peter Kassovitz. En 1999, c'est Valérie Lemercier cinéaste et comédienne du film  "Le derrière" qui propose à Claude Rich un retour remarqué, au point que c'est autour de Danièle Thompson de le diriger dans "La Bûche" (1999). On oubliera pas son bref passage sur le tournage du film de Bertrand Blier "Les Acteurs" (2000). Il excelle en incarnant Panoramix dans "Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre" (2002) de Alain Chabat. 

 

                                                             1955 - 1960 

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Les Tontons Flingueurs

 

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Le Repas Des Fauves (1964)

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                                                             1965 - 1969

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 OSCAR LOUIS DE FUNES FILM CINEMA

 

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                                                         1971 - 1979  

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Le Crabe-Tambour 

 

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                                                          1981 - 1990

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                                                      1992               

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Claude Rich dans "Le Souper" (1992)

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 *Affiches :  Cinemafrançais

 

_____________________________________Ugo Tognazzi

 

*Décès du cinéaste Américain George A. Romero (La Nuit des Morts-vivants) l'original.

*Décès de la comédienne Isabelle Sadoyan (Mayrig (rôle de Tante Anna)

*Décès de l'actrice italienne Elsa Martinelli (La Rivière de nos amours)

*Décès de l'acteur américain John Heard (Papa du gamin de "Maman, j'ai raté l'avion") 

 

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