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17 juillet 2016

ALBERTO SORDI, L'ACTEUR ITALIEN LE PLUS POPULAIRE DE L'APRES-GUERRE

          ALBERTO SORDI                      1920 - 2003 

            Acteur, Scénariste, Cinéaste Italien

   

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Acteur Italien né le 15 juin 1920 à Rome dans le quartier du Trastevere, Alberto Sordi reste un cas unique dans le cinéma italien de l'après-guerre. D'autres comédiens ont accédé à la célébrité et à la popularité, certains sont comme lui devenus réalisateurs, quelques-uns se sont identifiés à des personnages devenus quasi proverbiaux. Mais on peut dire que, Toto mis à part, aucun d'entre eux n'a réussi, comme Alberto Sordi, à occuper dans le coeur des Italiens une place aussi solide, aussi précisément délimitée, et, d'une certaine façon, aussi tyrannique.

C'est que, depuis 1945, Sordi a construit sa carrière avec une détermination et une lucidité impressionnantes. Progressivement, il a crée un personnage cher à des millions de spectateurs : astucieux mais volontiers ignominieux et fourbe, ironique, courageux quand il est bien obligé de l'être, romain jusqu'au bout des ongles dans sa diction et dans sa mimique (avec d'ailleurs une bonne dose de dérision caricaturale vis-à-vis du tempérament romain), au point que certains de ses jeux de physionomie, de ses attitudes corporelles et de ses expressions verbales sont entrés, depuis une vingtaine d'années dans le patrimoine culturel de l'Italien moyen. Pour ce dernier en effet, Alberto Sordi est devenu l'archétype même du Romain.

Alberto Sordi a fait son entrée très tôt dans le monde du spectacle. Fils d'un instrumentiste, il fait partie dès l'âge de huit ans d'une troupe de jeunes comédiens dirigée par un enseignement, qui voyage à travers l'Italie avec un spectacle de marionnettes et des pièces enfantines. Il a tout juste quatorze ans lorsqu'il enregistre à Milan un disque de fables, ce qui lui permet de s'offrir des courts d'art dramatique et de débuter, aux côtés d'un certain Gaspare Cavicchi, au Pace de Milan. Le résultat n'étant pas des plus convaincants, il revient à Rome où il est engagé comme figurant dans "Scipion l'Africain" (Scipione l'Africano,1937) de Carmine Gallone. Toujours en 1937, il remporte un concours ouvert par la Metro-Goldwyn-Mayer pour doubler Oliver Hardy. Pendant des années, pour les Italiens, la voix de Hardy ne sera autre que celle d'Alberto Sordi : la voix archiconnue d'un acteur encore inconnu !. Parallèlement, il débute dans les spectacles de variétés sous le nom d'Albert Odisor, jouant avec beaucoup de succès sur la popularité de sa voix. De 1938 à 1942, Sordi progresse régulièrement, malgré la guerre et sa propre mobilisation. Son séjour sous les drapeaux ne devait d'ailleurs pas l'empêcher de continuer à tenir quelques seconds rôles au cinéma, jusqu'à ce qu'il se voie confier un premier rôle dans "I tre aquilotti,1942) de Mario Mattoli, qu'il interprète avec le très populaire Leonardo Cortese.

De 1943 à 1946, malgré le chaos provoqué par l'Armistice, l'occupation allemande et la libération, Alberto Sordi poursuit au théâtre une carrière qui lui permet de poser les bases de son futur personnage cinématographique. L'année 1947 sera à cet égard décisive. Ses caricatures radiophoniques lui valent une réputation nationale et lui permettent de faire entendre à tous les italiens une voix haut perchée, particulièrement douée pour l'expression parodique et sarcastique. Il se taille un grand succès avec des émissions très populaires comme "Il conte Claro", "Il parrochietta", ou "Mario Pio" : la petite histoire veut que Mario Pio ait été le nom d'un authentique responsable de la radio italienne. En 1951, enfin il cherche à adapter au cinéma son personnage de "Il compagnuccio della parrochietta", qui constitue la somme de son expérience de petit-bourgeois romain. Réalisé par Roberto Saverese, le film intitulé "Mamma mia, che impressione !" (1951), est un échec total. Si bien que, pendant un an encore, Alberto Sordi devra se contenter de rôles secondaires et attendre de pouvoir faire la démonstration, à l'écran, de son talent.

Les annéepilotes de chasses 50 seront pour lui décisives. Si sa performance dans "Courrier du coeur" (Lo sceicco bianco,1952) de Federico Fellini n'est pas appréciée à sa juste valeur, il s'impose définitivement, toujours sous la direction de Fellini, dans "Les Vitelloni" (I vitelloni,1953), puis dans un sketche mémorable des "Gaietés de la correctionnelle" (Un giono in pretura,1954) de Steno. Alberto Sordi a bel et bien imposé, alors, son personnage, et l'intérêt du public à son égard ne faiblira plus. Son succès lui vaut d'être réclamé de tous côtés. Parmi les nombreux films qu'il tourne au cours de cette période, plusieurs méritent d'être évoqués : "Il seduttore" (1954) de Franco Rossi, où il incarne un mari incapable d'échapper à son penchant au donjuanisme; "Accade al commissariato" (1954) de Giorgio C. Simonelli, où il fait un camelot qui n'hésite pas à s'affubler d'une jupe pour attirer le client, rôle qui confirme son aptitude à la composition grotesque et sa prédilection envers les personnages bouffons, bavards et excités; "Un Americano a Roma" (1954) de Steno, où le comédien, débordant largement les limites du scénario, se livre à des improvisations parodiques fort savoureuses; "L'arte di arrangiarsi" (1954) de Luigi Zampa, où Sordi approfondit son personnage de petit-bourgeois ironique et sournois, capable de retourner sa veste avec la plus extrême virtuosité; "Le Signe de Vénus" (Il segno di Venere,1955) de Dino Risi, "Un eroe dei nostri tempi" (1955) de Mario Monicelli, qui est une véritable anthologie du conformisme et de la lâcheté, et où Sordi est proprement sublime; "Bravissimo" (1955) de Luigi Filippo d'Amico, très curieux film où il interprète un petit professeur qui, par cupidité, va exploiter à son profit exclusif les talents vocaux de l'un de ses élèves; "Le Célibataire" (Lo scapolo,1956) d'Antonio Pietrangeli, qui offre un intéressant portrait de célibataire vaniteux, séducteur et étourdi, prêt à tomber amoureux du premier jupon venu, mais incapable de vivre une relation durable; "Madame, le comte, la bonne et moi" (Il conte Max,1957) de Giorgi Bianchi, où, aux côtés de Vittorio De Sica, il reprend le rôle que De Sica lui-même avait si remarquablement tenu dans "M. Max" (Il signor Max,1937) de Mario Camerini; "Ladro lui, ladra lei" (1958) de Luigi Zampa; "Il marito" (1958) de Nanni Loy et Gianni Puccini, sempiternelle variation sur le thème du mari jaloux, médiocre, mais prêt à toutes les combines amoureuses ou autres; enfin "La Grande Guerre" (La grande guerra,1959), chef-d'oeuvre de Mario Monicelli qui lui vaut de donner toute la mesure de son talent dans un rôle de combattant récalcitrant, avec un éblouissement Vittorio Gassman pour partenaire.

Les années 70, caractérisées en Italie par des profonds bouleversements socio-logiques et moraux, ainsi que par un sentiment d'insécurité nationale, vont conduire Alberto Sordi à donner à ses personnages une complexité plus grande. Si le ton est toujours drôle, il est aussi plus noir et plus grinçant. Après "Detenuto in attesa di giudizio" (1971) de Nanni Loy et "Bello, onesto, emigrato Australia sposerebbe compaesana illibata" (1971) de Luigi Zampa, il tourne sous la direction de Luigi Comencini l'une des oeuvres les plus tristes et les plus désespérées du cinéma italien contemporain, "L'Argent de la vieille" (Lo scopone scientifico,1972), où il fait un petit bourgeois hanté par l'espoir de faire fortune au jeu. Les films réalisés alors par Sordi ne laissent pas, non plus, de délivrer un réel sentiment de mélancolie : "Polvere di stelle" (1973) est un hommage nostalgique au monde des variétés, tel que Sordi l'a connu dans sa jeunesse; "Tant qu'il y a la guerre, il y a de l'espoir" (Finché c'é guerra c'é speranza,1974) est un apologue fort singulier sur les trafiquants d'armes; quant à "Il comune senso pel pudore,1976), il s'agit d'une anthologie souvent étincelante des moeurs dans le monde actuel.

Il n'empêche que les meilleurs films d'Alberto Sordi ne sont pas ceux qu'il a lui-même réalisés, mais ceux dans lesquels sa personnalité s'est accordée avec l'univers d'un grand metteur en scène. Deux films, à la fin des années 70, demeurent à cet égard tout à fait probants. Dans "Un bourgeois tout petit petit" (Un borghese piccolo piccolo,1977) de Mario Monicelli, il incarne avec une précision terrifiante tous les fantasmes d'une petite bourgeoisie à la fois arriviste, servile et apeurée. De ce film, qui met en lumière la face cachée du personnage traditionnel de Sordi, Monicelli a pu dire : "Ce film est le tombeau de la comédie italienne, mais c'est une comédie à l'italienne." L'autre film, "Le Témoin" (1979), est plus surprenant encore. Le cinéaste français Jean-Pierre Mocky, avec sa verve et son originalité habituelles, fait d'Alberto Sordi un pauvre et bougre d'Italien, victime des machinations cyniques de son meilleur ami, interprété par Philippe Noiret. La séquence finale où Sordi, condamné pour le crime que Noiret a commis, marche à la guillotine, est d'une nudité insoutenable.

A noter également, sa participation au film "Le malade imaginaire" (Il Malato immaginario,1979) de Tonino Cervi, pour lequel Alberto Sordi avait déclaré : "Avec ce film, je n'ai aucunement voulu manquer de respect à Molière, explique Sordi, mais tous les personnages que j'ai interprétés dans ma carrière, ont toujours été taillés sur mesure pour moi. D'ailleurs, Molière lui-même, s'il écrivait ses comédies pour lui , n'oubliait jamais de les adapter pour ses acteurs." Alberto Sordi achève une longue et immense carrière avec un film signé par Ettore Scola : "Le roman d'un jeune homme pauvre" (Il romanzo di un giovane povero,1995). Alberto Sordi meurt à Rome le 24 février 2003 à l'âge de 82 ans. 

                                                                1953

        

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                                                                     1956            

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                    Madame, le comte, la bonne et moi ! -1958 de Georgio Bianchi

 

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                                                                  1959                  

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                                    La Grande Pagaille  - 1961 de Luigi Comencini

 

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                             Une vie difficile - 1961 de Dino Risi                                         

                 

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                                                      1963

 

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                                                      1969                     

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                                                      1971                   

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                           L'Argent de la vieille - 1972 de Luigi Comencini                   

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                                 Mi Hermano el mafioso - 1973 de Steno                      

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                          Un bourgeois tout petit petit -1977 de Mario Monicelli                     

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                                                           1978

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                            Le Marquis s'amuse - 1981 de Mario Monicelli

     

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                                                    1984                 

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_______________________Alice Guy

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